[GOLBEUR EN SÉRIES '17-18] Semaines 2 & 3

Dans l'épisode de cette semaine : Black-ish, Dragon Ball Super, Ghosted, The Good Doctor, Inhumans, Legends of Tomorrow, Once Upon a Time rebootée, Supergirl dopée (et The Investigator en bonus).

👍👍👍 BLACK-ISH (saison 4) Quel retour ! Entre l’efficacité de "Mother Nature" cette semaine et l’inventivité (le culot ! le génie !) de "Juneteenth" la précédente, Black-ish n’a eu besoin que de ces quinze petits jours pour rappeler à tout le monde qui était le patron. Les années passent et alors qu'elle devrait faire des meubles, la série de Kenya Barris continue de se bonifier, au point d'être sans doute, aujourd'hui, non seulement la meilleure comédie à l'antenne, mais la plus intelligente et la plus subtile. Il y a de quoi dégoûter la concurrence (qui avait peut-être repris un peu espoir en constatant que la fin de la saison 3 marquait - un peu - le pas après plus d’un an et demi de quasi perfection), qui pourtant était plutôt en forme en cette rentrée, que ce soit The Middle (qui attaque son ultime saison), Fresh off the Boat (pour qui on était un peu inquiet l’an dernier) ou Speechless (qui continue sur la bonne lancée de sa saison 1). Enfin, concurrence : aussi concurrentes que soient des séries qui passent toutes sur la même chaîne et ont toute une identité assez marquée et différente de la voisine. Le savoir-faire d’ABC était donc parti par-là…

👎 DRAGON BALL SUPER Cette semaine… enfin la semaine dernière, techniquement, il s’est passé un truc extraordinaire dans Dragon Ball Super. Je ne parle pas de la nouvelle transformation-ou-pas de Goku, mais du fait que je me souvenais de l’épisode le lendemain matin (faut dire qu’on avait droit à une double-ration, ça aide un peu). C’est peu dire que la série n’a pas du tout tenu les promesses de son pseudo changement de direction artistique, ce qui explique sans doute que cette rubrique n’en ait pas parlé depuis six mois tout pile. C’est qu’entre temps, voyez-vous, il ne s’est pas passé grand-chose de passionnant : le tournoi inter-univers a mis Kaïoh sait combien de temps à commencer, il n’était pas du tout aussi rigolo et spectaculaire qu’on pouvait s'y attendre, et si on a bien eu quelques moments sympas grâce à Tortue Géniale ou Krilin, il faut bien admettre qu’on s’est surtout fait chier. Aucun nouveau personnage vraiment marquant, aucun évènement franchement mémorable, la seule plus-value est que de temps à autre, on en prend plein la vue, ce qui n’était assurément pas le cas au début de la série. Et on ne parlera même pas (même plus) des incohérences scénaristiques, encore qu’elles soient de plus en plus énormes (comment Goku peut-il réaliser un Genki Dama de cette taille sur une planète factice où il n’y a que des rochers ? Et surtout pourquoi le faire dans ce contexte, face à un adversaire qui n’est pas techniquement un ennemi et qu’il n’a pas le droit tuer… sachant que cette technique est généralement fatale à celui qui se la prend dans la gueule ? C’est totalement débile). Bref, ça commence à faire un moment que Dragon Ball Super patauge, heureusement que les Zeno Sama ont le pouvoir magique de faire rire à chaque plan où ils paraissent, ce en faisant pourtant à chaque fois le même gag.

💤 GHOSTED Mon ordinateur est formel : j’ai regardé Ghosted. Deux semaines de suite. Je n’en ai aucun souvenir et je pense que pouvez déjà tous anticiper ma blague…. du coup je ne la ferai pas. Démerdez-vous.

