...
Impossible d'évoquer le nouvel album Bowie sans penser aux réactions qu'a suscité l'annonce de sa parution. Un enthousiasme sincère, unanime, presque pur et finalement assez émouvant, sans doute parce que ce genre de réaction spontanée est devenue rare (j'en n'en dis pas plus et vous renvoie à ce sujet au joli article d'Ulrich sur Playlist Society, j'en partage presque toutes les remarques). Quelque part, quand enfin The Next Day est arrivé dans la boite aux lettres (hors de question pour Bowie de se taper des MP3 pourris - on ne mange pas son caviar sur des Krisprolls), le plaisir intense, presque enfantin de retrouver cet artiste que j'aime tant, qui est peut-être ma seule et unique IDOLE... était plus fort que tout le reste, contenu de l'album inclus. Bowie est le plus grand. Bowie est le meilleur. Bowie est et restera toujours, pour moi, l'artiste le plus important de toute l'histoire de la musique pop - et bien plus encore. J'avais écrit il y a quelques mois que "Tue-Loup, c'est moi" ? Je n'écrirais jamais ça de Bowie mais putain : qu'est-ce que j'aimerais être Bowie, une fois, juste pour une poignée de secondes.
D'une certaine manière, j'aurais pu chroniquer The Next Day sans même prendre la peine de l'écouter. Le fait qu'il existe me procurait une joie suffisante pour aligner sans avoir à y penser des centaines de mots. J'aurais peut-être dû, d'ailleurs. Puisque l'on a reçu l'annonce de sa sortie dans un tel élan de sincérité, il serait dommage de ne pas poursuivre dans cette voie : The Next Day n'est pas le chef-d’œuvre appelé de ses vœux par une foule en délire et qui a déjà bien commencé à le lui faire sentir, visiblement inconsciente (mais on ne peut que l'en excuser) qu'avant chaque réinvention, le Think White Duke a traversé des périodes de déconstruction, parfois brutales. Probablement pas son ouvrage le plus passionnant, donc, quoiqu'il soit bien plus riche et tortueux que ne l'était Reality, disque bien aimé mais néanmoins facile. Un album attachant surtout dans son refus des évidences et la manière dont il se joue des attentes : à l'exception notable du (médiocre) single "Where Are We Now?", non, Bowie n'essaie pas de nous la jouer je suis gentil, je suis humain, je suis David Jones et voici mes cicatrices. La pire des hypothèses est écartée. Il semble s'y atteler, mais à y regarder de plus près ce n'est qu'un leurre grossier. Et une excellente nouvelle. Car l'humanité, c'est la ligne directrice de l’œuvre du Maître depuis la fin des années quatre-vingt-dix : Hours..., Heathen et Reality présentaient un Bowie dénudé (voire "Seven", peut-être le morceau le plus personnel de son immense carrière). Presque sans fards. Il riait de sa propre vieillisse ("New Killer Star", "Never Get Old"). Il chantait sa joie d'être encore en vie, et heureux et amoureux, en reprenant Neil Young, comme si écrire sa propre love-song était un pas qu'il ne pouvait ou ne voulait pas franchir - comme si ce n'était pas possible, ces mots-là, même pour lui. Surtout pour lui : Bowie a passé les années 2000 à enregistrer des choses qui ne ressemblaient pas à Bowie, et peut-être un peu plus à David Jones. Du moins aimait-on à le penser en écoutant des splendeurs comme "Sunday" ou "The Loneliest Guy". Mais après tout, comment savoir avec lui ? J'ai en tout cas toujours eu une affection très particulière pour ces trois albums que je n'ai jamais pu m'empêcher de voir telle une trilogie, et dont je regrettais souvent (mais c'est presque toujours le cas des trilogies) qu'elle s'achevât sur une note plus mineure. Sans doute à l'instar de beaucoup de fans, l'une de mes grandes craintes bowiesques des dix dernières années aura été qu'il clamse et que son œuvre s'arrête à Reality. Un chouette album, plein de chouettes moments... un album de vieux en pleine forme, qui le sait, qui s'en fout, et qui semblerait presque s'amuser de sa paresse. Pas celui d'un type qui va crever la semaine prochaine. "Bring Me the Disco King" (a fortiori parce que c'était une chute de Black Tie/White Noise) a beau être une de ses plus grandes chansons, il n'y avait aucune symbolique à finir là-dessus.
