Dans cet épisode : Borgia, Doctor Who, Parenthood, Veep... et les désormais incontournables bonus.
👍 BORGIA (saison 2) Le traitement du personnage de Lucrezia est d'une rare cruauté. Cruel pour le personnage, cruel pour la comédienne (Isolda Dychauk), et épuisant pour le spectateur. D'accord, on a bien compris : même chez ces tarés de Borgia, une femme reste une femme, il est donc tout naturel en ces temps reculés qu'elle passe 80 % de la saison dans une seule et même pièce, trimballée comme une petite chose souffretante entre les désidératas des uns et la concupiscence des autres. Il y a sans doute une forme de réalité historique là-dedans, même si l'on commence à désespérer que la Lucrezia de la série devienne jamais la figure baroque, lettrée et partouzarde que l'on était en droit d'attendre. Le problème, c'est qu'à la longue les intrigues du personnage deviennent incroyablement répétitives et fatigantes ; ce qui était pertinent dans la première saison, et permettait de mettre en lumière le conflit entre la foi et les pulsions de la jeune femme, est devenu désormais suffisamment fastidieux pour constituer le gros point faible d'une saison par ailleurs réussie. Il est vrai que celle-ci aura plutôt eu comme colonne vertébrale l’ascension de Cesare et son glissement progressif du rôle d'archevêque rongé par l'orgueil à celui de politicien psychopathe. Mark Ryder crève à ce point l'écran que même John Doman semble avoir été mis un peu en retrait, qui n'aura finalement eu que peu de scènes mémorables cette année. Il n'empêche qu'à la longue, la série finira par se heurter à un mur : la fascination que Lucrezia exerce sur les hommes en général et son frère en particulier étant l'un des axes incontournables de l'histoire de la famille Borgia, il faudra bien un jour ou l'autre qu'on la comprenne - à défaut de la ressentir. Jusqu'aux ultimes épisodes la saison, qui lui offre enfin une partition digne de ce nom, Lucrezia n'aura été qu'une gamine surexcitée et vaguement paumée. Difficile de comprendre que tant d'hommes soient prêts à risquer la mort, la torture ou l'excommunication pour un regard d'elle.
"C'est bon Thomas, la fille à poils a quitté le premier plan, tu peux balancer la photo."
👍 PARENTHOOD (saison 4) Je mets saison 4 entre parenthèses histoire qu'on situe où nous en sommes, mais qu'il soit dit que cela n'a qu'une importance secondaire. De loin en loin et depuis (donc) quelques années maintenant, on suit les aventures de la famille Braverman du coin de l’œil, parfois en se passionnant pour elles (cette dernière saison notamment est d'excellente facture) - le plus souvent distraitement mais avec un plaisir non-feint. La vie étant mal faite et alors que je me disais depuis plusieurs semaines qu'il fallait que j'en parle, j'apprends pile au moment d'écrire ces mots qu'il y a de fortes chances pour que NBC lui mette le coup de grâce dans les jours/semaines à venir. Cela me rend bizarrement triste. Parenthood n'était pas une très bonne série (elle s'était d'ailleurs un peu faite allumer dans ces pages) mais elle avait pour elle, et je n'ai peut-être pas assez insisté dessus à l'époque, d'être réellement différente de tout le reste de la production contemporaine, aussi bien dans son approche formelle que dans un ton de plus en plus fin au fil des épisodes. Trop différente, peut-être, pour jamais avoir le succès qu'elle aurait mérité. Un peu le cul entre deux chaises, sans aucun doute, à la fois fresque familiale et délice intimiste, œuvre quasi naturaliste et totalement invraisemblable dans le même temps. Je l'ai rarement retrouvée avec enthousiasme depuis ses débuts mais, paradoxalement, si elle venait à être annulée, je la regretterais sincèrement. Des séries de Network aussi sensibles et intelligentes, il y en a eu peu - très peu ces dernières années. Quels que soient ses défauts par ailleurs, cela crée inévitablement des liens. [EDIT : cet article n'était pas en ligne depuis deux minutes que j'apprenais que finalement et contre toute attente, Parenthood a été renouvelée dans la nuit. Je vais donc pouvoir recommencer à râler après comme si de rien n'était.]
"Excusez-moi de vous importuner : vous ne seriez pas Luke de Friday Night Lights, par hasard ?"
À part ça...
... Game of Thrones a atteint son rythme de croisière (comprendre par-là qu'elle en a fini avec les scènes d'expositions annuelles) ; en un mot : c'est vachement bien et même mieux que cela quand les scénaristes (lecteurs assidus du Golb, de toute évidence) s'autorisent enfin quelques menues - mais vraies trahisons. Pas facile de s'attaquer à une mythologie que l'on n'a pas conçu soi-même, c'est une évidence. Les mecs de Hannibal en savent quelque chose, et eux aussi s'en sortent foutrement bien - dans un registre on ne peut plus différent. Semaine après semaine, leur show s'impose comme celui qu'il faut voir, tout simplement. Le vrai bon show de Network qu'on désespérait de voir cette saison, le divertissement intelligent et remarquablement fait qui manquait de plus en plus cruellement à l'exercice en cours. Le pire, c'est que les audiences sont dégueulasses. Ces abrutis d'Amerloques ne méritent vraiment pas leurs séries.
Je reste sceptique sur GoT. On arrive à la moitié de la saison, et on dirait qu'elle vient juste de commencer.
RépondreSupprimerPar contre, je valide pour DW. Enfin un peu de simplicité, et même d'émotion.
