...
[Article précédemment paru sur Interlignage] On a beau être reconnus… que dis-je, être reconnus ? On a beau être des références, oui Monsieur oui Madame, ici aussi, il nous arrive de sécher. De ne pas savoir quoi dire. De ne pas trouver les mots. Or, contrairement à une idée reçue principalement répandue chez les gens qui ne savent pas écrire, ne pas trouver les mots est rarement le signe d’une qualité défiant l’entendement – pas plus que d’une nullité sidérante. Ne pas trouver les mots ne s’explique pas. Osons-le dire : il n’y a pas de mots pour exprimer le fait de ne pas trouver les mots. Pas plus qu’il n’y en a pour vous dire ce que nous pensons de Soole. Enfin, si, il y en a : on pourrait se contenter de dire que c’est à la minute où nous écrivons le meilleur debut que nous ayons entendu en 2013. Et de loin. Cela fait une phrase, pas un article.
Heureusement, quand les mots manquent, il reste les nombres et les chiffres. Aussi, à titre exceptionnel, la chronique du jour sera-t-elle entièrement rédigée avec la touche num verrouillée. Une expérience limite que nous déconseillons à nos lecteurs les plus émotifs, tout comme d’ailleurs cet EP poisseux sous ses airs de chanson-française-machin-truc.
6 : le nombre de titres qu’on trouve sur cet EP. Mais il pourrait aussi bien durer trois heures, vu qu’à chaque fois qu’il est terminé on ne peut résister à l’envie de le remettre.
45 : le nombre de fois où le disque a tourné sur notre platine. La première semaine, hein.
1289 : le nombre de fois où le nom d’Alain Bashung apparaîtra dans les articles qui seront consacrés à Soole (notez que nous sommes généreux sur le nombre d’articles). C’est tellement impossible de ne pas y penser que la bio ne le cite jamais, aveu coupable s’il en est.
41 : le nombre de rotations qu’on prédit au groupe sur France Inter d’ici à 2014. En tout cas dans notre monde parallèle à nous où les radios ne diffusent que des choses de qualité. Cela dit, si le programmateur de France Inter venait à passer par-là, qu’il ne se sente surtout pas gêné de nous piquer l’idée des quarante-et-une diffusions. Promis, ça restera entre nous.
0 : le nombre de fois où l’on précisera que le tout est délicieusement arrangé, largement au-dessus de la moyenne de ce qui fait de nos jours en France. Enfin : une fois, désormais.
78 : le nombre de fois où vous serez amené à lire que Nombril est une des meilleures chansons de l’année. Ce devrait évidemment être beaucoup plus, mais ceci se veut un article objectif, mathématique, scientifique. Pas une liste au Père Noël.
12 : le nombre de fois où Nick Cave sera cité à propos du remarquable Combat de coq. Là encore, c’est assez peu. Mais il y a une différence entre connaître un artiste, citer un artiste et reconnaître son influence au moment où elle transparaît.
0 : le nombre de fois où les douze remarques ci-dessus seront suivies de la phrase « quel dommage, cette espèce d’embardée finale lourdingue et vaine qui tue la fin du morceau ». Les chroniques de premiers EPs sont consensuelles ou ne sont pas.
16 : le nombre de soirées où, sirotant tranquillement une bière dans le noir, on se sera surpris à frissonner en écoutant cet EP. « C’est moi où il y a un feeling un peu malsain, là-dedans ? » Vous avez bien sûr le droit de penser que ce n’est sans doute pas moins sain que de se poser des questions à soi-même. A fortiori en buvant une bière dans le noir.
5 : le nombre de fois où Collages aura été élu EP de l’année. Pas de quoi grimper aux rideaux en soi, cela dit précisons à toute fin utile qu’il n’existe que cinq classements des meilleurs EPs de l’année.
487 : le nombre de Victoires de la Musique qu’aura reçu le groupe d’ici à 2044. Nan, j’déconne.
9 : le nombre de chansons que le groupe placera dans les trois ans sur les albums de Vanessa Paradis, Alizée, et Johnny s’il ne meurt pas avant. Si si, je vous assure : ils ont le profil des mecs dont on se dira bientôt « putain, j’hallucine… ils ont écrit une chanson pour [insérer ici le nom de chanteur de variété que vous voulez]. Je vais être obligé d’acheter son disque. Merde, merde. Et merde. »
1 : le nombre d’Interlignage awards de la révélation de l’année que raflera Soole dans toute sa carrière. Parce qu’on ne peut-être une révélation qu’une seule fois, cela va sans dire. Ceci dit, s’ils sortent un autre EP de ce niveau l’an prochain, qu’ils sachent que sommes ouverts aux négociations.
