Épisode chargé en perspective, avec du series finale (Banshee), de la fin de saison (Bates Motel, Damien, The Flash, Legends of Tomorrow), de l'abandon (The Grinder), du rattrapage (Jonathan Strange & Mr. Norrell), du sadisme (Game of Thrones) et du masochisme (Marseille).
👍 BANSHEE (saison 4) La série la plus gore et barge de ces dernières années nous quitte donc sur la pointe des pieds, au terme d'une saison un poil trop différente des précédentes pour ne pas laisser un goût un peu étrange en bouche. Certes, on retrouve l'écriture très spécifique de Tropper, que ce soit dans ses romans ou dans Banshee elle-même ; cette volonté de reprendre les codes d'un genre et de les outrer jusqu'à la caricature, de faire de l'excellent avec ce qui pourrait ou devrait être merdique. Ici, il nous fait le coup de l'ellipse temporelle ET celui de la saison finale qui s'ouvre sur la mort d'un personnage qu'on va élucider à coups de flashbacks. Tout ce pan de l'intrigue est très réussi... en fait, presque tout est très réussi dans les deux premiers épisodes, et l'on est presque admiratif de la volonté pour le moins couillue de Tropper de ne pas donner trop vite ou trop lourdement ce que l'on attendait (la confrontation entre Hood et Proctor... qui n'aura finalement jamais lieu). Jusqu'à la fin, ou disons jusqu'à ses vingt dernières minutes, Banshee est dans le récit, dans l'action, ce qui demeure plutôt rare pour une série en train de se conclure. L'ensemble était inégal ? Mais Banshee a toujours été assez inégale, que ce soit en terme de distribution, de scénario et surtout de dialogues. Si elle contient assez peu de scènes d'anthologie (moins qu'à l'accoutumée, en tout cas), ce dernier chapitre a le mérite incontestable de ne pas enfermer le show dans un système ; en durant plus d'une ou deux saisons, Banshee plus encore que d'autres séries moins borderline prenait le risque de devenir sa propre caricature. Pour cette raison, tout le monde s'est plutôt félicité de la décision de Tropper de ne pas inutilement jouer les prolongations et de programmer une saison finale. Ironiquement, il esquive l'écueil jusqu'à la toute fin, lorsque quasiment toutes les intrigues sont bouclées et qu'il ne reste plus qu'à traiter l'aspect psychologique, registre dans lequel ce n'est pas lui faire injure (car cela n'a jamais été le propos de Banshee) que de dire qu'il n'a pas toujours brillé. Il y avait sans doute mieux à faire qu'un duel Hood/Burton anti-climatique au possible, un Proctor dont on ne sait rien de la destinée ou un Hood qui se casse en mode lonesome cowboy sans trop qu'on comprenne en quoi il est temps pour lui de le faire. On n'ira pas clouer au pilori la série pour autant, qui a su se montrer suffisamment surprenante et originale durant quatre saisons pour qu'on l'excuse de patauger un peu sur la fin. D'autant que, ultime ironie, le tout s'achève de manière relativement optimiste sans qu'un seul de nos héros y laisse sa peau. Ce qui pour une série aussi violente et meurtrière Banshee était une délicieuse surprise.
👍 BATES MOTEL (saison 4) Réussir à proposer une fin de saison inattendue en provoquant un évènement totalement attendu, ce depuis quasiment le pilote... c'est presque un art, non ? Si si. C'est un art, et il est bien dommage que cette quatrième saison laisse un sentiment si bizarre, extrêmement bien écrite par instants (si toutes les intrigues amoureuses étaient aussi délicates et touchantes que entre Norma et le shérif, les Drawas mettraient la clé sous la porte), pleine de scènes fortes ou tout simplement jolies (la toute dernière, notamment) tout en étant par moments un peu... chiante. Enfin, on ne va pas aller se plaindre puisque les scénaristes ont répondu ni plus ni moins à tous les reproches qu'on leur faisait ici même il y a un an. La saison prochaine (qui devrait être la dernière) promet de sacrés moments de noirceurs.
