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[Taux de spoil : 22,8 %] C'est bon ? Les fans les plus casse-bonbons de l'histoire de la télé depuis ceux de Star Trek sont calmés ? On peut le dire, à présent, que cette saison 10 des X-Files est toute pourrie ? Alors allons-y gaiement : c'est nul. Ok : des fois c'est juste moyen mais dans l'ensemble, c'est nul à chier. Et de même qu'on s'est empressé de signer un article nostalgique tout comme il faut avant son lancement, on ne va pas se gêner pour lister le pourquoi du comment en sept points essentiels. Pourquoi sept ? Tout simplement parce que mon amour des comptes ronds n'a d'égal que mon haut sens moral, et qu'arrivé au septième point, je n'avais plus l'impression d'écrire un article – juste d'être en train de battre à mort un petit vieux.
1. Parce que cette série n'a rien à dire. Du tout. C'est bien joli de vouloir faire un remakebootval, mais c'est quand même mieux d'avoir un vague truc à raconter, surtout quand il s'agit d'une série qui, par définition, va être amenée à durer plusieurs semaines. La nostalgie est une chose, qui peut forcer à l'indulgence le temps d'un épisode ou deux... pas sur une saison entière, même réduite à six épisodes. De toute évidence, Chris Carter était très enthousiaste à l'idée d'encaisser le chèque, beaucoup moins à celle de travailler pour le mériter. A l'image de la reprise du générique d'origine, séduisante avant de révéler sa nature de cache-misère, la seule idée de cette saison semblait être de réunir Mulder et Scully à n'importe quel prix (mais quand même pas en proposant le même salaire de base à Gillian Anderson – faut pas déconner). Vu le résultat, ils auraient aussi bien pu se retrouver en guest dans un autre show, sur un plateau télé, pour une troisième adaptation ciné... si c'était juste pour les voir ensemble et ressortir un générique soulignant à quel point ils ont vieilli, il devait certainement y avoir plus simple (par exemple : regarder des vieilles vidéo sur Youtube). On s'est un peu moqué de Heroes Reborn, ici (ailleurs aussi – partout, en fait), mais Tim Kring a eu au moins ce mérite d'être revenu avec une histoire à raconter, et même de nouveaux personnages. Nuls, sans aucun doute, mais au moins n'a-t-on pas eu l'impression qu'il se foutait totalement de notre gueule. Le pire, c'est qu'il aurait pu. Ce n'était après tout que Heroes. Il va sans dire que le statut mythique de X-Files – et le fait qu'elle ait toujours accordé beaucoup de place à une mythologie plus cohérente et solide que ce qu'on raconte souvent – n'est pas la moindre des circonstances aggravantes.
2. Parce que les mecs se prennent désormais pour des auteurs. Ce qui fait quand même doucement rigoler quand on sait que les seuls scénaristes de la série d'origine à avoir réellement marqué la décennie suivante (Howard "24/Homeland" Gordon, Vince "Breaking Bad" Gilligan) ne figurent pas au générique de cette suite. Il est sympa, James Wong, c'est un historique et tout, mais un type qui a réalisé Dragon Ball Evolution ne devrait tout simplement plus jamais retrouver de travail, dans aucun secteur s'approchant de près ou de loin de la fiction – et certainement pas dans le cadre d'un reboot ou d'une adaptation ne serait-ce que d'un livre de cuisine. Bref : apparemment, dans le nouveau cahier des charges, il y avait marqué "moderne" et "ambitieux". Forcément, les scénaristes restants étant tous des vieux mecs un peu ringards n'ayant pas beaucoup (ni bien) bossé depuis mai 2002, ils ne savaient pas trop quoi faire. Ils se sont dit que bon, de toute évidence, en 2016, moderne et ambitieux, ça voulait dire qu'il fallait de la profondeur, comme sur le Câââble... et se sont donc mis à nous infliger chaque semaine soit une scène pseudo-philosophique ultra sentencieuse, soit une métaphore pachydermique du genre un artiste qui crée une œuvre, c'est un peu comme une mère qui donne la vie. Et parfois même les deux. Vous avez dit pathétique ?
