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L'Habitué. Petite année pour Stanley Brinks, qui n'a publié que deux petits albums de rien du tout. Et encore a-t-il fallu attendre novembre pour entendre le second – on était à deux doigts de lancer un avis de recherche. Notez que cela a aussi quelque avantage : on a ainsi pu prendre le temps de parcourir chaque sillon du remarquable Alligator Twilight, probablement son disque le plus abouti depuis des lustres (soit donc deux ans en temps brinksien). A côté, Hafna Xita paraît du coup bien plus inégal – ce sont des choses qui arrivent que lorsque l'on publie des albums aussi souvent qu'un ministère des communiqués de presse. De toute façon, égal ou non, indispensable ou pas, chaque nouvelle sortie de Stanley Brinks recèle son lot de pépites que l'on s'en va chérir dans un coin tranquille. De ce point de vue, avec ses « Brinkstown » et ses « London A to Z », 2012 aura été plus qu'un très bon cru.
Les Passagers clandestins. S'il y a bien un truc qu'on aurait cru on ne peut plus improbable il y a seulement six mois, c'était l'idée d'entendre un bon album de Green Day en 2012. Alors trois bons albums de Green Day en 2012... autant dire que personne n'était psychologiquement préparé à telle éventualité. Certes, la triplette ¡Uno!, ¡Dos!, ¡Tre! ne contient pas que du bon. Certes (dos), l'écoute d'une horreur comme « Kill the DJ » fait se dire qu'on a envoyé des rockstars en camp de redressement pour moins que cela. Certes (tre), on n'est loin de l'infernale machinerie pop de Nimrod et Warning:, albums manifestement indépassables pour leurs auteurs. Mais on est aussi très loin de la prétention kitsch et grotesque de 21st Century je ne sais même plus quoi tellement je n'ai plus écouté cette daube depuis longtemps, et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle. On arrive même à tomber parfois, ici ou là, sur un bon tube de Green Day à l'ancienne, du genre « Fell for You » ou « Walk Away ». Non sans un gros air de déjà entendu, mais nom d'une pipe andalouse : il faut savoir ce qu'on veut. Du moment que Green Day se remet à faire des chansons power-pop radiomicales et bien fichues, on n'en demande pas plus. Ici, en tout cas.
Un prophète. Soyons francs : une année de fin du monde sans disque de Scott Kelly l'aurait foutu mal. Du coup, le toujours souriant barbu a mis les petits plats dans les grands : album de reprises de Townes van Zandt avec ses copains Steve et Wino (très bon, mais pas franchement grâce à lui), puis nouvel album solo au cas où les reprises de van Zandt auraient pu laisser croire qu'il était de bonne humeur (The Forgiven Ghost in Me, impeccable) et enfin, cerise sur l'Apocalypse Party : un putain de bordel de grandiose nouvel album de Neurosis (Honour Found in Decay), qui dès sa monstrueuse ouverture (« We All Rage in Gold ») renvoie tous les groupes de post-metal-machin-chose au bac à sable. Et dire que malgré tout ça, le monde a tranquillement poursuivit sa course passé le 21 décembre...
Le Compulsif. Alors que The Mars Volta continue de récolter les lauriers de tous les amateurs de neo-prog, ce malgré des publications de plus en plus ampoulées et lourdingues (le récent Noctourniquet n'a effectivement fait qu'un petit tour avant d'aller prendre la poussière sur les étagères), son guitariste et principal chef d'orchestre persiste pour sa part à se construire une petite carrière solo en parallèle, loin des spotlights et à coups de sorties intempestives. Ce en quoi Omar Rodriguez-Lopez n'est pas sans rappeler son copain John Frusciante, avec qui il avait d'ailleurs publié un ouvrage conjoint salué sur ce blog. En 2012, sans même donner l'impression de se forcer, il a ainsi porté sa discographie personnelle à plus d'une vingtaine de disques en seulement sept ans (et encore ne compte-t-on pas les splits), au gré de trois opus d'electronica velue et planante qu'on n'a cessé d'écouter et de réécouter avec une véritable fascination. Un peu inégale peut-être, cette trilogie séduit malgré tout instantanément, notamment le très réussi Un corazón de Nadie, qui parvient au gré de compositions brillantes (« Ocho », « Esperar ») à être un peu plus qu'une curiosité attachante. Ce qui n'interdit évidemment pas de se délecter d'Octopus Kool Aid ni de Saber, Querer, Osar y Callar, dont le seul titre sonne comme un résumé de l'étrange (hyper)activité de son auteur. A noter qu'histoire d'enfoncer le clou, ORL vient de fêter la nouvelle année en balançant trois albums d'un coup le 1er janvier.
