J'ai fait l'autre nuit un rêve étrange. Cela ne m'arrive pas si souvent : je rêve peu (je dors peu), et généralement de manière plutôt terre-à-terre. Mes nuits sont pour le moins avares en incongruités. Pourtant, ce rêve-ci en contenait une assez curieuse pour que je m'en rappelle : j'étais dans la cuisine d'un défunt oncle, comme je m'y étais tenu maintes fois durant mon enfance, flanqué de mon père et d'autres gens (que je n'ai pas vus, en vrai, depuis quinze ou vingt ans). Ce n'est pas cette partie du rêve qui était étrange, même si elle était en soi assez inhabituelle. Nous discutions de tout et de rien, je ne me rappelle plus vraiment, un peu de politique sans doute car un détail – au détour d'une image, derrière nous, à la télévision – me frappa suffisamment pour demeurer imprimé à mon réveil : le Président de la République n'était pas Emmanuel Macron, ni même François Hollande, mais... François Fillon.
Si je rêve encore moins souvent de politique que d'autres choses, et s'il n'est dans le fond pas surprenant que Fillon soit Président de la République Française d'un Monde où je fréquente encore mon père et ses ouailles, ce détail avait tout de même de quoi interpeller, précisément parce qu'il n'était que cela : un détail, un arrière-plan dont je venais de rêver comme quelque chose de naturel, non le sujet principal du songe en question.
Allez savoir pourquoi, avec le recul, cette Une me fait beaucoup rire.
Une autre hypothèse, tout à fait vraisemblable, serait que mon inconscient soit nettement plus à droite que mon conscient, et que le fait que nous ayons désormais un gouvernement (paraît-il) centriste m'ait occasionné un profond dérèglement hormono-politique. Je dis hypothèse : je suis déjà un peu au-delà. Je l'ai écrit il y a longtemps, dans un édito qui reste le préféré de beaucoup de lectrices et lecteurs du Golb, nous avons tous un être de droite qui sommeille en nous. Rien de plus normal : la nature, fondamentalement, est de droite. Toutes les valeurs de gauche ou presque découlent de l'éducation. Être de gauche n'est pas quelque chose d'inné, c'est quelque chose qui s'apprend ; d'une certaine manière, c'est une ligne de conduite, un combat presque quotidien contre la Tentation. Parce qu'être de droite, c'est facile. Vous croyez quoi ? Que les gens de gauche qui gagnent de l'argent ont été heureux d'apprendre qu'ils n'entraient pas dans le barème d'exonération de la taxe d'habitation ? Que les gens de gauche ne se sont pas rués sur les stations essences comme un seul homme (de droite) lorsqu'ils ont craint que la grève des routiers entraîne une pénurie ? Être de gauche, c'est résister... avant tout à soi-même. Emmanuel Macron l'a démontré par l'absurde en jouant les serpents bibliques avec la moitié des Socialistes. Il est beaucoup plus facile d'arrêter d'être de gauche que d'arrêter de droite. Il suffit de fermer les yeux et de se laisser aller. Tenez par exemple : l'autre soir, je suis allé voir le spectacle du meilleur humoriste français de ces dernières années, Gaspard Proust. Croyez bien que c'était tout de même assez émouvant, après des mois à se fâcher et se déchirer, de voir enfin le peuple de Gauche se réconcilier et communier dans l'acclamation d'un comique de Droite. Moi encore, à la rigueur, je me comprends : j'ai un homme de droite qui vit en moi, je l'ai dit, je l'assume. Mais les autres, je veux dire : tous les autres ou presque, cette salle puait le bobo, la gauche caviar et les remontée acides de quinoa... quelle était leur motivation si ce n'est une pulsion masochiste violente, qui devrait pourtant être satisfaite du matin au soir par ManMac ? Les gens de gauche adorent Proust, de même qu'ils adoraient autrefois les Inconnus sans même se demander si certains de leurs sketches n'étaient pas un tantinet racistes (Quoi ??? Mais il est pas noir Légitimus ???). A peine si leurs poils de gauche frétillaient un peu quand ils entendaient "Rap tout".
"Non mais quand même, ils ont pas tort, c'est vrai qu'on paie beaucoup d'impôts."
Avez-vous déjà vu à l'inverse des gens de droite fans de Guy Bedos ? Impossible, ce serait franchir le Rubicon, ce serait la honte sur votre famille pour cinq générations – en revanche vous pouvez tout à fait, j'ai essayé, annoncer dans votre famille de profs que vous avez acheté des places pour Proust, non seulement personne ne vous jugera, mais tout le monde vous enviera. Il fallait tout de même les voir, ces sympathiques bobos, ces étudiants en lettres et en CAPES, applaudir de toute leur âme lorsqu'enfin, dans les dernières minutes du spectacle, l'artiste osa sniper nommément l'Odieux Politiquement Correct – vous savez : l'ennemi préféré de ceux qui n'en ont pas, comme si notre monde manquait à ce point de pourritures, de lâches, de crevures... de méchants, pour que l'ennemi ultime doivent revêtir le visage de la tolérance. Vous comprenez, on peut plus rien dire ma brave dame, d'ailleurs les comiques de droite jouent dans des théâtres clandestins devant douze personnes. Quand on y réfléchit trois secondes, il est un peu malsain que tant de gens gauche soient aussi fans d'un Gaspard Proust (ce qui l'amuse clairement, du reste) ; certes, il est probable que beaucoup se disent qu'il en rajoute, qu'il caricature, et retrouvent ainsi le sommeil (ils ont torts). Après tout, ce sont les gens de gauche qui ont inventé le distinguo entre l'homme et l’œuvre, principe artistique aussi fondamental que largement dévoyé de nos jours, puisqu'il a dégénéré en une forme de pseudo immunité artistique parfois très embarrassante (hein, Roman ? hein, Woody ? hein, Harv... oups, non, producteur, ça passe). Enfin, je n'en sais rien mais je le suppose. M'est avis qu'il n'y avait que des gens de gauche (probablement des fans de Céline refoulés) pour édifier un principe aussi ambigu et sinueux, comme si des cloisons invisibles existaient réellement entre un artiste et sa création. Autant dire qu'un tel phénomène ne pouvait qu'essaimer dans la vraie vie, en dehors des salles de spectacle. Nous sommes tous bien peu de choses face au dérèglement hormono-politique. Disruption mon cul, ouais : rien de plus facile que de déstabiliser des gens aussi fragiles idéologiquement.
