[CDG2012] 5... jeunes premiers

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Cette année, sur Le Golb, pas de classement, pas de stats, pas de geekeries. Le CDG 2012 sera une to hear list ou ne sera pas. Pire, les sélections ne feront appel à aucune espèce d'objectivité, et certains très bons albums ne seront même pas évoqués. Juste comme ça, pour faire râler. Le premier épisode de cet à peu près best of est consacré, comme son nom l'indique, aux debut albums de l'année. Enfin, ceux dont on a envie de causer.

Jef Barbara (Contamination ; mars) Certains pervers s'interrogent depuis plus vingt ans : peut-on être influencé par Mylène Farmer et George Michael et publier un vrai, beau disque ? 2012 a apporté la réponse à cette question vieille comme les années quatre-vingts : elle s'appelle Contamination, elle pop, glauque, discoïde, glaciale, jouissive. Et un prix du meilleur espoir androgyne, un !

Big Deal (Lights out ; janvier) En 2012, les jeunes sont toujours romantiques, un peu dépressifs, légèrement encombrés par leurs pucelages, et mignons tout plein si l'on ferme les yeux sur les boutons. Mieux : ils écoutent toujours Nirvana, Dinosaur Jr., les Smashing Pumpkins. Encore mieux : ils font des albums de teen-pop à la naïveté désarmante, et qui touchent en plein cœur. Certes, on finit par se rappeler qu'on est vieux au moment de s'exclamer Ah putain ! C'est toute ma jeunesse. Mais au moins, l'espace de quelques titres, on est parvenu à l'oublier.

Cucumber (The French Job ; juin) De l'inconvénient d'être un garçon plein d'imagination : emporté par le plaisir du bon mot et de la chronique, j'ai transformé l'article du printemps consacré à Cucumber en farce néo-gustative de mauvais... goût. Ce ne serait pas grave en soi si, ce faisant, je n'avais pas oublié de préciser l'essentiel : The French Job est le meilleur premier album paru en 2012.

Et la meilleure pochette, aussi, sûrement. Et encore, là, vous ne voyez que la devanture de ce super resto.

DZ Deathrays (Bloodstreams ; mai) L'an dernier, la découverte de DZ Deathrays en première partie de Male Bonding avait pris par instant des airs de proverbiale grosse baffe dans la gueule. Cette année (enfin : l'année passée, désormais), le duo australien a confirmé tout le bien que l'on pensait de lui – c'est-à-dire tout le mal qu'en pensaient nos pauvres oreilles acouphéniques : dans le genre electro-punk gueulard et festif, ça faisait un bail qu'on n'avait pas vu aussi teigneux et efficace.

Barna Howard (Barna Howard ; février) Le romantique de l'étape. Sur le premier album de Barna Howard, de la voix aux textes en passant par la guitare, tout semble pleurer à chaudes larmes. Même les silences entre les pistes semblent frappés du sceau de la mélancolie. Un impressionnant travail de sape (du moral), mais aussi et surtout un impressionnant travail d'orfèvrerie folk. C'est simple : l'album est sorti en février (avouons qu'on le voyait mal paraître au moment de partir en vacances) et n'a quasiment jamais débarrassé le top ten par la suite. Il faut dire qu'un type capable de placer une chanson intitulée « Promise, I Won't Laugh » sur un tel album a forcément un talent particulier...

 
Et aussi : Cold Specks (I Predict a Graceful Explosion), James Deane (Diamond Hearts), Exlovers (Moth), Mademoiselle Nineteen (Mademoiselle Nineteen)...