Le Fils préféré. Tout et son contraire. C'est l'étrange exercice auquel s'est livré Ernesto Violin en 2012, qui publiait au printemps puis à l'automne deux albums quasi antinomiques. Couleurs chatoyantes, mélodies pop et rythmes chaloupés pour le premier (Hooligans Wake) ; grisaille, ténèbres et gloomy sundays pour le second (Bowels). Un point commun entre les deux ? Certainement la maturité des textes, des arrangements ou des atmosphères, qui ajoutés au formidable sens de la mélodie qu'on lui connaissait déjà tendent de plus en plus à faire de VIOL un songwriter complet, sinon quasiment une valeur sûre.
Et aussi : Death Grips (The Money Store puis No Love Deep Web), Apollo Brown (Dice Game avec Guilty Simpson et surtout Trophies avec O.C.)
Quand certains peinent à publier un album tous les trois ans, eux en publient le triple en six mois. Ce sont toujours un peu les mêmes d'une année sur l'autre, à quelques variantes - depuis le temps ils sont bien connus de nos services. En 2012, ceux-là étaient particulièrement chauds bouillants.
L'Habitué. Petite année pour Stanley Brinks, qui n'a publié que deux petits albums de rien du tout. Et encore a-t-il fallu attendre novembre pour entendre le second – on était à deux doigts de lancer un avis de recherche. Notez que cela a aussi quelque avantage : on a ainsi pu prendre le temps de parcourir chaque sillon du remarquable Alligator Twilight, probablement son disque le plus abouti depuis des lustres (soit donc deux ans en temps brinksien). A côté, Hafna Xita paraît du coup bien plus inégal – ce sont des choses qui arrivent que lorsque l'on publie des albums aussi souvent qu'un ministère des communiqués de presse. De toute façon, égal ou non, indispensable ou pas, chaque nouvelle sortie de Stanley Brinks recèle son lot de pépites que l'on s'en va chérir dans un coin tranquille. De ce point de vue, avec ses « Brinkstown » et ses « London A to Z », 2012 aura été plus qu'un très bon cru.
Les Passagers clandestins. S'il y a bien un truc qu'on aurait cru on ne peut plus improbable il y a seulement six mois, c'était l'idée d'entendre un bon album de Green Day en 2012. Alors trois bons albums de Green Day en 2012... autant dire que personne n'était psychologiquement préparé à telle éventualité. Certes, la triplette ¡Uno!, ¡Dos!, ¡Tre! ne contient pas que du bon. Certes (dos), l'écoute d'une horreur comme « Kill the DJ » fait se dire qu'on a envoyé des rockstars en camp de redressement pour moins que cela. Certes (tre), on n'est loin de l'infernale machinerie pop de Nimrod et Warning:, albums manifestement indépassables pour leurs auteurs. Mais on est aussi très loin de la prétention kitsch et grotesque de 21st Century je ne sais même plus quoi tellement je n'ai plus écouté cette daube depuis longtemps, et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle. On arrive même à tomber parfois, ici ou là, sur un bon tube de Green Day à l'ancienne, du genre « Fell for You » ou « Walk Away ». Non sans un gros air de déjà entendu, mais nom d'une pipe andalouse : il faut savoir ce qu'on veut. Du moment que Green Day se remet à faire des chansons power-pop radiomicales et bien fichues, on n'en demande pas plus. Ici, en tout cas.
Un prophète. Soyons francs : une année de fin du monde sans disque de Scott Kelly l'aurait foutu mal. Du coup, le toujours souriant barbu a mis les petits plats dans les grands : album de reprises de Townes van Zandt avec ses copains Steve et Wino (très bon, mais pas franchement grâce à lui), puis nouvel album solo au cas où les reprises de van Zandt auraient pu laisser croire qu'il était de bonne humeur (The Forgiven Ghost in Me, impeccable) et enfin, cerise sur l'Apocalypse Party : un putain de bordel de grandiose nouvel album de Neurosis (Honour Found in Decay), qui dès sa monstrueuse ouverture (« We All Rage in Gold ») renvoie tous les groupes de post-metal-machin-chose au bac à sable. Et dire que malgré tout ça, le monde a tranquillement poursuivit sa course passé le 21 décembre...