Ici, le lecteur me rétorquera qu'il n'y en a pas beaucoup plus - et sans doute même moins - à terminer sur The Next Day. Ce n'est pas tout à fait inexact. Mais c'est d'emblée faire fi de la principale qualité The Next Day, qui le rend instantanément supérieur à son prédécesseur : il est un concentré de bowisme. Non qu'on le craignait vraiment, cependant il confirme tout de même que Bowie ne deviendra jamais Macca ou Jagger - un grand dont seule la voix demeure reconnaissable et qui pour le reste s'ébroue sur une musique pop aussi sympathique qu'anonyme. Non, Bowie est Bowie et son nouvel opus est un véritable condensé de tout ce qu'on aime chez lui, même lorsqu'il se contente de faire un album pop en apparence basique : son sens du swing, son sens de la théâtralité, son sens du son. C'est particulièrement vrai sur "(You Will) Set the World on Fire". Sans doute dans les thématiques un album comme Reality était-il plus personnel, plus "à nu"... mais dans l'attitude, dans l'âme et ce ton tellement plus pugnace, The Next Day explose un peu plus le sympathique opus de 2003 à chaque écoute. Et il le fait avec d'autant plus d'intelligence qu'il semble de prime abord s'inscrire dans sa continuité : même casting, mêmes parenthèses où Bowie semble se confier... les apparences, toujours, au-delà desquelles certains semblent avoir eu du mal à passer. Ils étaient pourtant prévenus depuis des décennies.
On les excusera ; quand Dieu passe une décennie sans adresser le moindre signes aux hommes, ceux-ci sont en droit d'attendre de sa part un retour un peu plus fracassant qu'un Coucou, c'est moi. Ça va et vous ?, d'autant que celui-ci semble en apparence s'accorder d'un tragique et impie Ah et au fait : je ne suis qu'un homme. J'ai toujours pensé que la principale raison pour laquelle il est de bon ton de considérer "Seven" ou "Survive" comme des bluettes folk-pop mineures ne réside pas tant dans leur simplicité que dans le fait que personne n'a vraiment envie de considérer Bowie comme un être humain lambda, capable comme tout le monde de verser une larmichette sur ses souvenirs d'enfance. Il n'a pourtant jamais été exempt d'erreurs très humaines (il suffit de ressortir n'importe lequel de ses albums des années quatre-vingts pour s'en rappeler), mais même celles-ci avaient pour elles d'avoir été commises avec une telle majesté qu'il ne perdait rien de sa superbe (d'autant que ses erreurs ont paradoxalement achevé d'en faire une superstar, à se demander dans le fond si tout cela n'était pas un tantinet prémédité). C'est sans doute pourquoi "Where Are We Now?" ne fonctionne foncièrement pas. Ou plutôt si : elle a parfaitement fonctionné dans un contexte donné, celui de ce come-back que personne n'avait vu venir, où l'émotion a à ce point submergé tout le monde que personne n'avait vraiment envie de se pencher sur le morceau lui-même. Les fans de Bowie n'auraient jamais accepté ce titre dans d'autres circonstances - il est même l'archétype du titre de Bowie que ses fans ont toujours détesté presque instinctivement. Dans un de ces élans de malice qu'on lui connaît, voici pourtant qu'il est parvenu à le faire avaler à la terre entière : "Where Are We Now?", après dix ans de mutisme ? Parfait. Un titre pathos à la mélancolie surjouée, anticipant l'émotion collective et donnant symboliquement au public exactement ce que son petit cœur romantique attendait... tout en introduisant un opus qui, c'est heureux, n'a dans le fond rien à voir.
Avec ses rythmiques hachées, ses passages funks un peu froids et sa prod mille-feuille, The Next Day a la particularité de ressembler à tellement de choses qu'au final, il ne se ressemble à rien. Il évoque différentes périodes de la carrière de Bowie, mais jamais de manière directe. A la première écoute, on ne sait strictement pas en quoi en penser. Il faut déjà un peu temps pour que dissipe le plaisir de réentendre cette voix, ce son, dont on finissait par craindre qu'ils soient à ranger au rayon souvenirs. Il en faut encore plus pour se familiariser avec les morceaux, qui se reposent principalement sur les rythmes, un peu les atmosphères, et très peu sur les mélodies. A la manière d'un Heathen (mais en plus radical encore), et à vrai dire à la manière de beaucoup d'albums de son auteur, The Next Day est un album très pop et dans le même temps totalement dépourvu de hit single potentiel (allez, peut-être "Dirty Boys"... mais alors seulement dans un monde parallèle où tout le monde écouterait du blues et de la soul). Il sonne dur sans l'être vraiment. Il joue avec les faux-semblants, s'enroule lui-même dans la queue du vieux serpent de mer pour mieux l'étouffer : qui peut sérieusement croire, comme ç'a été écrit, qu'un tel album prétendrait présenter un Bowie plus humain alors qu'il est d'une frigidité incroyable, encore moins charnel que tous ses prédécesseurs (ce qui n'est pas peu dire tant l'artiste a rarement versé dans le sexy ou la corde sensible). Et puis il est soul, aussi, ce The Next Day. beaucoup plus que ne l'étaient ses dernières productions et même si Bowie, quoique fan sincère, a toujours eu un rapport - et une approche - tout(e) particulier(e) au/du genre, avec ce groove si particulier, toujours un peu cybernétique même lorsque la musique est totalement organique.
