jeudi 1 novembre 2018

[GOLBEUR EN SÉRIES '18-19] Semaines 4 - 6

Un Golbeur en séries en milieu de semaine ? Bah oui, et alors ? Un jour férié, c'est un peu comme un dimanche, et c'est le moment idéal pour faire le point. Ou faire mine de.

👍👍 DAREDEVIL (saison 3) J'ai toujours eu un problème avec la version télé de Daredevil, que je n'ai curieusement jamais eu avec les autres séries Marvelflix. Peut-être parce que j'en ai toujours attendu plus que ce qu'elle avait à offrir, peut-être parce que j'aime un peu trop les comics quand je n'ai pas grand-chose à secouer des aventures papier de Luke Cage. Pour une raison que je n'ai jamais vraiment su m'expliquer, c'était une de ces séries que je golbais un peu désespérément de golber, alors même que je lui reconnaissais tout un tas de qualités objectives, à commencer par le charisme et le talent de Charlie Cox – on peut considérer que réussir le casting d'un personnage aussi iconique, c'est déjà avoir fait la moitié du boulot, il est probable que dans douze interprètes de Batman je n'arrive toujours pas à regarder une adaptation de Batman en me disant ce mec est Batman (aucun problème, Charlie est Matt, jusqu'au bout des lunettes de soleil). Cette saison 3 comme les autres m'a laissé un parfum étrange, mais nettement moins que les autres. Je ne suis pourtant pas sûr qu'elle soit meilleure (je suis même presque certain qu'elle est moins bonne que la précédente), mais il n'est pas exclu que le temps ait tout simplement fait son œuvre (ça sert aussi à ça, le format série) et que je me sois habitué à certains partis-pris qui pouvaient me déranger à ses débuts. J'ai certes toujours un peu de mal à voir ce pauvre Matt se faire éclater à longueur de temps mais j'ai presque fini par m'habituer au reste – qu'il s'agisse de cette version du Kingpin, de l'idée de ne jamais voir Daredevil dans son costume (pas une seconde dans cette saison), ou de certaines facilités scénaristiques parce que bon, c'est bien gentil de resserrer constamment l'étau autour des héros mais à un moment, faut bien conclure. En plus de son atmosphère et de son casting, Daredevil a pour elle d'offrir les meilleures scènes de baston qu'on puisse actuellement trouver à la télévision et de ce point de vue, avec l'introduction de Bullseye, elle tient plus que son rang, délivrant quelques séquences fortement anxiogènes tant le badguy est bien utilisé par le scénario (on était en droit de craindre la foirade tant Bullseye, à la différence des précédents antagonistes introduits dans la série, est un personnage graphique s'accordant a priori assez mal du parti-pris réaliste de la série). J'ignore si une saison 4 sera réalisée un jour ; on sait que le deal avec Marvel arrive à son terme et les annulations expéditives de Luke Cage et Iron Fist autant que la chute de cette saison-ci, qui ressemble tout de même pas mal à un series finale, autorisent à se poser la question. Ce qui est sûr est que Daredevil est désormais devenue, avec le temps donc, une vraie valeur sûre – une de ces séries dont on sait que quel que soit son propos du moment, la qualité sera au rendez-vous. Quand on se rappelle de son développement un brin chaotique, c'était loin d'être gagné.

DD en compagnie de son arme de prédilection.

The DEUCE (saison 2) Ce sont des choses qui arrivent parfois. Vous regardez une série, vous l'appréciez relativement, elle se termine, vous l'oubliez. Le temps passe, la saison 2 débute, vous la lancez bien que la nouvelle, dans le fond, vous indiffère un petit peu. Et alors que vous devriez désormais vous sentir un brin familier de cet univers, vous avez au contraire le sentiment que tout, dans cette série, vous est étranger. Ce n'est pas forcément grave. Ce n'est pas forcément mauvais. Mais c'est étrange et ça vous fait sortir du truc plusieurs fois par épisode. The Deuce approche (très) lentement de la conclusion de sa saison 2 et on la regarde d'un œil un peu morne, pas encore par habitude mais déjà plus par intérêt. On devrait commencer à se sentir à l'aise face à elle, or au bout de quasiment deux ans, on a toujours l'impression qu'elle vient de débarquer et qu'il faut lui laisser du temps pour donner sa pleine mesure. La faute, on l'avait déjà souligné l'an dernier, à un vrai problème d'écriture des personnages. The Deuce n'a rien d'une mauvaise série mais, outre l'ennui qu'elle procure très régulièrement, elle paraît n'avoir aucun souffle, n'être animée par une aucune vie – ce qui la fout tout de même sacrément mal venant d'un auteur qui se gargarise depuis toujours de la filmer, la vie. Autant dire que les limites du système Simon ont tendance à éclater au grand jour tant tout ici paraît à la fois joli, bien pensé... et complètement vain.

