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Carson City (The Great American Desert ; juin) Il y a des groupes dont on se demande s'ils existent vraiment en dehors de Bandcamp et Soundcoud. Des groupes qu'on a presque envie de liker sur Facebook juste pour leur remonter le moral. Des groupes dont à vrai dire on ne sait même pas si ce sont des groupes, vu qu'on n'a à ce point rien trouvé à lire à leur sujet qu'ils pourraient tout aussi bien être des artistes solo. The Great American Desert est l'un d'eux. Qui comme son nom l'indique joue de la folk, et pas de la mauvaise. Qui comme son nom l'indique aussi est lent, calme et contemplatif. Qui comme son nom l'indique encore bénéfice d'une prod aride idéale. Bref : avec un nom se prêtant à ce points aux métaphores filées, il n'est pas étonnant que The Great American Desert ait été disque d'or dans notre réalité parallèle de 2012.
Dumb Gold (Motel Beds ; novembre) Le Golb aime les Motel Beds. C'est comme ça et puis c'est tout. Pourquoi ? Comment ? Peut-être parce qu'ils ont un nom vachement classe. Peut-être un peu pour faire son snob en citant à tout bout de champ un groupe que personne ne connaît (oh dites, ça va, ne me jugez pas : vous le faites tous). Peut-être aussi pas mal parce que Le Golb a l'âme d'un justicier, et que savoir que tout le monde vénère les Black Keys tout en ignorant ce formidable groupe voisin a quelque chose d'insupportable. Peut-être parce qu'un groupe publiant une à deux fois par an dix des 100 meilleurs morceaux de l'année à lui tout seul, et ce gratuitement, mérite une certaine admiration. Peut-être plus simplement parce qu'ils font de la super musique, un peu garage, légèrement psyché et surtout salement pop. Peut-être, peut-être, peut-être. Comment savoir ? Ah bah oui : en fonçant télécharger Dumb Gold sur leur bandcamp.
No Regrets (Johnny Dowd ; avril) « Guess who this is? No. No. It's Johnny. Johnny Dowd! » Dans un monde normal, il ne devrait pas y avoir besoin d'une réalité alternative pour évoquer Johnny Dowd. On ne devrait même pas avoir besoin de présenter ce jeune homme de soixante-quatre ans dont la carrière musicale a tout de même débuté dans les seventies, même s'il est vrai qu'il a commencé à publier sur le tard. En fait, dans un monde qui ne marcherait pas sur la tête, Johnny Dowd devrait être une de ces légendes vivantes quoique légèrement fêlées, vous savez, ces Daniel Johnston et autres Tom Waits dont la presse nous rabat les oreilles à tort ou à raison à chaque publication. Las, dans la vraie réalité de 2012, on est en réduit à présenter ce nouvel album comme un bâtard de Lou Reed (ce qui est classe) et d'Eddie Argos (ce qui est un peu insultant pour un tel pionnier). Une honte que seules les écoutes répétées des excellentes « Betty » et « Sherry » pourront éventuellement atténuer.
Recreation (Papier Tigre ; mars) C'est un des albums les plus jouissifs de l'année. Sinon le. Ce quelle que soit la réalité de 2012 que l'on choisira. Un truc effectivement récréatif (pour ses auteurs on ne sait pas – pour l'auditeur c'est une évidence), qui fuse dans tous les sens, qui emporte. Un truc math-rock mais pas que, qui exalte, qui funambule, et inspire plein de phrases qui ne veulent pas dire grand-chose. Ce n'est pas grave, puisqu'un bon disque s'écoute avant tout. Celui-ci provoque un plaisir physique, presque animal, à tel point qu'il est quasiment impossible de rester immobile en l'écoutant. Peu commun, n'est-ce pas ? pour un album aussi cérébral et travaillé.