Étant quasi impossible à contextualiser puisque personne n'a la moindre idée de ce que le Duke a glandé ces dix dernières (les rumeurs les plus farfelues ont circulé à ce sujet) et qu'à vrai dire personne ne l'attendait il y a encore trois mois, The Next Day a surtout ce mérite étrange de n'offrir aucun préjugé, aucune certitude, ce qui explique sans doute qu'il se fera plus démonter qu'à l’accoutumée, d'autant que Bowie ne s'est jamais réellement frotté au post-modernisme dégueulasse qui fait qu'on ne peut s'empêcher désormais de haïr le Net par intermittence. C'est ici sans doute que son étrange pochette prend tout son sens : elle nous dit moins qu'il s'agit de faire table-rase du passé qu'elle ne nous rappelle, avec un zest de mauvais esprit, que cette fois-ci nous ne savons rien. Jusqu'alors, chroniquer le nouveau Bowie était presque trop facile. Il suffisait d'enclencher le pilotage automatique et d'enchaîner les mots-clés. Cette fois-ci, le nouveau Bowie, il faut l'écouter pour se faire un avis. Quitte à écrire un monceau de conneries, comme par exemple ces chroniques effrayantes, lues ici ou là, prétendant qu'il n'y a pas de chansons sur ce disque. Et "Love Is Lost" ? Et "Boss of Me" ? Et l'excellente "I'd Rather Be High" ? C'est quoi ? Des bruitages ?
Oui ; il y a une part de défi, dans ce The Next Day qui ne renvoie peut-être pas au lendemain par hasard. On peut s'étonner du peu de textes prenant le temps de s'interroger sur ce titre, comme s'il était une simple formule facile de type je vais de l'avant... comme si Bowie était du genre à commettre de simples formules faciles ? N'y a-t-il d'ailleurs une certaine ironie à intituler ainsi un album convoquant quasiment à chaque titre un fantôme du passé ? C'est vrai, que se passera-t-il demain ? Loin de se contenter d'une posture de type tabula rasa, The Next Day, album aux textes plus anxieux que réellement sombres, et dont les mélodies sont à la fois entraînantes et toutes en retenue, paraît interroger réellement l'avenir. Les fidèles lecteurs de ce blog, rompus à mes théories musicales les plus fumeuses, ont déjà compris où je voulais en venir : oui, The Next Day est un nouveau... Black Tie/White Noise. Un album de retrouvailles, avec ses collaborateurs comme avec son public, inégal sans doute mais cela n'a aucune importance. Un album où le Maître laisse croire qu'il revient par la petite porte, moins Coucou c'est moi que Bonjour, je suis David Bowie. Voilà que je suis à la minute où je parle. Un album qui ressuscite par éclat différentes époques, différentes couleurs, qui s'amuserait presque de la déception qu'il ne peut que provoquer. Le génie absolu serait que l'an prochain, Bowie balance un concept-album monstrueux qui prendrait tout le monde à revers. Il en est capable. Des choses comme "Dancing out of Space" ou "Love Is Lost" laissent supposer qu'il en est capable. Dès lors, on sera libre de voir The Next Day comme une déception... ou bien comme une promesse. La promesse que ce ne sera pas l'album testament du maître, et qu'à l'instar de Black Tie/White Noise, avec lequel il partage au demeurant une forme d'austérité mélodique évidente, il ne fera qu'ouvrir sur une nouvelle époque - un nouveau monde. Quitte à finir, comme Black Tie/White Noise, par fonctionner sur ses propres insuffisances, paradoxe musical que l'on aime souvent plus pour ce qu'il représente que pour lui-même, et que l'on ressortira moins que ses successeurs dans les prochainées. Peu importe, puisqu'il y aura un lendemain et que savoir cela suffit à permettre d'en savourer les meilleurs moments. En attendant Outside.
Impossible d'évoquer le nouvel album Bowie sans penser aux réactions qu'a suscité l'annonce de sa parution. Un enthousiasme sincère, unanime, presque pur et finalement assez émouvant, sans doute parce que ce genre de réaction spontanée est devenue rare (j'en n'en dis pas plus et vous renvoie à ce sujet au joli article d'Ulrich sur Playlist Society, j'en partage presque toutes les remarques). Quelque part, quand enfin The Next Day est arrivé dans la boite aux lettres (hors de question pour Bowie de se taper des MP3 pourris - on ne mange pas son caviar sur des Krisprolls), le plaisir intense, presque enfantin de retrouver cet artiste que j'aime tant, qui est peut-être ma seule et unique IDOLE... était plus fort que tout le reste, contenu de l'album inclus. Bowie est le plus grand. Bowie est le meilleur. Bowie est et restera toujours, pour moi, l'artiste le plus important de toute l'histoire de la musique pop - et bien plus encore. J'avais écrit il y a quelques mois que "Tue-Loup, c'est moi" ? Je n'écrirais jamais ça de Bowie mais putain : qu'est-ce que j'aimerais être Bowie, une fois, juste pour une poignée de secondes.