👍 DAMIEN Pour une série qui commence si mal, Damien s'en sort finalement plutôt bien. En proportion. A partir de son (bon) sixième épisode ("Temptress"), qui soulevait la possibilité que Damien soit victime d'une banale manipulation, la série a pas mal gagné en densité. Et si l'épisode en question était finalement gâché par sa chute (oh ! un rêve !), il ouvrait cependant la porte à une seconde partie de saison aux menaces un poil plus concrètes et moins grotesques. Après tout, fils caché du Diable ou bien d'Yves Montant, Damien Thorne n'est au final qu'un brave gars pris en otage des fanatismes des uns et des autres. Cet aspect aura été plutôt bien défendu par le scénario (et par Bradley James, dont le côté faussement fade s'est avéré plutôt adapté au rôle), qui semblait vouloir s'orienter vers une évolution à la Bates Motel, avec un héros cette fois-ci damné au sens premier du terme, mais tout autant livré à ses pulsions... et destiné lui aussi, malgré la sympathie qu'il inspire au spectateur, à devenir un monstre. Imparfait, donc, mais tout à fait divertissant en l'état et moins con qu'on l'avait pensé au départ. Il fallait le dire puisque, la série étant annulée, nous n'auront plus l'occasion d'en reparler.
👎 The FLASH (saison 2) De la couleur, de la vitesse, de l'énergie et des trouvailles visuelles cools... ce final plutôt réussi a permis de bien mesurer ce qui nous a manqué durant toute la saison. Vous avez le droit de vous esclaffer et de me répondre en chœur "un scénario !". C'est un peu vrai. Je vais donc reprendre la première personne : moi, il m'a tout simplement manqué du fun. Du dynamisme. Tout ce qui faisait de la première saison la plus chouette nouveauté de l'an passé et tout ce qui faisait, surtout, que j'oubliais volontiers les lourdeurs de certains dialogues et/ou certaines incohérences. Cette année, quoiqu'il ait fait, Barry "Flash" Allen a été un héros extrêmement passif, subissant aussi bien les évènements que les mauvaises idées de scénario. Pas un hasard si le meilleur épisode (et de loin) aura été "Enter Zoom" (2x06), dans lequel le pauvre Barry est vaincu et humilié par son antagoniste – nous ne le savions pas encore, mais c'était tout simplement le trailer de la saison. Zoom était un personnage inquiétant, en apparence invincible, donc prometteur ? Que dalle : outre que le rôle aura été confié au plus mauvais acteur de l'équipe, les scénaristes se sont rapidement perdus en route, à tenter lourdement d’emberlificoter des mystères (transparents) autour de son identité, puis de celle de son prisonnier (que tout le monde avait devinée depuis cinq épisodes minimum), pour finir par s'égarer dans les méandres de sa relation inutile avec la toute aussi inutile (quoique décorative) Caitlyn. Le duel sans cesse interrompu et/ou repoussé a fini par devenir l'affrontement de speedsters le plus lent et soporifique de l'histoire des super-pouvoirs, et l'on n'a jamais compris comment Zoom a pu squatter le show durant si longtemps en étant paradoxalement si faible et en ayant des motivations si nébuleuses ; l'épisode ri-di-cu-le où il pique la vitesse Barry n'aura jamais été digéré : Flash est à ce stade plus fort que lui, il l'a sous la main, Wally vient d'être rendu à ses amis... la saison aurait dû se terminer à ce moment là plutôt que s'éterniser durant encore quatre ou cinq putains d'épisodes. Mais non, il fallait encore attendre et confronter Barry au fantôme de la Speed Force (hein ?), puisque nous avions déjà eu auparavant Barry la lose, Barry s'entraîne, Barry visite Earth-2, Barry remonte le temps, Barry... arrêtons la liste ici, toute la saison n'a parue être qu'un immense épisode filler, retardant sans cesse la confrontation (très cool, mais aussi très courte) entre Flash et Zoom. Sur l'ensemble, la chute de niveau par rapport à l'an passé est stupéfiante, au point que si la saison 3 n'envoie pas du pâté au poivre vert très vite, il n'est même pas sûr que je la regarde jusqu'au bout (et vu les audiences sensiblement déclinantes, je ne serai pas le seul...)