Ce qui nous ramène à mes rêves fillonnesques. Moi aussi, j'ai été disrupté. Un peu. Inévitablement. Parce que je n'aime pas trop le changement et que la France de Fillon, j'avais beau de ne pas en vouloir, elle avait le mérite d'être bien connue de mes services. The Devil We Know. J'avais grandi avec. Je la comprenais, je pouvais lire en elle et anticiper chacun de ses assauts. Il pouvait même m'arriver de savoir me projeter en elle. Je n'étais pas d'accord avec elle. Je ne l'aimais pas. Je n'en voulais pas. Mais elle ne situait pas en dehors de mon spectre existentiel.
Je n'arrive pas à trouver de légende plus drôle que cette image.
Bien sûr, la disruption golbienne opère surtout en amont, en surface, ce qui m'a fait m'interroger sur ce qui me déplaisait non chez ManMac, mais chez ses prédécesseurs. La vérité crue, nue et con comme une émission de C8, c'est que ce n'est tout de même pas facile de totalement détester un Président sympathique et, oui : "plus cultivé que la moyenne" (on peut et l'on doit rire de cette remarque totalement hors de propos, cela ne l'empêche pas d'être vraie). C'était déjà difficile avec Hollande, qui s'est foiré dans les grandes largeurs sur pas mal de sujets mais demeura jusqu'au bout un humain attachant ; ça l'est encore plus avec un type qui a presque mon âge, un indéniable bagage intellectuel, une incontestable efficacité oratoire et un certain sens de l'humour et de la dérision. Reste le fond, mais dans le... fond, dès que j'écarte l'aspect économique, je suis très rarement en désaccord avec ses démarches. C'est tout de même un peu enquiquinant, à se demander si l'homme de droite qui vit en moi n'aurait pas adhéré en douce aux Constructifs.
Le problème – ou plutôt cette aubaine que j'ai un temps vécue comme un problème – est qu'avec le paragraphe précédent, je suis déjà au maximum de ma bienveillance vis-à-vis de notre Président (putain, j'ai du mal à l'écrire... pas parce que je suis dans un délire Not My President mais parce que je n'arrive décidément pas à intégrer qu'Emmanuel Macron est le Président). J'ai certes un peu plus de compliments à lui adresser qu'à Messieurs Sarkozy et Hollande, n'empêche que j'arrive sans problème à tous les caser en une phrase et demi (et encore, je n'essayais pas de synthétiser). Sans oublier qu'il s'agit pour la plupart de commentaires sinon à double-tranchant, du moins... euh... un peu comme la photo ci-dessous, vous voyez ? C'est trop choupidoulovely et en même temps on n'est pas trop sûr qu'il ne s'agit pas des prémices d'une orgie pédophile.
Sans rire, je trouve que cette photo résume très bien ce début de mandat. Une apparence cool et bon-enfant, et en même temps on ne peut pas s'empêcher de noter qu'on ne voit pas de ce que fait ManMac avec son autre main.
Parce qu'il fallait bien que cela arrive : la disruption est un choc ponctuel, pas un état permanent. La France de Macron a donc fini par me rattraper, indirectement, par la bande. Macron, ce sont les autres, ses soutiens, ses militants et ses électeurs, qui en parlent sans doute le mieux. Surtout lorsqu'ils n'en parlent pas, qu'ils se contentent d'être eux-mêmes et de partager avec nous leur passionnante vision de l'existence. Là, en les écoutant, on s'aperçoit qu'il n'y a pas tant que cela de place pour le doute ou l'ambiguïté. On peut bien sûr voir ManMac comme un miroir sur lequel chacun peut projeter ce qu'il veut, c'est un peu comme ça qu'il a été élu, mais en tendant bien l'oreille, on entend tout de même plus de propos de droite que de gauche – il faut voir l'hallucinant coming out de certains électeurs socialistes historiques qui se mettent à vous débiter au détour de la conversation des trucs à faire rougir Alain Madelin. Et au cas où ce ne serait pas trop clair, Macron lui-même se charge d'apporter les preuves matérielles, histoire que je sois bien sûr que sa France ne compte pas du tout sur moi. J'ai beau ne pas être du genre à m'obséder de la surface ou à passer six mois à reprocher à un homme politique ses abus de langages, ses maladresses ou ses lapsus embarrassants, j'ai beau considérer que ce sont des choses qui arrivent, j'ai beau estimer que : non, ce n'est pas "indigne" (quelle idée) d'utiliser le mot "bordel" dans une conversation privée lorsque l'on est Président... ce type de propos a fini par devenir trop récurrent pour être ignoré ou pour ne pas noter que leur enfilade dessine une image, qu'elle plante des balises, toujours dans les mêmes eaux. Il fait très bien ça, Macron : planter des balises. En fait, il a principalement consacré son début de mandat à cela, pour ne pas dire que depuis mai on l'a principalement vu pisser partout pour marquer son territoire. Sa France à lui (et rien qu'à lui) – le gimmick favori du Golb aura rarement été si bien recyclé. La France de Macron, disais-je, je ne la connaissais pas et je n'étais pas forcément curieux de la connaître, mais j'ai assez vite compris qu'elle ne serait pas comme dans la caricature une France des start-uppers, catégorie de la population quasi inexistante et totalement dépourvue d'intérêt électoral (même si appréhender l'économie numérique est une nécessité qui n'a pas toujours été correctement mesurée par les gouvernements précédents... et ne le sera sans doute pas mieux par celui-ci, nous sommes juste passés de gens vieux qui n'y comprenaient pas grand-chose à des gens un peu plus frais que le sujet fascine béatement). La France de Macron n'est pas moderne, on le savait déjà mais ce que j'ai mis longtemps à réaliser – parce qu'il fallait que j'en parle, que je vois les gens autour de moi tomber le masque – c'est que le peu qui paraissait les deux pieds dans notre monde était factice. Ce n'est pas cela qui intéresse ce "jeune" président incapable de citer un bon livre paru moins de quinze ans avant sa naissance. Président des riches, alors ? Pff, même pas, ne tombons pas dans ces bêtises, ça n'existe pas les présidents des riches, tout simplement parce qu'il n'y a pas beaucoup de riches, on ne peut pas se constituer un socle électoral avec ça ; on peut leur faire quelques cadeaux et chez ManMac, on ne s'en prive a priori pas, mais à un moment ou un autre le principe de réalité (la majorité des Français galère) finit par vous rattraper. Le plus vraisemblable est que ce pauvre homme à la pensée si complexe croie sincèrement à la fameuse théorie du ruissellement, ce qui prouve à quel point il n'est pas moderne puisque même de dangereux agitateurs gauchistes tels l'OCDE et le FMI ont fini par se rendre à l'évidence que les gens très riches n'avaient pas réellement plus d'appétit que les autres et utilisaient leur surplus d'argent pour autre chose que faire tourner l'économie réelle (c'est ainsi que les spécialistes nomment votre activité du samedi après-midi chez Leader Price)
Comme on dit chez moi : c'est ben vrai c'mensonge ?
