...
Les moments d'écriture que je préfère sont ceux où la première phrase entraîne le reste. Pas comme dans une transe, je n'ai plus seize ans ; plutôt comme un mécanisme implacable que ces premiers mots enclencheraient. J'aime quand une phrase en amène une autre, de manière logique, instinctive parfois mais surtout évidente, comme si cette phrase ne pouvait aboutir qu'à ce paragraphe qui ne pouvait aboutir qu'à ce texte duquel ne pouvait résulter que cette chute. L'écriture ne fonctionne bien sûr pas toujours comme cela, et certains préfèrent au contraire l'infinité de possibles qui se suspendent à une première phrase. C'est un point de vue que je comprends. L'écriture emprunte des chemins et répond à des besoins différents selon les individus – le mien, c'est de parvenir un tant soit peu à discipliner le chaos.
J'ai remarqué avec le temps que beaucoup de choses dans la vie fonctionnaient de cette manière. Dans l'élan d'une première phrase, d'un premier geste. Ce n'est pas moi qui le dit : c'est le bon sens populaire. Il faut savoir se jeter à l'eau. Il faut oser faire le premier pas. J'avoue que j'ai plus de facilités à le faire en écriture que dans d'autres domaines. Il m'arrive même assez souvent, lorsque je suis confronté à un problème ou à un questionnement, d'écrire juste pour organiser ce foutu chaos. Certains se forgent leurs avis en lisant ceux des autres. Moi aussi, mais je passe ensuite beaucoup de temps à rédiger les miens, souvent en n'ayant qu'une très vague idée de ce que je veux exprimer ou tout simplement de ce que je pense. Je ne sais pas si c'est très amusant ou très pathétique.
Il y a pourtant des sujets pour lesquels cette petite technique ne fonctionne pas. J'ai ainsi écrit des dizaines de pages dans l'unique but de décider pour qui j'allais voter aujourd'hui, et à quelques heures (voire minutes) de m'exécuter je sais au mieux pour qui je ne vais pas voter. Ce n'est pourtant pas dans mes habitudes que de décider dans le secret de l'isoloir. J'en suis à me demander si ç'a le moindre sens de me déplacer, alors même que j'ai prévu de longue date de participer à cette primaire – au point de modifier mon inscription sur les listes électorales spécifiquement pour cette occasion, ne pouvant être présent à mon bureau de vote habituel au second tour (j'ai en effet longtemps été un des affreux électeurs mal inscrits, et j'en profite pour dire aux journalistes qui ne m'ont absolument pas posé la question que je n'en ai jamais souffert, bien au contraire). C'est fou. Ne le dites à personne, mais je crois que j'étais plus excité par la primaire de la Droite. Pas au point d'y participer, n'exagérons rien, j'ai quand même un peu d'amour propre. Mais je peux vous assurer qu'à la fin de la primaire de la Droite, je n'avais qu'une hâte : être à janvier pour la primaire de la Gauche. Et pourtant malgré sa brièveté, sa bonhommie et la présence de l'homme politique le plus horripilant de sa génération, les Socialistes ont réussi à totalement m'anesthésier. Je les ai regardés débattre d'un œil absent, mollement, sans autre envie que de gifler Manuel Valls (hum...), qui aura au moins eu ce mérite de susciter en moi une forme de réaction, de faire battre mon sang dans mes tempes, de me faire bougonner depuis mon canapé. Le problème, évidemment, c'est que je ne vais pas voter pour Manuel Valls et que les autres ne m'ont fait ni chaud, ni froid.
