2018 touche à sa fin et le seul endroit où je l'ai réellement sentie passer, c'est devenant ma télé. Au moment de l'annuel coup d’œil dans le rétro, il me semble que ce fut une bien petite année télé, principalement marqué par des series finale, des morts de personnages et des nouveautés décevantes, où l'on s'est beaucoup raccroché aux valeurs sûres, comme cette sélection en témoigne (en particulier le podium, où le titre le plus récent en est à sa saison 4). Pas franchement le matériel idéal pour un parfait article d'avant Noël, mais pas une excuse non plus pour manquer aux traditions : avant de confirmer ce sentiment au cours d'une Cérémonie des Drawas qui ne saura être que meurtrière, voyons un peu le verre à moitié plein en revenant sur les vingt épisodes (ou scènes) de séries les plus marquant(e)s de l'année golbienne. Et très belles fêtes à toutes et tous, puisque ceci sera le dernier article du Golb avant 2019.
20. « Drenching Dallas » – A.P. Bio [1x13 | mai] Suffisamment mémorable pour ne pas dépareiller lorsqu'on relira cette article dans un an ? Probablement pas, mais puisqu'il fallait bien commencer quelque part, autant opter pour une des bonnes surprises de l'année et son final vraiment très chouette, en ce qu'il résiste assez admirablement à la joie du happy-end. On craignait depuis le début le moment où on s'apercevrait que Jake Griffin se serait adouci au contact des gamins dont il a la charge ? On découvre avec bonheur qu'il n'en est rien et qu'il a parfaitement réussi à les corrompre. Jouissif.
19. « When the Saint Go Marching in » – The Originals [05x13 | août] Vous n'auriez jamais cru retrouver The Originals ici ? Rassurez-vous : moi non plus. Prometteur sur le papier, le (désormais "premier") spin-off de The Vampire Diaries ne s'est jamais réellement imposé, pour tout un tas de raisons souvent indépendantes de la volonté de ses scénaristes (limites budgétaires, contraintes inhérentes au Network, fluctuations incessantes de casting). Pourtant, au moment de conclure, ce fut un sans faute, avec un dernier arc entièrement centré sur les personnages et leurs liens à la Nouvelle Orléans venant rappeler que ce n'est pas pour rien qu'on y avait cru au départ : The Originals était réellement capable de fulgurances, de scènes fortes, et excellait lorsqu'elle se focalisait sur les antihéros-titres. Il est difficile d'en dire plus sans spoiler ce series finale, mais oui : on peut être une série moyenne et avoir une très belle fin, la preuve.
18. « Scoobynatural » – Supernatural [13x16 | mars] Annoncé depuis des mois, fantasmé depuis des années, le crossover Supernatural/Scooby Doo ne pouvait pas être foiré. Impossible. Il ne l'a pas été, sans toutefois sérieusement rivaliser avec les meilleurs épispodes meta de la série. Qu'importe, pour tout fan de l'un et l'autre de ces shows (enfin, Scooby est une franchise plus qu'un show à proprement dire), c'était un moment délicieux et hors du temps, avec peut-être un peu trop de figures imposées (tout le monde savait que Dean finirait par lancer le, euh, "slogan", ou que Fred allait construire un piège pourri ou que... etc.), mais une belle dynamique, d'excellents moments (celui où le Scooby Gang comprend que le paranormal existe vraiment n'a pas de prix) et un hommage sincère à l'un des univers les plus influents de l'histoire de la télévision US. C'est déjà beaucoup.
