The Middle est l’archétype de cette série – on en a tous une ou deux comme ça – dont tu as vu quatre ou cinq épisodes répartis sur dix ans, dont tu penses plutôt du bien, dont beaucoup te disent du bien, dont tu sais en fait qu’elle est vraisemblablement bien… mais que tu n’as pas encore commencé cette année, pas plus que les précédentes, tant et si… bien qu’elle tombe peu à peu au champ de la fameuse malédiction des Séries Trop Longues Pour Être Rattrapées. Je te balance la bonne nouvelle tout de suite : ma femme a pris la série en fin de saison 3 et n'a eu aucun mal pour s'y retrouver. Je vais même te balancer tout de suite l’autre bonne nouvelle : les épisodes de The Middle passent à une vitesse phénoménale et vers, en gros, la moitié de la quatrième saison, ils deviennent tous tellement bons et efficaces qu’on a du mal à s’arrêter. Je devrais ici ajouter surtout quand tu déménages dans un immeuble qui n’est pas raccordé au téléphone et que tu n’as que ça à regarder pendant un mois et demi mais la vérité, c’est que j’avais tout de même pas mal de séries et de films en stock – je n’avais juste aucune envie de regarder autre chose, et certainement pas les quelques sitcoms qui traînaient dans mes cartons, qui me paraissent pour la plupart bien fadouilles désormais.
La liste des raisons pour lesquelles The Middle est probablement la meilleure comédie familiale en activité, à égalité (plus ou moins) avec Black-ish mais dans un registre tout à fait différent, pourrait prendre six pages comme six mots : C’est une merveille d’écriture. Certes, la phrase ne tient pas compte de la qualité de son casting et ne cite pas Sue Heck comme la meilleure création comique d’un sitcom US depuis dix ans, mais avouons que les comédies concurrentes ont quand même de bons acteurs, et que d’Abed Nadir en Jessica Huang, on n’a pas manqué de personnages comiques-mais-pas-que sacrément réussis sur une période-au-pif-2007-17. En revanche, peu de sitcoms, a fortiori familiaux, peuvent se targuer d’une telle constance et d’une telle cohérence dans l’écriture, surtout sur une aussi longue durée (The Middle est actuellement dans sa huitième saison, soit autant que Modern Family, mais c’est peu dire qu’elle ne présente pas les mêmes signes d’essoufflement).
La première chose frappante, celle qui séduit instantanément, c’est à quel point les personnages de The Middle n’entrent dans une aucune case. Ni celles de la sitcom familiale, ni celles de la sitcom prolo. Il est assez marrant de se dire que The Middle a été lancée à peu près en même temps que Raising Hope, qui durant quatre ans passa le même jour à la même heure sur la FOX. Les deux séries ont beau se ressembler sur le papier (toutes deux racontent l’histoire d’une famille de la classe ouvrière un brin dysfonctionnelle sur les bords), elles sont l’antithèse l’une de l’autre, de même qu’autrefois Roseanne était l’antithèse de Married with Children. On pouvait aimer les deux (en fait, je crois même que sur la durée je préfère Married with Children), mais il y en avait une, Roseanne, qui avait un point de vue. Une forme d'humanisme et d'empathie au-delà de la satire parfois très cruelle qu’elle faisait d'une certaine Amérique dite "moyenne". The Middle s’inscrit dans cet héritage aussi glorieux que, chez nous, méconnu ou mésestimé1. A contrario de Raising Hope (et des autres productions Greg Garcia comme My Name Is Earl ou The Millers), elle ne témoigne aucune condescendance vis-à-vis de ses personnages. Leur situation sociale ne les rend ni plus sales ni plus ridicules que n’importe qui d’autre, et si le fait que la famille Heck soit fauchée est le principal générateur d’intrigues de la série (surtout au début), les scénaristes ne l’utilisent pas comme prétexte pour justifier tout et n’importe quoi. Les Heck sont pauvres, oui, ce sont des Américains moyens, oui, un peu beaufs par certains aspects, sans aucun doute. Mais contrairement aux personnages de Raising Hope (série sympathique au demeurant) ce ne sont pas des abrutis totalement incultes – les Heck sont même plutôt des gens intelligents, pourvus d'une certaine intégrité même s’ils ont leur lot (non négligeable) de défauts et nourrissent (aaaaah ! foutus pauvres !) une passion particulièrement déraisonnable à l'égard de leur télévision.