Cela ne devrait pourtant pas me surprendre : m'anesthésier, les Socialistes n'ont fait que cela en cinq années de pouvoir. Hollande a déçu tellement vite que tout énervement m'a rapidement déserté, cédant la place à un genre d'indifférence résignée dont je ne suis parvenu à me sortir que par éclats – devant la primaire de la Droite, donc, ou devant à peu près chaque interview de Manuel Valls (ce qui revenait presque au même par moments, à ce détail près que Valls est un supporter du Barça – en allez-retour, la baffe, SVP). En d'autres termes, depuis cinq ans, je remercie chaque jour la Droite d'exister encore pour raviver mon âme de gauche – si ce n'est pour me rappeler purement et simplement que la Gauche existe dans ce pays et que non, ce n'est pas pareil que la Droite, même quand elle est représentée par un putain de supporter du Barça qui met des majuscules à chaque concepts et à chaque Je de peur que personne ne se dise que le second incarne les premiers. Je crois même que je n'ai jamais été autant énervé contre la Droite que durant ce quinquennat où la Gauche avait quasiment tous les pouvoirs. Comme un retour de refoulé. Ces derniers mois, François Fillon m'a fait me sentir plus vivant et plus engagé que tous les candidats à la primaire socialiste réunis – et le pire, c'est que je n'éprouve même pas d'antipathie particulière pour François Fillon. Je ne vais pas vous mentir, pas à vous : je me demande si quelque part, au fond de moi, je n'ai pas un peu hâte de retourner dans l'opposition, histoire d'abréger le supplice.
En un sens, tout cela n'est que l'aboutissement logique à deux décennies de passions contrariées, de vote utile, de Tout Sauf Sarkozy. Je suis un électeur socialiste mais en 2017, je ne sais plus voter socialiste. Je sais juste voter contre. Impossible par conséquent de me décider dans une élection où il n'y a que des Socialistes. On ne m'a jamais appris à faire un truc comme ça. On ne peut pas demander aux gens, du jour au lendemain, de savoir faire quelque chose qu'ils n'ont jamais fait. Le vote inutile, encore, je le situe bien (et heureusement au passage que Bennahmias et Pinel se sont présentés, quelle merde ç'aurait été s'il n'y avait eu que des vrais candidats socialistes). Mais le vote utile, c'est lequel, dans tout ça ? Le vote de devoir. Le vote de responsabilité. Le vote gagnant – enfin soyons modestes : le vote pas trop perdant ? Franchement, il manquait un truc dans ces débats. Un mode d'emploi. Une marche à suivre. Rendez-vous compte qu'en 2017, à l'heure d'Internet, à une époque où on envoie des gens dans l'espace... on nous demande de voter socialiste sans nous expliquer une seconde comment on fait, ce que c'est ni à quoi ça sert. C'est incroyable. Il faudrait que les électeurs socialistes aient envie de voter socialiste comme ça, sans préparation – et pourquoi pas par conviction, tant que nous y sommes ? Je vais vous dire, moi, je vais la lire attentivement leur charte des valeurs socialistes qu'ils nous demandent de signer. J'ai vraiment envie de savoir ce qu'il y a dedans. Mais j'ai bien peur que cela ne m'apprenne pas grand-chose, à moins qu'il n'y ait écrit – j'en doute un peu – qu'être un électeur socialiste c'est voter utile, c'est voter contre le méchant candidat de la Droite, c'est empêcher le FN de ressusciter le Nazisme ou Donald Trump d'arriver au pouvoir – des trucs utiles qui font un peu sens pour un habitué du vote P.S., des informations capitales permettant à l'électeur socialiste, enfin, de savoir ce qu'il est et ce qu'il doit faire.