👍 GAME OF THRONES (saison 6) Bon. Il faut qu'on en parle. C'était important de laisser passer quelques semaines histoire de voir de quoi il retournait vraiment. L'évènement était assez singulier pour mériter d'être pris avec toute la froide distance nécessaire. Cette saison est... bien. Et même : chouette. Voire occasionnellement cool. Libérés de George, et sans doute un peu aussi d'eux-mêmes, Weiss et Benioff semblent s'amuser comme des petits fous à casser leur jouets. Non seulement on ne retrouve quasiment aucun des gimmicks habituels de la série (quasi aucun plan cul, de plus en plus de conversations à trois personnages – voire plus), mais encore s'autorise-t-elle de-ci de-là une chose assez extraordinaire à son niveau : des passages de comédie. Certes très fugaces, mais réels et participant de la fluidité générale d'épisodes qui n'ont jamais parus aussi légers, simples, efficaces. C'est tout de même assez jouissif de voir le morose Kit Harington télécharger un nouveau pack d'émoticônes pour son personnage, ou de se laisser porter par des rebondissements moins énormes que par le passé, souvent prévisibles, mais beaucoup plus vifs et efficaces, également. Tout est pareil et pourtant, depuis cinq semaines, Game of Thrones semble être devenue une autre série, comme si elle s'assumait enfin comme le divertissement overzetop qu'elle a toujours été, entre deux critiques pompeuses et trois thèses sur l'importance du tressage de cheveux dans la banlieue ouest de Meereen. Pourvu que ça dure !
✋ The GRINDER Est-il nécessaire, voire simplement raisonnable, d'aller au bout d'une série qui vient tout juste d'être annulé ? Le débat est vieux comme la télévision et se pose à moi (et sans doute aussi à vous) de manière un peu plus criante chaque saison, a fortiori en 2016 où je suis inhabituellement en retard sur mes plannings de visionnage. D'habitude, j'ai au moins le déplaisir de voir un show annulé une fois que j'ai terminé de le regarder. Là, je contemple la masse d'épisodes de The Grinder qu'il me reste à lancer et je ne peux m'empêcher de me demander si ç'a vraiment un sens, ce qui n'est tout de même pas très sympa pour tous ceux qui ont bossé dessus. Il faut dire qu'ils n'ont pas fait grand-chose pour métier un tel effort de ma part, car si The Grinder a eu des débuts plutôt sympathiques, son côté ultra-répétitif et son choix assez étonnant de ne reposer que sur un unique ressort comique (le héros bloqué en mode actor's studio) l'ont vite usée. Finalement, le plus fascinant dans The Grinder aura sans doute été sa propension à ne strictement rien faire de son excellente distribution. Pensez donc que les mecs avaient sous la main le gentil gosse des Wonder Years (qui a grandi mais ce n'est pas excuse), l'immense William "Greg Sumner" Devane, la serveuse chouquette d'It's Always Sunny, le toujours ahuri Steve Litle, l'éternellement piquante Natalie Morales plus – car ce n'est pas fini – des guests du calibre de Timothy Olyphant (!) ou Môssieur Jason Alexander (!!!!). Bref, quasiment le meilleur casting de la télé US cette saison, tout ça pour quoi ? Servir la soupe à Rob Lowe. Un vrai mystère, ce truc.
👎 LEGENDS OF TOMORROW Plutôt que la série, j'aimerais une fois n'est pas coutume saluer mon propre courage – et Dieu sait qu'il m'en a fallu pour rester jusqu'au bout de cette saison pénible, visuellement morne et scénaristiquement proche de l'encéphalogramme plat. On connaît certains fans absolus de héros de quatrième rang de chez DC Comics qui n'ont pas tenu jusque là. Alors pour me récompenser, Greg Berlanti a décidé – c'est vraiment gentil de sa part – de m'offrir deux épisodes finaux de bonne facture (pas de grande, n'exagérez pas non plus). Le coup de théâtre de l'épisode 15 était bien amené, c'est-à-dire, à l'échelle de la série, pas trop stupide ni prévisible, et l'on regrettera que cette bonne idée (la timeline a besoin de la présence – et des exactions passée et à venir – de Savage) n'ait pas vraiment été exploitée pour être sacrifiée sur l'autel un final pétri de mauvaises scènes d'action et de vannes tombant à plat. Vous me direz, c'était en soi un fort bon résumé de la saison dans son ensemble.
