The Super Sunny Sunalee Show 2017 | part. I

C'est l'été, il fait beau et il fait chaud (enfin... pas tellement depuis dix jours mais restons positifs). Comme l'an passé, le Golbeur en séries a donc enfilé son petit slip de bain et ses grandes tongs avant de partir à la plage, mais il n'a pas oublié son carnet de notes afin de vous livrer ses impressions sur les deux séries et demi qu'il aura regardé durant en juillet.

C'EST CHAUD !

👍 CASTLEVANIA Depuis une longue lettre d'aveux exhibée l'an dernier, les lecteurs du Golb n'ignorent rien de la relation sado-masochiste que j'entretiens avec la franchise Castlevania. On ne sera donc surpris d'apprendre que je me sois jeté sur la série animée de Netflix à peu près trois secondes après m'être dit Mais quelle idée à la con de faire une série Castlevania ! Il est vrai qu'afin d'assurer le coup, on avait fait appel Warren Ellis en personne (l'auteur de Transmetropolitan, pas le pote de Nick Cave), et qu'il fallait au moins un géant comme lui pour donner un semblant de scénario à un univers qui, bien qu'ayant développé une véritable mythologie au fil des décennies, n'a que rarement brillé par la complexité de ses intrigues (en fait, Castlevania a même plutôt eu tendance à se ridiculiser à chaque fois qu'elle a essayé d'intégrer des trames trop élaborées à ses jeux). Bon, tout ça pour pas grand-chose au final, me direz-vous, puisqu'en quatre épisodes dont deux d'exposition, Ellis n'a pas franchement le temps de raconter grand-chose. Reste que l'ensemble est assez séduisant, très réussi du point de vue visuel (on pense immédiatement aux DCUAOM), moins du point de vue sonore (ce doublage...). Il y a donc moyen de s'y retrouver, que l'on n'aime ou pas les jeux. Lorsque, comme moi, on aime ne pas les aimer... le sentiment est plus difficile à évaluer, mais il reste positif.

👍 GAME OF THRONES (saison 7) Les amateurs de vieilles pierres et de full frontal frais n’en pouvaient plus d’attendre son retour : le moins qu’on puisse dire est qu’Amour, Gloire & Donjons ne nous a pas déçus. En deux (trois) épisodes, le cahier des charges a été respecté de A à Z, et l’Académie des Drawas n’est pas peu fière d’accueillir Euron Greyjoy parmi les favoris au titre de Méchant qui foutrait même pas les jetons à ma petite nièce. Oui parce que vous avez sans doute remarqué vous aussi que ce monument de complexité qu’est Game of Thrones, cette série majeure sur laquelle certains écrivent des thèses, a pris l’habitude de subtilement compenser la mort d’un gros méchant psychopathe par l’introduction d’un nouveau gros méchant psychopathe (un peu comme The Walking Dead avec les Noirs). Cette année, c’est carrément l’acteur lui-même qui nous chauffe depuis des mois, affirmant sans trembler qu'il en a une plus grosse et une plus effrayante que Ramsay Bolton - SVP on ne se moque pas, c'est normal d'être légèrement complexé quand on vous demande de jouer un horrible méchant alors que vous vous prénommez... Pilou. Un prénom que l'on pourrait aisément tourner en dérision, ne fût-ce cette évidence qu'il est tout de même bien moins ridicule que l'interprétation dont ce brave Casper-de-Borgen se vante dans l'interview susmentionnée. Iwan Rehon avait au moins le mérite d'être horripilant, alors que le pauvre Pilou Pilou fait juste de la peine. Comme en plus son personnage ne sert strictement à rien dans l'intrigue et va vraisemblablement mourir d'ici cinq épisodes...

Ai-je vraiment besoin de légender cette photo ?

👎 The MIST faisant partie du club très fermé des histoires de Stephen King ayant échappé à la malédiction des adaptations cinématographiques toutes pourries, il fallait bien un jour ou l'autre que quelqu'un vienne rectifier le tir et mettre au pas ce connard de Frank Darabont. C'est désormais chose faite et bien (enfin : mal) faite, avec une version télévisée n'ayant rien à envier aux plus grand classiques du genre "Mauvaises adaptations de Stephen King". C'est à ce point, qu'on louche par instants vers le sublimissime d'Under the Dome, rien moins. Quoi ? Méchant, moi ? Un peu, car The Mist, en vrai, n'est pas une série si désagréable que cela - c'est un bon gros plaisir coupable de l'été. Mais sa brume (comme le reste de ses effets visuels) est si mal fichue qu'on a tout de même du mal à prendre tout cela au sérieux. Parce que bon, dans The Mist, comme son nom l'indique, si vous n'avez pas la brume, vous n'avez pas grand-chose - il vous reste bien l'histoire elle-même mais comme les scénaristes ont eu l'excellente idée de ne quasiment rien en garder, il ne reste plus qu'un sous-Walking Dead sans les zombies ni les beaux décors (le tout a visiblement été tourné dans un studio de 40 m² avec un type faisant un barbecue dans la salle de bain histoire de faire de la fumée). Et c'est vrai quand on y pense que ça tombait sous le sens : à quoi bon garder l'intrigue et les personnages du texte original ? Ce n'est pas comme si Stephen King était connu pour écrire de bonnes histoires peuplées de personnages mémorables.