Rocéphine (Thomas Belhom ; mai) Celui-ci, personne ne l'avait vu venir. Et pour cause : même dans notre 2012 alternatif, Thomas Belhom demeurait tout de même jusqu'ici un artiste assez confidentiel, dont les albums dépassaient assez rarement les soixante-dix milles exemplaires. Le voir ainsi remplir l'Olympia neuf soirs de suite, pour interpréter cet album délicat mais pas forcément des plus évidents... voilà qui a surpris tout le monde, à commencer par le principal intéressé, qui ne s'attendait assurément pas à se retrouver un jour invité chez Drucker. Hein ? Quoi ? Pardon : on me souffle dans l'oreillette que dans la vraie réalité de 2012, tout le monde se fout de cet album et qu'une chanson comme « Temps allongé » est considérée comme un suicide commercial. J'avoue que j'ai un peu de mal à y croire. Vous êtes sûrs de savoir quelle réalité est la bonne ?
Et aussi : Career (Bill Baird), Long Slow Dance (The Fresh & Onlys), On Triple Beams (Tyvek), Popular Music (Richard McGraw), Tough Love (Pulled Apart By Horses), Zeros (The Soft Moon)...
Vous l'ignorez, mais un autre monde est possible. Il suffit de trouver le bon portail dimensionnel. Ou de traîner sur Le Golb.
Carson City (The Great American Desert ; juin) Il y a des groupes dont on se demande s'ils existent vraiment en dehors de Bandcamp et Soundcoud. Des groupes qu'on a presque envie de liker sur Facebook juste pour leur remonter le moral. Des groupes dont à vrai dire on ne sait même pas si ce sont des groupes, vu qu'on n'a à ce point rien trouvé à lire à leur sujet qu'ils pourraient tout aussi bien être des artistes solo. The Great American Desert est l'un d'eux. Qui comme son nom l'indique joue de la folk, et pas de la mauvaise. Qui comme son nom l'indique aussi est lent, calme et contemplatif. Qui comme son nom l'indique encore bénéfice d'une prod aride idéale. Bref : avec un nom se prêtant à ce points aux métaphores filées, il n'est pas étonnant que The Great American Desert ait été disque d'or dans notre réalité parallèle de 2012.
Dumb Gold (Motel Beds ; novembre) Le Golb aime les Motel Beds. C'est comme ça et puis c'est tout. Pourquoi ? Comment ? Peut-être parce qu'ils ont un nom vachement classe. Peut-être un peu pour faire son snob en citant à tout bout de champ un groupe que personne ne connaît (oh dites, ça va, ne me jugez pas : vous le faites tous). Peut-être aussi pas mal parce que Le Golb a l'âme d'un justicier, et que savoir que tout le monde vénère les Black Keys tout en ignorant ce formidable groupe voisin a quelque chose d'insupportable. Peut-être parce qu'un groupe publiant une à deux fois par an dix des 100 meilleurs morceaux de l'année à lui tout seul, et ce gratuitement, mérite une certaine admiration. Peut-être plus simplement parce qu'ils font de la super musique, un peu garage, légèrement psyché et surtout salement pop. Peut-être, peut-être, peut-être. Comment savoir ? Ah bah oui : en fonçant télécharger Dumb Gold sur leur bandcamp.
No Regrets (Johnny Dowd ; avril) « Guess who this is? No. No. It's Johnny. Johnny Dowd! » Dans un monde normal, il ne devrait pas y avoir besoin d'une réalité alternative pour évoquer Johnny Dowd. On ne devrait même pas avoir besoin de présenter ce jeune homme de soixante-quatre ans dont la carrière musicale a tout de même débuté dans les seventies, même s'il est vrai qu'il a commencé à publier sur le tard. En fait, dans un monde qui ne marcherait pas sur la tête, Johnny Dowd devrait être une de ces légendes vivantes quoique légèrement fêlées, vous savez, ces Daniel Johnston et autres Tom Waits dont la presse nous rabat les oreilles à tort ou à raison à chaque publication. Las, dans la vraie réalité de 2012, on est en réduit à présenter ce nouvel album comme un bâtard de Lou Reed (ce qui est classe) et d'Eddie Argos (ce qui est un peu insultant pour un tel pionnier). Une honte que seules les écoutes répétées des excellentes « Betty » et « Sherry » pourront éventuellement atténuer.