D'une certaine manière, j'aurais pu chroniquer The Next Day sans même prendre la peine de l'écouter. Le fait qu'il existe me procurait une joie suffisante pour aligner sans avoir à y penser des centaines de mots. J'aurais peut-être dû, d'ailleurs. Puisque l'on a reçu l'annonce de sa sortie dans un tel élan de sincérité, il serait dommage de ne pas poursuivre dans cette voie : The Next Day n'est pas le chef-d’œuvre appelé de ses vœux par une foule en délire et qui a déjà bien commencé à le lui faire sentir, visiblement inconsciente (mais on ne peut que l'en excuser) qu'avant chaque réinvention, le Think White Duke a traversé des périodes de déconstruction, parfois brutales. Probablement pas son ouvrage le plus passionnant, donc, quoiqu'il soit bien plus riche et tortueux que ne l'était Reality, disque bien aimé mais néanmoins facile. Un album attachant surtout dans son refus des évidences et la manière dont il se joue des attentes : à l'exception notable du (médiocre) single "Where Are We Now?", non, Bowie n'essaie pas de nous la jouer je suis gentil, je suis humain, je suis David Jones et voici mes cicatrices. La pire des hypothèses est écartée. Il semble s'y atteler, mais à y regarder de plus près ce n'est qu'un leurre grossier. Et une excellente nouvelle. Car l'humanité, c'est la ligne directrice de l’œuvre du Maître depuis la fin des années quatre-vingt-dix : Hours..., Heathen et Reality présentaient un Bowie dénudé (voire "Seven", peut-être le morceau le plus personnel de son immense carrière). Presque sans fards. Il riait de sa propre vieillisse ("New Killer Star", "Never Get Old"). Il chantait sa joie d'être encore en vie, et heureux et amoureux, en reprenant Neil Young, comme si écrire sa propre love-song était un pas qu'il ne pouvait ou ne voulait pas franchir - comme si ce n'était pas possible, ces mots-là, même pour lui. Surtout pour lui : Bowie a passé les années 2000 à enregistrer des choses qui ne ressemblaient pas à Bowie, et peut-être un peu plus à David Jones. Du moins aimait-on à le penser en écoutant des splendeurs comme "Sunday" ou "The Loneliest Guy". Mais après tout, comment savoir avec lui ? J'ai en tout cas toujours eu une affection très particulière pour ces trois albums que je n'ai jamais pu m'empêcher de voir telle une trilogie, et dont je regrettais souvent (mais c'est presque toujours le cas des trilogies) qu'elle s'achevât sur une note plus mineure. Sans doute à l'instar de beaucoup de fans, l'une de mes grandes craintes bowiesques des dix dernières années aura été qu'il clamse et que son œuvre s'arrête à Reality. Un chouette album, plein de chouettes moments... un album de vieux en pleine forme, qui le sait, qui s'en fout, et qui semblerait presque s'amuser de sa paresse. Pas celui d'un type qui va crever la semaine prochaine. "Bring Me the Disco King" (a fortiori parce que c'était une chute de Black Tie/White Noise) a beau être une de ses plus grandes chansons, il n'y avait aucune symbolique à finir là-dessus.
Ici, le lecteur me rétorquera qu'il n'y en a pas beaucoup plus - et sans doute même moins - à terminer sur The Next Day. Ce n'est pas tout à fait inexact. Mais c'est d'emblée faire fi de la principale qualité The Next Day, qui le rend instantanément supérieur à son prédécesseur : il est un concentré de bowisme. Non qu'on le craignait vraiment, cependant il confirme tout de même que Bowie ne deviendra jamais Macca ou Jagger - un grand dont seule la voix demeure reconnaissable et qui pour le reste s'ébroue sur une musique pop aussi sympathique qu'anonyme. Non, Bowie est Bowie et son nouvel opus est un véritable condensé de tout ce qu'on aime chez lui, même lorsqu'il se contente de faire un album pop en apparence basique : son sens du swing, son sens de la théâtralité, son sens du son. C'est particulièrement vrai sur "(You Will) Set the World on Fire". Sans doute dans les thématiques un album comme Reality était-il plus personnel, plus "à nu"... mais dans l'attitude, dans l'âme et ce ton tellement plus pugnace, The Next Day explose un peu plus le sympathique opus de 2003 à chaque écoute. Et il le fait avec d'autant plus d'intelligence qu'il semble de prime abord s'inscrire dans sa continuité : même casting, mêmes parenthèses où Bowie semble se confier... les apparences, toujours, au-delà desquelles certains semblent avoir eu du mal à passer. Ils étaient pourtant prévenus depuis des décennies.