✋ ROOM 104 Il n'y a à peu près rien à dire sur le pilote d'une anthologie quelle qu'elle soit, et celui de Room 104, ni bon ni mauvais, ne fait pas exception à la règle. Mais tout de même, il y a un truc qui m'interpelle (outre le concept ressemblant beaucoup à celui d'Inside N°9... et à plein d'autres trucs) : la série se déroule dans une chambre d'hôtel et la première histoire qui vient à l'esprit des scénaristes dans ce genre d'endroit, c'est... une baby-sitter qui garde un enfant ? Vraiment ? Parmi tous les sujets possibles et imaginables dans ces fascinants lieux que sont les hôtels, c'est celui-ci qui a été choisi pour inaugurer la série ? Ça promet...

LE CADAVRE EST ENCORE TIÈDE

😭 The VAMPIRE DIARIES (saison 8) Au moins cette année, le Drawa du Il était temps que ça s'arrête ne sera pas compliqué à attribuer. Dieu sait pourtant que The Vampire Diaries aura été défendue dans ces pages avec vigueur et même : enthousiasme, mais cette saison, plus courte mais particulièrement pénible, était franchement celle de trop pour une série qui n'avait plus grand-chose à dire depuis déjà plusieurs années. Il était même assez amusant de remarquer que dans Forever Yours, le sympathique docu diffusé après le final, la showrunneuse Julie Plec évoquait la transformation d'Elena en fin de saison 3 comme le grand tournant de la série... car c'est en effet ici qu'on aura tous commencé, lentement mais sûrement, à décrocher d'un feuilleton qui s'apprêtait à enchaîner les saisons ne racontant quasiment plus rien à grand renforts de morts/résurrections/ruptures/coup de foudre/retournements/re-retournements de situations ou d'alliances. A partir de ce moment, l'écriture du personnage a radicalement changé, et toute la série avec. L'adolescente charismatique et indépendante est devenue une connasse émo à peu près insupportable, que la terre entière veut sauver sans qu'on comprenne pourquoi et ce à n'importe quel prix, y compris la vie de la moitié de la ville. Il semble que je sois le seul sur cette planète, mais je dois avouer qu'Elena ne m'avait pas particulièrement manqué durant les saisons 7 et 8 (elle revient bien entendu dans le final). Cela faisait de toute façon un moment que ce qui fut une de mes séries chouchoutes durant un ou deux ans n'était plus pour moi qu'un bouche-trou estival. Bref. Tout ce mal étant dit, reconnaissons que ce (plus ou moins) double series finale était à peu près irréprochable, bourré d'easter eggs certes totalement putassiers mais suffisamment subtils pour avant tout demeurer charmants, et avec beaucoup plus de retours qu'attendu ou annoncé. Lorsque la quasi totalité des anciens acteurs de la série fait l'effort de revenir juste pour trois secondes, cela en dit plus qu'un long discours sur l'ambiance qui devait régner en coulisse. On n'en a rien à foutre et on se souviendra surtout des absents (Mia Kirshner est remplacée par une figurante, et on suppose que les Mikaelson étaient trop occupés sur leur propre série, elle même agonisante), mais c'est quand même très sympa et ça colle parfaitement avec la fin, jolie et assez digne. Enfin... aussi digne que puisse l'être la fin d'une série où chacun des personnages principaux aura déclaré son amour éternel à au moins trois personnes différentes depuis le début.

Bon et sinon, vu que c'est la seule question qui vous intéresse encore et que vous avez la flemme de vous taper les deux dernières saisons (on vous comprend) : Elena finit avec Damon. De rien.

À LA VA-COMME-JE-TE-POUCE

Blood Drive, I'm Dying up Here, Making History, et la cinquième et dernière saison d'Orphan Black aurait toutes pu prétendre à gratter un-pouce-un-seul dans cet épisode, mais c'est l'été, je suis fatigué comme si je bossais (ce qui est le cas, en fait) et tout à fait entre nous : j'ai la flemme. D'une manière générale, alors que 2015 et 2016 avaient proposé des programmations d'été inhabituellement riches, 2017 me paraît marquer un retour à la normale (et à l'ennui estivo-télévisuel). D'ailleurs, les meilleures séries de mon été, pour le moment, sont mes rattrapages de Hap and Leonard et Speechless. CQFD.