3. Parce que les dialogues illustrent à chaque phrase le mot "lourdingue". Dans l'absolu, l'abandon de William, dont plus personne ne peut ignorer qu'il est le rejeton de Mulder et Scully (et un peu de Dieu), aurait pu servir de conducteur acceptable. On sent bien que Chris Carter et ses sbires tendent vers cela, mais encore faut-il voir avec quelle lourdeur : pas un épisode sans qu'on nous rappelle à grand renfort de musique pathos que nos héros ont abandonné leur fils (et qu'ils sont tristes), comme si ce simple fait, répété tel un mantra, devait suffire à plonger le spectateur en empathie et à lui faire ressentir la détresse des personnages. Bah non, figurez-vous. Cela donne juste l'impression que chaque épisode a été écrit en pensant à un mec qui tomberait totalement par hasard sur cette série dont il n'aurait jamais entendu parler. C'était flagrant dans l'épisode de cette semaine, avec ce monologue hallucinant de didactisme neuneu placé dans la bouche de Scully avec pour seul but de résumer pour la troisième semaine consécutive ce que tout le monde sait depuis au minimum... trois semaines, justement (quand ce n'est pas quinze ans) : "Elle a parlé de William ! Notre fils ! Son petit fils ! Que nous avons abandonné !". Ridicule, tout comme l'autre gimmick présent dans chaque épisode : celui consistant à nous rappeler très subtilement (si si) que nous ne sommes plus dans les années quatre-vingt-dix, et que nos héros (surtout Mulder), sont vieux. La première fois, on sourit. La soixante-douzième, on commence à se demander si on n'essaie pas de nous dire quelque chose. Franchement, Chris, on était au courant. Il suffit de voir la coiffure que j'avais à la grande époque de ta série et celle que j'ai maintenant pour supputer qu'il s'est passé un peu de temps. D'ailleurs si nous n'étions pas tous vieux et nostalgiques, serions-nous en train d'avoir cette conversation ?
4. Parce que ses codes narratifs (et probablement aussi ses scénaristes) sont désormais ringards. Lorsque Russell T. Davies a réussi à convaincre la BBC de relancer Doctor Who après seize ans d'interruption, sa première décision, avant même de choisir un acteur ou de songer à l'histoire, a été de changer le format historique du show : aux serials divisés en plusieurs épisodes de 24 minutes ont succédé des saisons plus traditionnelles et des épisodes de 45 minutes. Le rythme s'en est trouvé profondément modifié (la pilule a d'ailleurs été assez difficile à avaler pour certains fans), tout comme le ton qui, sans bouleverser les codes de la série, s'est sensiblement modernisé. Il s'est écoulé à peu près autant de temps entre les saisons 9 et 10 des X-Files, mais on a l'impression qu'il ne s'est strictement rien passé durant celui-ci. Un épisode comme le troisième ("Mulder and Scully Meet the Were-Monster") aurait sans doute enthousiasmé tout le monde en 1996 mais quand même, soyons sérieux : vingt ans sont passés, les mecs. Des trucs barrés et méta, on en a vu des dizaines – peut-être des centaines depuis. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir recruté en guise de seconds rôles des acteurs issus de certaines des séries geeks les plus cultes des quinze dernières années : vous ne leur avez pas parlé, ou quoi ? Joe McHale était trop occupé à vous demander des autographes pour vous faire un rapide bilan ? Vous n'avez même pas la télé, chez vous ? C'est tout de même le comble du comble de faire dire à Mulder, à chaque épisode, qu'il est vieux et dépassé, et de ne pas vous demander si ça ne s'applique pas un petit peu à vous. D'autant qu'on parle ici de la forme, mais que le fond n'arrange rien. S'il est une chose que cette saison 10 nous rappelle avec un certain talent, c'est à quel point la société a changé depuis les années quatre-vingt-dix. Un voyeur homosexuel fantasmant sur Mulder en slip, c'était déjà pas drôle en 1994 – alors en 2016...