👎👎 MARSEILLE Tout ce que ce pays compte de critiques a tellement défoncé cette pauvre série que par un effet de balancier tout à fait compréhensible, j'ai presque envie de la défendre. L'esprit de contradiction a cependant ses limites : c'est à la limite du regardable. Rien à dire, les professionnels de la profession ont fait leur boulot. On se permettra juste de noter perfidement (on est quand même sur Le Golb) qu'ils ne mettent bizarrement pas le même entrain lorsqu'il s'agit de désosser les séries produites par (au hasard) Canal + plutôt que par l'odieux envahisseur Netflix. Marseille est affreuse, mais elle n'est pas dans l'absolu plus intolérable que la récente Section Zéro. Qui comme toute série de Canal qui se respecte a néanmoins trouvé sans difficulté une vingtaine de journalistes pour saluer des qualités proprement inexistantes. No comment.
👍👍 JONATHAN STRANGE & MR. NORRELL Si les meilleures adaptations sont celles qui savent trahir pour transcender (adage connu et même rebattu), les plus jouissives à développer doivent être comme celle-ci. Prendre un roman globalement raté mais au potentiel réel pour essayer d'en extirper quelque chose, une essence, une substantifique moelle – n'importe quoi que l'on puisse modeler à sa guise. Le livre de Susanna Clarke ne manquait pas de bonnes idées, mais celle-ci étaient noyées dans d'interminables digressions et un mélange des genres pas toujours très heureux. Habilement concentré en une mini-série de sept épisodes et bénéficiant de tout le savoir faire d'un duo Peter Harness/Toby Haynes ayant fait ses armes chez Wallander et surtout Doctor Who, il prend sa pleine mesure et devient le récit captivant d'une confrontation entre deux égos et autant de visions du monde, sur fond de querelle des anciens contre les modernes et de fantastique angoissant au possible. C'est remarquable. Il est quasiment impossible de décrocher une fois commencé, et si les épisodes sont très denses (une heure chacun), c'est à peine si l'on voit le temps passer – autant vous dire que ce n'est vraiment ce à quoi les lecteurs de ce roman prodigieusement lent pouvaient s'attendre en apprenant son adaptation.
👍 BATES MOTEL (saison 4) Réussir à proposer une fin de saison inattendue en provoquant un évènement totalement attendu, ce depuis quasiment le pilote... c'est presque un art, non ? Si si. C'est un art, et il est bien dommage que cette quatrième saison laisse un sentiment si bizarre, extrêmement bien écrite par instants (si toutes les intrigues amoureuses étaient aussi délicates et touchantes que entre Norma et le shérif, les Drawas mettraient la clé sous la porte), pleine de scènes fortes ou tout simplement jolies (la toute dernière, notamment) tout en étant par moments un peu... chiante. Enfin, on ne va pas aller se plaindre puisque les scénaristes ont répondu ni plus ni moins à tous les reproches qu'on leur faisait ici même il y a un an. La saison prochaine (qui devrait être la dernière) promet de sacrés moments de noirceurs.
👍 DAMIEN Pour une série qui commence si mal, Damien s'en sort finalement plutôt bien. En proportion. A partir de son (bon) sixième épisode ("Temptress"), qui soulevait la possibilité que Damien soit victime d'une banale manipulation, la série a pas mal gagné en densité. Et si l'épisode en question était finalement gâché par sa chute (oh ! un rêve !), il ouvrait cependant la porte à une seconde partie de saison aux menaces un poil plus concrètes et moins grotesques. Après tout, fils caché du Diable ou bien d'Yves Montant, Damien Thorne n'est au final qu'un brave gars pris en otage des fanatismes des uns et des autres. Cet aspect aura été plutôt bien défendu par le scénario (et par Bradley James, dont le côté faussement fade s'est avéré plutôt adapté au rôle), qui semblait vouloir s'orienter vers une évolution à la Bates Motel, avec un héros cette fois-ci damné au sens premier du terme, mais tout autant livré à ses pulsions... et destiné lui aussi, malgré la sympathie qu'il inspire au spectateur, à devenir un monstre. Imparfait, donc, mais tout à fait divertissant en l'état et moins con qu'on l'avait pensé au départ. Il fallait le dire puisque, la série étant annulée, nous n'auront plus l'occasion d'en reparler.