[Article précédemment paru sur Interlignage] On a beau être reconnus… que dis-je, être reconnus ? On a beau être des références, oui Monsieur oui Madame, ici aussi, il nous arrive de sécher. De ne pas savoir quoi dire. De ne pas trouver les mots. Or, contrairement à une idée reçue principalement répandue chez les gens qui ne savent pas écrire, ne pas trouver les mots est rarement le signe d’une qualité défiant l’entendement – pas plus que d’une nullité sidérante. Ne pas trouver les mots ne s’explique pas. Osons-le dire : il n’y a pas de mots pour exprimer le fait de ne pas trouver les mots. Pas plus qu’il n’y en a pour vous dire ce que nous pensons de Soole. Enfin, si, il y en a : on pourrait se contenter de dire que c’est à la minute où nous écrivons le meilleur debut que nous ayons entendu en 2013. Et de loin. Cela fait une phrase, pas un article.
Heureusement, quand les mots manquent, il reste les nombres et les chiffres. Aussi, à titre exceptionnel, la chronique du jour sera-t-elle entièrement rédigée avec la touche num verrouillée. Une expérience limite que nous déconseillons à nos lecteurs les plus émotifs, tout comme d’ailleurs cet EP poisseux sous ses airs de chanson-française-machin-truc.
6 : le nombre de titres qu’on trouve sur cet EP. Mais il pourrait aussi bien durer trois heures, vu qu’à chaque fois qu’il est terminé on ne peut résister à l’envie de le remettre.
45 : le nombre de fois où le disque a tourné sur notre platine. La première semaine, hein.
1289 : le nombre de fois où le nom d’Alain Bashung apparaîtra dans les articles qui seront consacrés à Soole (notez que nous sommes généreux sur le nombre d’articles). C’est tellement impossible de ne pas y penser que la bio ne le cite jamais, aveu coupable s’il en est.
41 : le nombre de rotations qu’on prédit au groupe sur France Inter d’ici à 2014. En tout cas dans notre monde parallèle à nous où les radios ne diffusent que des choses de qualité. Cela dit, si le programmateur de France Inter venait à passer par-là, qu’il ne se sente surtout pas gêné de nous piquer l’idée des quarante-et-une diffusions. Promis, ça restera entre nous.
0 : le nombre de fois où l’on précisera que le tout est délicieusement arrangé, largement au-dessus de la moyenne de ce qui fait de nos jours en France. Enfin : une fois, désormais.
78 : le nombre de fois où vous serez amené à lire que Nombril est une des meilleures chansons de l’année. Ce devrait évidemment être beaucoup plus, mais ceci se veut un article objectif, mathématique, scientifique. Pas une liste au Père Noël.
12 : le nombre de fois où Nick Cave sera cité à propos du remarquable Combat de coq. Là encore, c’est assez peu. Mais il y a une différence entre connaître un artiste, citer un artiste et reconnaître son influence au moment où elle transparaît.
0 : le nombre de fois où les douze remarques ci-dessus seront suivies de la phrase « quel dommage, cette espèce d’embardée finale lourdingue et vaine qui tue la fin du morceau ». Les chroniques de premiers EPs sont consensuelles ou ne sont pas.
16 : le nombre de soirées où, sirotant tranquillement une bière dans le noir, on se sera surpris à frissonner en écoutant cet EP. « C’est moi où il y a un feeling un peu malsain, là-dedans ? » Vous avez bien sûr le droit de penser que ce n’est sans doute pas moins sain que de se poser des questions à soi-même. A fortiori en buvant une bière dans le noir.
5 : le nombre de fois où Collages aura été élu EP de l’année. Pas de quoi grimper aux rideaux en soi, cela dit précisons à toute fin utile qu’il n’existe que cinq classements des meilleurs EPs de l’année.
487 : le nombre de Victoires de la Musique qu’aura reçu le groupe d’ici à 2044. Nan, j’déconne.
9 : le nombre de chansons que le groupe placera dans les trois ans sur les albums de Vanessa Paradis, Alizée, et Johnny s’il ne meurt pas avant. Si si, je vous assure : ils ont le profil des mecs dont on se dira bientôt « putain, j’hallucine… ils ont écrit une chanson pour [insérer ici le nom de chanteur de variété que vous voulez]. Je vais être obligé d’acheter son disque. Merde, merde. Et merde. »
1 : le nombre d’Interlignage awards de la révélation de l’année que raflera Soole dans toute sa carrière. Parce qu’on ne peut-être une révélation qu’une seule fois, cela va sans dire. Ceci dit, s’ils sortent un autre EP de ce niveau l’an prochain, qu’ils sachent que sommes ouverts aux négociations.
👍👍 Collages
Soole | Autoprod/Noomiz, 2013
Tiens, j'en profite pour redire ce que j'ai dit sur Interlignage : la vache, c'est bien :)
RépondreSupprimerOui. Mais tu avais vraiment dit ça sur Interlignage ? Je n'ai pas vu ce commentaire...
SupprimerAh si, si.
RépondreSupprimerAh. Eh bien il n'a pas dû passer...
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