5. Parce que l'effet de surprise n'est plus (du tout) là. S'il y a bien une chose qui a joué dans la popularité des X-Files (première période, se sent-on immédiatement obligé de préciser), c'est qu'on ne savait jamais à quoi s'attendre d'une semaine – voire, dans les meilleurs épisodes, d'une scène – sur l'autre. De ce point de vue, cette saison 10 est presque l'antithèse des précédentes (même les plus mauvaises), en ce qu'elle mise tout sur un cahier des charges d'autant moins séduisant qu'il témoigne d'un manque flagrant d'ambitions, et réduit la passion de millions de fans à des choses extrêmement terre-à-terre (en gros, Mulder et Scully se balançant des vannes passives-agressives même pas drôles durant un tiers de chaque épisode, chaque semaine). La seule agréable surprise, qui n'en était même pas une si contrairement à moi vous aviez guetté les infos distillées avant la diffusion, ç'aura été de retrouver des épisodes stand-alone quand le format laissait craindre une mini-série entièrement axée sur la mythologie. En même temps, faut voir les machins, parce que le Were-monster ou Trashman n'ont pas mis longtemps à entrer dans le Panthéon des monstres de la semaines les plus ridicules et cheap de toute la série.
6. Parce que David Duchovny joue vraiment trop mal. De Californication en Aquarius, on avait largement eu le temps de s'en rendre compte entre les saisons 9 et 10, mais ceux qui ont caressé l'espoir de revoir un Duchovny un peu plus sobre au moment de retrouver le personnage qui l'a fait connaître ont vite déchanté. Pas une réplique qu'il n'adresse avec l'œil luisant et le demi-sourire en coin de Hank Moody, même quand la mère de Scully est en train de clamser à côté. Et s'il est un peu en retrait dans le deuxième épisode, les premier et troisième ne sont qu'un improbable numéro de mauvais cabotinage à faire passer le jeu de Jon Voight dans Ray Donovan pour un monument d'intériorisation. Bon, encore a-t-il l'air de s'amuser, ce qui semble beaucoup moins le cas d'une Gillian Anderson visiblement engoncée dans un rôle devenu trop petit pour son talent (et sa classe). Il faut dire qu'elle n'est pas gâtée puisque ses principaux morceaux de bravoure depuis le début de la saison auront été un décolleté plongeant, une scène pseudo-cul ridicule et une autre où elle fond en larmes dans les bras de Mulder – soit donc très précisément les trois clichés féminins les plus éculés, auxquels elle était toujours parvenue à échapper durant les neuf premières saison.
7. Parce que ce ne sont pas les X-Files. Et c'est une évidence quasiment dès les premières minutes de l'ouverture. C'est une série qui ressemble beaucoup à celle de notre adolescence, qui utilise les mêmes acteurs, le même générique et fait, d'une manière générale, absolument tout et plus encore pour singer l'objet de culte des années quatre-vingt-dix... mais sans jamais en retrouver ni l'atmosphère froide et anxiogène, ni l'humour noir. Vous n'êtes pas obligés de me croire (ni d'aller vérifier), mais The Sex Files, la porn parody du show, ressemblait plus aux X-Files que ces nouveaux X-Files (sans oublier que les scènes de cul y étaient mieux, et l'humour finalement pas plus douteux). C'en est presque embarrassant, a fortiori quand Chris Carter massacre sa propre mythologie de manière aussi répétitive (Mulder avait déjà fait sa crise de Foi, autrement plus convaincante, aux alentours des saisons 5 ou 6) que gratuite et irréfléchie. On est d'ailleurs en droit d'être inquiet à l'idée que la suite y soit consacrée tant le premier épisode étant encore plus lourdingue que tous les autres réunis, avec son monologue ridicule sur les théories du complot et son Fox Mulder qui, en l'espace de trois secondes, reniait TOUT ce en quoi il avait cru – et dont il avait été MILLE FOIS témoin – durant TOUTE SA VIE. X-Files ayant de toute façon duré beaucoup trop longtemps dans sa première incarnation, on est pour le moment enclin à pardonner cet énorme ratage, mais qu'il soit bien clair que si cet aspect de la mythologie n'est pas corrigé dans le final, nous n'hésiterons pas à considérer que cette dixième saison n'a jamais existé, au même titre que les quatrième et cinquième albums des Stooges, les disques d'Alice In Chains sans Layne Staley, Retour vers le futur 3 et la Coupe du Monde 2002. Il y a des choses que l'on ne peut excuser, même de la part d'un petit vieux à qui l'on a sucré sa pension.
