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... parce qu'il faut bien le dire, même en comptant les restes de l'été, nous venons de traverser deux mois d'une consternante médiocrité. Entre les disques sans intérêt et les rares qui auront droit à un article entier, il ne reste finalement pas beaucoup de prétendants à la sélection du mois, dont la devise sera donc (à titre on l'espère exceptionnel) "c'est pas mal, je me le repasserais bien à l'occasion." Quel dur métier que celui de Golbeur...
Indie basique Any Port in Storm - Scott & Charlene's Wedding Parce que même si on a le droit d'en avoir parfois un peu marre de tous ces groupes qui ont beaucoup trop écouté Pavement, Dino et Lou Reed, il faut bien reconnaître que de temps à autre, ça fait du bien.
Folk pas mal As the Crow Flies - Will Varley Parce que même s'il évoque beaucoup The Tallest Man On Earth (vous savez, le mec qui évoque beaucoup Bob Dylan), on ne peut pas enlever à cet Anglais bien en verve un joli sens du songwriting. Lorsque c'est pour accoucher de morceaux aussi hilarants qu' "I Got this E-mail", cela compense amplement le relatif manque de personnalité de l'ensemble.
Rock-plus-ou-moins-FM, mais pas mal Charge - David Ford Parce que même si Lyle s'excite un peu beaucoup, il faut avouer qu'entre le mega-slow "What's Not to Love" et les très efficaces "Poor Little Poison" et "Every Time", il y a de quoi faire chez l'ex-leader d'Easyworld.
Synth-pop agréable (juré) Fantasy - Lightning Dust Parce que je vous le dis. Et qu'on ne peut guère me soupçonner d'être complaisant vis-à-vis de la pop électronique à chanteuse. Éviter cependant de se le passer direct après le Chelsea Wolfe.
Folk-blues pépère The Life Acoustic - Everlast Parce que tout le monde écoutait Everlast en 2001 et était passé à autre chose en 2003, ce qui ne l'a pas empêché d'enregistrer quelques ersatz pas dégueus de son indispensable Whitey Ford Sings the Blues (1998). L'occasion d'en retrouver quelques miettes sur cet opus acoustique qui, tout best of déguisé qu'il soit, fait tout à fait le taf.
Peut mieux faire, mais le fait quand même Soothsayer - The Fresh & Onlys Parce que même un EP pas mal des Fresh & O, ça reste tout de même vachement mieux qu'un album réussi de la plupart des groupes indés d'aujourd'hui.
Album presque très bien d'un groupe qu'on croyait nul Tales of Us Parce que c'est une des bonnes surprises de la rentrée (pour ne pas dire la seule). Ou comment un groupe dont plus personne n'avait rien à carrer il y a encore quelques mois se paie le luxe de publier un de ses meilleurs disques (si ce n'est le meilleur) des années après avoir été branché. On appelle ça un pied de nez et, pour la peine, on en reparlera plus longuement sur Interlignage incessamment sous peu.
Rock (trop) (beaucoup trop) lyrique (mais pas mal quand même) Universal - Anathema Parce qu'au vu de la production récente des frères Cavannagh, on n'aurait pas misé un kopeck sur un live censé la restituer. Or contre toute attente, cet Universal est la plupart du temps plaisant, lorsqu'il n'est pas tout simplement très bon. Rien que pour les belles versions d'"A Simple Mistake" ou "A Natural Disaster", il vaut en tout cas le détour pour quiconque a un jour aimé les ex-goth anglais.
... parce qu'il faut bien le dire, même en comptant les restes de l'été, nous venons de traverser deux mois d'une consternante médiocrité. Entre les disques sans intérêt et les rares qui auront droit à un article entier, il ne reste finalement pas beaucoup de prétendants à la sélection du mois, dont la devise sera donc (à titre on l'espère exceptionnel) "c'est pas mal, je me le repasserais bien à l'occasion." Quel dur métier que celui de Golbeur...
