Dans cet épisode : Don't Trust the B****, Parks, Scandal, Suits, et les inévitables bonus.
👍👍 DON'T TRUST THE B**** IN APT 23 (saison 2) Je ne ferai probablement pas de note de fin saison sur cette série, comme sur la plupart des comédies, qu'il est toujours un peu fastidieux d'évoquer sur la longueur d'un article (sauf exception, pas besoin de s'étaler sur deux pages pour en arriver à la conclusion qu'un sitcom est drôle). Aussi, et puisque j'avais allumé la concurrence dans le précédent épisode de cette rubrique, qu'il soit dit une fois pour toute que cette seconde saison est d'excellente facture et permet à ce qui n'était il y a un an qu'une petite série sympa et originale de gagner, semaine après semaine, ses galons de série de premier plan - drôle, parfois franchement cruelle et souvent très fantaisiste et inventive. On a beaucoup dit (à raison) que les comédies de la dernière rentrée étaient de véritables désastres ambulants, parfois ringardes et seulement très occasionnellement drôles. De Ben & Kate en Guys with Kids, la relève n'a rien de très folichon, tandis que les shows déjà installés n'excitent plus grand monde (How I Met et The Office ne sont plus que des ombres, Louie ne veut plus faire rire et s'est de toute façon octroyée une année sabbatique, Happy Endings n'est pas assez régulière, Philadelphia ne l'a jamais été, Modern Family ronronne... etc.). Au milieu de ce quasi marasme, Don't Trust the B**** et son duo de comédiennes à l'abatage impressionnant, toujours soutenues par un James van der Beek de plus en plus chtarbé, sont quasiment les seules à tirer leur épingle du jeu. Et donc à garantir chaque semaine un rire sincère et sain, ni gratuit ni cérébral, ni convenu ni arraché à coups de dents. C'est donc en toute logique qu'ABC vient
👍👍 PARKS & RECREATION (saison 5) L'autre (seule) comédie à toujours faire front, ce qui après cinq années relève de nos jours de la performance (comme il semble loin, parfois, ce temps où les sitcoms s'étalaient sur six, sept, huit saisons avec une belle constance...) Il est vrai que Parks a fait à peu près l'inverse de la concurrence ; c'est à peine si l'on se souvient que cette série, à ses débuts, était suffisamment moyenne pour qu'on ne mise pas grand-chose dessus. De l'écriture en générale à une infinité de ces petits détails particuliers qui font les grands shows, tout s'y est peu à peu affiné pour atteindre depuis deux saisons son rythme de croisière ; peu importe que l'épisode soit excellent ou simplement sympa, on sait qu'il sera la garantie d'un moment simple, agréable, drôle et touchant à la fois. Surtout, on ne sort jamais d'un épisode de Parks avec le sentiment hélas trop répandu qu'on a été pris pour un demeuré. Elle a beau être une vraie comédie, de celles qui ne se donnent pas de grands airs et font passer l'efficacité avant tout, Parks parle toujours à l'intelligence du spectateur. Elle n'est jamais dans la surenchère, ni dans la gratuité. On remarque d'ailleurs qu'elle est une des rares comédies US à ne quasiment jamais utiliser de gimmicks récurrents, se contentant chaque semaine de raconter une histoire tenant la route et ne sombrant que très rarement dans cette auto-citation permanente qui gangrène tant de ses consœurs. Sur la longueur, cela lui a permis de trouver un équilibre intéressant et dont on s'étonne qu'elle parvienne à le tenir aussi longtemps : ni de ces shows barrés et hystériques voulant se la jouer moderne, ni comédie old school se reposant sur le savoir-faire national en matière de calibrage comique, Parks fait du Parks, avec une régularité forçant l'admiration et rendant assez incompréhensible son relatif anonymat. Parce qu'au-delà de tout le reste, Parks est juste beaucoup plus drôle que la concurrence.