Oh mais on souffle dans l'oreillette (merci la télévision) qu'en fait, être électeur socialiste en 2017, c'est voter pour éviter que le Parti Socialiste ne disparaisse en 2017. Ah. D'accord. Ce serait donc l'enjeu véritable de cette élection, juste devant Montrer de la mobilisation pour éviter de se prendre trop la honte par rapport à la Droite. Ah (bis). Ok. Ce sont en effet des enjeux important – exister pour exister, c'est tout de même quelque chose de fondamental, surtout qu'il y a fort à parier que derrière cette phrase simpliste se cache véritablement une envie d'exister dans l'existence afin de mieux exister pour exister pour exister. Quant au second axe du programme socialiste, quel genre monstre serais-je pour souhaiter à des gens d'avoir honte, surtout quand ils sortent précisément de cinq années à avoir honte d'exister pour exister ? C'est d'accord. Je m'habille et je vais voter – désolé pour ce bref moment d'égarement, même si j'en avais sans doute besoin : grâce à l'écriture, je suis parvenu à domestiquer le chaos, et je sais désormais pourquoi il faut voter socialiste. Je sais enfin contre quoi m'exprimer, et c'est un sacré adversaire que nous ont choisi nos amis socialistes cette année : le Néant, rien moins. Je me sens vraiment beaucoup mieux. Qui sait si le souffle de ce geste simple (mettre un bulletin dans l'isoloir, pas me laver) ne va pas emporter autre chose dans son sillage ? Il n'est pas exclu que le vainqueur, dans l'élan de la première phrase de son premier discours de candidat, se retrouve, poussé par un mécanisme implacable, à faire du bien à notre pays.
J'ai remarqué avec le temps que beaucoup de choses dans la vie fonctionnaient de cette manière. Dans l'élan d'une première phrase, d'un premier geste. Ce n'est pas moi qui le dit : c'est le bon sens populaire. Il faut savoir se jeter à l'eau. Il faut oser faire le premier pas. J'avoue que j'ai plus de facilités à le faire en écriture que dans d'autres domaines. Il m'arrive même assez souvent, lorsque je suis confronté à un problème ou à un questionnement, d'écrire juste pour organiser ce foutu chaos. Certains se forgent leurs avis en lisant ceux des autres. Moi aussi, mais je passe ensuite beaucoup de temps à rédiger les miens, souvent en n'ayant qu'une très vague idée de ce que je veux exprimer ou tout simplement de ce que je pense. Je ne sais pas si c'est très amusant ou très pathétique.
Il y a pourtant des sujets pour lesquels cette petite technique ne fonctionne pas. J'ai ainsi écrit des dizaines de pages dans l'unique but de décider pour qui j'allais voter aujourd'hui, et à quelques heures (voire minutes) de m'exécuter je sais au mieux pour qui je ne vais pas voter. Ce n'est pourtant pas dans mes habitudes que de décider dans le secret de l'isoloir. J'en suis à me demander si ç'a le moindre sens de me déplacer, alors même que j'ai prévu de longue date de participer à cette primaire – au point de modifier mon inscription sur les listes électorales spécifiquement pour cette occasion, ne pouvant être présent à mon bureau de vote habituel au second tour (j'ai en effet longtemps été un des affreux électeurs mal inscrits, et j'en profite pour dire aux journalistes qui ne m'ont absolument pas posé la question que je n'en ai jamais souffert, bien au contraire). C'est fou. Ne le dites à personne, mais je crois que j'étais plus excité par la primaire de la Droite. Pas au point d'y participer, n'exagérons rien, j'ai quand même un peu d'amour propre. Mais je peux vous assurer qu'à la fin de la primaire de la Droite, je n'avais qu'une hâte : être à janvier pour la primaire de la Gauche. Et pourtant malgré sa brièveté, sa bonhommie et la présence de l'homme politique le plus horripilant de sa génération, les Socialistes ont réussi à totalement m'anesthésier. Je les ai regardés débattre d'un œil absent, mollement, sans autre envie que de gifler Manuel Valls (hum...), qui aura au moins eu ce mérite de susciter en moi une forme de réaction, de faire battre mon sang dans mes tempes, de me faire bougonner depuis mon canapé. Le problème, évidemment, c'est que je ne vais pas voter pour Manuel Valls et que les autres ne m'ont fait ni chaud, ni froid.