👍👍 Pain Is Beauty - Chelsea Wolfe
Chelsea Wolfe en album du mois, c'était presque une évidence tant il aura été facile de surclasser la concurrence depuis la rentrée. Largement au-dessus de la mêlée des songwriteuses indie de sa génération, et de surcroît rare à s'émanciper de l’influence pesante de l'axe PJ Harvey-Cat Power, l'Américaine continue d'enchaîner les albums à un rythme effrénée (celui-ci est le quatrième en trois ans), pas forcément surprenante mais toujours aussi impossible à étiqueter. Gothique ? Sûrement, quoique le terme ne veuille plus rien dire de nos jours. Industrielle ? De plus en plus, mais Pain Is Beauty - comme le superbe Unknown Rooms de l'an passé - affiche une sensualité rarissime dans ce registre (voir "House of Metal", où l'électronique rampante le dispute à la fragilité), comme un baiser passionné offert par des lèvres trop gercées.
Bref, on ne sait pas où la ranger mais ce que l'on sait à coup sûr, et ça ne date pas de ce morne mois de septembre, c'est que Chelsea Wolfe est en train de bâtir l'une des œuvres les plus sombres et excitantes de ces dernières années. Et romantique, aussi, au sens premier du terme, avec tout ce que cela sous-entend de noirceur ("Sick", "Lone"... toutes, à vrai dire), de Danger ("The Warden"), d’Éther ("They'll Clap When You're Gone") et de Décadence ("Destruction Makes the World Burn Brighter" - bah tiens). Pas un hasard si elle se retrouve reprise par Mark Lanegan sur son dernier (dispensable) opus ; la piste en elle-même a beau être un décalque à peu près dénué de tout intérêt d'une de ses plus grandes chansons (la gracile "Flatlands", extraite d'Unknown Rooms), le geste a tout de la consécration pour une artiste pas encore qu'on désespère de voir enfin sortir de l'ombre. Mais il est vrai que les ténèbres lui vont remarquablement au teint...
Les Disques pas mal du mois, en une poignée de parce que...
Indie basique Any Port in Storm - Scott & Charlene's Wedding Parce que même si on a le droit d'en avoir parfois un peu marre de tous ces groupes qui ont beaucoup trop écouté Pavement, Dino et Lou Reed, il faut bien reconnaître que de temps à autre, ça fait du bien.
Folk pas mal As the Crow Flies - Will Varley Parce que même s'il évoque beaucoup The Tallest Man On Earth (vous savez, le mec qui évoque beaucoup Bob Dylan), on ne peut pas enlever à cet Anglais bien en verve un joli sens du songwriting. Lorsque c'est pour accoucher de morceaux aussi hilarants qu' "I Got this E-mail", cela compense amplement le relatif manque de personnalité de l'ensemble.
Rock-plus-ou-moins-FM, mais pas mal Charge - David Ford Parce que même si Lyle s'excite un peu beaucoup, il faut avouer qu'entre le mega-slow "What's Not to Love" et les très efficaces "Poor Little Poison" et "Every Time", il y a de quoi faire chez l'ex-leader d'Easyworld.
Synth-pop agréable (juré) Fantasy - Lightning Dust Parce que je vous le dis. Et qu'on ne peut guère me soupçonner d'être complaisant vis-à-vis de la pop électronique à chanteuse. Éviter cependant de se le passer direct après le Chelsea Wolfe.
Folk-blues pépère The Life Acoustic - Everlast Parce que tout le monde écoutait Everlast en 2001 et était passé à autre chose en 2003, ce qui ne l'a pas empêché d'enregistrer quelques ersatz pas dégueus de son indispensable Whitey Ford Sings the Blues (1998). L'occasion d'en retrouver quelques miettes sur cet opus acoustique qui, tout best of déguisé qu'il soit, fait tout à fait le taf.
Peut mieux faire, mais le fait quand même Soothsayer - The Fresh & Onlys Parce que même un EP pas mal des Fresh & O, ça reste tout de même vachement mieux qu'un album réussi de la plupart des groupes indés d'aujourd'hui.