👎 The FLASH (saison 2) De la couleur, de la vitesse, de l'énergie et des trouvailles visuelles cools... ce final plutôt réussi a permis de bien mesurer ce qui nous a manqué durant toute la saison. Vous avez le droit de vous esclaffer et de me répondre en chœur "un scénario !". C'est un peu vrai. Je vais donc reprendre la première personne : moi, il m'a tout simplement manqué du fun. Du dynamisme. Tout ce qui faisait de la première saison la plus chouette nouveauté de l'an passé et tout ce qui faisait, surtout, que j'oubliais volontiers les lourdeurs de certains dialogues et/ou certaines incohérences. Cette année, quoiqu'il ait fait, Barry "Flash" Allen a été un héros extrêmement passif, subissant aussi bien les évènements que les mauvaises idées de scénario. Pas un hasard si le meilleur épisode (et de loin) aura été "Enter Zoom" (2x06), dans lequel le pauvre Barry est vaincu et humilié par son antagoniste – nous ne le savions pas encore, mais c'était tout simplement le trailer de la saison. Zoom était un personnage inquiétant, en apparence invincible, donc prometteur ? Que dalle : outre que le rôle aura été confié au plus mauvais acteur de l'équipe, les scénaristes se sont rapidement perdus en route, à tenter lourdement d’emberlificoter des mystères (transparents) autour de son identité, puis de celle de son prisonnier (que tout le monde avait devinée depuis cinq épisodes minimum), pour finir par s'égarer dans les méandres de sa relation inutile avec la toute aussi inutile (quoique décorative) Caitlyn. Le duel sans cesse interrompu et/ou repoussé a fini par devenir l'affrontement de speedsters le plus lent et soporifique de l'histoire des super-pouvoirs, et l'on n'a jamais compris comment Zoom a pu squatter le show durant si longtemps en étant paradoxalement si faible et en ayant des motivations si nébuleuses ; l'épisode ri-di-cu-le où il pique la vitesse Barry n'aura jamais été digéré : Flash est à ce stade plus fort que lui, il l'a sous la main, Wally vient d'être rendu à ses amis... la saison aurait dû se terminer à ce moment là plutôt que s'éterniser durant encore quatre ou cinq putains d'épisodes. Mais non, il fallait encore attendre et confronter Barry au fantôme de la Speed Force (hein ?), puisque nous avions déjà eu auparavant Barry la lose, Barry s'entraîne, Barry visite Earth-2, Barry remonte le temps, Barry... arrêtons la liste ici, toute la saison n'a parue être qu'un immense épisode filler, retardant sans cesse la confrontation (très cool, mais aussi très courte) entre Flash et Zoom. Sur l'ensemble, la chute de niveau par rapport à l'an passé est stupéfiante, au point que si la saison 3 n'envoie pas du pâté au poivre vert très vite, il n'est même pas sûr que je la regarde jusqu'au bout (et vu les audiences sensiblement déclinantes, je ne serai pas le seul...)
👍 GAME OF THRONES (saison 6) Bon. Il faut qu'on en parle. C'était important de laisser passer quelques semaines histoire de voir de quoi il retournait vraiment. L'évènement était assez singulier pour mériter d'être pris avec toute la froide distance nécessaire. Cette saison est... bien. Et même : chouette. Voire occasionnellement cool. Libérés de George, et sans doute un peu aussi d'eux-mêmes, Weiss et Benioff semblent s'amuser comme des petits fous à casser leur jouets. Non seulement on ne retrouve quasiment aucun des gimmicks habituels de la série (quasi aucun plan cul, de plus en plus de conversations à trois personnages – voire plus), mais encore s'autorise-t-elle de-ci de-là une chose assez extraordinaire à son niveau : des passages de comédie. Certes très fugaces, mais réels et participant de la fluidité générale d'épisodes qui n'ont jamais parus aussi légers, simples, efficaces. C'est tout de même assez jouissif de voir le morose Kit Harington télécharger un nouveau pack d'émoticônes pour son personnage, ou de se laisser porter par des rebondissements moins énormes que par le passé, souvent prévisibles, mais beaucoup plus vifs et efficaces, également. Tout est pareil et pourtant, depuis cinq semaines, Game of Thrones semble être devenue une autre série, comme si elle s'assumait enfin comme le divertissement overzetop qu'elle a toujours été, entre deux critiques pompeuses et trois thèses sur l'importance du tressage de cheveux dans la banlieue ouest de Meereen. Pourvu que ça dure !