Les libertés que The Middle prend avec les codes de la sitcom familiale sont encore plus frappantes, surtout lorsqu’on la compare avec la concurrence. Même une série de premier ordre comme Black-ish ne nous épargne pas le combo mère sérieuse fatiguée (même si Bow, bien sûr est plus profonde que cela) + père-enfant ne sachant pas toujours quel rôle il tient dans la maison (même si Dre incarne aussi, c’est vrai, une forme d’autorité totalement absente chez Phil Dunphy ou Louis Huang). Frankie Heck est certes une mère de famille stressée et affligée d'une fâcheuse tendance à l'hystérie, mais ses travers, notamment sa paresse légendaire, lui permettent progressivement d’échapper au moule dont elle est issue. Quant à Mike Heck… c’est simple : vous avez plus de chances de croiser un père comme lui dans la vraie vie qu’à la télévision. Non qu’il soit exceptionnel : il est juste normal, sérieux, responsable, il travaille, s’occupe de ses enfants, les dispute pour de vraies raisons, etc. S'il est l’un des personnages dont les traits mettent le plus de temps à s'affirmer (il occupe une position assez secondaire durant les premiers épisodes), c’est que sa nature-même de type calme et taiseux aimant avant tout qu’on lui fiche la paix impose un dévoilement plus progressif. Mais même s’il a peu de morceaux de bravoure en début de série, il paraît si singulier par rapport aux habituels pères de sitcoms qu’il est paradoxalement le personnage marquant le plus immédiatement le spectateur, avec sa manie de taquiner sa femme (qui parle pour deux... voire plus) ou d’envoyer bouler ses enfants (qui bien que globalement sages bougent quand même beaucoup, aux yeux d’un type comme Mike).
Sans surprise, lesdits enfants également sont forts différents de ce que l'on verra ailleurs, ainsi que très indépendants de leur parents en terme d’intrigues (ce qui ne fait que se renforcer au fur et à mesure qu’ils grandissent, tant et si bien que lorsqu’Axl, le fils aîné, part à la fac, ce qui généralement plombe toutes les comédies familiales se fait de manière très drôle et naturelle). Ils sont surtout prodigieusement bien joués, notamment les deux aînés : les saillis égomaniaques dans lesquelles Axl insulte tout le monde ont une dimension quasi arigoldiennes et Sue… Sue est tout un poème, à la fois parfaitement définie dès les premiers instants du pilote (incurablement enthousiaste, elle essaie tout et foire systématiquement tout… sans pour autant souffrir de l’échec, voire en le convertissant en victoire au gré d’un changement d’humeur), et d’une remarquable richesse, ce qui lui offre presque toutes les scènes les plus émouvantes de la série (il y en a de plus en plus à partir de la saison 4). Brick est sans doute un petit peu moins bien joué, cela saute assez nettement aux yeux lorsqu’il commence à vieillir et devient moins mignon, mais Atticus Shaffer se dégage tout de même admirablement du carcan de l’enfant bizarre et précoce, tandis que la série a l’intelligence de ne pas surexploiter le hiatus entre ses inaptitudes sociales et le rude bon sens de ses parents, rendant ces scènes toujours aussi drôles après plus de cent cinquante épisodes. Ce décalage entre l’univers des enfants et celui des parents est d’ailleurs le cœur de la série, générant ses meilleurs moments, qu’il s’agisse de drôlerie ou de tendresse. Chacun des adultes a ainsi une relation spécifique avec chacun de ses enfants, lesquels empruntent à peu près autant de traits de caractères à l’un et à l’autre2.
Tout cela concorde à faire des Heck une famille bien plus crédible que d’autres, qui d’ailleurs occupe constamment l’écran : s’ils ont bien sûr leurs propres intrigues, les Heck ne sont pas éparpillés aux quatre coins de chaque épisode comme peuvent l’être les personnages de Modern Family ou de Fresh off the Boat. Leurs aventures sont interdépendantes et il est assez ironique de noter que, si l’un des running gag de la série est de souligner que Frankie et Mike ne sont pas des parents-cheerleaders très attentifs à leurs enfants, 80 % de la série au moins se compose de scènes où les cinq membres de la famille sont réunis (et ce sont souvent les plus drôles). Traités sur un pied d’égalité, les Heck ont chacun une personnalité et des expériences propres, mais ils vivent tous la même vie, dans le même univers et dans la même temporalité3. On ne s'étonnera donc pas tant que ça du très faible recours de la série aux personnages secondaires récurrents, qui existent et sont pour certains savoureux mais qui, finalement, pourraient aussi bien ne jamais apparaître tant la dynamique des cinq Heck se suffit à elle-même la majeure partie du temps.