[Taux de spoil : 22,8 %] C'est bon ? Les fans les plus casse-bonbons de l'histoire de la télé depuis ceux de Star Trek sont calmés ? On peut le dire, à présent, que cette saison 10 des X-Files est toute pourrie ? Alors allons-y gaiement : c'est nul. Ok : des fois c'est juste moyen mais dans l'ensemble, c'est nul à chier. Et de même qu'on s'est empressé de signer un article nostalgique tout comme il faut avant son lancement, on ne va pas se gêner pour lister le pourquoi du comment en sept points essentiels. Pourquoi sept ? Tout simplement parce que mon amour des comptes ronds n'a d'égal que mon haut sens moral, et qu'arrivé au septième point, je n'avais plus l'impression d'écrire un article – juste d'être en train de battre à mort un petit vieux.
1. Parce que cette série n'a rien à dire. Du tout. C'est bien joli de vouloir faire un remakebootval, mais c'est quand même mieux d'avoir un vague truc à raconter, surtout quand il s'agit d'une série qui, par définition, va être amenée à durer plusieurs semaines. La nostalgie est une chose, qui peut forcer à l'indulgence le temps d'un épisode ou deux... pas sur une saison entière, même réduite à six épisodes. De toute évidence, Chris Carter était très enthousiaste à l'idée d'encaisser le chèque, beaucoup moins à celle de travailler pour le mériter. A l'image de la reprise du générique d'origine, séduisante avant de révéler sa nature de cache-misère, la seule idée de cette saison semblait être de réunir Mulder et Scully à n'importe quel prix (mais quand même pas en proposant le même salaire de base à Gillian Anderson – faut pas déconner). Vu le résultat, ils auraient aussi bien pu se retrouver en guest dans un autre show, sur un plateau télé, pour une troisième adaptation ciné... si c'était juste pour les voir ensemble et ressortir un générique soulignant à quel point ils ont vieilli, il devait certainement y avoir plus simple (par exemple : regarder des vieilles vidéo sur Youtube). On s'est un peu moqué de Heroes Reborn, ici (ailleurs aussi – partout, en fait), mais Tim Kring a eu au moins ce mérite d'être revenu avec une histoire à raconter, et même de nouveaux personnages. Nuls, sans aucun doute, mais au moins n'a-t-on pas eu l'impression qu'il se foutait totalement de notre gueule. Le pire, c'est qu'il aurait pu. Ce n'était après tout que Heroes. Il va sans dire que le statut mythique de X-Files – et le fait qu'elle ait toujours accordé beaucoup de place à une mythologie plus cohérente et solide que ce qu'on raconte souvent – n'est pas la moindre des circonstances aggravantes.
2. Parce que les mecs se prennent désormais pour des auteurs. Ce qui fait quand même doucement rigoler quand on sait que les seuls scénaristes de la série d'origine à avoir réellement marqué la décennie suivante (Howard "24/Homeland" Gordon, Vince "Breaking Bad" Gilligan) ne figurent pas au générique de cette suite. Il est sympa, James Wong, c'est un historique et tout, mais un type qui a réalisé Dragon Ball Evolution ne devrait tout simplement plus jamais retrouver de travail, dans aucun secteur s'approchant de près ou de loin de la fiction – et certainement pas dans le cadre d'un reboot ou d'une adaptation ne serait-ce que d'un livre de cuisine. Bref : apparemment, dans le nouveau cahier des charges, il y avait marqué "moderne" et "ambitieux". Forcément, les scénaristes restants étant tous des vieux mecs un peu ringards n'ayant pas beaucoup (ni bien) bossé depuis mai 2002, ils ne savaient pas trop quoi faire. Ils se sont dit que bon, de toute évidence, en 2016, moderne et ambitieux, ça voulait dire qu'il fallait de la profondeur, comme sur le Câââble... et se sont donc mis à nous infliger chaque semaine soit une scène pseudo-philosophique ultra sentencieuse, soit une métaphore pachydermique du genre un artiste qui crée une œuvre, c'est un peu comme une mère qui donne la vie. Et parfois même les deux. Vous avez dit pathétique ?
Vous aussi, vous vous demandez qui sont ces deux individus à l'arrière plan ?