On les excusera ; quand Dieu passe une décennie sans adresser le moindre signes aux hommes, ceux-ci sont en droit d'attendre de sa part un retour un peu plus fracassant qu'un Coucou, c'est moi. Ça va et vous ?, d'autant que celui-ci semble en apparence s'accorder d'un tragique et impie Ah et au fait : je ne suis qu'un homme. J'ai toujours pensé que la principale raison pour laquelle il est de bon ton de considérer "Seven" ou "Survive" comme des bluettes folk-pop mineures ne réside pas tant dans leur simplicité que dans le fait que personne n'a vraiment envie de considérer Bowie comme un être humain lambda, capable comme tout le monde de verser une larmichette sur ses souvenirs d'enfance. Il n'a pourtant jamais été exempt d'erreurs très humaines (il suffit de ressortir n'importe lequel de ses albums des années quatre-vingts pour s'en rappeler), mais même celles-ci avaient pour elles d'avoir été commises avec une telle majesté qu'il ne perdait rien de sa superbe (d'autant que ses erreurs ont paradoxalement achevé d'en faire une superstar, à se demander dans le fond si tout cela n'était pas un tantinet prémédité). C'est sans doute pourquoi "Where Are We Now?" ne fonctionne foncièrement pas. Ou plutôt si : elle a parfaitement fonctionné dans un contexte donné, celui de ce come-back que personne n'avait vu venir, où l'émotion a à ce point submergé tout le monde que personne n'avait vraiment envie de se pencher sur le morceau lui-même. Les fans de Bowie n'auraient jamais accepté ce titre dans d'autres circonstances - il est même l'archétype du titre de Bowie que ses fans ont toujours détesté presque instinctivement. Dans un de ces élans de malice qu'on lui connaît, voici pourtant qu'il est parvenu à le faire avaler à la terre entière : "Where Are We Now?", après dix ans de mutisme ? Parfait. Un titre pathos à la mélancolie surjouée, anticipant l'émotion collective et donnant symboliquement au public exactement ce que son petit cœur romantique attendait... tout en introduisant un opus qui, c'est heureux, n'a dans le fond rien à voir.
Avec ses rythmiques hachées, ses passages funks un peu froids et sa prod mille-feuille, The Next Day a la particularité de ressembler à tellement de choses qu'au final, il ne se ressemble à rien. Il évoque différentes périodes de la carrière de Bowie, mais jamais de manière directe. A la première écoute, on ne sait strictement pas en quoi en penser. Il faut déjà un peu temps pour que dissipe le plaisir de réentendre cette voix, ce son, dont on finissait par craindre qu'ils soient à ranger au rayon souvenirs. Il en faut encore plus pour se familiariser avec les morceaux, qui se reposent principalement sur les rythmes, un peu les atmosphères, et très peu sur les mélodies. A la manière d'un Heathen (mais en plus radical encore), et à vrai dire à la manière de beaucoup d'albums de son auteur, The Next Day est un album très pop et dans le même temps totalement dépourvu de hit single potentiel (allez, peut-être "Dirty Boys"... mais alors seulement dans un monde parallèle où tout le monde écouterait du blues et de la soul). Il sonne dur sans l'être vraiment. Il joue avec les faux-semblants, s'enroule lui-même dans la queue du vieux serpent de mer pour mieux l'étouffer : qui peut sérieusement croire, comme ç'a été écrit, qu'un tel album prétendrait présenter un Bowie plus humain alors qu'il est d'une frigidité incroyable, encore moins charnel que tous ses prédécesseurs (ce qui n'est pas peu dire tant l'artiste a rarement versé dans le sexy ou la corde sensible). Et puis il est soul, aussi, ce The Next Day. beaucoup plus que ne l'étaient ses dernières productions et même si Bowie, quoique fan sincère, a toujours eu un rapport - et une approche - tout(e) particulier(e) au/du genre, avec ce groove si particulier, toujours un peu cybernétique même lorsque la musique est totalement organique.
Étant quasi impossible à contextualiser puisque personne n'a la moindre idée de ce que le Duke a glandé ces dix dernières (les rumeurs les plus farfelues ont circulé à ce sujet) et qu'à vrai dire personne ne l'attendait il y a encore trois mois, The Next Day a surtout ce mérite étrange de n'offrir aucun préjugé, aucune certitude, ce qui explique sans doute qu'il se fera plus démonter qu'à l’accoutumée, d'autant que Bowie ne s'est jamais réellement frotté au post-modernisme dégueulasse qui fait qu'on ne peut s'empêcher désormais de haïr le Net par intermittence. C'est ici sans doute que son étrange pochette prend tout son sens : elle nous dit moins qu'il s'agit de faire table-rase du passé qu'elle ne nous rappelle, avec un zest de mauvais esprit, que cette fois-ci nous ne savons rien. Jusqu'alors, chroniquer le nouveau Bowie était presque trop facile. Il suffisait d'enclencher le pilotage automatique et d'enchaîner les mots-clés. Cette fois-ci, le nouveau Bowie, il faut l'écouter pour se faire un avis. Quitte à écrire un monceau de conneries, comme par exemple ces chroniques effrayantes, lues ici ou là, prétendant qu'il n'y a pas de chansons sur ce disque. Et "Love Is Lost" ? Et "Boss of Me" ? Et l'excellente "I'd Rather Be High" ? C'est quoi ? Des bruitages ?