Album presque très bien d'un groupe qu'on croyait nul Tales of Us Parce que c'est une des bonnes surprises de la rentrée (pour ne pas dire la seule). Ou comment un groupe dont plus personne n'avait rien à carrer il y a encore quelques mois se paie le luxe de publier un de ses meilleurs disques (si ce n'est le meilleur) des années après avoir été branché. On appelle ça un pied de nez et, pour la peine, on en reparlera plus longuement sur Interlignage incessamment sous peu.
Rock (trop) (beaucoup trop) lyrique (mais pas mal quand même) Universal - Anathema Parce qu'au vu de la production récente des frères Cavannagh, on n'aurait pas misé un kopeck sur un live censé la restituer. Or contre toute attente, cet Universal est la plupart du temps plaisant, lorsqu'il n'est pas tout simplement très bon. Rien que pour les belles versions d'"A Simple Mistake" ou "A Natural Disaster", il vaut en tout cas le détour pour quiconque a un jour aimé les ex-goth anglais.
En effet le CW est un des rares albums que je trouve mieux que "potable" ces derniers mois. C'est vraiment très très bien et encore mieux que les autres (je trouve)
RépondreSupprimerSinon le Forest Fire je le trouve bien aussi, je suppose qu'il est pas là parce que tu vas écrire un article entier dessus non?
Bien vu.
SupprimerComme toujours, sélection assez cool et variée et pas si pas mal que ça comme tu dis ;)
RépondreSupprimerNon, évidemment... cela dit tu noteras qu'elle est quand même beaucoup plus courte qu'à l'accoutumée !
SupprimerOui, je m'excite, mais c'est pas ma faute si moi j'ai trouvé pas mal d'albums bons voire très bons ces derniers mois... :-)
RépondreSupprimerJe pense que c'est une erreur de formulation : je parlais uniquement des groupes qui existent pour de vrai :-)
SupprimerPfffffffffff
SupprimerEcoute plutôt ça au lieu d'écrire des bêtises :
http://pratersaith.bandcamp.com/album/a-small-souvenir
Impossible de trouver quoi que ce soit sur le "groupe", donc ça n'existe peut-être pas pour de vrai, en fait... :-)
mais euh, ôtez moi d'un doute... le "the warden", là, on dirait pas du Mylène Farmer?
RépondreSupprimerTss tss tss...
SupprimerJ'allais dire un truc et puis je me suis rappelée m'être déjà pouillée avec Xavier après qu'il avait comparé les Rebels of Tijuana avec Téléphone... donc je passe :) Mais ça montre que les lois sur la récidive ne sont pas appliquées dans ce pays :)
SupprimerOn peut aussi dire que ce n'est pas forcément si infamant que ça, Mylène Farmer. Certes, c'est de la variété gothique, mais il y a quelques morceaux que je trouve vraiment excellents sur certains de ses vieux albums.
Supprimer(il y en a peut-être aussi d'excellents sur les plus récents, d'ailleurs... c'est juste que je ne les ai pas écoutés ^^)
SupprimerLe rapprochement est paresseux, j'en convient d'autant plus que je connais très peu Chelsea Wolfe autant que Mylène Farmer... ca m'a juste semblé amusant de noter cette comparaison qui d'ailleurs ne m'est pas apparu à la milliseconde et ne concerne évidemment que ce morceau.
Supprimerm'enfin apparement c'était pas si débile...
En plus à l'écoute du morceau proposé, c'était presque méchant pour la vilaine, cette comparaison :-)
SupprimerAu risque de recevoir un lancer de tomates, à la milliseconde où la madame s'est mise à chanter, Mylène Farmer est apparue dans mon esprit.
RépondreSupprimer(Ceci était un message de la réincarnation de Bernadette Soubirous.)
Je ne lance pas de tomates pour si peu... cela dit je trouve quand même le rapprochement assez paresseux et d'autant moins vrai que le reste de l'album est beaucoup plus "dur" que ce morceau.
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