👎 LEGACIES était une des très rares séries que j'attendais en cette rentrée, pour de très mauvaises raisons qui furent dissipée en quatre secondes : je pensais en effet que le sister show de The Vampire Diaries et The Originals serait un genre de reboot, un truc qui remettrait les compteurs à zéro et qui, débarrassé d'une mythologie devenue franchement pénible à la longue, retrouverait la fraîcheur des débuts de la franchise – on a fini par l'oublier mais les deux (voire trois) premières saisons de TVD étaient de vraies, belles réussites dans leur genre). A quoi bon me direz-vous me lancer dans une série pourvue d'un tel passif et déjà condamnée à plus ou moins brève échéance ? A rien, et même rien du tout puisque je n'avais pas lu le synopsis et n'avais pas compris qu'il s'agissait d'une VRAIE suite, située seulement quelques années après la fin de The Originals (que je n'ai pas vue), et où l'on se taperait encore ce gros boulet d'Alaric Saltzman. Quand je dis quatre secondes, ce n'est donc pas un abus de langage : il m'a réellement fallu quatre secondes pour savoir que je n'avais rien à foutre de cette série, dont j'ai tout de même regardé le pilote (correct) en entier, mais avant tout par politesse, parce que je suis comme ça.

Dix ans après sa première apparition dans la franchise, le temps passé par Saltzman avec des adolescent(e)s n'inquiète toujours pas les comités de parents d'élèves. Normal.

👍👍 RIVERDALE (saison 3) La dernière fois que nous avions évoqué Riverdale, il ne s'agissait pas réellement de la défendre, ou alors vraiment un tout petit peu. Trois mois ont passé et... trois mois ont passé. Le simple fait que je sois désormais à jour de la série est éloquent. La saison 2 de Riverdale fut en effet frappée du Syndrome de la Saison 2 sur la CW, un peu perdu de vue depuis que les trois quarts de la grille sont occupés par des séries de superhéros : celui de la série qui débute pas terrible, pour ne pas dire très mal, puis qui installe son rythme et qui explose tout l'année suivante. Très peu de Networks pouvaient permettre cela il y a dix ans et aujourd'hui, il n'y a guère que la CW, chaîne qui n'annule que très rarement ses séries, pour laisser autant de temps à un show pour réellement se développer. Dans le cas de Riverdale, le début de saison 2 surpassait toutes les limites du aumaxdutrop : plans totalement nawak, personnages aux côtés obscurs abracadabrantesques, rebondissements hystériques, réalisateurs raides (red !) défoncés au moment de mettre le tout en images... en quelques épisodes (de plus), Riverdale est devenue l'une des séries les plus barges du moment, un "soapller" (soap + thriller) farfelu bourré de second degré, soit exactement ce qu'elle n'arrivait pas (du tout) à être à ses débuts et ne semblait même pas être sûre de vouloir devenir. Le kitsch et le grotesque y sont désormais parfaitement assumés, le ton de la série est parfaitement posé et c'est avec un authentique plaisir qu'on attaque ce début de saison 3 placé sous le signe du fantastique (pourquoi se priver d'essayer de grappiller ce qu'il reste à grappiller du côté des Stranger Things et compagnie lorsque l'on a déjà bouffé à tous les autres râteliers avec une telle décomplexion ?). Riverdale a progressivement mué en un feuilleton addictif, vraiment fun, et en un sens bien plus transgressif que d'autres le criant sur tous les toits. Reste juste à ne pas louper la marche de la confirmation. Car le problème du Syndrome de la Saison 2 sur la CW, c'est qu'elle devient souvent aussi une Olympe inatteignable. The Vampire Diaries, Gossip Girl ou encore (et toujours) Arrow passèrent beaucoup de temps les années suivantes à regarder mélancoliquement dans le rétroviseur en espérant retrouver la fougue de leur deuxième année. S'il est un peu tôt pour affirmer que Riverdale échappera à cette malédiction, on n'en voit aucune trace dans les trois premiers épisodes et c'est assez bizarrement une excellente nouvelle.

Ils sont trop mignons non, avec leur petit air sérieux ? Hein ? NON ?!