3. Parce que les dialogues illustrent à chaque phrase le mot "lourdingue". Dans l'absolu, l'abandon de William, dont plus personne ne peut ignorer qu'il est le rejeton de Mulder et Scully (et un peu de Dieu), aurait pu servir de conducteur acceptable. On sent bien que Chris Carter et ses sbires tendent vers cela, mais encore faut-il voir avec quelle lourdeur : pas un épisode sans qu'on nous rappelle à grand renfort de musique pathos que nos héros ont abandonné leur fils (et qu'ils sont tristes), comme si ce simple fait, répété tel un mantra, devait suffire à plonger le spectateur en empathie et à lui faire ressentir la détresse des personnages. Bah non, figurez-vous. Cela donne juste l'impression que chaque épisode a été écrit en pensant à un mec qui tomberait totalement par hasard sur cette série dont il n'aurait jamais entendu parler. C'était flagrant dans l'épisode de cette semaine, avec ce monologue hallucinant de didactisme neuneu placé dans la bouche de Scully avec pour seul but de résumer pour la troisième semaine consécutive ce que tout le monde sait depuis au minimum... trois semaines, justement (quand ce n'est pas quinze ans) : "Elle a parlé de William ! Notre fils ! Son petit fils ! Que nous avons abandonné !". Ridicule, tout comme l'autre gimmick présent dans chaque épisode : celui consistant à nous rappeler très subtilement (si si) que nous ne sommes plus dans les années quatre-vingt-dix, et que nos héros (surtout Mulder), sont vieux. La première fois, on sourit. La soixante-douzième, on commence à se demander si on n'essaie pas de nous dire quelque chose. Franchement, Chris, on était au courant. Il suffit de voir la coiffure que j'avais à la grande époque de ta série et celle que j'ai maintenant pour supputer qu'il s'est passé un peu de temps. D'ailleurs si nous n'étions pas tous vieux et nostalgiques, serions-nous en train d'avoir cette conversation ?
4. Parce que ses codes narratifs (et probablement aussi ses scénaristes) sont désormais ringards. Lorsque Russell T. Davies a réussi à convaincre la BBC de relancer Doctor Who après seize ans d'interruption, sa première décision, avant même de choisir un acteur ou de songer à l'histoire, a été de changer le format historique du show : aux serials divisés en plusieurs épisodes de 24 minutes ont succédé des saisons plus traditionnelles et des épisodes de 45 minutes. Le rythme s'en est trouvé profondément modifié (la pilule a d'ailleurs été assez difficile à avaler pour certains fans), tout comme le ton qui, sans bouleverser les codes de la série, s'est sensiblement modernisé. Il s'est écoulé à peu près autant de temps entre les saisons 9 et 10 des X-Files, mais on a l'impression qu'il ne s'est strictement rien passé durant celui-ci. Un épisode comme le troisième ("Mulder and Scully Meet the Were-Monster") aurait sans doute enthousiasmé tout le monde en 1996 mais quand même, soyons sérieux : vingt ans sont passés, les mecs. Des trucs barrés et méta, on en a vu des dizaines – peut-être des centaines depuis. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir recruté en guise de seconds rôles des acteurs issus de certaines des séries geeks les plus cultes des quinze dernières années : vous ne leur avez pas parlé, ou quoi ? Joe McHale était trop occupé à vous demander des autographes pour vous faire un rapide bilan ? Vous n'avez même pas la télé, chez vous ? C'est tout de même le comble du comble de faire dire à Mulder, à chaque épisode, qu'il est vieux et dépassé, et de ne pas vous demander si ça ne s'applique pas un petit peu à vous. D'autant qu'on parle ici de la forme, mais que le fond n'arrange rien. S'il est une chose que cette saison 10 nous rappelle avec un certain talent, c'est à quel point la société a changé depuis les années quatre-vingt-dix. Un voyeur homosexuel fantasmant sur Mulder en slip, c'était déjà pas drôle en 1994 – alors en 2016...
"Mulder, j'ai comme une impression de déjà-vu. Tu ne crois pas que ce pourrait être une boucle temporelle ?"