Oui ; il y a une part de défi, dans ce The Next Day qui ne renvoie peut-être pas au lendemain par hasard. On peut s'étonner du peu de textes prenant le temps de s'interroger sur ce titre, comme s'il était une simple formule facile de type je vais de l'avant... comme si Bowie était du genre à commettre de simples formules faciles ? N'y a-t-il d'ailleurs une certaine ironie à intituler ainsi un album convoquant quasiment à chaque titre un fantôme du passé ? C'est vrai, que se passera-t-il demain ? Loin de se contenter d'une posture de type tabula rasa, The Next Day, album aux textes plus anxieux que réellement sombres, et dont les mélodies sont à la fois entraînantes et toutes en retenue, paraît interroger réellement l'avenir. Les fidèles lecteurs de ce blog, rompus à mes théories musicales les plus fumeuses, ont déjà compris où je voulais en venir : oui, The Next Day est un nouveau... Black Tie/White Noise. Un album de retrouvailles, avec ses collaborateurs comme avec son public, inégal sans doute mais cela n'a aucune importance. Un album où le Maître laisse croire qu'il revient par la petite porte, moins Coucou c'est moi que Bonjour, je suis David Bowie. Voilà que je suis à la minute où je parle. Un album qui ressuscite par éclat différentes époques, différentes couleurs, qui s'amuserait presque de la déception qu'il ne peut que provoquer. Le génie absolu serait que l'an prochain, Bowie balance un concept-album monstrueux qui prendrait tout le monde à revers. Il en est capable. Des choses comme "Dancing out of Space" ou "Love Is Lost" laissent supposer qu'il en est capable. Dès lors, on sera libre de voir The Next Day comme une déception... ou bien comme une promesse. La promesse que ce ne sera pas l'album testament du maître, et qu'à l'instar de Black Tie/White Noise, avec lequel il partage au demeurant une forme d'austérité mélodique évidente, il ne fera qu'ouvrir sur une nouvelle époque - un nouveau monde. Quitte à finir, comme Black Tie/White Noise, par fonctionner sur ses propres insuffisances, paradoxe musical que l'on aime souvent plus pour ce qu'il représente que pour lui-même, et que l'on ressortira moins que ses successeurs dans les prochainées. Peu importe, puisqu'il y aura un lendemain et que savoir cela suffit à permettre d'en savourer les meilleurs moments. En attendant Outside.
👍 The Next Day
David Bowie | Columbia, 2013
Super article. Vraiment intéressante, comme vision, même si je partage pas tout. Enfin déjà tu n'enfonces pas l'album sans réfléchir, j'en attendais pas moins du Golb :D
RépondreSupprimerOh tu sais, on n'est jamais à l'abri de rien :-)
SupprimerSuperbe ! (l'article, pas le disque, hein...)
RépondreSupprimerquelques commentaires:
- je n'opposerai pas tant Reality et the Next Day en faveur de ce dernier. Mais c'est peut etre que je ne l'ai pas encore assez écouté.
- "Where are we now?" a vraiment été bien accueillie en tant que chanson? (et non en tant que retour de Bowie). Les quelques retours que j'ai eu (et le mien) étaient très négatifs...
- Concept ou pas, je déteste cette pochette...
Reality est un très bon disque, je ne dis pas le contraire. Mais c'est un disque un peu facile. C'est marrant parce que je l'avais adoré à l'époque, et finalement il ne m'en reste pas grand-chose, à part quelques fulgurances. Et puis les deux meilleurs titres sont les reprises, aussi. Et ça, ça m'a toujours un peu dérangé.
SupprimerJe n'ai pas dit que "Where Are We Now?" avait été bien accueillie en tant que chanson, si tu relis bien. Je dis qu'elle est sortie dans le seul contexte où elle pouvait être bien accueillie (et elle l'a effectivement été par pas mal de monde malgré tout). Si je m'arrête sur ce titre (qui ne vaut pas grand-chose) c'est surtout parce que rétrospectivement, je pense qu'il y avait vraiment une part de provoc' de la part de Bowie à sortir ça comme premier single depuis dix ans. Une manière de brouiller les pistes, qui a d'ailleurs plutôt bien marché puisqu'on a beaucoup lu de trucs sur Bowie "à visage humain" dans les chroniques de l'album, ce qui n'est vrai quasiment que dans ce morceau. L'image que ressort de l'ensemble est tous sauf tendre et humaine ; il est au contraire provocateur, arrogant, génial... bref : Bowie.
je te fais confiance, car je me suis bien gardé de lire quoi que ce soit sur ce disque (et j'ai bien fait d'attendre cet article pour m'y mettre...)
Supprimerje me suis contenté de savourer ce retour que je n'attendais pas, et dont je n'attendais donc rien de particulier. et encore, je fais durer le plaisir puisque je ne l'ai pas encore acheté;
Tu sais que tu viens de me faire rosir de plaisir, là ? Coquin :-)
SupprimerBien vues, toutes ces remarques. Je te reprocherai peut-être de parler peu de l'album, finalement. Ou, seulement, d'une manière détournée. Mais c'était très intéressant à lire et, je suis d'accord avec toi, c'est un disque beaucoup plus intelligent et pertinent, que la "daube" que dénoncent tant de gens.
RépondreSupprimerEn même temps je ne parle pas tellement des albums dans mes chroniques d'albums, ce n'est pas nouveau ;-)
Supprimer(et puis dans le cas de Bowie, évoquer le paratexte c'est toujours déjà plus ou moins analyser le texte)
SupprimerC'est vrai. Mais l'impression qui se dégage, c'est que le sens général est plus important que les chansons.