La vérité est que lorsque l'on arrête d'écouter Macron lui-même, il reste de la France Macron une France de commerciaux, d'agents immobiliers, d'individus exerçant des métiers ultra-concurrentiels et parfois incapables de voir le monde par un autre prisme que celui-ci ; une France de gens paumés et aigris qui pensent que personne ne fait plus tourner l'économie qu'eux, qui sont assez mal payés et fort mal traités mais à qui on a tellement lavé le cerveau que pour eux, c'est bien normal, c'est comme ça qu'on progresse, qu'on avance, qu'on réussit. Une France de gens qui trouvent effectivement qu'il y a beaucoup de fainéants mais qui n'argumentent cette affirmation qu'en vous parlant de leur propre nombre d'heures supplémentaires non-payées, comme si c'était la base, comme s'il était plus important de lutter pour que tout le monde subisse les mêmes abus plutôt que pour abolir ces abus. Une France de gens fondamentalement conservateurs n'en ayant que très peu conscience, idéologiquement passifs, politiquement amorphes, qui pensent que leurs conditions de travail pourries sont la norme et qui, parce qu'ils ne l'ouvrent jamais à ce sujet à part lorsqu'ils tentent pathétiquement de négocier une augmentation de 100 euros pensent que cela devrait être pareil partout. La France de Macron n'est pas celle des riches, pas vraiment, elle est surtout celles de classes moyennes cupides et déphasées convaincues contre toute évidence qu'il faut essayer de nouvelles choses, parce que c'est nouveau même si ça ne l'est pas, parce que l'emballage, ça compte (hé, on est commercial ou ne l'est pas). La France de Macron c'est celle des gens qui boivent les paroles de ce tocard d'Eric Brunet – j'écoutais d'une oreille distraite l'autre jour et soudain, j'ai été happé par un type, commercial comme de juste, qui appelait pour s'élever contre la grève des routiers en évoquant son temps de travail, son existence de pauvre petit commercial, c'était fascinant à entendre, le gars ne se rendait même pas compte de ce qu'il disait, de l'indécence de son propos, à évoquer ses conditions de travail (difficiles, nul n'en doute, mais choisies et pas non plus si mal payées) pour vomir toute une catégorie socio-professionnelle travaillant plus et plus dur et pour moins de fric que lui. Dans ce moment étrange où moi-même, j'étais en train de faire ma tournée de prospection pour en trouver, du boulot, j'ai réalisé combien avaient tort tous ceux qui expliquaient que la France de Macron était un sous-produit du sarkozysme : elle est plus que cela et pire que cela, elle en est l'aboutissement logique, la version upgradée, encore plus froide, encore plus cynique – et tellement plus présentable, donc, maintenant qu'on a viré le beauf obsédé par les signes extérieurs de richesse. Chez LREM, on a bien rasé tous ce qui dépassait chez LR, on a emballé le tout avec quelques Socialistes repentis, on présente bien, on est jeune, on est cool, mais tout de même, on supprime l'idée de pénibilité parce que c'est quand même pas possible de laisser entendre que le travail, cette vertu, est une douleur (hein ? Quoi ? Le dictionnaire ?). On joue sur les mots, constamment, on communique, souvent très bien, mais malheureusement quand on regarde de près la réalité froide, déshabillée, on est juste des gros connards de droite qui réduisent dans le même temps les impôts des riches et les allocations des pauvres, qui sous le fallacieux protectorat de l'égalité anéantissent les vraies notions qui importent – l’Équité, la Justice. On peut le prendre dans tous les sens qu'on veut, on peut l'habiller de toutes les novlangues du monde, c'est un fait indiscutable.
Si tu balances la sex-tape, j'annule tout.
Mais attendez, réfléchir ? Vous n'y pensez pas, j'espère ? Il faut aller vite, il faut être efficace. Il faut faire des choses pour combattre l'immobilisme qui gangrène ce pays arriéré. Je ne sais pas vous mais moi, cela me rappelle des souvenirs. A se demander comment aucun journaliste en mal de titre ne nous a pas déjà sorti "La France post-Sarkozyste".
1. Il faut dire aussi que Fillon m'a bien niqué le planning de publication du Golb avec ses histoires, puisque pas moins de deux éditos, et pas des mauvais, sont passés à la trappe à cette époque : Vis ma vie d'électeur de droite, que je publierai probablement un jour sous une autre forme, et un texte dans lequel revenait l’iconique Jean-Charles.
BOUM !
RépondreSupprimerDire qu'aux premières lignes, je pensais que ça allait un de ces éditos rigolos qui partent dans un gros délire :) (et en même temps :( )
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
SupprimerMoi aussi, figure-toi ! :-)
SupprimerEt sinon ça faisait longtemps que tu nous avais pas sorti ta phobie des commerciaux ;)
RépondreSupprimerJe n'ai aucun problème avec les commerciaux, j'ai moi-même un excellent ami commercial. Ce sont les commerciaux qui refusent de s'intégrer qui me posent un problème ;-)
Supprimer(plus sérieusement, c'est bien pourquoi j'ai écrit "de commerciaux" et pas "des".