Mais tu es toujours ronchon, sur Game of Thrones ;-)
SupprimerMoi j'ai fini par accepter que la série fonctionnerait quoiqu'il arrive sur cette écriture éclaté et assez frustrante, je la prends donc désormais pour elle-même et force est de reconnaître que les deux derniers épisodes étaient excellents.
La digression sur Parenthood n'aura pas été vaine, puisque dans le même temps j'apprends qu'elle a failli être annulée et qu'elle ne le sera pas :)
RépondreSupprimerComme quoi.
SupprimerVraiment une série étonnante, Hannibal. Ça ne va jamais dans la direction à laquelle on s'entend. Et puis, cette ambiance...
RépondreSupprimer*s'attend*
SupprimerÉtonnante... oui et non... il y a toujours pas mal de rebondissements assez téléphonés sur la partie thriller. Mais elle en dévie de plus en plus pour se focaliser sur les interactions entre personnages, après seulement quelques épisodes, c'est-à-dire qu'elle fait exactement ce que la plupart des séries procédurales ont tendance à négliger depuis quelques années. Et sur ces relations tortueuses entre les héros, là, elle est en effet souvent surprenante de complexité et d’ambiguïtés.
SupprimerEt il y a ce casting, aussi. Dans le dernier épisode, tout le monde était BRILLANT. Voilà longtemps qu'on n'avait pas vu Fishburne aussi bon!
SupprimerEffectivement.
SupprimerLe problème de Borgia c'est un peu le même que Game of Thrones, pour moi : trop de personnages, trop d'intrigues, et le résultat est un peu décousu. Mais les deux restent bien.
RépondreSupprimerPar contre Veep, je n'aime vraiment pas du tout. Je n'ai pas vu The Thick of It mais en dehors de cela, j'ai vraiment l'impression d'avoir vu cette série 100 fois.
Il y a un peu de ça dans Borgia, c'est vrai. Mais dans une bien moindre mesure tout de même.
SupprimerOui, mais il y a même le côté décousu, au final, avec des intrigues qu'on peine un peu à rattacher les unes aux autres...
SupprimerMouais.
SupprimerJe ne sais pas tu l'as déjà vu, mais excellent épisode du Doctor Who ce week-end.
RépondreSupprimerJe n'irai peut-être pas jusqu'à excellent, j'avoue que j'ai été étonné par le manque de poésie de ce voyage au centre du Tardis, je m'attendais à quelque chose de plus barré. Et j'ai préféré ne pas trop réfléchir à la cohérence du dénouement tant ça m'a paru n'avoir ni queue ni tête. Cela dit, c'était un bon épisode, plutôt prenant et parfaitement joué et rythmé, ce qui est sans doute suffisant.
SupprimerAh, merci! J'ai bien senti qu'il y avait quelque chose de pas clair mais comme je ne comprends rien aux histoires de voyage dans le temps, je me suis dit que je n'avais rien compris :)
Supprimer@thomas : je comprends la remarque, mais ce n'était pas le plus important, pour moi.
Supprimer@marion : je te rassure, ce n'est pas toi le problème, mais bien l'épisode :) De toute façon, DW a toujours été très élastique avec les règles du voyage dans le temps.
Enfin là ce n'est pas une question de règles, c'est juste que le scénario n'a ni queue ni tête. La boucle temporelle qui réinitialise le temps, fallait le trouver. J'aimerais bien coincer le scénariste dans un coin pour qu'il m'explique comment le Doctor a pu s'envoyer à lui-même le switch si le temps a été réinitialisé et que, par conséquent, tout l'épisode n'a jamais eu lieu, scène où il a l'idée de s'envoyer le switch incluse. Tu vois MARION, tu n'es pas si bête que ça ;-)
SupprimerL'episode partait pourtant bien, avec le debarras de souvenirs, les voix du Tardis, la bibliotheque... puis on retombe dans les travers de la saison 6 d'un coup :-/.
SupprimerMoffat, apres avoir ecrit une des meilleures boucles temporelles qui soit, filme les pires maintenant. On dirait.Marrant, depuis le retour, j'etais rejoui, maintenant j'ai peur... entre autres du retour probable de River Song.
Par contre, je suis le premier surpris - et neanmoins ravi - du fait que Clara m'ait si aisément fait oublier Amy.
Quand tu parles de River Song c'est une intuition, une crainte, ou c'est juste que tu as déjà lu qu'elle revenait dans le final de la saison ? ^^
Supprimer(quel gâchis, ce personnage... il était tellement génial... et on en est réduit à craindre ses apparitions...)
Non, je l'avais pas lu, mais c'était ... prévisible. (Elle est de toutes les fins et moitié de saison depuis que Moffat a repris)
SupprimerCe qui montre bien le gâchis.
@thomas : niveau incohérences temporelles, j'ai trouvé l'épisode, quand même, très soft par rapport à The Angels Take Manhattan, par exemple.
SupprimerGUIC >>> ou tout simplement le manque d'inspiration. D'ailleurs ce serait sympa de trouver des personnages récurrents pour la période Clara...
SupprimerBLOOM >>>> en fait le pire du pire du pire, je crois que ce sont les épisodes finaux des saisons 5 et 6...
Non, c'étaiet le dernier avec les anges. Il n'obéissait plus à aucune règle, y compris aux règles des anges eux-mêmes. L'image-choc avec la statue de la liberté était tellement conne...
Supprimerles interpretes de la serie Hannibal sont a un tel niveau par rapport aux autres séries , c'en est presque choquant
RépondreSupprimerTout à fait d'accord. Enchaîner Hannibal et n'importe quelle autre série de Network est un sacré choc.
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