👎👎 The GOOD DOCTOR Je regarde des séries depuis quoi ? Vingt-ans ? Vingt-cinq ? Eh bien je crois que viens de battre un record : je n'ai que très rarement eu aussi vite envie d'éteindre un épisode. Il m'est sûrement arrivé de dire que dès les premières minutes de quelques chose, ça ne le faisait pas... mais jusqu'à cette soirée étrange, il s'agissait bien sûr d'une façon de parler. Là, non : dès les premières minutes secondes du pilote, j'avais le doigt sur le bouton stop. Je l'ai regardé du début à la fin et je me suis forcé - vraiment - à regarder l'épisode suivant, parce que vous savez que sur Le Golb, on est consciencieux même si on aime bien jouer les branleurs. C'était horrible, et je pèse le mot. Insupportable. De mièvrerie, de niaiserie, de stéréotypes tant sur le milieu médical que sur l'autisme ou la vie tout court - tant qu'à faire. Hor-ri-ble. Il est vrai qu'en général, je fuis comme la peste ce genre de série, je n'aime pas trop les shows médicaux et je déteste les histoires d'autistes-ah-mais-non-en-fait-ils-sont-surdoués. Je n'ai regardé que parce que Freddie Highmore est un super acteur et que j'avais envie de croire en... je ne sais plus, à vrai dire il est aussi nul que le reste, pas une scène où je n'ai eu envie de le gifler (en aller-retour). Horrible, je vous dis.

👎👎 INHUMANS Mal fichus et mal aimés, les Inhumains font partie de ces superhéros de seconde zone qui existent depuis une éternité mais qu'on a l'impression de ne jamais connaître et dont, globalement, personne n'a rien à foutre. Personne, sauf Marvel, qui depuis le milieu des années 90 (en gros l'époque où elle a dû vendre les droits des X-Men) nous les ressort à toutes les sauces, espérant sans doute qu'une nouvelle génération réussira à gober qu'ils sont des pierres angulaires de son univers. Autant dire que ça ne prend pas franchement, les comics Inhumans sont innombrables mais ont généralement l'espérance de vie d'un nonagénaire abandonné dans le Sahara, et le fait que Marvel Studios ait renoncé à en faire un film pour expédier tout ce beau monde sur la poubelle ABC se substitut à tout discours un peu long. Ironiquement, on se disait qu'ils pourraient peut-être sortir grandis de cette expérience - vu leur difficulté à imprimer la mémoire du grand public, les adapter en live action laissait une certaine latitude. Il n'en est évidemment rien, et ce dès les premières secondes (ah ah) de ce qui s'apparente à un supplice pour tout amateur de comics digne de ce nom : laide, mal jouée, mal castée même, Inhumans la série a tout du vrai bel accident industriel.

👎 LEGENDS OF TOMORROW (saison 3) Sincèrement, ces gens ont fait tellement d’efforts tout au long de leur saison 2 que j’ai vraiment envie d’écrire un truc gentil pour ne pas les plomber. Mais c’est dur. Car si Legends of Tomorrow s’est globalement améliorée depuis ses débuts d’une nullité abyssale, on reste au raz-des-pâquerettes, que ce soit dans les intrigues, les thèmes ou les vannes. Ce n’est pourtant pas faute de faire des efforts, donc, et par exemple d’essayer de faire quelque chose autour de chaque personnage (sauf Jax, seul à ne pas avoir droit à son sub-plot, probablement parce qu’il joue encore plus mal que les autres). Mais ces choses restent très superficielles, tout simplement parce qu’il y en a trop (de personnages), et que répéter sans cesse qu’ils sont une famille ne suffit pas à donner l’impression qu’il existe une quelconque alchimie entre eux. C’est dommage car de temps en temps, LOT est une série qui peut s’avérer plutôt rigolote à regarder, et pas seulement lorsqu’on l’enchaîne avec Inhumans : lorsqu’elle arrête de prendre au sérieux ses intrigues sans intérêt et se contente d’être ce qu’indique son pitch : l’histoire d’une bande de bras-cassés plus couillons les uns que les autres devenus plus ou moins par hasard les éboueurs de la timeline.