SupprimerOh, que cela fait du bien de te voir de retour , et si en verve, même si c'est pas la joie.
RépondreSupprimerEh bien tout pareil. La situation est déprimante, et ce qui me déprime le plus dedans c'est que j'ai tout autant de mal avec ceux qui sont pour qu'avec ceux qui sont contre. Toute la politique française des six derniers mois est éreintante et affligeante.
Et j'ai terriblement l'impression de voir des gens répéter sans cesse que "les mots ont un sens" en collant un sens aux mots... ben qui n'est pas leur sens. Alors faut pas s'étonner qu'au final on ai droit à "start-up nation". (Ce qui est d'autant plus con que le but premier d'une start -up c'est... de ne plus être une start-up, merde. Si tu es encore une start-up au bout de cinq ans c'est que tu as raté ton coup, normalement. Mais non. Ca sonne neuf et classe.
Marrant aussi comme on essaye de nous vendre que le progrès, c'est changer ce qui existe, et non apporter de nouveaux trucs.
Bref, je déraille (parce que j'ai plein d'opinions sur le sujet, et que j'ai l'impression de vivre une crise étymologique) mais ca fait plaisir de lire tout ça.
de mon coté les gens foncièrement Anti-Macron que j'ai rencontré m'ont fait beaucoup plus peur que les Pro-Macron (qui sont rares, il a vraiment été élu par défaut). Je préfère l'absence de reflexion ou d'arguments des seconds aux théories des premiers...
SupprimerOh, j'aurais presqeu tendance à être d'accord... Mais j'arrive pas à savoir si c'est lié au x opinions mêmes, ou si c'est juste que mes connaissances côté FI sont sévèrement gratinées.
SupprimerVous savez, il y a de tout, chez FI. Même des lecteurs du Golb ! N'en parlez pas comme si c'était une espace rare et mystérieuse ^^
SupprimerIl est vrai que les innombrables altercations sur les réseaux sociaux pendant et après les Présidentielles n'ont pas fait de bien à l'image du mouvement, mais la vérité est que tous les militants pur jus de tous les partis de tous les pays sont des hystériques ultra-susceptibles, paranos et vindicatifs. La particularité de FI, est qu'il y a moins de structure, ses militants fonctionnent moins en vase-clos que les autres, ce qui en fait est plutôt une qualité mais s'est un peu retourné contre eux sur ce point. Du coup on a pu plus facilement se retrouver par hasard coincé dans une discussion qui vrille totalement (alors que les militants des "vrais" partis organisés se fréquentent et/ou cherchent l'affrontement entre eux), d'autant qu'ils étaient au centre de toutes les attentions, voire des convoitises. On peut aussi les excuser avec un peu de recul, ils y croyaient vraiment, ils sont passés à un cheveu... en ce qui me concerne je vote depuis si longtemps par défaut que j'aurais bien du mal à comprendre ce que c'est de, réellement, ressentir le résultat d'une élection comme une "défaite".
Bref, ça n'enlève rien au fait que je ne suis toujours pas d'accord, politiquement, avec FI. Et que même si j'entends bien que ce n'est que l'accumulation de choix personnels et différents et non une ligne politique, le coup du vote-ou-pas-ou-peut-être contre Le Pen me restera malgré tout longtemps en travers de la gorge (peu importe que j'en comprenne tout ou partie des arguments par ailleurs).
Effectivement, loin de moi l'idée de faire une généralisation. A vrai dire, moi-même j'en connais probablement plus que ceux auxquels je pensais... juste que j'en connais quelques uns qui poussent le militantisme à la limite du supportable, et que si je m'entends encore dire que la pensée mélanchonienne est "subtile" pour botter en touche d'une discussion tout en me traitant de con au passage pour avoir eu l'audace de pas être d'accord (histoire vraie, et pas qu'une fois)... ben en fait je sais pas ;-)
Supprimerje suis bien d'accord avec vous concernant les militants de FI, dont certains défendent Mélenchon avec une telle (mauvaise) foi qu'on se demande si ce n'est pas une nouvelle religion. cela dit mon commentaire faisait encore plus allusion aux gens de la droite réac, en particulier de cathos de droite estimant en gros que Macron est le Diable incarné...
SupprimerSi on ajoute l'intégrisme religieux en plus de l'intégrisme politique évidemment..... ^^
Supprimerintégrisme je sais pas... ce qui est sur c'est que Macron est le cauchemar des complotistes. Ou alors leur bonheur, tant il alimente leur psychose.
SupprimerJe pense que tu y es (malheureusement ) plus exposés que nous, ne serait-ce que grâce à ton président de région...
SupprimerAprès, pour moi c'est pas forcément mon désaccord sur les idées qui me fait me braquer, c'est la possibilité de dialogue.
On repaler d'anciens éditos dans ces commentaires, et je sais qu'il y a une phrase d'un assez vieil édito du Golb qui me hante souvent, qui disait quelque chose du genre " avant, on avait des désaccords politiques avec les gens, maintenant, on a des "ennemis" politiques". J'ai l'impression que c'est de pire en pire. Plus le débat est creux, plus le dialogue est difficile, et plus les clivages sont marqués, et tout ça s'auto entretient.
@Xavier : je suis un peu expéditif désolé (mauvaise influence du maitre des lieux^^). Mais bon tu parles de "droite" "catho" "réact" qui voit "Macron comme le diable", le raccourci est tentant :)
SupprimerGuic: je suis surtout exposé (malheureusement) du coté familial. La possibilité de dialogue, c'est effectivement du coté de certains FI qu'elle manque. Alors qu'à droite, c'est plutôt les idées qui font parfois frémir... meme si les arguments sont parfois tellement délirants que le dialogue en devient impossible. ton impression générale je l'ai surtout sur les discussions internet...