5. Parce que l'effet de surprise n'est plus (du tout) là. S'il y a bien une chose qui a joué dans la popularité des X-Files (première période, se sent-on immédiatement obligé de préciser), c'est qu'on ne savait jamais à quoi s'attendre d'une semaine – voire, dans les meilleurs épisodes, d'une scène – sur l'autre. De ce point de vue, cette saison 10 est presque l'antithèse des précédentes (même les plus mauvaises), en ce qu'elle mise tout sur un cahier des charges d'autant moins séduisant qu'il témoigne d'un manque flagrant d'ambitions, et réduit la passion de millions de fans à des choses extrêmement terre-à-terre (en gros, Mulder et Scully se balançant des vannes passives-agressives même pas drôles durant un tiers de chaque épisode, chaque semaine). La seule agréable surprise, qui n'en était même pas une si contrairement à moi vous aviez guetté les infos distillées avant la diffusion, ç'aura été de retrouver des épisodes stand-alone quand le format laissait craindre une mini-série entièrement axée sur la mythologie. En même temps, faut voir les machins, parce que le Were-monster ou Trashman n'ont pas mis longtemps à entrer dans le Panthéon des monstres de la semaines les plus ridicules et cheap de toute la série.
6. Parce que David Duchovny joue vraiment trop mal. De Californication en Aquarius, on avait largement eu le temps de s'en rendre compte entre les saisons 9 et 10, mais ceux qui ont caressé l'espoir de revoir un Duchovny un peu plus sobre au moment de retrouver le personnage qui l'a fait connaître ont vite déchanté. Pas une réplique qu'il n'adresse avec l'œil luisant et le demi-sourire en coin de Hank Moody, même quand la mère de Scully est en train de clamser à côté. Et s'il est un peu en retrait dans le deuxième épisode, les premier et troisième ne sont qu'un improbable numéro de mauvais cabotinage à faire passer le jeu de Jon Voight dans Ray Donovan pour un monument d'intériorisation. Bon, encore a-t-il l'air de s'amuser, ce qui semble beaucoup moins le cas d'une Gillian Anderson visiblement engoncée dans un rôle devenu trop petit pour son talent (et sa classe). Il faut dire qu'elle n'est pas gâtée puisque ses principaux morceaux de bravoure depuis le début de la saison auront été un décolleté plongeant, une scène pseudo-cul ridicule et une autre où elle fond en larmes dans les bras de Mulder – soit donc très précisément les trois clichés féminins les plus éculés, auxquels elle était toujours parvenue à échapper durant les neuf premières saison.
Dana Scully et Hank Moody
👎👎 The X-Files (saison 10)
créée par Chris Carter
FOX, 2016
J'ai aussi été marquée par le décolleté plongeant vraiment pas nécessaire. Je me suis même demandé, après avoir revu le tout premier épisode, si Gillian Anderson avait fait refaire ses seins ou si c'était juste un bon soutien-gorge. Bref, comment mettre l'accent sur des choses inutiles, exactement comme tout ce que tu décris très bien dans ton article.
RépondreSupprimerLe décolleté est d'autant plus voyant qu'à la scène d'avant son chemisier est boutonné. Il doit faire chaud dans cette chambre d'hopital...
SupprimerEn même temps Anderson n'était pas plate dans les années 90, c'est surtout qu'on ne la voyait jamais dans des tenues si suggestives comme le note l'article. Par contre elle est botoxée à mort et j'ai trouvé assez naze qu'elle s'offusque de l'article du Daily Mail le soulignant (tt comme l'article était naze aussi) en niant l'évidence et en se drapant dans le féminisme. Franchement aucune femme de 47 ans ne ressemble à Dana Scully, laisser penser le contraire ne me semble pas très féministe justement :| Tout le monde s'est moqué de Julianna Margulies mais au moins elle a toujours eu la classe d'assumer son botox et ses perruques...
SupprimerMouais. L'article du Daily Mail est quand même plus naze que sa réaction. C'est pathétique et - effectivement - un bel exemple de connerie misogyne de la jouer ainsi vierge effarouchée "ouh là là, elle est botoxée, c'est trop mal". Déjà, je ne vois pas en quoi ce serait mal ; ensuite, on sait bien que c'est le cas de quasiment toutes les comédiennes de son âge (et de beaucoup de plus jeunes) puisque le mâle moyen (à moins que ce soit juste le producteur hollywoodien) ne peut plus supporter la moindre petite ride sur une femme.