Recreation (Papier Tigre ; mars) C'est un des albums les plus jouissifs de l'année. Sinon le. Ce quelle que soit la réalité de 2012 que l'on choisira. Un truc effectivement récréatif (pour ses auteurs on ne sait pas – pour l'auditeur c'est une évidence), qui fuse dans tous les sens, qui emporte. Un truc math-rock mais pas que, qui exalte, qui funambule, et inspire plein de phrases qui ne veulent pas dire grand-chose. Ce n'est pas grave, puisqu'un bon disque s'écoute avant tout. Celui-ci provoque un plaisir physique, presque animal, à tel point qu'il est quasiment impossible de rester immobile en l'écoutant. Peu commun, n'est-ce pas ? pour un album aussi cérébral et travaillé.
Rocéphine (Thomas Belhom ; mai) Celui-ci, personne ne l'avait vu venir. Et pour cause : même dans notre 2012 alternatif, Thomas Belhom demeurait tout de même jusqu'ici un artiste assez confidentiel, dont les albums dépassaient assez rarement les soixante-dix milles exemplaires. Le voir ainsi remplir l'Olympia neuf soirs de suite, pour interpréter cet album délicat mais pas forcément des plus évidents... voilà qui a surpris tout le monde, à commencer par le principal intéressé, qui ne s'attendait assurément pas à se retrouver un jour invité chez Drucker. Hein ? Quoi ? Pardon : on me souffle dans l'oreillette que dans la vraie réalité de 2012, tout le monde se fout de cet album et qu'une chanson comme « Temps allongé » est considérée comme un suicide commercial. J'avoue que j'ai un peu de mal à y croire. Vous êtes sûrs de savoir quelle réalité est la bonne ?
Et aussi : Career (Bill Baird), Long Slow Dance (The Fresh & Onlys), On Triple Beams (Tyvek), Popular Music (Richard McGraw), Tough Love (Pulled Apart By Horses), Zeros (The Soft Moon)...
Tu le fais exprès pour que les gens disent qu'ils ne connaissent rien, c'est ça ?
RépondreSupprimerEn plus c'est pas vrai j'ai déjà l'excellent Papier Tigre :-)
Tu vois !
SupprimerOuh, excellent le titre des Motel Beds. Je m'empresse de télécharger ça.
RépondreSupprimerVa, va va.
SupprimerC'est fait ! Très bon album (mais je préfère quand même SUnfried Dreams)
SupprimerMoi ce n'est pas sûr. Autant j'avais été - un peu - déçu par Tango Boys en fin d'année dernière, autant que je trouve que celui-ci tient vraiment les promesses de Sunfried Dreams et risque de bien s'accrocher sur la durée...
SupprimerJ'étais au concert de Belhom à l'Olympia, et franchement, ce n'était pas si génial.
RépondreSupprimer;-)
Oui, c'est ce que j'ai entendu dire ^^
SupprimerTrès content de voir Johnny Dowd ici. C'est clair que c'est vraiment un intéresse qui n'intéresse personne dans le coin et c'est bien dommage.
RépondreSupprimerOui. Son relatif anonymat est vraiment une énigme.
Supprimerthe Great American Desert, the Motel Beds, Bill Baird. Je laisse les autres dans leur réalité alternative, mais ces trois là m'ont l'air sacrément bons.
SupprimerFranchement très bon cet album des Motel Beds. Sunfried Dreams (découvert ici) m'avait pas tellement marqué, mais là il faut reconnaître que c'est vraiment réussi (Oh Me, Oh My est absolument superbe).
RépondreSupprimerMerci pour la découverte !
Ah ? C'est marrant, parce que je préfère tout de même Sunfried Dreams. Mais écoute, tant mieux, content d'avoir pu faire ce groupe.
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