Cela ne devrait pourtant pas me surprendre : m'anesthésier, les Socialistes n'ont fait que cela en cinq années de pouvoir. Hollande a déçu tellement vite que tout énervement m'a rapidement déserté, cédant la place à un genre d'indifférence résignée dont je ne suis parvenu à me sortir que par éclats – devant la primaire de la Droite, donc, ou devant à peu près chaque interview de Manuel Valls (ce qui revenait presque au même par moments, à ce détail près que Valls est un supporter du Barça – en allez-retour, la baffe, SVP). En d'autres termes, depuis cinq ans, je remercie chaque jour la Droite d'exister encore pour raviver mon âme de gauche – si ce n'est pour me rappeler purement et simplement que la Gauche existe dans ce pays et que non, ce n'est pas pareil que la Droite, même quand elle est représentée par un putain de supporter du Barça qui met des majuscules à chaque concepts et à chaque Je de peur que personne ne se dise que le second incarne les premiers. Je crois même que je n'ai jamais été autant énervé contre la Droite que durant ce quinquennat où la Gauche avait quasiment tous les pouvoirs. Comme un retour de refoulé. Ces derniers mois, François Fillon m'a fait me sentir plus vivant et plus engagé que tous les candidats à la primaire socialiste réunis – et le pire, c'est que je n'éprouve même pas d'antipathie particulière pour François Fillon. Je ne vais pas vous mentir, pas à vous : je me demande si quelque part, au fond de moi, je n'ai pas un peu hâte de retourner dans l'opposition, histoire d'abréger le supplice.
Non non. Inutile d'insister, je ne donnerai pas de légende à cette image.
Oh mais on souffle dans l'oreillette (merci la télévision) qu'en fait, être électeur socialiste en 2017, c'est voter pour éviter que le Parti Socialiste ne disparaisse en 2017. Ah. D'accord. Ce serait donc l'enjeu véritable de cette élection, juste devant Montrer de la mobilisation pour éviter de se prendre trop la honte par rapport à la Droite. Ah (bis). Ok. Ce sont en effet des enjeux important – exister pour exister, c'est tout de même quelque chose de fondamental, surtout qu'il y a fort à parier que derrière cette phrase simpliste se cache véritablement une envie d'exister dans l'existence afin de mieux exister pour exister pour exister. Quant au second axe du programme socialiste, quel genre monstre serais-je pour souhaiter à des gens d'avoir honte, surtout quand ils sortent précisément de cinq années à avoir honte d'exister pour exister ? C'est d'accord. Je m'habille et je vais voter – désolé pour ce bref moment d'égarement, même si j'en avais sans doute besoin : grâce à l'écriture, je suis parvenu à domestiquer le chaos, et je sais désormais pourquoi il faut voter socialiste. Je sais enfin contre quoi m'exprimer, et c'est un sacré adversaire que nous ont choisi nos amis socialistes cette année : le Néant, rien moins. Je me sens vraiment beaucoup mieux. Qui sait si le souffle de ce geste simple (mettre un bulletin dans l'isoloir, pas me laver) ne va pas emporter autre chose dans son sillage ? Il n'est pas exclu que le vainqueur, dans l'élan de la première phrase de son premier discours de candidat, se retrouve, poussé par un mécanisme implacable, à faire du bien à notre pays.
Je ne comprends pas pourquoi tous ces gens votent contre Zaph ! ;)
RépondreSupprimerMoi non plus. Salauds !
SupprimerMoi j'ai trouvé la solution : être de droite. Que c'est cool putain!
RépondreSupprimerJe confirme que c'est une très bonne méthode ;)
SupprimerJ'ai essayé, à une époque :
Supprimerhttp://www.legolb.com/2012/12/sympathy-for-devil.html
Cela n'a pas très bien marché ^^
Je m'attendais à moitié (ou peut-être j'espérais) un flingage des candidats un à un, mais finalement c'est bien aussi comme ça.
RépondreSupprimerBon tu reviens pour de vrais aux éditos sinon où c'est juste un one shot avec ton ex?
Suspens suspens.
SupprimerOn verra ça. On verra comment se déroule la campagne. On verra si je prends le pli. J'ai pas mal d'idées en réserve, ça c'est sûr. Des idées d'édito, je veux dire - des idées politiques, je n'en ai plus, c'est fini, je suis mort à l'intérieur.