SupprimerTonz: non mais je n'étais pas forcément en désaccord sur le terme; en tout cas il y a certaines personnes auxquelles je pense qui sont clairement intégristes. après c'est un terme qui est assez subjectif...
Désolé de ne pas plus que ça participer à votre échange, j'avais beaucoup de boulot et puis... en fait, je dois bien dire que ça m'a fait du bien d'écrire cet article, du coup j'avais un peu envie de penser à autre chose ;-)
SupprimerAllez, je relance vite fait en reprenant là où vous en êtes : en fait, "intégrisme" n'est pas du tout un terme subjectif, particulièrement dans le registre catholique puisque c'est de là qu'il vient (le terme "intégriste" désignait au départ exactement ce que tu décris, la frange la plus réactionnaire de l’Église au sens d'une opposition frontale avec le courant progressiste et réformateur - dans une époque pré-terrorisme islamique, il n'y avait pas d'association automatique à l'idée de violence (en fait, l'idée d'intégrisme religieux est récente, presque contemporaine, ce qui fait qu'en réalité les "vrais" intégristes catholiques étiquetés comme tel ont tué beaucoup moins de gens que les catholiques "normaux" du Moyen-Âge et de la Renaissance :-D), mais simplement un refus de compromettre sa religion au contact du monde moderne (on parle de fin XIXe, en gros) et surtout de cette saleté de laïcité. Techniquement, tout catholique s'opposant par au sexe hors mariage (par exemple) est intégriste, qu'il le veuille ou non, puisque c'est typiquement l'un des commandements de l’Église qui a quasiment perdu tout sens au contact de l'époque moderne. Ce qui n'est pas automatiquement un fanatique ou un fondamentaliste (même si les trois peuvent se mélanger, bien évidemment).
oui j'avoue que je ne maitrisais pas vraiment les définitions exactes de intégriste ou fondamentaliste.
Supprimer"les "vrais" intégristes catholiques étiquetés comme tel ont tué beaucoup moins de gens que les catholiques "normaux" du Moyen-Âge et de la Renaissance" => ah ouais c'est marrant, je n'y avais pas pensé. mais du coup si on va par là, il doit beaucoup relativiser les criminels contemporains, qui ont sans doute moins de sang sur les mains que les nobles gens des époques anciennes.
mais pour élargir encore, les anti macronistes de droite ne sont pas tous religieux. en fait pour résumer, j'ai trouvé les anti Macron moins ouverts (à la discussion comme le notait Guic, mais plus généralement au monde) que les autres. ce que les medias avaient résumé en opposition mondialistes-nationalistes
"mais du coup si on va par là, il doit beaucoup relativiser les criminels contemporains, qui ont sans doute moins de sang sur les mains que les nobles gens des époques anciennes."
SupprimerLes époques sont très différentes, et tous les nobles du Moyen-Âge n'étaient pas non plus des tortionnaires, mais il est bien évident en revanche que, oui, c'était une époque bien plus violente que la nôtre, où l'insécurité était bien plus grande. Et il n'est même pas besoin de remonter au Moyen-Âge pour cela, il suffit de remonter jusqu'à avant la découverte de l'électricité et l'invention des éclairages publiques ^^
Quel édito ! Rondement mené alors qu'on se demande où ça va, mais chaque partie a ses grands moments (tout le passage sur les gens de gauche et les comiques de droite est formidable).
RépondreSupprimer^^
SupprimerBon article,
RépondreSupprimerTu résumes bien, je pense, le sentiment général.
Je ne serais pas aussi catégorique que toi, à propos de la "France de Macron". Je pense, surtout, qu'il est un président "par défaut", encore plus que le fut Hollande.
Avec un premier tour si serré, c'était le seul résultat : un président qui n'a pas été élu, et n'est pas approuvé, par une écrasante majorité.
Ce qui est spécifique à Macron, c'est que nous découvrons son programme au jour le jour. Et qu'il y a peu de bonnes surprises...
Bonne journée,
Son programme été très léger mais je trouve un peu excessif de dire qu'on le découvre au jour le jour... on en avait tout de même une petite idée, hein.
SupprimerArrêter de foutre le bordel M. Le Golb.
RépondreSupprimerSinon ne pas aimer Gaspard Proust, ça signifie qu'on est de droite ?
Ah, c'est possible, ça mérite réflexion. Cela peut aussi vouloir qu'on est vraiment de gauche, ce que je soupçonne à ton sujet depuis longtemps ;-)
SupprimerRester volontairement prof en zep pendant 17 ans et regretter d'en être parti... Va savoir ce que je suis...
SupprimerVictime du syndrome de Stockholm ? ;-)
SupprimerJe vous l'avais bien dit qu'il fallait voter Jean Lassalle !
RépondreSupprimerPopopop, tu nous avais même pas dit que tu allais le faire, la dernière fois que tu en as parlé ici, tu hésitais :-D
SupprimerJ'aime beaucoup ta définition d'être de gauche, je pense que je la ressortirai. Parce qu'en plus ça explique de manière beaucoup plus efficace qu'un rapport sociologique pourquoi 99% des riches sont de droite alors que tous les pauvres sont très loin d'être tous de gauche ^_^
RépondreSupprimerJe vais même perfectionner ta théorie : si on te suit c'est encore plus difficile de "rester" de gauche quand on est pauvre et je pense que c'est vrai (au sens de faire passer les besoins collectifs avant le sien propre)
Ce que tu dis se tient, encore que je pense qu'il faudrait tout de même mieux se référer à un travail de sociologie, mais tu noteras cependant que je n'ai pas du tout placé mes remarques sur le champ du niveau social.
Supprimerhé bien , quel édito ! il est dense et mérite réflexion, mais quelques commentaires d'ores et déjà:
RépondreSupprimer- tu es sur que les gens de gauche aimaient les Inconnus ? j'ai toujours cru qu'ils préféraient largement les Nuls...
- "le distinguo entre l'homme et l’œuvre": ca ca m'intéresse vachement, c'est une question qui m'obsède depuis très longtemps (depuis que je l'ai lue en préambule de la Bd the Crow : la main est elle différente de ce qu'elle écrit?). je n'ai pas encore réussi à avoir les idées claires là dessus. En quoi serait ce plus une affaire de gauche ?