👍 SUPERGIRL (saison 4) J'ignore quels sont exactement les projets de la Warner en ce qui concerne le service de streaming de DC, mais si je n'avais qu'une chose à leur suggérer, ce serait de rapatrier SuperFille. N'y allons pas par quatre chemins : Supergirl est actuellement, avec Daredevil mais dans un tout autre registre, la meilleure série de superhéros à l'antenne. C'est-à-dire une série qui non seulement a parfaitement compris, senti et assimilé le matériau qu'elle adapte, mais encore qui ose tenter d'en faire quelque chose plutôt que de s'enfermer dans cette forme d'illustration un peu paresseuse à laquelle n'échappent que rarement les adaptations de supercomics (surtout au ciné). Le problème de Supergirl est fondamentalement le même depuis des années : elle est complètement fauchée et aurait besoin d'un crédit à la consommation pour quasiment chacun de ses épisodes. Pour le reste, en revanche, R.A.S., et ce début de saison 4 la voyant adopter un discours étonnamment politisé (certes à son humble niveau, on est quand même sur la CW) le souligne encore s'il en était besoin : Supergirl a un ton, un propos et des idées qu'elle entend explorer de long en large au-delà des scenarii de chaque épisode et des inévitables intrigues fil-rouge. L'épisode de la semaine, très réussi, était un excellent résumé de ce dont la série est capable à son meilleur : simple, efficace, intelligent et en tout point humaniste, même s'agissant de l'origin story du super-méchant de la saison. Mais bon, les effets spéciaux sont moches et les personnages principaux sont des filles, autant dire que le monde n'a toujours que très peu de chances de prendre Supergirl au sérieux (ce qui est, soit dit en passant, l'un des principaux thèmes de la série).

à part ça...

> elle est très sympa cette nouvelle saison de Doctor Who, mais elle est un peu lisse, aussi, non ? C'est en tout cas mon sentiment après quatre semaines : ces personnages sont attachants, cette Doctor est très cool, tout ce joli monde baigne dans un univers rappelant tellement la période Russell T. Davies qu'on ne peut décemment pas se plaindre... mais tout cela manque tout de même un peu (beaucoup ?) d'aspérités, de points de frictions, de... bon bon ok, il est peut-être un peu tôt pour dire cela et vous savez quel plaisir je prendrai à me morigéner publiquement s'il s'avérait que je me trompais.

> vous vous rappelez, dans l'épisode précédent, mes réserves sur YOU ? Oubliez-les, la série n'a cessé de surprendre depuis et a réellement réussi à s'imposer à mes yeux. Impressionnant la vitesse et l'aisance avec laquelle elle parvient à se renouveler chaque fois qu'on pense que son scénario file tout droit vers une impasse.

17 commentaires:

  1. J'ai énormément de mal avec ce Daredevil. Je crois que cela m'avait d'ailleurs valu le drawa de "l'acharnement", au moment de la première saison.
    La troisième n'est pas mauvaise, mais je m'ennuie devant cette série, rien à faire. J'ai beaucoup de peine à finir. Et je peste beaucoup (donnez-lui un costume, grands dieux !!)
    J'aime beaucoup la nouvelle version de Doctor Who. Mais, je crois voir ce que tu veux dire, c'est vrai qu'on attend un peu, et, à mon avis, inutilement, que la série entre dans "le vif du sujet". Les épisodes sont réussis, mais ils manquent un peu d'enjeux.

    Bon pas-dimanche,

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    1. Je trouve au contraire que Doctor Who est entrée dans le vif du sujet qui est... ses personnages. On a perdu l'habitude, c'est tout ! :)

      Car de ce point de vue c'est une vraie réussite, je trouve la série impressionnante car elle arrive à développer tous ces nouveaux compagnons de manière progressive et subtile sans tomber dans le piège des épisodes "centrics".

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    2. BLOOM >>> Oui, voilà. Durant la période RTD, il y avait beaucoup de fantaisie et de légèreté mais il y avait aussi tout de même une gravité sous-jacente qu'on ne perçoit pas (ou peu) ici.

      RDG >>> J'aimerais que tu aies raison mais j'ai un peu de mal à le voir comme ça, sachant qu'à part Yaz je n'ai pas encore réussi à retenir les noms des autres ^^ Mais il y a de ça c'est vrai, chacun trouve petit à petit sa place.

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    3. Mais ça c'est parce que tu n'es pas assez attentif ;)

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  2. Je me doutais qu'il ne te faudrait pas longtemps pour passer du côté obscur de Riverdale ;)

    Je partage la plupart de tes remarques. Cette série a quelque chose en elle de complètement nul mais elle l'assume tellement qu'elle en devient un vrai plaisir, parfois. Par contre sur cette saison, autant l'intrigue avec le Gargoyle King me plait bien, autant je ne suis pas du tout cliente de l'intrigue Orange is the New Archie.