Ceci passe évidemment par l’autre aspect le plus abouti (et parfois fascinant) de la série : elle témoigne d’une véritable continuité. Je ne parle pas uniquement du fait que les épisodes se suivent, mais bien qu'ils se fassent écho les uns les autres, selon la bonne vieille règle des actes entraînant des conséquences – souvent très malmenée dans les dramas et carrément inexistante dans la plupart des comédies. Chose déjà rare dans une sitcom familiale, les personnages évoluent réellement : Sue s’affirme de plus en plus et ce qui en faisait d’abord un personnage hilarant (sa capacité à tout essayer et tout foirer) devient petit à petit sa principale qualité humaine (elle est une battante) ; Brick, de même, souffre de moins en moins de ses tics et tocs en grandissant (ce qui ne le rend pas moins bizarre pour autant). Mais le travail de The Middle sur la durée ne s’arrête pas à ce qui devrait n’être qu’un minimum syndical (et ne l’est que trop rarement, hein Manny, qui a toujours à peu près les mêmes intrigues dans Modern Family depuis huit longuuuuuues saisons). A Orson, Indiana, les évènements d’un épisode ne sont tout simplement pas « que » les évènements d’un épisode : ils s’intègrent à un univers et à une storyline plus vastes, ce qui là encore consolide la crédibilité des différentes intrigues, qu’il s’agisse des petites habitudes des personnages, de leurs tourments ou des secrets qu'ils finissent par révéler. Le fait que le lave-vaisselle ne marche pas (ou que l’évier soit cassé) n’est pas que l’intrigue de la semaine : cela devient un fil conducteur, jusqu’à l’épisode où Mike décide d’offrir à sa femme un lave-vaisselle (ou celui où Axl apprend à réparer un évier). Dans n’importe quelle sitcom normale, l’épisode où Sue est un danger public au volant serait vite oublié ; dans The Middle, elle passe six ou sept fois le permis de conduire dans la même saison et un an et demi plus tard, on trouve toujours des scènes où ses parents sont terrifiés à l’idée de devoir la laisser prendre la voiture. Dans un des premiers épisodes de la série, Frankie décide que plutôt que de s’écrouler devant la télé, la famille sera désormais « une vraie famille » qui mangera à table, provoquant incompréhension et hilarité chez son mari et ses enfants. Ils retournent manger devant la télé à la fin de l’épisode mais petit à petit, sans plus jamais que le sujet soit évoqué ouvertement, les Heck se mettront à manger à table. De même, si Brick paraît longtemps totalement décalé par rapport au reste de sa famille, au fur et à mesure que l’on fait la connaissance du père puis du frère de Mike, on comprend peu à peu que lui aussi était complètement décalé et que par bien des aspects, Brick, cet enfant qu’il ne comprend globalement pas et dont il pense sans doute parfois qu’il pourrait aussi bien être le fils du facteur (d’autant qu’il a été accidentellement « échangé » à la naissance), lui ressemble bien plus qu’il n’est prêt à l’admettre. Et si Frankie fait allusion plusieurs fois à une ancienne camarade de classe devenue riche en gagnant à la Roue de la Fortune, il y a de grandes chances qu'on finisse par la voir débarquer un jour.
On pourrait encore tenir des heures comme ça : The Middle a une capacité assez incroyable à vous rendre la norme tout à fait étonnante et à provoquer en vous des réactions tout à fait inhabituelles devant une comédie, qu'il s'agisse du traumatisme que constituent les rares incohérences4 ou des questionnements qui viennent à l'esprit à propos de l'attitude des personnages ou de leur passé5. Malgré l'empilement des épisodes et des saisons, les Heck réussissent à n'être que très rarement prévisibles, ce qui n'est pas la moindre des qualités dans une sitcom, genre répétitif et cyclique s'il en est. Si tout se passe bien, vous devriez, comme moi au bout de quelques temps, vous réjouir qu'il vous reste autant d'épisodes à rattraper, puis éprouver une certaine tristesse en réalisant qu'ils sont passés très vite, puis jubiler de savoir que la série vient d'être renouvelée pour une neuvième saison. Neuf saisons ! Quand on se lance dans la série sur la base des critiques tiédasses de son pilote (pourtant très réussi dans sa volonté de définir d'entrée ses héros), il y a de quoi s'interroger. Mais une fois qu'on s'est laissé tenter, on se prend juste à espérer que The Middle réussisse à enterrer Modern Family. Il y a peu de chances mais avec les Heck, on ne sait jamais.
1. Roseanne a été tardivement et bien mal diffusée chez nous, sur M6. Et comme je suis d'humeur optimiste, je ne m'arrêterai même pas sur le doublage, NA.
2. Axl est doué pour le sport comme son père et fainéant comme une couleuvre comme sa mère ; Sue est survoltée comme sa mère et inaltérable comme son père ; Brick a hérité du côté – un peu – plus intellectuel de Frankie mais plus le temps passe plus il semble évident que son côté asocial et barré vient de chez Mike.
3. Ce dernier aspect mériterait d’être approfondi mais il faudrait pour cela prendre le temps d’une étude séquentielle d’un épisode de Modern Family, ce qu’aucun être humain sérieux et non rémunéré ne pourrait décemment envisager.
4. La plus énorme de toutes étant assurément que les parents Heck sont super fit alors qu'ils passent l'essentiel de leur vie vautrés dans le canapé... tandis qu'à l'inverse, Axl, supposé être un athlète et obtenant même une bourse grâce au sport, n'est pas spécialement bien gaulé (et même plutôt petit, surtout pour le basket).
5. On se demande par exemple comment Mike, compte tenu de l'éducation qu'il a reçue, a fait pour devenir un type aussi stable et séduire une personne aussi extravertie que Frankie... un comble quand on pense qu'on ne s'est jamais demandé comment Jay Pritchett avait séduit Gloria dans Modern Family...