- je ne connaissais pas cette photo avec les enfants. tes commentaires à son sujet sont excellents !!
- "le fallacieux protectorat de l'égalité anéantissent les vraies notions qui importent – l’Équité, la Justice." je suis bien aise de te le voir écrire, je me fais défoncer à chaque fois que j'émets des réserves sur le principe d'Egalité, surtout tel qu'il est appliqué dans notre société actuellement. c'est sans doute que je n'argumente pas aussi bien que toi.
sinon je suis frustré car je ne connais pas du tout Gaspard Proust, j'aurai bien aimé savoir comment me situer par rapport à ce que tu en dis...
- Je ne sais pas trop, j'étais pas très vieux, je crois bien qu'ils aimaient les deux (ce qui n'est pas mon cas, au passage, je n'ai jamais été un grand fan des Nuls et plus je vieillis, moins je les aime).
Supprimer- nan mais c'était pour déconner que je disais que le distinguo homme/œuvre, "c'était bien un truc de gauche". Parce que ce sont les gens de gauche qui ont fait un peu n'importe quoi du concept, étant donné qu'ils sont par définition les mieux-pensants, donc par définitions ceux qui sont le plus à même de se retrouver à adorer l’œuvre d'un affreux connard de droite (ou pire).
- je crois me rappeler que c'est un sujet qu'on déjà évoqué ensemble par le passé et qu'effectivement, nous étions bien d'accord. Et on n'a pas fini parce qu'avoir le projet de suppression d'allocations familiales pour les plus aisés (mesure un peu démago mais qui aurait dû être prise il y a des décennies - pas forcément de manière aussi radicale au demeurant), on n'a pas fini d'entendre à longueur de journées de refrains sur l'égalitéééééééééééé.
- en plus tu n'as pas de bol car j'ai été jeter un œil sur Youtube, il n'y a quasiment aucun extrait de ces spectacles, juste des trucs télés ou radio qui sont tout de même bien drôles (et bien plus politiquement correct).
Bien MOINS drôles, oh le contresens.
SupprimerLe précédent est sur Netflix, et doit aisément se trouver par voie détournée je pense.
Supprimersur le distinguo homme / oeuvre j'ai rien compris, mais c'est pas grave, tu ne peux pas éclairer ma lanterne sur tout les sujets ! en parlant d'éclairer ma lanterne, l'edito sur lequel nous avions parlé du principe d'Egalité était celui au sujet du Mariage pour Tous, discussion qui m'avait définitivement convaincu sur un sujet sur lequel j'étais complètement perdu.
Supprimerquant à Gaspard Proust tant pis (puisque je n'ai pas netflix et que je n'utilise plus les moyens détournés depuis des lustres). je tomberai forcément sur un de ses spectacles en zappant sur les chaines du bout de la télécommande en rentrant de répète un soir...
"dès que j'écarte l'aspect économique, je suis très rarement en désaccord avec ses démarches."
RépondreSupprimerParce qu'il y a eu autre chose depuis six mois??
Franchement j'ai du mal à voir ce qui peut trouver grâce à yeux. Heureusement que tu te mets à le défoncer juste après parce que j'étais à deux doigts d'arrêter de lire!
Il n'y a rien qui me fasse vraiment frémir dans ses projets à l'international ou sur la culture, pour prendre les premiers exemples qui me viennent. Mais je te l'accorde, on a surtout parlé d'économie(s) ces derniers mois.
SupprimerQuel plaisir de te lire ! Le texte gagne vraiment en puissance au fil de l'article d'ailleurs.
RépondreSupprimerJe reviens sur cette France de Macron que tu décris, cette France post-Sarkozyste. N'était-elle pas inéluctable ? (Ca me fait penser à l'art de l'oisiveté de H. Hesse tout ça...) Les "critères" de la réussite ont sans cesse évoluer en ce sens. La montée de l'individualisme et la compétition de tous les instants n'aident pas à cela que cela change de si tôt d'ailleurs. Selon la croyance actuelle l'homme moderne est celui qui réussit... à gagner de l'argent, principalement hélas. Et ça oppresse l'individu, qui doit réussir, à tout âge et selon des critères qui ne sont le plus souvent pas les siens. "Fais des études mon fils !" Ou cette pub en ville montrant un enfant il y a pas longtemps "Gaspard, médecin dans 11 ans". Ou bien encore toutes ces écoles "Pay to Win", le passeport idéal pour un futur emploi dans un secteur ultra-concurrentiel que tu décris si bien. Vers un métier qu'ils auront surement plus subi que choisi et un gros salaire dont ils seront surement fiers mais prisonnier. Je gagne bien ma vie, donc je réussis bien ma vie, mais je la passe à bosser et en fait je déteste ça, dans l'idée. N'oublions pas que Macron avait déclaré "Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires." Oui, mais pour faire quoi au juste ?
Bref, c'est intéressant de voir comment progrès, modernité et réussite se mêlent aujourd'hui. Comment ils sont perçus, au prix de quoi on les obtient, etc... Re-Bref, c'est plus cette partie société que la partie réellement politique sur laquelle j'ai accroché, même si j'ai accroché sur tout. Faut dire que j'y suis plus sensible aussi, ça me travaille pas mal ces temps-ci. 'fin j'en suis pas encore à rêver que Fillon avait été élu moi :P
J'espère que ça ne va pas trop me poursuivre, ce coming out nocturne ^^
SupprimerJe ne sais pas si cette France était inéluctable. Sans doute, oui, du moins sur les dix-quinze dernières années. On nous a tellement serinés certaines choses (tu en énumères quelques unes), sous couvert d'un pseudo-bon sens, d'une pseudo-évidences, qu'elles ont effectivement fini par imprimer l'inconscient des gens. Je pense par exemple au petit refrain de la dette, qui a vraiment fonctionné comme ces mauvaises chansons de variétés qu'à force d'entendre tout le temps à la radio, à la télé ou en faisant ses courses, on finit par presque par trouver pas si dégueulasses que ça...