Le Compulsif. Alors que The Mars Volta continue de récolter les lauriers de tous les amateurs de neo-prog, ce malgré des publications de plus en plus ampoulées et lourdingues (le récent Noctourniquet n'a effectivement fait qu'un petit tour avant d'aller prendre la poussière sur les étagères), son guitariste et principal chef d'orchestre persiste pour sa part à se construire une petite carrière solo en parallèle, loin des spotlights et à coups de sorties intempestives. Ce en quoi Omar Rodriguez-Lopez n'est pas sans rappeler son copain John Frusciante, avec qui il avait d'ailleurs publié un ouvrage conjoint salué sur ce blog. En 2012, sans même donner l'impression de se forcer, il a ainsi porté sa discographie personnelle à plus d'une vingtaine de disques en seulement sept ans (et encore ne compte-t-on pas les splits), au gré de trois opus d'electronica velue et planante qu'on n'a cessé d'écouter et de réécouter avec une véritable fascination. Un peu inégale peut-être, cette trilogie séduit malgré tout instantanément, notamment le très réussi Un corazón de Nadie, qui parvient au gré de compositions brillantes (« Ocho », « Esperar ») à être un peu plus qu'une curiosité attachante. Ce qui n'interdit évidemment pas de se délecter d'Octopus Kool Aid ni de Saber, Querer, Osar y Callar, dont le seul titre sonne comme un résumé de l'étrange (hyper)activité de son auteur. A noter qu'histoire d'enfoncer le clou, ORL vient de fêter la nouvelle année en balançant trois albums d'un coup le 1er janvier.
Le Fils préféré. Tout et son contraire. C'est l'étrange exercice auquel s'est livré Ernesto Violin en 2012, qui publiait au printemps puis à l'automne deux albums quasi antinomiques. Couleurs chatoyantes, mélodies pop et rythmes chaloupés pour le premier (Hooligans Wake) ; grisaille, ténèbres et gloomy sundays pour le second (Bowels). Un point commun entre les deux ? Certainement la maturité des textes, des arrangements ou des atmosphères, qui ajoutés au formidable sens de la mélodie qu'on lui connaissait déjà tendent de plus en plus à faire de VIOL un songwriter complet, sinon quasiment une valeur sûre.
Et aussi : Death Grips (The Money Store puis No Love Deep Web), Apollo Brown (Dice Game avec Guilty Simpson et surtout Trophies avec O.C.)
Green Day et Scott Kelly dans le même article: le genre de truc qui n'existe que sur Le Golb ;)
RépondreSupprimerGreen Day/Stanley Brinks aussi. Green Day et n'importe qui :)
SupprimerQue voulez-vous ? Je suis un garçon plein de fantaisie :-)
SupprimerOuille, Death Grips c'est aussi moche que son nom l'indique :)
RépondreSupprimerCe ne sont pas des poètes, non...
SupprimerOuais, je suis d'accord: excellente surprise la trilogie electro d'ORL. Vraiment de bons disques.
RépondreSupprimerPar contre les trois qu'il vient de sortir sont vraiment chiants^^
Skeleton est pas mal, quand même. Les autres sont un peu chiants, je veux bien l'admettre. Après moi j'aime bien les trucs un peu bruitistes, donc...
SupprimerJ'ai tout lu à la suite et franchement j'ai l'impression de ne rien connaître en musique ^_^
RépondreSupprimerJe te remercie quand même pour les découvertes de St Augustine et de Bobby Conn, que j'ai beaucoup aimés.
Mais de rien. J'adore éduquer les masses reconnaissantes ^^
Supprimerrien à voir, mais en guise d'étrennes, un joli one hit wonder de 84 que j'ai retrouvé sur youtube (à ne surtout pas écouter sur autoroute après une soirée euphorique^^):
RépondreSupprimerhttp://youtu.be/aZRWNcpmelo
Je prends toujours les étrennes, peu importe lesquelles ^^
SupprimerMais où trouves-tu ces trucs ?
j'ai du mal avec les stakhanovistes. mais ce Forgiven Ghost in Me me semble à écouter d'urgence...
RépondreSupprimerà l'époque, j'avais quelques dealers bien achalandés, en belgique notamment, où on pouvait dénicher du single ou du maxi import anglais à des prix abordables.
RépondreSupprimerc'était aussi les débuts de la fm en france, j'envoyais une lettre-type à toutes les adresses de labels indies que je trouvais sur les pochettes de disques, j'ai reçu entre autres le premier single de yo la tengo sur un label obscur de je ne sais plus où, l'album de roky erickson sur 415 records aussi, ou celui des three johns sur abstrakt records, etc etc, il faudrait que je retrouve mes play-lists de l'époque pour le savoir et je ne sais pas dans quel carton elles traînent^^
C'est une super histoire ! Mais tu leur écrivais quoi, dans ta lettre-type ?
Supprimergrosso modo "bonjour, nous sommes une radio indépendante et, si vous avez des artistes à promouvoir, nous nous ferons un plaisir de diffuser les disques que vous aurez l'amabilité de nous faire parvenir...etc etc", pour résumer; si j'en retrouve un exemplaire, je te l'enverrai^^
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