La liste des raisons pour lesquelles The Middle est probablement la meilleure comédie familiale en activité, à égalité (plus ou moins) avec Black-ish mais dans un registre tout à fait différent, pourrait prendre six pages comme six mots : C’est une merveille d’écriture. Certes, la phrase ne tient pas compte de la qualité de son casting et ne cite pas Sue Heck comme la meilleure création comique d’un sitcom US depuis dix ans, mais avouons que les comédies concurrentes ont quand même de bons acteurs, et que d’Abed Nadir en Jessica Huang, on n’a pas manqué de personnages comiques-mais-pas-que sacrément réussis sur une période-au-pif-2007-17. En revanche, peu de sitcoms, a fortiori familiaux, peuvent se targuer d’une telle constance et d’une telle cohérence dans l’écriture, surtout sur une aussi longue durée (The Middle est actuellement dans sa huitième saison, soit autant que Modern Family, mais c’est peu dire qu’elle ne présente pas les mêmes signes d’essoufflement).
La première chose frappante, celle qui séduit instantanément, c’est à quel point les personnages de The Middle n’entrent dans une aucune case. Ni celles de la sitcom familiale, ni celles de la sitcom prolo. Il est assez marrant de se dire que The Middle a été lancée à peu près en même temps que Raising Hope, qui durant quatre ans passa le même jour à la même heure sur la FOX. Les deux séries ont beau se ressembler sur le papier (toutes deux racontent l’histoire d’une famille de la classe ouvrière un brin dysfonctionnelle sur les bords), elles sont l’antithèse l’une de l’autre, de même qu’autrefois Roseanne était l’antithèse de Married with Children. On pouvait aimer les deux (en fait, je crois même que sur la durée je préfère Married with Children), mais il y en avait une, Roseanne, qui avait un point de vue. Une forme d'humanisme et d'empathie au-delà de la satire parfois très cruelle qu’elle faisait d'une certaine Amérique dite "moyenne". The Middle s’inscrit dans cet héritage aussi glorieux que, chez nous, méconnu ou mésestimé1. A contrario de Raising Hope (et des autres productions Greg Garcia comme My Name Is Earl ou The Millers), elle ne témoigne aucune condescendance vis-à-vis de ses personnages. Leur situation sociale ne les rend ni plus sales ni plus ridicules que n’importe qui d’autre, et si le fait que la famille Heck soit fauchée est le principal générateur d’intrigues de la série (surtout au début), les scénaristes ne l’utilisent pas comme prétexte pour justifier tout et n’importe quoi. Les Heck sont pauvres, oui, ce sont des Américains moyens, oui, un peu beaufs par certains aspects, sans aucun doute. Mais contrairement aux personnages de Raising Hope (série sympathique au demeurant) ce ne sont pas des abrutis totalement incultes – les Heck sont même plutôt des gens intelligents, pourvus d'une certaine intégrité même s’ils ont leur lot (non négligeable) de défauts et nourrissent (aaaaah ! foutus pauvres !) une passion particulièrement déraisonnable à l'égard de leur télévision.
Les libertés que The Middle prend avec les codes de la sitcom familiale sont encore plus frappantes, surtout lorsqu’on la compare avec la concurrence. Même une série de premier ordre comme Black-ish ne nous épargne pas le combo mère sérieuse fatiguée (même si Bow, bien sûr est plus profonde que cela) + père-enfant ne sachant pas toujours quel rôle il tient dans la maison (même si Dre incarne aussi, c’est vrai, une forme d’autorité totalement absente chez Phil Dunphy ou Louis Huang). Frankie Heck est certes une mère de famille stressée et affligée d'une fâcheuse tendance à l'hystérie, mais ses travers, notamment sa paresse légendaire, lui permettent progressivement d’échapper au moule dont elle est issue. Quant à Mike Heck… c’est simple : vous avez plus de chances de croiser un père comme lui dans la vraie vie qu’à la télévision. Non qu’il soit exceptionnel : il est juste normal, sérieux, responsable, il travaille, s’occupe de ses enfants, les dispute pour de vraies raisons, etc. S'il est l’un des personnages dont les traits mettent le plus de temps à s'affirmer (il occupe une position assez secondaire durant les premiers épisodes), c’est que sa nature-même de type calme et taiseux aimant avant tout qu’on lui fiche la paix impose un dévoilement plus progressif. Mais même s’il a peu de morceaux de bravoure en début de série, il paraît si singulier par rapport aux habituels pères de sitcoms qu’il est paradoxalement le personnage marquant le plus immédiatement le spectateur, avec sa manie de taquiner sa femme (qui parle pour deux... voire plus) ou d’envoyer bouler ses enfants (qui bien que globalement sages bougent quand même beaucoup, aux yeux d’un type comme Mike).