    Je suis à la bourre dans Supergirl, pas encore fini la saison 3 mais complètement d'accord quand même, la même série avec le budget et la crédibilité d'un Netflix, tout le monde baverait devant.

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    1. L'intrigue avec Archie en prison ne me passionne pas particulièrement mais je trouve qu'elle s'inscrit bien au sein d'une saison qui s'amuse plus que jamais à recycler tous les clichés de drama possibles et imaginables. Il ne t'aura pas échappé que cette histoire est littéralement tirée de Luke Cage ^^

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  3. Réussir à pas mettre de "dodoji" à The Deuce, belle perf! Cette série est vraiment trop trop, trop chiante. Toutes les séries de David Simon le sont un peu à un moment ou un autre mais à la différence des autres (même Show Me A Hero qui était plutôt ratée) elle n'a pas un propos suffisamment fort pour compenser.

    Daredevil bon, je suis fan, j'ai adoré cette saison comme les autres. Bouffée en 3 jours.

    Supergirl ce que tu oublies de dire et qui pourtant est très révélateur de la qualité d'ensemble, c'est que la série est assez maîtrisée pour être bien même dans les épisodes comme celui de cette semaine (ou celui de l'an dernier sur Jimmy Olsen) où on voit presque pas Supergirl.

    You je suis d'accord mais ça n'annule pas la discussion qu'on a eu son sujet il y a qq semaines, au contraire les rebondissements sont tellement nombreux que plus ça durera plus on s'approchera du moment où ça deviendra imbitable.

    Enfin la meilleure pour la fin... oui LA MEILLEURE, Doctor Who qui a retrouvé une nouvelle jeunesse. Je ne trouve pas ça lisse, c'est que le début, Jodie n'a pas encore eu une grande scène ou un grand épisode dramatique pour vraiment s'imposer mais ça va venir j'en suis sûr.

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    1. Pour The Deuce, c'est simple, il suffit de ne pas le regarder à une heure trop proche de celle du coucher ^^

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  4. Et ne rêve pas TU NE ME FERAS PAS REPRENDRE RIVERDALE. Pervers!

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    1. Bien sûr que si. Nous savons tous les deux que tu vas le faire parce que Le Golb te dis de le faire. Viens, allez, regarde-moi dans les yeux ;-)

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  5. Le prêchi-prêcha dans DD était quand même un peu soûlant, non ? Ou alors je suis devenue trop sensible à ce genre de chose, je ne sais pas, mais toutes ces scènes du début de saison m'ont vraiment semblé lourdes et répétitives.

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    1. Ça ne m'a pas dérangé une seconde. Il faut dire que sachant que c'était le très controversé arc "Born Again" qui allait être adapté, je m'attendais à mille fois pire que ça, du coup j'ai plutôt été agréablement surpris !

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  6. Bonjour tout le monde,

    - Daredevil: je n'ai pas encore terminé cette nouvelle saison (je prends mon temps vu la durée de l'intersaison) mais ce qui m'énerve (sans égratigner mon plaisir des retrouvailles) c'est cette nécessité du "NetflixverDCuniverse" étendu. Moi je n'ai pas maté The Defenders (encore) ni les dernières saisons en date de Luke Cage, Jessica Jones et autres Poing en Fer. Autrement, c'est une série que j'adore. Avec ses quelques défauts. Les seconds rôles sont soignés, les motivations du héros sont crédibles, abordées avec sérieux sans se donner des airs impériaux, et comme tu le dis, les scènes de baston sont démentes (même si le traditionnel épisode 4 avec le traditionnel plan séquence m'a cette fois-ci laissé sur la fin; je reste encore très marqué par celui de la saison 1 avec son ambiance à la Old Boy). Un excellent divertissement, qui ne vise rien de plus que ce qu'il offre: un pur shoot de kiff ^^.

    - The Deuce: j'ai arrêté cette série à deux épisodes de la fin de la saison précédente. Je suis d'accord avec toi au sujet des personnages: il n'y a aucun souffle. J'ai stoppé à cause de cela; le sujet de l'émergence mainstream du porno m'important pas du tout. Simon y est cynique mais sans aucune envie de nous faire aimer les protagonistes qu'il regarde. Et puis qu'il regarde avec, j'ai l'impression, une étrange moralité culpabilisante. C'est glauque, ça reste glauque et sans issue. C'est un peu trop chargé, mais le problème c'est que ça l'est
    dans un contexte où la "reconstitution" me parait un peu trop forcé aussi. Sans compter le rythme qui, du coup, ne prend jamais son essor.