👎👎 SCANDAL : Olivia Pope est géniale. On ne sait pas trop pourquoi, vu qu'elle ne le montre jamais, mais si tous les autres personnages le disent, c'est ma foi que ce doit être vrai. Ce qui est bien moins génial en revanche, c'est une série qui avait fait naître un espoir (devenir mon nouveau plaisir coupable) pour finalement le décevoir. Jamais suffisamment nulle pour être drôle, Scandal se prend tellement au sérieux qu'elle en devient irritante, avec ses complot à deux balles et son actrice principale simiesque (franchement, les moues au collagène, ça passe sûrement très bien dans les pubs L'Oréal, mais pour habiter un personnage on a tout de même vu mieux), dont le "génie" sur-vendu paraît se limiter à a) regarder les gens dans les yeux pour voir s'ils mentent, et b) engueuler et faire la morale à tout le monde Et puis soyons sérieux, une série qui possèdent des acteurs secondaires comme Darby Stanchfield ou Joshua Malina pour à ce point ne rien en faire ne mérite aucune sympathie ni pitié. C'est de la confiture donnée à cette cochonne de Shonda Rhimes, qui était décidément plus à l'aise dans le registre du soap médical que dans celui du thriller politique. La preuve : au bout d'une dizaine d'épisodes, Scandal ne ressemble plus qu'à un soap mal fichu, vivotant à coup de cliffs comme le premier Amour, Gloire & Beauté venu - mais sans l'énormité fascinante. Ni Ronn Moss.
👍👍 SUITS (saison 2) C'est la série à laquelle on ne pense quasiment jamais lorsqu'elle n'est pas diffusée, mais sur laquelle on se jette dès qu'elle revient à l'écran. Parce qu'elle sait être simple sans être simpliste, efficace sans être racoleuse, fun sans renier une certaine profondeur. Et bien sûr parce que de son casting à ses dialogues souvent très drôles, tout y est d'une qualité quasi impeccable. En fait, alors que sa seconde saison reprend après plusieurs mois d'interruption, avec toujours les mêmes qualités (pour la plupart déjà évoquées dans ces pages), son seul défaut est sans doute de se retrouver pour la première fois diffusée en même temps que The Good Wife, face à laquelle toute comparaison sera forcément en la défaveur de Suits (a fortiori cette année que la série de CBS atteint un niveau de régularité dans l'excellence intenable pour n'importe quelle concurrente). A côté, elle semble parfois en constituer la version raccourcie et - un comble - plus mainstream, parce que ses personnages sont plus jeunes, plus beaux, plus propres et plus consensuels. Or Suits mérite mieux que cela - c'est peu de le dire. Nul doute pourtant que l'idée était paradoxalement de signifier qu'elle était plus qu'un simple bouche-trou estival. Passer de l'été à la rentrée de janvier se veut généralement un privilège et une reconnaissance. Le problème réside sans doute là : est-il souhaitable que les rares vraies bonnes séries de l'été se déplacent sur la grille ? On se souviendra que True Blood ou Breaking Bad ont, pour leur part, fait au fil des années le chemin inverse. Sans que cela nuise particulièrement à leur qualité ni à leur notoriété.
À part ça...
Banshee n'a mis qu'un épisode et demi à me confirmer que je n'étais décidément pas fait pour ce genre de machin censé être jouissif mais que je ne peux m'empêcher de trouver vraiment trop trop trop con. How I Met Your Mother n'en finit plus de me confirmer qu'elle ne sert à rien, mais je n'ai bizarrement toujours pas réussi à arrêter (je ne sais même pourquoi, même quand c'était unanimement considéré comme bien je n'ai jamais été fan... il doit y avoir un truc...) Quant à The Following, elle n'a même pas eu besoin de dépasser les crédits pour que je sois conquis : Kevin Bacon + Kevin Williamson + une histoire de serial killer... si ça, ça ne s'appelle pas racoler Le Golb...
Si même Cougar town a eu droit à une seconde vie sur le câble j'espère bien que ce sera le cas de DTTB! C'est vrai que cette série est vraiment super, il n'y en a pas beaucoup qui m'ont fait autant rire ces derniers mois même si tous les épisodes ne sont pas égaux.
RépondreSupprimerOuais enfin c'est pas non plus la série qu'on voyait durer 10 ans, faut pas exagérer.
SupprimerNon. Mais de là à l'arrêter brutalement au moment où elle commence à être parfaitement rodée. Non plus.
SupprimerLe gros point commun entre Suits et TGW en dehors de l'univers c'est que tous les deux on ce côté "lisse" en apparence qui sert à mettre en relief l'hypocrisie de ce monde des affaires.
