[GOLBEUR EN SÉRIES '17-18] Semaines 23 - 24

Dans cet épisode : le premier point de la saison sur Arrow, une pub déguisée en documentaire (ou le contraire), le retour fracassant de The Good Fight, Jean-Claude Van Johnson mais j'ai pas de blague, et la lente, très lente, trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès lente agonie de The Walking Dead qui continue son bonhomme de chemin. BONUS : Counterpart, Jessica Jones, Lovesick et iZombie en une ligne et demi chacune.

👍 ARROW (saison 6) Sauf erreur de ma part, Oliver Queen ne s'est pas encore invité dans cette rubrique cette saison (il est sans doute préférable pour tout le monde de considérer que le crossover du mois de décembre ne comptait pas). Cela ne surprendra pas les fidèles de la série de Greg Berlanti qui, sans être réellement (re)devenue mauvaise, a pris un tour assez difficile depuis plusieurs mois maintenant. Par difficile, j'entends "à cerner", ce qui est plutôt à l'honneur d'un show plus vraiment tout jeune. Depuis une surprenante saison 5, Arrow est devenue une série qui prend des risques, certes très mesurés, mais risques tout de même en regard de son public. Un peu artificiel dans la manière dont il fut amené, le split de l'équipe a malgré tout délivré quelques très bonnes scènes ces derniers temps, et si l'on a parfois très envie de mettre des claques à René ou Dinah, c'est dans le bon sens du terme : leur colère froide, butée, insoluble a tendance à doper une série où il ne se passe la plupart du temps pas grand-chose hormis les bastons hebdomadaires. Si la saison 5 était une forme d'aboutissement (vu la médiocrité des deux précédentes, le terme est assez mal choisi mais je n'en trouve pas de meilleur et vous renvoie à cet article pour plus ample informé), la saison 6 a osé (on n'y croyait plus du tout) casser les schémas narratifs ultra répétitifs d'Arrow, en faisant de ce qui aurait pu n'être qu'une pénible succession de boss +1 un genre de message un peu simpliste mais assez efficace : les vrais antagonistes de cette saison 6 sont les héros eux-mêmes, leurs égos surdimensionnés et leur tendance très prononcé à confondre justice et vengeance ; seraient-ils restés unis que la plupart des menaces qu'ils ont affrontées cette année auraient été résolues en trois coups de cuillère à pot. D'un point de vue qualificatif, l'ensemble a ses hauts et ses bas, faute d'avoir une véritable intrigue pour emballer le tout ; on n'échappe pas parfois à un léger sentiment de répétition, mais quand on se rappelle à quel point ils ont pu être maltraités par le passé, on est tout de même assez satisfait de regarder une saison qui soit à ce point centrée sur ses personnages. Pour un peu, on en viendrait presque à apprécier Felicity.

Et sinon cette semaine, c'était à la fois le retour de Roy, et à la fois le retour d'Action-Thea. La grosse teuf, quoi !

👎👎 FIRST TEAM : JUVENTUS Si comme moi vous ne supportez pas ces pubs pour des parfums qui essaient d'avoir l'air de courts-métrages arty, vous serez probablement morts avant la fin du premier épisode de cette interminable réclame pour la Juve. Un documentaire, cette chose ? Une blague, plutôt, même si on lui reconnaîtra de ne tromper personne sur la marchandise (le terme n'a jamais paru si bien choisi) : First Team n'essaie pas d'avoir l'air d'autre qu'une grosse pub visant à faciliter l'exportation de la marque Juventus (et s'inscrit dans une politique plus vaste inaugurée l'an dernier avec le remplacement du blason historique par un logo rappelant plus une gamme de fringues qu'un club de foot). On pourrait presque le tolérer sur une petite demi-heure, mais le tout s'étire tout de même sur trois looooooooooongs épisodes dont le problème n'est pas tant de ne rien apprendre au spectateur que de ne même pas essayer : l'ensemble se compose principalement de saynètes de la vie quotidienne de joueurs dont certains ne sont même pas spécialement liés à l'histoire du club, occasionnellement sympathiques, parfois un brin décalées et ridicules. Et pour réussir à faire écrire ça de quelque endroit que ce soit où apparaissent des êtres humains aussi élégants et admirables que Buffon, Marchisio ou Allegri (dont les interviews sont passionnantes... partout ailleurs qu'ici)... fallait le faire quand même.