Pareil, j'aime beaucoup ta théorie sur le fait qu'être de gauche est un effort.
RépondreSupprimerJe dirais même plus qu'un mec de gauche aura toujours la tentation de faire une entorse à sa philosophie (quoi ? Personne me regarde, j'ai le droit de consommer, de souiller, de polluer, de m'enrichir ponctuellement sur le dos d'autrui), là où, quand personne ne le regarde, le mec de droite va aller encore plus loin dans ses principes, il ne va pas les renier. Je vais loin dans la caricature, mais il est plus facile de s'assumer pour un mec de droite, alors que je pense qu'un type de gauche est éternellement et fatalement soumis à un combat acharné entre faux-self et vrai-self.
Je ne pensais pas parler Winnicott en découvrant ton article qui semblait initialement dédié à Fillon. En matière de Fi-ll-on, j'aurais plutôt pensé à Freud.
Tu caricatures... mais pas tant que ça à mon sens. Il y a dans l'idée de Gauche, du moins son acceptation "moderne", une espèce d' impératif de pureté qui évidemment son conjugue mal avec notre société consumériste. Je me souviens avoir lu il y a très longtemps une interview d'Antonio Banderas, alors une superstar, qui racontait à quel point c'était difficile mais essentiel de rester de gauche une fois qu'on était riche et célèbre, il ne disait pas autre chose.
SupprimerD'accord avec la plupart de l'édito sur le fond. Sur la forme, j'ai aussi un problème avec l'image qui est renvoyée. Le fait que Macron ne s'exprime plus que dans des environnements totalement contrôlés par lui me pose un réel problème (tous les présidents font ça bien sûr, mais lui encore plus cf polémiques sur le choix des journalistes ou la suppression de l'itw du 14/07). Car si on ajoute sa domination totale sur l'assemblée et Castaner qui est son Frédéric Lefebvre, ça dégage un sentiment de refus total de la contradiction que je trouve gênant (pourtant j'ai voté Macron dès le 1er tour). Ce n'est pas parce qu'on a été élu et qu'on réalise son programme que l'on ne doit pas expliquer et rendre des comptes aux gens. Il entretient une illusion de proximité et d'accessibilité qui ne me plait pas du tout.
RépondreSupprimerIl sera au 20h00 de TF1 dimanche, il a dû t'entendre à mon avis ;-)
SupprimerPour l'homme/l'artiste tu aurais pu citer aussi Cantat, c'était de saison!
RépondreSupprimerEffectivement, mais j'avais pas encore entendu parler de ça au moment de poster l'édito.
SupprimerEt c'est un excellent exemple car s'il est bien un homme qui m'a totalement ruiné son travail d'artiste, c'est Bertrand Cantat dont je n'ai que très peu écouté la musique depuis quinze ans (un ou deux vieux morceau par-ci par-là - le plus souvent à la radio ou chez des gens - et absolument rien de ce qu'il fait aujourd'hui, qui ne m'intéresse pas du tout, Cantat est littéralement rayé de ma carte musicale... alors que pourtant, je suis le premier à dire qu'il faut le laisser vivre, qu'il a purgé sa peine et a fait plus qu'acte de contrition (contrairement à la quasi totalité des autres artistes, souvent jamais condamnés pour leurs crimes et plongés dans le déni jusqu'à leur mort). Comme quoi les grands principes...
Après sur la polémique actuelle, très sincèrement je n'ai pas d'avis et malgré tout ce que je viens dire je reste assez étonné du déferlement de violence que déchaîne Cantat au moindre pet de travers. Des artistes violents avec les femmes, il y en a tout un paquet qui remplissent les salles de concert sans que ça fasse frémir qui que ce soit ou quoi que ce soit. C'est tout de même paradoxal : le fait qu'il ait été condamné, qu'il ait reconnu les faits, le place d'une position où il est encore plus stigmatisé que ceux qui s'en sont toujours sortis. J'imagine que c'est un symbole, mais de quoi... je ne saurais le dire.
Bonsoir Thomas et bonsoir à mes golbo-camarades,
RépondreSupprimerAlors déjà, on ne dit pas ManMac mais ManuMac, c’est tellement plus cool.
Ensuite, et là je te taquine très volontiers, mais avoir de la sympathie pour François Fillon (même avant l’incident), c’est comme avoir de la sympathie pour Gaspard Proust: les deux ne sont pas drôles, la seule nuance c’est qu’il y en a un qui pense qu’il est pris au sérieux (je laisse le soin aux personnes de faire leur choix *) ^^
Pas grand-chose à redire sur ton édito qui, comme tous tes éditos, sont rédigés avec une adroite pertinence et un franc-parler qui me plait à chaque fois, même et surtout lorsque tu titilles volontiers là où cela fait mal (ton exemple de remplir le réservoir d’essence lors de la grève des routiers m’a beaucoup parlé, étant donné que moi-même, à cette époque, et au moment où je l’ai fait pour me rendre à un boulot dont j’exécrais au plus haut niveau et par tous mes pores les conditions, je me suis senti souillé, sale et indigne envers ceux qui, quelques semaines plus tard, se faisaient expulser manu militari par les CRS).
Pas grand-chose, si ce n’est que j’ai un peu de mal à mesurer l’expression « La France de Macron ». Pour moi, et malheureusement c’en est ainsi vu où il loge actuellement, elle ne pèse pas grand chose en terme d’électorat. On ne va pas refaire le film des présidentielles (pesant et particulièrement anxiogène) mais j’ai davantage que « La France de Macron » existait, ou se faisait sentir, déjà avant qu’il ne fasse son Parti Socialxit: un pays déjà disputé depuis longtemps, où l’on ne parle plus de partis mais de mouvements. Un pays où l’on ne parle plus de grève - et encore moins de grève générale- mais de mouvements sociaux à échelle nationale. Un monde où la novlangue, comme tu l’as pointé, est reine et où l’empathie n’est même plus feinte. C’est bel et bien la première fois que je ressens un mépris violent envers ceux qui triment depuis qu’ils sont sortis des études et pour qui le CDI ne sera bientôt qu’un vague et lointain souvenir. Mais j’ai davantage le sentiment également que, justement, en face de cette France, le mécontentement n’a jamais été aussi fort; ma seule appréhension étant que, le travail de sape ayant été particulièrement bien orchestré, réussir à ne pas tomber dans l’affrontement violent, ou désespéré, ou les deux, sera une gageure essentielle.