SupprimerQuand à sa poitrine, je ne sais pas vraiment. Je sens que vous voulez me forcer à taper "Gillian Anderson + breast" sur Google, mais vous ne m'aurez pas ;-)
Rien à ajouter. Tout les chefs d'inculpations sont valables, et les délibérés justifiés.
RépondreSupprimerPutain de coupe du monde 2002 :(
RépondreSupprimerHein ? Quoi ? Non non, elle n'a pas eu lieu pour cause de guerre ou un truc comme ça.
Supprimer" la porn parody du show, ressemblait plus aux X-Files que ces nouveaux X-Files (sans oublier que les scènes de cul y étaient mieux, et l'humour finalement pas plus douteux)"
RépondreSupprimerEnorme !!
^^
SupprimerPourquoi retour vers le futur 3?
RépondreSupprimerIl à été prévu en même temps que le 2 et est sorti un an après...
L'arme fatale 4, Die Hard 4 et 5, Indiana Jones 4 et le royaume du crâne de cristal...
Non, pourquoi retour vers le futur 3 ?
Pourquoi pas ? Quand on pense "Retour vers le futur", qui pense au 3, franchement ?...
SupprimerPurée, le premier truc que j'ai fait après avoir posté cet article sur Facebook c'est - déjà - de répondre à cette question. J'écris trois pages d'article et je dois répondre deux fois, presque immédiatement, sur un exemple n'ayant à peu près rien à avoir avec l'article lui-même :-( Sans déconner, vous êtes graves, tous, avec Retour vers le futur 3 (voire avec Retour vers le futur en général). C'est tout à fait mon droit de trouver que Retour vers le futur 3 est un film tout naze qui aurait aussi bien ne pas exister, non ?
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerTu sais que même supprimé, je les reçois, les commentaires ? :-)
Supprimer(Dans la série "Oui, j'en remets une couche. Un petit peu mais gentiment")
SupprimerTout de même, je te trouve quand même dur sur ce coup-là. C'est ton droit, c'est certain, mais "naze" c'est un peu fort. C'est un film drôle, pêchu, plein de tendresse (oui oui) et qui clôt de manière cohérente une histoire qui, au départ, n'était pas prévue pour avoir un tel succès. Dans le genre "nazes", les suites de Matrix se posent davantage je trouve.
Mais c'était juste pour le plaisir de répondre à côté de ton article une fois de plus. ^^
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Supprimer(dans la série "j'ai déjà répondu deux fois à cette question")
Supprimer(... euh, non : rien. J'ai déjà répondu deux fois à cette question. Après si vous insistez vraiment, je peux vous répondre plus prosaïquement "je vous emmerde". Ne serait-ce cette évidence que c'est plutôt vous, en l'occurrence, qui m'emmerde ;-) )
C'est tellement difficile à contester... Je ne serais pas aussi sévère que toi mais, oui...
RépondreSupprimerJe vois bien ce que les gens en disent et je comprends les reproches (surtout quand ils sont formulés avec le talent habituel du maître des lieux) mais je sais pas, j'arrive pas à trouver ça si nul que ça. Je suis peut être trop sous l'influence de la nostalgie. Mais tout ce que tu dis est vrai hein, c'est clair et net. Mais je sais pas :(
RépondreSupprimerFaut pas faire un petit smiley tout triste comme ça, tu as le droit d'aimer - et même de l'assumer. Le Were-monster est tellement cool ;-)
SupprimerJ'ai jamais été très fan de X-Files mais j'étais quand même intrigué par cette suite tardive. Le premier épisode était incroyablement bordélique, le monologue où Mulder case effectivement toutes les conspirations possibles et imaginables est ridicule. Et puis c'est moche, mou, chiant. Les épisodes 2 et 4 sont soporifiques au possible et oublié dès le visionnage terminé. L'épisode 3 est un peu trop débile mais ça faisait du bien quand même, au moins on voyait que les scénaristes s'amusaient... Bref, je vais avoir du mal à me motiver pour terminer cette saison heureusement fort courte.
RépondreSupprimerJe ne veux pas me montrer démotivant mais en plus, à ce stade, tu as déjà vu le moins pire de la saison ^^
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