Sans surprise, lesdits enfants également sont forts différents de ce que l'on verra ailleurs, ainsi que très indépendants de leur parents en terme d’intrigues (ce qui ne fait que se renforcer au fur et à mesure qu’ils grandissent, tant et si bien que lorsqu’Axl, le fils aîné, part à la fac, ce qui généralement plombe toutes les comédies familiales se fait de manière très drôle et naturelle). Ils sont surtout prodigieusement bien joués, notamment les deux aînés : les saillis égomaniaques dans lesquelles Axl insulte tout le monde ont une dimension quasi arigoldiennes et Sue… Sue est tout un poème, à la fois parfaitement définie dès les premiers instants du pilote (incurablement enthousiaste, elle essaie tout et foire systématiquement tout… sans pour autant souffrir de l’échec, voire en le convertissant en victoire au gré d’un changement d’humeur), et d’une remarquable richesse, ce qui lui offre presque toutes les scènes les plus émouvantes de la série (il y en a de plus en plus à partir de la saison 4). Brick est sans doute un petit peu moins bien joué, cela saute assez nettement aux yeux lorsqu’il commence à vieillir et devient moins mignon, mais Atticus Shaffer se dégage tout de même admirablement du carcan de l’enfant bizarre et précoce, tandis que la série a l’intelligence de ne pas surexploiter le hiatus entre ses inaptitudes sociales et le rude bon sens de ses parents, rendant ces scènes toujours aussi drôles après plus de cent cinquante épisodes. Ce décalage entre l’univers des enfants et celui des parents est d’ailleurs le cœur de la série, générant ses meilleurs moments, qu’il s’agisse de drôlerie ou de tendresse. Chacun des adultes a ainsi une relation spécifique avec chacun de ses enfants, lesquels empruntent à peu près autant de traits de caractères à l’un et à l’autre2.
Tout cela concorde à faire des Heck une famille bien plus crédible que d’autres, qui d’ailleurs occupe constamment l’écran : s’ils ont bien sûr leurs propres intrigues, les Heck ne sont pas éparpillés aux quatre coins de chaque épisode comme peuvent l’être les personnages de Modern Family ou de Fresh off the Boat. Leurs aventures sont interdépendantes et il est assez ironique de noter que, si l’un des running gag de la série est de souligner que Frankie et Mike ne sont pas des parents-cheerleaders très attentifs à leurs enfants, 80 % de la série au moins se compose de scènes où les cinq membres de la famille sont réunis (et ce sont souvent les plus drôles). Traités sur un pied d’égalité, les Heck ont chacun une personnalité et des expériences propres, mais ils vivent tous la même vie, dans le même univers et dans la même temporalité3. On ne s'étonnera donc pas tant que ça du très faible recours de la série aux personnages secondaires récurrents, qui existent et sont pour certains savoureux mais qui, finalement, pourraient aussi bien ne jamais apparaître tant la dynamique des cinq Heck se suffit à elle-même la majeure partie du temps.
Ceci passe évidemment par l’autre aspect le plus abouti (et parfois fascinant) de la série : elle témoigne d’une véritable continuité. Je ne parle pas uniquement du fait que les épisodes se suivent, mais bien qu'ils se fassent écho les uns les autres, selon la bonne vieille règle des actes entraînant des conséquences – souvent très malmenée dans les dramas et carrément inexistante dans la plupart des comédies. Chose déjà rare dans une sitcom familiale, les personnages évoluent réellement : Sue s’affirme de plus en plus et ce qui en faisait d’abord un personnage hilarant (sa capacité à tout essayer et tout foirer) devient petit à petit sa principale qualité humaine (elle est une battante) ; Brick, de même, souffre de moins en moins de ses tics et tocs en grandissant (ce qui ne le rend pas moins bizarre pour autant). Mais le travail de The Middle sur la durée ne s’arrête pas à ce qui devrait n’être qu’un minimum syndical (et ne l’est que trop rarement, hein Manny, qui a toujours à peu près les mêmes intrigues dans Modern Family depuis huit longuuuuuues saisons). A Orson, Indiana, les évènements d’un épisode ne sont tout simplement pas « que » les évènements d’un épisode : ils s’intègrent à un univers et à une storyline plus vastes, ce qui là encore consolide la crédibilité des différentes intrigues, qu’il s’agisse des petites habitudes des personnages, de leurs tourments ou des secrets qu'ils finissent par révéler. Le fait que le lave-vaisselle ne marche pas (ou que l’évier soit cassé) n’est pas que l’intrigue de la semaine : cela devient un fil conducteur, jusqu’à l’épisode où Mike décide d’offrir à sa femme un lave-vaisselle (ou celui où Axl apprend à réparer un évier). Dans n’importe quelle sitcom normale, l’épisode où Sue est un danger public au volant serait vite oublié ; dans The Middle, elle passe six ou sept fois le permis de conduire dans la même saison et un an et demi plus tard, on trouve toujours des scènes où ses parents sont terrifiés à l’idée de devoir la laisser prendre la voiture. Dans un des premiers épisodes de la série, Frankie décide que plutôt que de s’écrouler devant la télé, la famille sera désormais « une vraie famille » qui mangera à table, provoquant incompréhension et hilarité chez son mari et ses enfants. Ils retournent manger devant la télé à la fin de l’épisode mais petit à petit, sans plus jamais que le sujet soit évoqué ouvertement, les Heck se mettront à manger à table. De même, si Brick paraît longtemps totalement décalé par rapport au reste de sa famille, au fur et à mesure que l’on fait la connaissance du père puis du frère de Mike, on comprend peu à peu que lui aussi était complètement décalé et que par bien des aspects, Brick, cet enfant qu’il ne comprend globalement pas et dont il pense sans doute parfois qu’il pourrait aussi bien être le fils du facteur (d’autant qu’il a été accidentellement « échangé » à la naissance), lui ressemble bien plus qu’il n’est prêt à l’admettre. Et si Frankie fait allusion plusieurs fois à une ancienne camarade de classe devenue riche en gagnant à la Roue de la Fortune, il y a de grandes chances qu'on finisse par la voir débarquer un jour.