RépondreSupprimerPar contre Suits m'a carrément écoeuré depuis la reprise avec toute la storyline ultra moralisatrice sur Mike et sa liaison. "je te quitte, tu trompes ton mari c'est trop MAL !" ils ont fumer quoi les mecs sérieux ? :)
C'est vrai que cette histoire d'adultère n'est pas super super fine et inspirée, je le reconnais. On voit bien d'ailleurs qu'elle ne sert à rien sinon à temporiser la relation entre Mike et l'autre, comment s'appelle-t-elle déjà ? Bref, tu m'as compris.
SupprimerEnfin c'est ultra-moralisateur quand même et ça ne ressemble pas tellement au perso de Mike je trouve. Pas tel qu'il est présenté au début de la série.
SupprimerMais justement, je crois qu'il en souffre car cela constitue le mensonge de trop dans son existence. Il a déjà un diplôme fictif entraînant un emploi largement fictif, avoir une relation avec une femme mariée... donc une relation fictive, c'est trop pour lui. Il me semble que même si ce n'est jamais dit explicitement, c'est cela qui provoque ce revirement "moral" effectivement surprenant de prime abord...
SupprimerC'est sympa que cette rubrique te permette d'accorder plus de place aux comédies. J'aimais bien la bitch, c'est certain qu'elle va me manquer. Parks, par contre, je n'ai jamais accroché. Mais tu as l'air de dire toi-même que le début n'est pas engageant, et je ne me vois pas prendre la série au milieu ^_^
RépondreSupprimerLa première saison de Parks est assez mal fichue, avec personnages peints à la truelle et une storyline qui n'intéresse personne. C'est dans la dernière moitié de la saison 2 (et plus encore dans la 3) que la série trouve réellement le style qu'on lui connaît aujourd'hui. Outre que plusieurs personnages indispensables (ceux de Rob Lowe et d'Adam Scott) arrivent à ce moment-là, ceux qui existent déjà commencent enfin à se révéler...
SupprimerCe qui personnellement me surprend avec Parks, c'est qu'elle parvienne à m'accrocher avec ces personnages si tendres et émouvants. Normalement, je devrais envoyer tout Pawnee paître pour cause de niaiserie, mais je suis tellement.. attendri par ces gens, que je peux pas m’empêcher. Ben, Leslie, Ron, ... et même Jerry sont "mes amis" comme ça ne m'est pas arrivé de ressentir ça pour des personnages de sitcom depuis une éternité (limite depuis les débuts de Friends... ou Jim, dans The Office UK)
RépondreSupprimer....d'ailleurs dans le vrai Office, il s'appelle Tim.Sorry 'bout that.
SupprimerOui, ils sont attendrissants. Mais ils sont quand même un peu niaiseux parfois, même moi qui suis une petite chose sensible, je m'en rends compte ^^
SupprimerMoi je trouve au contraire que Suits s'essouffle beaucoup. Les états d'âme de Louis, les histoires de coeur de Mike, c'est toujours un peu la même chose. J'avais bien aimé toute l'intrigue avec Hardman dans la première partie de la saison, mais depuis sa reprise je trouve que la série tourne complètement en rond...
RépondreSupprimerAttends, c'est un peu rapide tu ne crois pas ? Il n'y a eu que deux épisodes, depuis la reprise :-)
Supprimerfranchement, depuis quand il ne faut plus faire confiance aux salopes?
RépondreSupprimerEffectivement : j'ai toujours cru, moi, qu'il n'y avait justement qu'à elles qu'on pouvait faire confiance !
Supprimeret là toutes tes ex qui se disent en se mordant la lèvre : merde, il m'a jamais fait confiance en fait ^^
SupprimerNon, elles se disent plutôt : "je crois qu'il est en train de dire que je suis une salope" :-)
Supprimerje te confirme le bon potentiel de the following après 2 épisodes (notamment en ce qui concerne la bande son et kevin bacon), on verra de quelle teneur sera le reste.
RépondreSupprimerOui, c'est un peu tôt pour voir comment ça va évoluer. J'ai à la fois plus et moins aimé le 2ème, je ne sais pas encore vraiment ce que j'en pense pour l'instant à part que ça peut devenir vraiment très bien...
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