C'est cool, cette primaire aura au moins servi à quelque chose... ;)
RépondreSupprimerEt encore, j'avais commencé par un édito que je n'ai pas publié qui était consacré à... la primaire de la Droite ;-)
Supprimerje ne pensais pas que tu t'impliquerai dans la primaire! Mon problème, c'est qu'aucun des candidats à la primaire ne m'emballe spécialement plus que Macron (c'est dire...)
RépondreSupprimeret que si on pense "vote utile", le résultat est le même...
en tout cas, très heureux du retour des editos. Espérons que la première phrase entraînant le premier article entraînera tout les suivants. Ca donnera un peu plus d'intéret à la présidentielle ;)
Oui, c'est en effet la très subtile allégorie que je voulais introduire dans ce texte :-D
SupprimerPour ce qui est des candidats, on en est un peu tous là dans le fond. Se retrouver à sincèrement hésiter entre Mélenchon et Macron, c'est tout de même une putain de schizophrénie électorale dont le PS lui-même n'aurait pas à rougir...
"Ces derniers mois, François Fillon m'a fait me sentir plus vivant et plus engagé que tous les candidats à la primaire socialiste réunis"
RépondreSupprimerMais tellement !!
Tu me fais en réaliser en te lisant qu'on ne m'a pas demandé de signer la charte...
RépondreSupprimerMoi non plus. Du coup j'ai voté, mais je ne sais pas pourquoi et j'ai oublié pour qui ^^
SupprimerMais une seule fois, rassure-moi ? ;)
SupprimerOui. Mais j'aurais sûrement pu le faire deux fois, je pense que ça n'aura pas été compliqué (et à la primaire de la Droite non plus, du reste).
SupprimerJe suis trop contente. Comme quoi elle était utile cette pétition ! ;)
RépondreSupprimerSur le fond de l'article j'ai pas beaucoup à dire, je n'ai pas voté depuis 2012 et je ne compte sûrement pas le faire aujourd'hui. Mais je trouve que tu résumes bien comment le vote PS a été complètement vidé de son sens par le PS lui-même.
Il me semble que la pétition réclamait, aussi, le retour des "crobs"...
SupprimerEffectivement, mais j'attends de voir si je suis sur une bonne lancée avant d'aller emmerder AL.
SupprimerJ'ai éclaté de rire, grâce au passage où tu écris : "Impossible par conséquent de me décider dans une élection où il n'y a que des Socialistes".
RépondreSupprimerC'est tellement vrai.
Ils ont tellement brandi le "vote utile", à toutes les sauces, que quand ils ne peuvent plus le faire, ils paraissent vides. Vains. En lutte contre le Néant, oui, tout à fait.
Bon, après je suis dans la caricature, bien entendu. Ils ne sont pas si vides que cela. Le programme de Hamon est même relativement structuré, mais c'est vrai que tout cela manque d'un souffle.
SupprimerQuelle bonne surprise. J'étais persuadé qu'on ne relirait jamais d'édito sur le Golb.
RépondreSupprimerPar contre va falloir soit rappeler Alf, soit apprendre à dessiner. Le smiley géant m'a crevé les yeux ^_^
Tu trouves que je dessine mal ? ^^
SupprimerJe trouve difficile de se passionner pour des primaires, ce quel que soit le parti. Il ne s'y dit pas grand-chose d'intéressant malgré tout. Tant mieux si certains ont l'impression de faire vivre la démocratie, mais ça se passe sans mois.
RépondreSupprimerJe voulais dire "sans moi" mais sans "mois" aussi, c'est pas faux.
SupprimerOui, je comprends ce que tu veux dire. D'autant que les primaires donnent un côté "élection permanente" qui est un peu fatigant (déjà que l'on vote énormément, en France, à la base...)