✋ The GRINDER Est-il nécessaire, voire simplement raisonnable, d'aller au bout d'une série qui vient tout juste d'être annulé ? Le débat est vieux comme la télévision et se pose à moi (et sans doute aussi à vous) de manière un peu plus criante chaque saison, a fortiori en 2016 où je suis inhabituellement en retard sur mes plannings de visionnage. D'habitude, j'ai au moins le déplaisir de voir un show annulé une fois que j'ai terminé de le regarder. Là, je contemple la masse d'épisodes de The Grinder qu'il me reste à lancer et je ne peux m'empêcher de me demander si ç'a vraiment un sens, ce qui n'est tout de même pas très sympa pour tous ceux qui ont bossé dessus. Il faut dire qu'ils n'ont pas fait grand-chose pour métier un tel effort de ma part, car si The Grinder a eu des débuts plutôt sympathiques, son côté ultra-répétitif et son choix assez étonnant de ne reposer que sur un unique ressort comique (le héros bloqué en mode actor's studio) l'ont vite usée. Finalement, le plus fascinant dans The Grinder aura sans doute été sa propension à ne strictement rien faire de son excellente distribution. Pensez donc que les mecs avaient sous la main le gentil gosse des Wonder Years (qui a grandi mais ce n'est pas excuse), l'immense William "Greg Sumner" Devane, la serveuse chouquette d'It's Always Sunny, le toujours ahuri Steve Litle, l'éternellement piquante Natalie Morales plus – car ce n'est pas fini – des guests du calibre de Timothy Olyphant (!) ou Môssieur Jason Alexander (!!!!). Bref, quasiment le meilleur casting de la télé US cette saison, tout ça pour quoi ? Servir la soupe à Rob Lowe. Un vrai mystère, ce truc.
👎 LEGENDS OF TOMORROW Plutôt que la série, j'aimerais une fois n'est pas coutume saluer mon propre courage – et Dieu sait qu'il m'en a fallu pour rester jusqu'au bout de cette saison pénible, visuellement morne et scénaristiquement proche de l'encéphalogramme plat. On connaît certains fans absolus de héros de quatrième rang de chez DC Comics qui n'ont pas tenu jusque là. Alors pour me récompenser, Greg Berlanti a décidé – c'est vraiment gentil de sa part – de m'offrir deux épisodes finaux de bonne facture (pas de grande, n'exagérez pas non plus). Le coup de théâtre de l'épisode 15 était bien amené, c'est-à-dire, à l'échelle de la série, pas trop stupide ni prévisible, et l'on regrettera que cette bonne idée (la timeline a besoin de la présence – et des exactions passée et à venir – de Savage) n'ait pas vraiment été exploitée pour être sacrifiée sur l'autel un final pétri de mauvaises scènes d'action et de vannes tombant à plat. Vous me direz, c'était en soi un fort bon résumé de la saison dans son ensemble.
👎👎 MARSEILLE Tout ce que ce pays compte de critiques a tellement défoncé cette pauvre série que par un effet de balancier tout à fait compréhensible, j'ai presque envie de la défendre. L'esprit de contradiction a cependant ses limites : c'est à la limite du regardable. Rien à dire, les professionnels de la profession ont fait leur boulot. On se permettra juste de noter perfidement (on est quand même sur Le Golb) qu'ils ne mettent bizarrement pas le même entrain lorsqu'il s'agit de désosser les séries produites par (au hasard) Canal + plutôt que par l'odieux envahisseur Netflix. Marseille est affreuse, mais elle n'est pas dans l'absolu plus intolérable que la récente Section Zéro. Qui comme toute série de Canal qui se respecte a néanmoins trouvé sans difficulté une vingtaine de journalistes pour saluer des qualités proprement inexistantes. No comment.
Mieux vaut tard que jamais
👍👍 JONATHAN STRANGE & MR. NORRELL Si les meilleures adaptations sont celles qui savent trahir pour transcender (adage connu et même rebattu), les plus jouissives à développer doivent être comme celle-ci. Prendre un roman globalement raté mais au potentiel réel pour essayer d'en extirper quelque chose, une essence, une substantifique moelle – n'importe quoi que l'on puisse modeler à sa guise. Le livre de Susanna Clarke ne manquait pas de bonnes idées, mais celle-ci étaient noyées dans d'interminables digressions et un mélange des genres pas toujours très heureux. Habilement concentré en une mini-série de sept épisodes et bénéficiant de tout le savoir faire d'un duo Peter Harness/Toby Haynes ayant fait ses armes chez Wallander et surtout Doctor Who, il prend sa pleine mesure et devient le récit captivant d'une confrontation entre deux égos et autant de visions du monde, sur fond de querelle des anciens contre les modernes et de fantastique angoissant au possible. C'est remarquable. Il est quasiment impossible de décrocher une fois commencé, et si les épisodes sont très denses (une heure chacun), c'est à peine si l'on voit le temps passer – autant vous dire que ce n'est vraiment ce à quoi les lecteurs de ce roman prodigieusement lent pouvaient s'attendre en apprenant son adaptation.