SupprimerNon, pas plus. Mais pas moins. :-)
SupprimerJ'aime bien cet album, et j'aime encore plus imaginer un nouveau Outside ^_^
RépondreSupprimerJe trouve moi aussi The Next Day beaucoup plus cohérent que Reality, peut-être plus cérébral. Il m'a beaucoup fait réfléchir en l'écoutant. Je suis sûr que c'est un album qu'on redécouvrira dans l'avenir, et qu'il sera réévalué par beaucoup.
Je ne sais pas si, personnellement, je le réévaluerai... dans la mesure où je l'ai déjà beaucoup réévalué au fil des écoutes. Mais en revanche tu as raison, cet album aura quoiqu'il arrive une postérité que n'a pas eu Reality, que la plupart des gens ont largement eu le temps d'oublier. Je suis prêt à parier que ce ne sera pas le cas de celui-ci.
SupprimerJe suis d'accord avec tout l'article.
RépondreSupprimerJ'avoue, j'ai ri. Mais je ne sais pas si j'ai ri parce que tu me fais une excellente blague, ou bien si c'était un rire de triomphe crétin genre "finalement nous sommes d'accord".
SupprimerCe n'est pas grave :-)
C'était un peu pour rire, mais c'est vraiment ce que je pense. Je suis d'accord avec toute l'analyse sur le contexte, sur ce que tu dit à propos de ce qui en a été dit, sur l'artiste et ses intentions, sur la note. La seule différence c'est que mon ressenti par rapport à tout ça n'est pas si positif, surtout sur ce genre de constats: "Avec ses rythmiques hachées, ses passages funks un peu froids et sa prod mille-feuille, The Next Day a la particularité de ressembler à tellement de choses qu'au final, il ne se ressemble à rien."
SupprimerA part ça j'aurais pu livrer la même analyse.
(non ça c'est une blague, je n'aurais jamais pu livrer la même analyse, tu en sais bien plus que moi sur Bowie, et tu y as plus réfléchi. L'expérience, dirons nous).
Je ne crois pas que ce soit une question d'en "savoir plus", ça ne veut pas dire grand-chose, dans le fond. C'est plus que Bowie a une capacité extrêmement prononcée à stimuler mon imaginaire et ma réflexion. Je me laisse très facilement emporter quand j'écris à son sujet (ou tout simplement lorsque je l'écoute). Disons que je suis extrêmement réceptif.
SupprimerBon, toute plaisanterie mise à part, ça me fait tout de même bizarre qu'on soit finalement relativement d'accord (la passion en moins peut-être, si j'ose dire). Comme quoi ces discussions, prises de tête et autres fight fight fight qu'on peut avoir parfois sur le Net ne sont vraiment pas grand-chose :-)
Quelle somme! Remarque si tu ne fais pas ça pour un mec comme Bowie tu le fais sur personne, je suppose :)
RépondreSupprimerJe ne suis pas du tout d'accord, j'ai un peu l'impression quand cherchant un concept ou une analyse (pas forcément faux), tu essaies d'enrober la déception qu'il provoque. Tu aurais presque pu conclure en disant "oui, c'est décevant, c'est voulu". Un peu comme la pochette ? :D
qu'en cherchant**
SupprimerMais PAS DU TOUT. C'est dingue, quand même, bientôt on va presque devoir s'excuser d'aimer un disque cet artiste de seconde zone qu'est Bowie. Faut quand même pas pousser, j'explique très bien ce que j'aime dans ce disque. Je veux bien qu'on ne soit pas d'accord avec moi, mais on va non plus venir m'expliquer pourquoi je pense en réalité le contraire de ce que je pense. Tu ne crois pas ? ^^
Supprimerj'ai du mal (et c'est inédit pour ce qui me concerne) à séparer "where are we now" du clip, et de l'annonce de la sortie inattendue de cet album.
RépondreSupprimerelle est gorgée de promesse, pour cette raison.
je trouve pourtant le clip de "the stars are out tonight" plus réussi (le morceau et pourtant quelconque).
pour ce qui est des paroles, ce n'est que récemment, il y a peut-être 1an, que j'ai réalisé que les paroles de bowie sont presque toujours entre tristesse, désespoir, douleur... (faut ramer pour trouver des contre-exemples). Et ce n'est pas ce nouvel album qui va changer la donne.
je reste réservé sur ce coup, je ne trouve pas autant de cohérence à l'album que toi, et ça me manque. Trop long, trop de morceaux un peu bourrins, mais aussi de très très beaux passages, et un saxophone baryton à se pâmer !
mas je n'en suis qu'à 6 ou 7 écoutes, je crois qu'il faut se laisser le temps avec ce disque
Non, Bowie n'a jamais été un type très joyeux ; ses morceaux les plus légers sont toujours teintés d'ironie et d'une certaine gravité.