SupprimerBon, si on fait abstraction des vannes scandaleuses sur le Barça (mais en même temps, qu'attendre d'un maniaque écumant qui met Tony Vairelles 33 places devant Paul Gascoigne sur un classement des meilleurs joueurs de foot), il faut bien saluer un texte bien foutu, quand il est bien foutu. La dernière phrase répondant à la première phrase qui expliquait justement que la dernière phrase devait découler de la première, la thématique "comment fabriquer de l'ordre avec du désordre, j'en parle et en même temps je le fais" c'est incontestablement bien foutu (indépendamment des dégueulasseries anti-catalanes sus-mentionnées, finalement peu surprenantes de la part d'un fou furieux qui va probablement classer Eric Cantona devant Maradona). Mais à l'arrivée, je trouve ton texte, comment dire ? bizarre. Tout va dans le sens d'une lucidité désabusée, franchement convaincante (exception faite de tes propos infâmes sur le Barça, n'y revenons pas) qui même si elle n'est pas très joyeuse, dresse en gros l'obituary du parti socialiste, qui ne mérite guère mieux, et pourtant se termine sur une curieuse note d'optimisme. Ca ressemble plus à un brillant morceau d'écriture qu'à un édito, je trouve.
RépondreSupprimerJe trouve la chute plus ironique qu'optimiste...
SupprimerOui oui, la chute est absolument ironique.
SupprimerJe ne sais pas trop quoi penser de ton commentaire, CELMARE, je ne suis pas sûr de comprendre ce qui te pose problème vu que pour moi il n'y a aucune contradiction entre l'exercice d'écriture et l'édito. Il y a toujours eu une part d'exercice d'écriture plus ou moins prononcé dans les éditos du Golb, même dans ceux qui paraissaient purement argumentatifs. En fait, j'aurais tendance à dire qu'est un "édito du Golb" ce que je déclare être "un édito du Golb", et que ceux qui ne sont pas content peuvent aller lire ceux de Christophe Barbier (mais ils risquent de regretter mes "exercices d'écriture"). Bon quand même, je ne te souhaite pas ça, j'exagère un peu ;-)
(mais je n'ai cela dit réellement pas compris ce qui te gênait)
(d'autant que je parle d'un sujet vide en lutte contre le Néant, c'était quand même difficile que cela ne semble pas tourner un peu vide, non ?)
En ce qui concerne tes remarques coquines sur le football, je ne relèverai pas. En plus j'aime le Barça en tant qu'équipe, ce n'est pas le problème, c'est toute l'imagerie l'entourant, cette arrogance qui somme toute correspond parfaitement à Valls, dont j'aime me moquer :-)
D'abord : désolé si j'ai sonné désagréable, ce n'était pas mon intention. Je rentrais d'une soirée assez arrosée, jamais l'idéal pour bien lire et encore moins pour s'exprimer clairement. Mille excuses. Me renvoyer à l'(ex) écharpé de l'Express est vachard mais sans doute mérité : je suppose que finalement je te reprochais assez injustement (enfin, "reprocher" c'est un grand mot, je tressais aussi quelques couronnes) le vide de ton objet, en d'autres termes le désespoir dans lequel me plonge l'état actuel de la gauche française. Bon, la victoire plus que probable d'Hamon au deuxième tour est plutôt une satisfaction (à mes yeux tout du moins), mais le fait de lire déjà un peu partout que le succès d'une gauche un peu à gauche est en fait synonyme de défaite assurée, puisque le fait que la gauche ne peut l'emporter qu'à la condition d'être de droite est désormais un axiome apparemment inébranlable - ça me replonge dans le marasme. Bref, j'ai très mal lu ton texte et je t'ai manifestement reproché la réalité qu'il dépeint plutôt que son propos. Mea culpa.