Avoue que ta remarque (très juste, pour le coup) sur Marseille est exprès pour moi ;-)
RépondreSupprimerExcellente série J. Strange, je pensais que tu l'avais déjà vue. Vraiment dommage qu'ils ne prévoient pas de suite...
Elle ne t'était pas directement destinée mais j'avoue avoir pensé à toi en l'écrivant ;-)
SupprimerEnter Zoom n'était pas le meilleur épisode de la saison de Flash, c'était le seul bon :|
RépondreSupprimerUn peu déçu par le happy end de Banshee. Cette saison m'a laissé froid, la présence de Dushku n'ayant pas aidé.
Ah mince, je t'invite à relire le règlement : l'Eliza Dushku-bashing est interdit sur Le Golb. Désolé !
SupprimerTu aurais pu en profiter pour souligner qu'Arrow, a contrario de ses spin of, a repris du poil de la bête ;-)
RépondreSupprimerExact. Sans rien proposer d'extraordinaire, elle a maintenu un bon niveau toute la saison. Mais je pensais en fait l'avoir dit il y a quelques semaines.
SupprimerJ'ai apprécié la saison 4 de BANSHEE, mais le final m'a semblé très fade. "Volonté de surprendre", je n'y crois pas trop, ça manquait de conviction, il y avait des manières de surprendre sans trahir l'esprit de la série (avec beaucoup plus de sang, donc ;)
RépondreSupprimerTHE FLASH a un peu redressé la barre dans la dernière ligne droite. Le final était un bon moment, mais cette saison 2 était ratée, oui.
J'espère qu'il ne nous sortiront pas un nouveau speedster en saison 3 (d'autant qu'on peut s'attendre à l'émergence du Kid Flash, et de Jessie Quick.) Il en existe encore beaucoup dans l'univers DC, Berlanti serait inspiré de ne pas tous les mettre.
Bon dimanche !
Je ne crois pas qu'ils opteront pour ça. Il reste pas mal de speedsters, mais ils sont tout de même moins iconiques que Zoom et le Pr. Zoom... enfin j'espère...
SupprimerCe qui serait bien surtout, c'est qu'il trouve une intrigue où les personnages ont quelque chose à faire plutôt que d'attendre sagement que Barry décide de régler tous les problèmes...
Moi qui attendais de connaître ton avis sur Preacher et/ou Outcast... :(
RépondreSupprimerJe n'ai regardé ni l'un ni l'autre pour le moment (mais ça ne saurait tarder).
SupprimerComment ne pas être d'accord avec ta remarque sur le casting de The Grinder? C'est juste délirant qu'ils n'en fassent rien!
RépondreSupprimerJe commenterai pas pour The FLash (mais je suis fier, je baisserai pas ma - très bonne - note dans le CDB) ;)
8.5, de mémoire... effectivement après une telle saison, ça fait un peu blague (en même temps, GUIC est monté à 9, alors...)
Supprimerpas trop d'accord pour GOT. Je commence à décrocher. Tout est redite des saisons passées, sans nouveauté, sans nouveaux personnages ni éclairage nouveau sur les anciens personnages dont j'ai l'impression qu'on a fait le tour. On a juste des rebondissements, on tire les fils de l'intrigue sans rien ajouter: khaleessi nous refait le coup du feu, le nain dirige une ville, John Snow fait le héro, l'handicapé a ses visions, etc.
RépondreSupprimerSi tu veux dire que tu préférais les deux saisons précédentes où il ne se passait absolument rien les trois quarts du temps, et où chaque personnage semblait vivre dans sa propre série parallèle... effectivement, on n'est pas trop d'accord ^^
SupprimerEffectivement il n'y a plus de nouveaux personnages et/ou éclairages, mais après tout, c'est déjà la sixième saison. Il n'en reste a priori que deux très courtes, pour moi il est justement plus que temps de faire avancer l'intrigue...