    - Je n'ai pas encore débuté Riverdale...mais j'ai regardé le premier épisode de cette nouvelle mouture de Sabrina. C'est...très flou ;)

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    1. Tu pointes un des trucs qui m'horripilent le plus chez Marvel, et pas qu'à la télé ou au ciné mais également dans les comics. Les crossovers annuels prennent désormais tellement de place dans les plannings de publication que certaines séries sont complètement hachées et très pénibles à lire, vu qu'à part quelques timbrés personne ne lit TOUTES les séries Marvel. DC a eu aussi sa période comme ça il y a une dizaine d'années (en gros la période pré et post-Final Crisis où Grant Morrison - que j'adore au demeurant - écrivait 250 séries simultanées dont la moitié de la Bat Family). Mais ils se sont beaucoup calmés ces dernières années et à télé ce problème n'existe pas vraiment. Mais ça devient un peu l'excès inverse, parce qu'en définitive c'est un problème assez insoluble : soit tu fais des crossovers avec de vrais enjeux qui ont fatalement un impact sur les séries impliquées (option Marvel) soit tu fais (option DC) des crossovers en maîtrisant un maximum les conséquences, et au final ça ressemble à des tempêtes dans un verre d'eau avec des enjeux très faibles ou des évènements totalement décorrélés des intrigues habituelles.

      Tu as bien résumé la problématique de The Deuce mais le pire, c'est que ce n'est même pas une bonne série sur le porno ! :-/

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    2. Du coup, tu te rends compte que tu avoues par là-même avoir totalement fait l'impasse sur le reboot de Sabrina ;)

      - "au final ça ressemble à des tempêtes dans un verre d'eau avec des enjeux très faibles ou des évènements totalement décorrélés des intrigues habituelles": exact ! Comme si ces séries avaient besoin de cela pour démontrer qu'elles possèdent une profondeur narrative ou une quelconque complexité artistique (ce qui peut être le cas bien sûr) alors qu'en réalité le procédé est quelque peu artificiel...lorsque tu as dépassé le fan service. Mais bon, bon sang, lorsque j'ai débuté la saison 3, je me suis même demandé si je n'avais pas lancé les épisodes dans l'ordre ^^

      - The Deuce (suite): je reviens sur les limites du "système Simon" que tu mentionnais dans ton paragraphe (le système Simon...marrant comme expression au passage). Je me souviens que l'une des principales critiques à l'égard de son grand oeuvre qu'est The Wire était son rythme. Que les débuts étaient globalement lents et qu'il fallait vraiment s'accrocher pour poursuivre le récit tellement l'ennui pointait son nez. Là, c'est une évidence qu'on peut lui adresser le même reproche mais j'ai également l'impression que Simon, quand bien même il reste entouré de plumes fidèles qui ont fait leurs preuves, est tristement tombé dans l'autocaricature. Sauf que la charge est confuse: on ne sait pas si sa série est une enquête, un drame féministe, un polar ou une comédie de moeurs incertaine (sérieusement, j'ai rien contre James Franco mais le voir en double...c'est comique). Maggie Gyllenhaal est une actrice épatante mais son personnage n'arrive pas à émouvoir...alors que ce devrait être le cas!

      Parfois même, on dirait que The Deuce est un catalogue de ce qu'HBO possède ou possédait en vitrine: les mafieux, on les croit sortis d'un casting raté des Soprano. Je ne veux pas casser du sucre sur un auteur que j'aime énormément mais j'aurais préféré qu'il arrête sur Treme. Parce que malgré toute la colère sourde qui irriguait la série, Simon regardait ses personnages avec une empathie et une tendresse communicative. Même ceux les plus retors. Là, on a juste l'impression de regarder l'oeuvre d'un type aigri, ronchon, et qui n'a même plus le culot de vouloir claquer la porte d'HBO et de partir sur une note de panache. C'est peut-être cela le plus gênant.

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    3. Il me semble que Treme était déjà un peu touchée par ce problème de personnages. Il y en avait de très bons, de très attachants, mais il y en avait aussi pas mal qui étaient finalement assez insipides et ne m'ont pas laissé un souvenir mémorable (je pense par exemple à ce jeune couple de musiciens qui... je ne sais plus d'ailleurs, il me semble que la nana fait une carrière et le mec je ne sais pas trop ce qu'il devient, CQFD.)

      Mais c'est vrai que c'est encore pire dans The Deuce, on est vraiment dans l'illustration pure, pas vraiment paresseuse mais a priori sans véritable inspiration.

      Ne t'inquiète pas, Sabrina est sur ma liste ;-)

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  7. t'as vu mon top 100 film ?
    mdr
    http://thebinarycoffee.blogspot.com/2018/10/mon-top-100-films.html

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