👍 ONCE UPON A TIME (saison 7) Un pouce pour l’effort, car soyons sérieux, personne ne croit vraiment que ce quasi reboot de Once Upon a Time marquera autre chose que le commencement de la fin (d'autant que la série a été déplacée au vendredi, autant dire en soins palliatifs). Mais un pouce quand même car ce retour aux sources plus ou moins assumé est, pour l’heure, assez sympathique. Gabrielle Anwar (Fiiiiiiiiii de Buuuuuuurn Notiiiiiiiice) est une bien cool (enfin, bien salope) méchante belle-mère, le nouveau Henry est moins lisse qu’on pouvait le craindre (même s’il ne ressemble pas du tout à l’ancien Henry), Cendrillon a autrement plus de présence que la plupart des héroïnes déterrées par le show ces dernières années… par contre la gamine est insupportable, ce qui demeure malgré tout une excellente nouvelle… pour les Drawas. On y croit (pas) !

👍👍 SUPERGIRL (saison 3) Je suis en train d’installer petit à petit des tags sur les articles séries du Golb, qui à cause de cette rubrique sont devenus assez bordéliques. Je vous dis ça maintenant parce que le meilleur moyen de rendre hommage à Supergirl, c’est sans doute de reprendre à zéro ce que j’ai écrit à son sujet et de suivre cette étonnante évolution au fil des semaines, puis des mois (tenez regardez, c'est fou : Supergirl est en fait une des séries dont j'ai le plus parlé en 2016-17 !). Ce season premiere n’était pas un simple season premiere : c’était un des meilleurs épisodes de la série à ce jour, classique mais efficace, où absolument tout fonctionnait, y compris ce qui paraissait cliché de prime abord (comme le rêve qui l'introduit ou le climax à 10 minutes de la fin). La dépression de Kara, la détresse puis le soutien de ses amis, la demande d’Alex à J’onn, l’introduction du personnage d’Adrian Pasdar en tant que nouvel antagoniste, l’intégration de Lena Luthor au casting régulier… les scènes épiques, les scènes tristes… même le cameo acide de Calista Flockhart. Tout cela est d'autant plus notable que le lendemain on a vu exactement le même épisode dans The Flash : même contexte (endeuillé suite à la fin tragique de la saison précédente), même contenu (le héros est traumatisé et est remis dans le droit chemin par ses amis), mêmes objectifs (teaser les principales thématiques de la saison et un possible virage "dark" du personnage)... sauf que là, par contre, ça ne fonctionnait que par intermittence, on voyait les coutures et la résolution était complètement débile (comme de plus en plus souvent dans The Flash). Et la principale différence entre les deux séries, accrochez-vous bien, c'est... c'est Melissa Benoist, qui tient vraiment super bien son super-rôle désormais (elle a été suffisamment critiquée ici pour lui rendre hommage quand elle est aussi touchante que cette semaine). Ce n’était pas extraordinaire mais juste BIEN, de la première à la dernière seconde, nonobstant bien sûr les éternels effets spéciaux cheap. Le genre d’épisode home sweet home qu’on ne vit qu’avec une bonne série de Network qu’on aime à retrouver.

Mieux vaut jamais que tard

👎 The INVESTIGATOR A la minute où s’est terminée The Jinx, on savait très bien qu’un jour ou l’autre on finirait par se retrouver devant The Investigator. C’était juste une question de temps - et d’argent, bien sûr. Surtout. Mise en scène tape-à-l’œil, musique lourdingue, manipulation grossière de la chronologie afin de faire croire à des rebondissements, sensation générale de fatuité, « héros » relou qui en fait des tonnes à chaque apparition (c’est-à-dire tout le temps)… The Investigator coche toute les cases de la mauvaise série true crime, y compris la plus impardonnable du point de vue du spectateur-voyeur : elle ne résout ni ne découvre (quasi) rien que la police n’avait pas déjà résolu ou découvert. Le pire, c’est que l’affaire de la disparition de Carole Packman est assez intrigante et contenait suffisamment de détails overzetop pour donner un bon documentaire (probablement pas une série en quatre épisodes, mais une histoire de Pierre Bellemare bien cool, assurément). Encore eût-il fallu qu’elle soit autre chose qu’un prétexte sensationnaliste.