On pourrait encore tenir des heures comme ça : The Middle a une capacité assez incroyable à vous rendre la norme tout à fait étonnante et à provoquer en vous des réactions tout à fait inhabituelles devant une comédie, qu'il s'agisse du traumatisme que constituent les rares incohérences4 ou des questionnements qui viennent à l'esprit à propos de l'attitude des personnages ou de leur passé5. Malgré l'empilement des épisodes et des saisons, les Heck réussissent à n'être que très rarement prévisibles, ce qui n'est pas la moindre des qualités dans une sitcom, genre répétitif et cyclique s'il en est. Si tout se passe bien, vous devriez, comme moi au bout de quelques temps, vous réjouir qu'il vous reste autant d'épisodes à rattraper, puis éprouver une certaine tristesse en réalisant qu'ils sont passés très vite, puis jubiler de savoir que la série vient d'être renouvelée pour une neuvième saison. Neuf saisons ! Quand on se lance dans la série sur la base des critiques tiédasses de son pilote (pourtant très réussi dans sa volonté de définir d'entrée ses héros), il y a de quoi s'interroger. Mais une fois qu'on s'est laissé tenter, on se prend juste à espérer que The Middle réussisse à enterrer Modern Family. Il y a peu de chances mais avec les Heck, on ne sait jamais.
👍👍👍 The Middle (saisons 1 – 6)
créée par Eileen Heisler and DeAnn Heline
ABC, 2009-15
1. Roseanne a été tardivement et bien mal diffusée chez nous, sur M6. Et comme je suis d'humeur optimiste, je ne m'arrêterai même pas sur le doublage, NA.
2. Axl est doué pour le sport comme son père et fainéant comme une couleuvre comme sa mère ; Sue est survoltée comme sa mère et inaltérable comme son père ; Brick a hérité du côté – un peu – plus intellectuel de Frankie mais plus le temps passe plus il semble évident que son côté asocial et barré vient de chez Mike.
3. Ce dernier aspect mériterait d’être approfondi mais il faudrait pour cela prendre le temps d’une étude séquentielle d’un épisode de Modern Family, ce qu’aucun être humain sérieux et non rémunéré ne pourrait décemment envisager.
4. La plus énorme de toutes étant assurément que les parents Heck sont super fit alors qu'ils passent l'essentiel de leur vie vautrés dans le canapé... tandis qu'à l'inverse, Axl, supposé être un athlète et obtenant même une bourse grâce au sport, n'est pas spécialement bien gaulé (et même plutôt petit, surtout pour le basket).
5. On se demande par exemple comment Mike, compte tenu de l'éducation qu'il a reçue, a fait pour devenir un type aussi stable et séduire une personne aussi extravertie que Frankie... un comble quand on pense qu'on ne s'est jamais demandé comment Jay Pritchett avait séduit Gloria dans Modern Family...
J'ai pas lu (encore).
RépondreSupprimerMais super de retrouver enfin Le Golb ! Tu nous as manqué ;)
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerVous aussi :-)
Supprimer(nan, en fait, pas tant que ça ^^)
Je me demandais justement pourquoi tu n'écrivais jamais sur the Middle. Je pensais que tu n'aimais pas la série !
RépondreSupprimerC'est en effet une des séries les plus sympa qu'on puisse trouver en ce moment. Un vrai divertissement tout en étant très bien écrit et joué.
Ah non, je n'avais rien contre la série, mais je la connaissais sans la connaître (et c'est vrai que ce j'en avais vu m'avait semblé aussi sympathique que dispensable, à l'époque... en plus j'ai toujours eu beaucoup de mal à supporter Patricia Heaton, ce qui fait que je ne me sentais pas forcément encouragé dans cette voie - en réalité elle est très bien du début à la fin, comme quoi...)
SupprimerEnfin ! :)
RépondreSupprimerJe n'ai jamais regardé The Middle, on peut donc dire que j'ai oublié si on veut (même si en fait : c'est à peine si je savais que ça existait).
Je note ;)
C'est gentil de vouloir coller au sujet comme ça ;-)
SupprimerTon intro résume bien mon sentiment. Sauf que moi, je n'ai pas encore sauté le pas.
RépondreSupprimerAlors là, tu m'étonnes. TOI le grand spécialiste des sitcoms, tu as besoin du Golb pour te rappeler de regarder The Middle ?!
SupprimerJ'exagère un peu. Je dois mieux connaître que tu ne connaissais avant de sauter le pas. Mais ce n'est pas une série que j'ai réellement suivie (à tort, je n'en doute pas).
SupprimerOui, à tort ! ;-)
SupprimerVraiment une très bonne série, oui, avec beaucoup d'épisodes mémorables (celui où Mike nomme son "préféré" est dans mon panthéon de ces dernières années)
RépondreSupprimerAh oui oui, il est excellent, cet épisode. Un de mes préférés également, avec celui où Brick refuse de traverser le pont et celui où Mike est "obligé" de passer une journée entière avec Sue.