SupprimerOh, bah ne te fustige pas comme ça voyons, surtout que je ne t'ai pas trouvé spécialement désagréable :-)
SupprimerJe ne suis sans doute pas un très bon éditorialiste au sens journalistique du terme, c'est certain, mais tant mieux en un sens puisque ce n'est pas ce que je cherche. Je raisonne de toute façon plus en "écrivain" qu'en journaliste, y compris quand j'écris une chronique d'album tout ce qu'il y a de plus conventionnelle. Alors pour les éditos, qui par définition appellent le n'importe quoi... ;-)
Je suis tout à fait d'accord à propos de ce qu'on entend depuis dimanche (j'en parle d'ailleurs un peu avec SIXTINE quelques lignes en-dessous). Je ne partage pas du tout cet espèce de pessimisme général - je répète à tout le monde depuis des mois que "vous allez voir, le candidat PS ne prendra pas la déculottée annonce, au pire il sera troisième" (bon, je m'étais bien gardé de l'écrire sur Le Golb... voilà, les dés sont jetés, vous pourrez me la ressortir). Je pense que les "spécialistes" sous-estiment complètement la discipline de l'électeur PS "traditionnel", qui considère malgré tout que la Gauche c'est sa "famille" et n'ira sans doute pas voter Macron aussi massivement et facilement que certains le pensent (Mélenchon, sans doute plus - mais il fait partie de la famille à sa manière). Encore moins s'il on lui donne un vrai candidat de gauche, ce qui n'est pas arrivé depuis... quoi ? Jospin 95 ? Si Hamon arrive à transporter à l'échelle du pays la mini-dynamique qu'il a réussi a créer durant la primaire, je pense que ça peut se terminer sur un score honorable (pas une victoire, n'exagérons rien), mais en tout cas certainement pas un résultat infamant... et peut-être même pas la dissolution du PS (l'autre chose que les "spécialiste" me permettent considérablement sous-estimer, c'est la capacité des Socialistes à s'auto-préserver à coup de synthèses, unions et fédérations de courants complètement invraisemblables... mais bon ça, à la limite, ce n'est pas une très bonne nouvelle...)
J'ai un peu ri jaune, hier soir : mon fil Facebook s'est transformé en festival de "un boulevard est ouvert à Macron", "si Hamon gagne, c'est fini pour le PS", sans oublier "la gauche est spécialiste pour flinguer les seuls qui peuvent gagner". Cela m'a fait penser à ton article sur ce qu'on "trop appris" à l'électeur PS : le vote "contre", oui, mais le vote de calcul également : voter pour celui ou celle qui a le plus de chances de gagner plutôt que par conviction. C'est assez cruel de penser qu'à droite, ils ont fait le contraire avec Fillon...
RépondreSupprimerEn même temps les électeurs de droite ne se seraient peut-être pas laissés aller à dégager les favoris si la Droite n'avait pas été archi-favorite des Présidentielles.
SupprimerPour le reste il me semble que c'est un grand classique de la Gauche autoproclamées "de responsabilité". C'est particulièrement marqué chez les soutiens de Valls, car il y a chez lui un culte de la personnalité qui n'existait pas dans les mêmes proportions chez ses prédécesseurs (alors que Valls n'a pour ainsi aucun programme, ils devrait déjà être content d'être au second tour).
Mais tu as raison, on nous a aussi appris à ne pas voter en osmose avec nos propres convictions. Putain, c'est le PREMIER TOUR d'une PRIMAIRE pour se présenter à une élection qu'en plus, on est quasiment sûr de perdre. Si ce n'est pas le moment de voter en suivant ses convictions plutôt qu'une pseudo responsabilité, ça ne le sera jamais. Mais dans le fond c'est ça, la rhétorique officielle du PS depuis quinze ans. En ce sens, la victoire de Hamon au 1er tour est une bien plus grande surprise que ce que disent les journalistes.
Bon, il semblerait donc qu'on n'oublie plus facilement la nullité d'un premier ministre d'il y a 5 ans que d'il y a 5 mois... Ou alors les électeurs de droite, plus âgés, ont la mémoire qui flanche...
RépondreSupprimerEn plus Hamon, on a à peine eu le temps de voir à quel point il était nul comme ministre, tout bénef pour lui...
Je pense que la différence entre les deux anciens premiers ministres se jouent surtout sur la personnalité. Monsieur F. a toujours été apprécié et respecté dans son camp, Monsieur V. a toujours horripilé les sympathisants de son parti. Le calcul est finalement assez logique...
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