Sur ce, je m’en vais voir l’épisode 5 de The Deuce et l’épisode 2 de Mindhunter: la prostitution et l’infiltration psychologique dans les esprits des tueurs en série, je pense que obtenir là la thématique parfaite pour un bon vendredi 13 qui se respecte ;)
* : Je précise que je ne suis en aucun cas fan de Gaspard Proust, faux poil à gratter dans un microcosme « comique » plutôt médiocre…alors que le vrai trublion digne de ce nom (à mon sens) qui chatouille le politiquement incorrect est indéniablement Didier Super :)
Ah c'est marrant car moi, au contraire, je n'ai pas du tout le sentiment que "le mécontentement n’a jamais été aussi fort". Au contraire, j'ai le sentiment que beaucoup de gens n'ayant pas voté pour Macron au premier tour lui trouve rétrospectivement un certain talent, voire sont satisfaits de son action. Il suffit de voir à quel point les mouvements de grève de septembre ont paru des vaguelettes sans grand effet...
SupprimerD'ailleurs, je n'ai pas forcément le sentiment non plus que Macron soit plus un président par défaut que ne le furent Chirac 2002 ou Hollande. Pourquoi ? Tout simplement parce que son racolage actif aux PS, MoDem et LR a avant tout remise l'église au milieu du village. On parle à tort de "recomposition" du paysage politique, mais ce n'est en réalité qu'une officialisation de ce qu'était déjà officieusement le paysage politique depuis des décennies. On peut considérer que beaucoup d'électeurs socialistes ou républicains ont voté pour lui par défaut, mais il faut alors se demander dans quel contexte et pour qui ils auraient voté si cela avait été par choix : pour un Valls, pour un Juppé. Moi, je n'aurais pas voté pour ces gens-là et en toute logique, je n'ai pas voté pour Macron. Je ne sais pas si je suis clair mais ce que je veux dire c'est qu'au final, je pense que les gens qui ont voté Macron au 1er tour s'y retrouvent même si c'était au départ par défaut. Alors que pour Hollande, tu avais quand même la moitié de ses électeurs de premier tour qui croyaient à peine qu'il ferait un bon président. Là bien entendu tu me diras "bah oui mais moi je parle du 2e tour", j'entends bien mais bon... c'est toujours pareil au 2e tour, avec l'abstention, au final, le Président est toujours mec qui ne représente par la majorité de la population. La majorité des gens n'étaient pas sarkozyste en 2007...
Tu sais que moi, je n'ai pas sauté sur les stations services à ce moment-là, parce que je suis un pur... eh bah la pureté c'est vraiment de la merde parce que du coup j'ai failli tomber en panne d'essence vu que toutes les stations que je croisais était soit à sec, soit avec deux heures de queue :-D
« Il suffit de voir à quel point les mouvements de grève de septembre ont paru des vaguelettes sans grand effet… »
SupprimerOui, enfin, cela ne date pas de l’arrivée de Macron l’effet « vaguelette », qui s’explique parce qu’aucun syndicat n’arrive - ou ne veut- faire union pour obtenir satisfaction des revendications, notamment au sujet du désir de retrait de la Loi Travail. Du coup, la multiplication de journées de grève saute-mouton, étalées d’une semaine à l’autre (quand cela ne tombe pas un week-end), provoque cet effet « vaguelette ».
Rien encore que cette semaine - et on en parle probablement moins parce que c’est moins tonitruant- le personnel des écoles (garderie du matin/soir et cantine) faisait grève en rapport avec le gel des salaires et le nombre de postes supprimés annoncés pour la totalité du mandat de ManuMac (je n’ai pas les chiffres sous la main).
Tu me diras qu’on peut appliquer ce genre de contexte à plusieurs gouvernements. Sauf que j’ai un peu de mal à comprendre comment des gens, même ceux qui ont voté par Macron par défaut dès le premier tour pour des milliers de raisons stratégiques ou non (#mercilevoteutile) peuvent s’y retrouver dans cette politique qui, tout simplement, enlève et supprime des droits ou des possibilités d’amélioration des conditions de travail alors que chacun sait à quel point, et pour plusieurs raisons au cas par cas, cela est difficile.
Nota Benêt: Je tiens à préciser que je ne me suis pas précipiter pour remplir mon réservoir d'essence, j'ai attendu d'arriver quasiment au terme de ma jauge; le truc qui s'est passé -je m'en souviens mieux maintenant- c'est qu'ils ont délogé les grévistes qui bloquaient l'accès aux raffineries près de chez moi et que lorsque l'essence a de nouveau été acheminée, je suis allé faire mon plein. Notre système étant au top du top de chez Topitop, la station n'avait pas oublié de monter quelque peu les prix entretemps. Y a toujours une bonne raison de se faire un peu de blé, surtout en temps de crise ^
Moi je n'ai pas vraiment de mal à le comprendre, j'ai toujours pensé que beaucoup de ces gens n'avaient de "gauche" que l'étiquette. De la part des politiques, il y avait une certaine hypocrisie là-dedans, la peur de perdre sa place en partant en dissidence . De la part de leurs électeurs, je veux bien croire que c'était un peu plus inconscient et que ça l'est toujours en partie.
SupprimerIl m'est arrivé quasiment la même chose avec l'essence, sauf que je n'ai pas attendu de ne plus en avoir, je me suis fait coincé par une putain de déviation qui fait que j'ai tournicoté pendant 40 km sur la réserve sans trouver de station qui ne soit pas épuisée ^^
(enfin, si ça peut te rassurer, je connais quand même quelques personnes qui ont voté Macron par vote utile au 1er tour qui sont écœurées par la politique actuelle, hein. Mais c'est vrai que j'en connais beaucoup aussi qui, finalement, s'y retrouvent très bien.)
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