SupprimerBon, je préfère quand même Black-ish. Toute aussi efficace, mais avec une plus grande liberté de ton. Dans The Middle, on ne parle que très peu des sujets "qui fâchent" (l'Américain moyen), l'humeur est très conservatrice, encore plus que dans Modern Family je pense.
RépondreSupprimerSans aucun doute, si l'on part du principe que la place d'une série sur l'échiquier se détermine en fonction des convictions de ses personnages ; ceux de Modern Family sont certainement plus libéraux que ceux de The Middle, même si le discours de Modern Family est plutôt conservateur en lui-même.
SupprimerAprès, je ne considère pas comme une qualité en soi d'aborder "les sujets qui fâchent", comme tu dis. C'est la manière dont on le fait et la manière dont cela s'inscrit dans l'esthétique de la série, qui rend cela intéressant ou non. Black-ish est sans doute plus dans la transgression sur les sujets socio-politique, mais n'oublie pas que le fait qu'elle soit une série "Black" est déjà en soi une transgression pour certaines personnes. The Middle a beau passer sur la même chaîne, elles n'ont pas du tout le même public et comme je pense que l'article le montre bien, The Middle est aussi dans la transgression par certains aspects. C'est certes une série où il faut attendre cinq saisons pour voir un personnage récurrent qui ne soit pas caucasien, mais c'est aussi une série qui a un personnage clairement homosexuel depuis ses tous débuts sans que ce soit jamais traité comme un "problème", par exemple (et sur la durée, Brad est un personnage bien moins lourd et caricatural que Mitch et Cam dans Modern Family). C'est aussi une série dont les héros vont régulièrement à l'église (Black-ish aussi, du reste) sans que le sujet soit traité de manière pesante (globalement, les Heck vont à l'église pour se donner bonne conscience, mais ça les fait tous chier à part Sue). On a même eu droit à un excellent épisode sur l'athéisme ! (celui où Brick lit la Bible et commence à en dénoncer les invraisemblances). Bref, je trouve que The Middle fait ce qu'elle peut à son niveau, et qu'elle s'en sort très bien. Tout le monde n'est pas obligé d'être dans la revendication...
Totalement d'accord de bout en bout, sauf... la bourse d'Axl, c'est en football, pas en basket;-)
RépondreSupprimerApres, j'ai parfois du mal a supporter Frankie - en partie sa tendance a mentir par lâcheté ou flemme, occasionellement orgueil, surtout auprès du voisinage, pourtant composé que de gens adorables.
Je sais bien qu'Axl a une bourse pour le foot, mais il est aussi la star de l'équipe de basket du lycée - c'est d'ailleurs dans cette discipline qu'il s'illustre en battant le record de son père et s'invite dans la vitrine de l'école. Or, il doit mesure 1m65 à tout casser ^^
SupprimerMoi j'adore quand Frankie fait ça ! C'est vrai que ce n'est pas très moral, mais putain... qu'est-ce que c'est réaliste ! Je trouve que c'est justement pour ça que le personnage de Frankie est réussi et échappe aux clichés, elle est capable d'une grande cruauté vis-à-vis du monde extérieur à la famille, de manière totalement gratuite parfois (tu aurais pu citer aussi la manière dont elle abuse de la naïveté de son patron le dentiste). Les voisins sont sûrement adorables, mais qu'est-ce qu'ils sont chiants aussi à être tous gentils et parfaits et tout et tout :-)
"on ne s'est jamais demandé comment Jay Pritchett avait séduit Gloria dans Modern Family", rooh ba si quand même, depuis le début, non ?
RépondreSupprimerJ'ai toujours considéré The Middle comme du sous-Malcolm in the Middle. Mais je n'ai jamais regardé plus d'un demi-épisode. Moi qui regarde actuellement Modern Family (je suis dans une période où j'ai envie de déconnecter des séries qui demandent trop de réflexion), tu me donnerais presque envie d'essayer, tiens.
En tant que question rhétorique, sans doute, mais je ne suis pas sûr de m'être vraiment "posé la question" au sens où j'aurais accordé suffisamment d'intérêt et d'importance à ces personnages pour penser à eux en dehors du moment où je regardais les épisodes. Et puis dans le fond, on sait bien que la réponse à cette question est odieusement misogyne :-|
SupprimerLa confusion avec Malcolm in the Middle est entretenue par le titre, ce n'est pas la première fois que je lis ta remarque. Pour l'anecdote, j'ai même un ami très sérieux qui me disait il y a quelques jours que The Middle était écrite par d'anciens scénaristes de Malcolm in the Middle (série que je n'aime pas particulièrement), or c'est complètement faux (pardon, c'est un alternative fact). En revanche, je ne le savais pas au moment d'écrire l'article mais DeAnne Heline a débuté sa carrière sur... Roseanne :-)
C'est assez bizarre de la part d'ABC d'avoir gardé un titre rappelant aussi lourdement une autre, qui a certains points communs (sitcom familial et prolo avec un enfant "différent" - quoi que Brick ne soit pas du tout identifié comme surdoué dans The Middle, il n'a d'ailleurs rien à voir avec le personnage de Malcolm), d'autant que celle-ci était encore assez récente en 2009. Mais en fait les deux séries ne ressemblent pas tant que ça. Pire, Malcolm in the Middle (dont je dois avouer que je n'ai jamais vraiment accroché) tombe dans tous les clichés que The Middle prend à contre-pied, que ce soit ceux de la sitcom prolo ou celui de la sitcom familiale en générale (c'est un peu le summum du combo mère hystérique/père irresponsable). Le ton de The Middle est différent, vraiment, encore qu'il faille quand même quelques temps pour que la série trouve ses marques. Mais essaie, tu me diras ce que tu en penses :-)
Carrément, je ne manquerai pas d'essayer, et je te dirai ce que j'en pense.