SupprimerJe comprends le reproche concernant les morceaux un peu "bourrins" (même si bon, "bourrins"... c'est pas du gros rock qui tâche non plus hein ^^). En revanche la cohérence me semble de plus en plus évidente au fil des écoutes, que ce soit dans le son, le songwriting, la présentation... après dans sa volonté évidente de revisiter avec pas mal de second degré différentes époques de la carrière de Bowie, il ne peut réellement y avoir de cohérence de style, mais je trouve par contre la prod de Visconti fait passer tout ça comme une lettre à la poste.
Son premier single était cryptique. Est ce qu’il nous montre littéralement que la bouteille est vide?
RépondreSupprimerVoici mon interprétation de Where Are We Now (David Bowie)
J'ai cliqué, quel con je suis :)
SupprimerMoi aussi, ne t'inquiète pas.
Supprimerpeut-être que ton article est bon - je ne suis pas juge en la matière - mais il ne donne pas envie d'aller découvrir l'album; je ne suis pas totalement de bonne foi sur ce coup-là mais je ne pense pas qu'il convienne encore d'attendre quoi que ce soit de bowie, l'orange est pressée depuis un certain temps, depuis "heroes" peut-être, qui sait?
RépondreSupprimerdétail qui tue:
"quand Dieu passe une décennie sans adresser le moindre signe aux hommes..." ----> si tu n'as pas entendu dieu depuis 10 ans, c'est que tu n'avais pas envie de l'entendre, ça vaut pour tout un chacun, chacun se gave de son propre fantasme, on peut toujours parler à des toxicos ou à des sourds, s'il ne veulent pas entendre, à qui incombe la responsabilité de leur libre-arbitre auditif?
"Bowie est et restera toujours, pour moi, l'artiste le plus important de toute l'histoire de la musique pop..." l'art anéantit les hiérarchies et les échelles, et donc, ce type d'opinion est de facto vide de sens.
Tu comprendras que je ne réponde pas car, si l'on est à ce point en désaccord sur les fondements de la discussion, voire sur sa pertinence, je ne vois pas bien où on pourrait aller ;-)
SupprimerMais c'est toujours agréable de te lire ici, cela dit.
Oh si quand même : l'orange pressée depuis Heroes, tu ne pousserais pas un peu par hasard ? A la rigueur qu'on considère l'orange pressée à partir du début des années 80, je pourrais l'entendre (même si je ne serais pas d'accord), mais à partir de Heroes ? Lodger, Scary Monsters, ce sont de petits albums autoparodiques aussi, non ? ^^
Supprimerdixit beckett, "d'accord ou pas d'accord, c'est sans importance", donc aucun souci de ce côté-là^^
Supprimerheroes, c'est 1977; entre 77 et les 80's, il n'y a effectivement que lodger et scary monsters, pas désagréables mais rien de bien extraordinaire non plus (rien qu'en écrivant cela, je ressens comme l'idée d'un funambule qui aurait cessé de se mettre en danger, un truc genre "les vertus de l'embourgeoisement" en quelque sorte, et ce type de ressenti n'est pas un cadeau au regard de ce qu'il a écrit jusqu'à heroes)
J'ai tout de même du mal à associer cette image à Lodger (surtout que beaucoup de ce qu'il contient avait été envisagé avant). Ce qui m'a toujours étonné avec ce disque (qui est moins bon Low et Heroes, là-dessus je crois qu'il est difficile de ne pas tomber d'accord - même si ça n'a aucune importance ^^), c'est que je l'ai trouvé un poil inachevé, un poil trop potentiel, avec plein d'idées finalement peu exploitées, mais c'est aussi ce qui m'a toujours rendu attachant : c'est un album que je redécouvre toujours avec plaisir et qui présente de tas visages de Bowie qu'on ne retrouve sur aucun autre disque. Scary Monsters, à la rigueur... c'est vrai que plus les années passent plus j'ai tendance à le trouver très nettement moins bon que les précédents. Hormis le morceau éponyme et "Ashes to Ashes", il y a peu de chansons de cet album que j'écoute régulièrement, si j'essaie d'en parler sans les yeux de l'amour ;-)
SupprimerOh là, j'oublie des bouts de mots... bon, j'espère que je reste intelligible ^^
SupprimerRien à ajouter sinon que je l'aime aussi beaucoup, cet album.
RépondreSupprimerPar contre, je trouve les deux premiers clips assez catastrophiques (le premier était moche, le deuxième, on croirait Les prédateurs ou du MTV eighties - surtout, sur un thème et un dispositif proches, celui de Thursday's Child était bouleversant).
Je n'ai pas vu le deuxième clip, en fait. Je m'intéressais déjà peu au clip dans le temps, je t'avoue que depuis que je fais quasiment tout sur le Net et n'utilise plus la télévision, j'ai rarement le réflexe d'aller voir des clips. Mais je vais y jeter un œil, du coup.
SupprimerJe viens de vous lire en passant par chez vous....Chapeau votre article sur sa majesté...j'ai beaucoup aimé ! Je chéris Bowie plus que de raison et son retour m'a plongée dans un violent bain d'émotions et retourné le coeur dans tous les sens !
RépondreSupprimerEh bien... merci ! :-)
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