👍👍 The GOOD FIGHT (saison 2) Oh le beau retour que voilà. Dès le previously, qui ressemble tout de même beaucoup à une déclaration d'intentions, on est dans nos petits souliers. Comme si on rentrait à la maison, ce qui est pour le moins étonnant compte-tenu des innombrables réserves qu'on a pu formuler ici quant au spin-off de The Good Wife. Pas sûr de pouvoir expliquer pourquoi ce "Day 408" fonctionne aussi bien. Il referme autant de pistes narratives qu'il en ouvre, exfiltre un personnage, en rapatrie un autre... mais il ne prend pas le contrepied de ce que la série offrait l'année passée. Pourtant, il y a un souffle et une vitalité qu'on n'avait aperçus que trop rarement jusqu'ici. En saison 1, The Good Fight était cette belle série un peu inutile, voire même un peu vide, avec un somptueux casting et des images léchées et des dialogues ciselés mais aucun but et une idée assez vague de ce qu'elle voulait raconter. Fort heureusement pour nous tous, les Américains ont eu la bonne idée d'élire Trump entre l'écriture de ces deux saisons (si The Good Fight débutait avec la prestation de serment du Taré in chief, on entendait bien que c'était un ajout de dernière minute et que cela ne pouvait avoir de réel impact sur une saison en cours de développement depuis des mois). Soudain, en creux, on s'est rappelé à quel point The Good Wife fut sans sans aucun doute LA série des années Obama, dans le fond comme dans la forme (ou tout simplement... les dates, parce que "septembre 2009 - mai 2016", qui dit mieux ?) Il y a une vraie morgue, dans "Day 408", qui n'est peut-être que passagère. Peut-être The Good Fight va-t-elle très vite replonger dans son petit train-train. Mais quel beau retour, tout de même. "I love you, President Trump. I love how your ass looks in jeans."

✋ JEAN-CLAUDE VAN JOHNSON En ayant vu que le pilote il y a plus d'un an et demi, je trouvais déjà que c'était l'annulation la plus logique de l'année. Autant dire qu'après avoir vu la série, le sentiment n'a pas vraiment évolué, même si Jean-Claude Van Johnson n'a rien de catastrophique et passe plutôt bien lorsqu'on est de bonne humeur. Mais c'est une série qui n'a rien à dire de plus ce qu'elle avait déjà dit - plutôt bien - dans le susmentionné pilote (dont on avait parlé ici à l'époque, mais j'ai la flemme de chercher). Du méta sans âme ni but, en somme, mis à part le plaisir de voir JCVD se moquer de lui-même... et encore, c'est devenu son business depuis tellement longtemps que ça manque pas mal de fraîcheur.

👎 The WALKING DEAD (saison 8) The Walking Dead a donc franchi le Rubicon. Acculés par des audiences en berne et une saison que même les fans hardcore ont du mal à trouver autre que soporifique, sans doute un peu rattrapés aussi par le principe de réalité (bien que renouvelée pour une saison 9, l'avenir de la série est derrière elle), les scénaristes ont fini par tuer un personnage-clé, un des seuls personnages-qui-ne-pouvaient-pas-mourir, ce de manière totalement gratuite, sans aucune justification narrative - je veux dire : encore moins que d'habitude. Une mort pour rien. Pour le buzz. Pour se donner l'illusion que cette série a encore des choses raconter - voire qu'elle peut encore surprendre. Ironiquement, c'est tout le contraire qui vient d'être démontré. Non que le résultat ait été infamant : si ce fut une des agonies les plus longues de l'histoire de la fiction télévisée, elle fut plutôt digne, rectifiant même une des grosses lourdeurs des comics (où l'ellipse temporelle fut salvatrice mais extrêmement brutale, le Rick "pacifié" de ces dernières années paraissant tout de même sortir un peu de nulle part). L'épisode suivant était également de bonne facture. Mais outre que ce choix a tout de la manœuvre désespérée (il est probable que cet évènement soit la seule chose dont on se souviendra de la saison 8 d'ici quelques années tant il ne s'y passe strictement RIEN depuis des mois), il entérine aussi indirectement la probable fin de la série, compte-tenu de l'importance primordiale qu'était censé avoir ce personnage dans le prochain grand arc. En fait, s'il était encore question de logique narrative dans cet univers, cette saison devrait être la dernière. Jamais plus Gimple et ses copains n'auront de meilleure occasion de conclure. Bon, on sait déjà comment tout cela va se finir, pas vrai ?

à part ça...

• Counterpart a donc officiellement rejoint le club des séries dont les scénaristes s'amusent à faire le contraire de ce que j'annonce d'une semaine sur l'autre. Après mes remarques de l'épisode précédent, ils se sont attelés à proposer un épisode presque totalement Howard-free qui était, je dois bien le reconnaître, plutôt très réussi. Ok, les gars, mais si vous voulez jouer à ça il va falloir muscler votre jeu parce qu'en revanche, votre série n'avait jamais autant ressemblé à The Americans que dans cet épisode - tout ça va finir en procès pour plagiat.

• Elle est moins bien, non, la nouvelle saison de Jessica Jones ? Si si, elle est moins bien. Enfin de ce que j'en ai vu pour le moment (c'est-à-dire les cinq premiers épisodes). Elle est moins bien et en même temps elle est tellement mieux que tout ce que Marvelflix a produit depuis un an et demi que ça fait un peu chier de le dire. Surtout en gardant à l'esprit que même si rien n'a été officiellement décidé pour le moment du côté de Disney, cet univers vit probablement ses dernières heures - ou du moins le commencement de sa fin. Vous allez voir que si ça se trouve, dans deux ans, on va regretter Iron Fist !

• grâce à Lovesick (ou plutôt, dans son excellent titre d'origine, Scrotal Recall), je crois avoir battu mon record : j'ai rarement mis aussi longtemps à regarder une série aussi courte. Je n'ai pourtant pas grand-chose à lui reprocher, mais je ne sais pas, ça ne m'a ni plu, ni déplu. La preuve, je ne la mets même pas dans les notes "normales".

• iZombie a entamé sa quatrième saison. J'avais juste besoin de l'écrire pour réaliser.