SupprimerBon, il me reste pas mal de séries à finir (Modern Family, saison 5 pour le moment, Six Feet Under, saison 3) et d'autres à poursuivre (Colony, saison 2, House of Cards, Twin Peaks et The Leftovers qui s'annoncent). Et comme je vais très très lentement pour suivre les séries, ça risque de pas être pour tout de suite.
Mais d'accord avec toi sur le fait qu'il est étrange d'avoir maintenu un titre aussi proche pour une série oeuvrant dans le même registre (familial et prolo, comme tu le dis) que sa grande soeur.
D'accord avec toi également sur l'analyse concernant le fait de réellement se poser des questions sur Modern Family en dehors du moment du visionnage. Cela dit, il y a bien peu de séries qui m'intriguent une fois passées les 10 minutes suivant le visionnage. Mais ça doit venir de mes limites personnelles.
Cela ne m'arrive pas tant que ça non plus, en fait (c'est pourquoi je prends la peine de le préciser dans l'article). Maintenant qu'on en parle, ce pourrait un excellent nouveau-nouveau barème pour Le Golb ^^
SupprimerCela fait longtemps que je n'étais pas venue te lire mais j'ai bien choisi mon moment puisque tu parles de The Middle et me confirme dans mon envie de reprendre son visionnage au-delà de la saison 3 (une baisse de régime dans ce milieu de saison nous a poussés à l'abandonner). Concernant Malcolm in the Middle, je confirme que l'approche est différente, cela dit les deux séries plaisent à mon fils de 12 ans (pour Malcolm je crois qu'il aime beaucoup voir les ados faire des conneries, j'ai l'impression que c'est assez jouissif pour lui mais je me trompe peut-être ; en tout cas il est scandalisé par l'attitude d'Axl tout en étant assez fasciné par son je-m'en-foutisme et son égo sur-dimensionné.) Pour ma part, je trouve que la mère de Malcolm est un personnage violemment antipathique. Et comme j'ai vu Breaking Bad avant Malcolm (dont je n'ai vu que quelques épisodes pendant les vacances d'été), je suis assez épatée de voir Brian Cranston dans un rôle aussi éloigné de Mr White.
RépondreSupprimerIl est scandalisé par l'attitude d'Axl ? Hum, c'est parce qu'il n'a que douze ans, d'ici deux ans il ne verra plus aucune problème :-D
SupprimerSinon pour Malcolm in the Middle, il y en a en effet un côté régressif qui ne peut que plaire à des ados et pré-ados... et qui explique d'ailleurs sûrement un peu que je n'aie jamais réellement accroché...
SupprimerCe que je trouve vraiment génial dans The Middle, ce sont les petits détails qui passent inaperçus si on ne suit pas la série assidûment. Ce n'est jamais surligné : par exemple, on nous explique une fois que Frankie ne retient jamais les noms des acteurs et des films, et on s'aperçoit qu'elle le faisait déjà avant et qu'elle le fera tout le temps dans l'avenir, sans que chaque fois un personnage viennent remarquer "ah ah, Frankie ne retient jamais les noms". C'est pareil pour le look de Sue. Quand elle intègre l'équipe de cross country, elle ne quitte plus jamais son sweat de la saison mais à part le jour où elle obtient le sweat, personne n'insiste dessus lourdement (et c'est un détail tellement Sue Heck). Pareillement, la passion de Brick pour les polices de caractères apparaît longtemps avant l'épisode centré dessus. Enfin, il y a plein plein d'exemples !
RépondreSupprimerÇa marche particulièrement bien avec les vêtements, en effet. Par exemple dans la saison 7, on voit suffisamment régulièrement Brick avec le même t-shirt pour que je me sois demandé ce que c'était, ce qui n'a pas été facile car la référence était assez subtile... et j'ai éclaté de rire en découvrant qu'il s'agissait d'un t-shirt de promo pour le métier de bibliothécaire ^^
SupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerJ'ai découvert ton blog, je suis assez d'accord avec ton analyse. Personnellement, je regarde Modern Family et The Middle, il y a beaucoup à dire dessus c'est vrai. Par contre, je ne pense pas que les persos de Modern Family quand ils sont séparés vivent dans la même temporalité (des séquences que j'ai visionnées et analysées peuvent le prouver). Pour The Middle, je suis assez content de l'évolution d'Axl que je n'aimais franchement pas au début et qui parfois sait épater avec son génie.
Bien à toi,