17. « Buried » – Fear the Walking Dead [4x04 | mai] Ce n'est pas un épisode de série, c'est un retour de refoulé. Un moment où les scénaristes veulent faire table-rase du passé et ne font que l'agiter en soulignant involontairement tout ce qui déconne – ou s'apprête à déconner – dans leur série. Un excellent épisode s'il avait appartenu à l'autre série de la même franchise ; un épisode incompréhensible (mais paradoxalement d'autant plus marquant) dans celle-ci. Comme souvent dans Fear, « Buried » est, d'un point strictement formel, brillant. C'est son message qui est assez intolérable, à plus forte raison parce qu'il n'est pas sous-entendu ni accidentel, mais au contraire totalement assumé : les scénaristes ont décidé de renier tout ce qui faisait l'identité de leur série afin de la rapprocher de sa sœur (et de ses chiffres d'audience), et non contents de le faire, ils vous le disent presque explicitement. L'enchevêtrement de flashbacks de « Buried » est limpide : il s'agit de souligner, avec une maestria assez flippante, comment chaque personnage aurait pu à un moment donné prendre une décision qui aurait sauvé tous les autres, et comment chacun ne l'a pas prise, non par excès d'égoïsme mais par excès d'espoir, d'altruisme et d'humanité. Lâcher une série (peu) après un aussi bon épisode, voilà un truc que je n'aurais pas souvent fait dans ma vie.
16. « One Minute More » – 12 Monkeys [4x09 | juin] Celui-ci est un peu là pour forme, parce qu'il fallait bien distinguer comme se doit la très bonne dernière saison d'une des meilleures séries SF de ces dernières années, qui se trouve également être l'une des plus sous-estimée. Cette longue fin, parfaitement écrite et construite, peut certainement être perçue comme un grand tout difficilement divisible, puisque la série elle-même, si l'on oublie les tatônnements de ses débuts, peut également être vue ainsi. Alors pourquoi cet épisode plutôt qu'un autre ? Tout simplement car c'est celui où tous les éléments savamment distillés durant des années (des siècles, en l'occurrence) se mettent en place pour lancer la dernière ligne droite. Tout se rejoint, LA révélation ultime est enfin formulée (on l'avait légèrement devinée mais cela n'atténue en rien sa puissance symbolique) et en maxi-bonus, la série s'offre un ultime clin d’œil au film de Terry Gilliam que l'on n'attendait plus, que l'on n'espérait plus et dont on n'avait absolument pas besoin – ça ne le rend que plus sympathique et surprenant.
15. « A New Napkin » – Daredevil [3x13 | octobre] Ceci était le dernier épisode de Daredevil en tant que série télévisée. On n'en était pas totalement certain sur le coup, mais il fait peu de doute que les scénaristes en avaient une parfaite conscience, qui composent, au terme du combat final attendu depuis trois saisons, une vraie jolie fin. Non parce qu'elle conclut une histoire qui ne saurait jamais l'être (les supervilains reviennent toujours et les superhéros finissent toujours par reprendre du service, ça fait presque cent ans que cela dure), mais parce qu'elle laisse le héros dans cet était de paix intérieure qu'il poursuit depuis le premier épisode. Nul pathos ici, ni tentative poétique maladroite, juste l'aboutissement d'une longue storyline dont l'idée n'était pas de montrer le chemin du protagoniste pour redevenir Daredevil, mais bien pour redevenir Matt Murdock.
14. « The Queen » – Castle Rock [1x07 | août] Si la série-d'à-peu-presque-Stephen-King vous a laissés de marbre, sachez que vous n'êtes pas seuls. Castle Rock n'a pas tenu ses promesses et si elle a eu ses bon moments et ses bonnes idées, c'est tout de même avec une certaine indifférence que l'on a accueilli la nouvelle sa prolongation. Reste qu'en son cœur, elle a offert un épisode extraordinaire justifiant quasiment à lui seul si ce n'est l'existence de la série, du moins la présence au casting de Sissy Spacek, qui paraissait jusqu'alors n'être qu'un easter eggs parmi des dizaines d'autres. Le temps de « The Queen », qui réussit la prouesse de relancer totalement l'intrigue en ne la faisant avancer que d'une poignée de seconde, c'est à un véritable Spacek-show que l'on eut droit mais aussi et surtout, à une véritable plongée... dans l’œuvre du King. Pour la première fois depuis le début, on avait réellement le sentiment d'être embarqué dans un de ses récits les plus chaotiques, pas forcément les plus appréciés du public (« The Queen » est une de ces histoires d'amour déchirantes mais extrêmement mentales à la Bag of Bones ou Lisey's Story), mais qu'importe : si c'est pour des épisodes comme ça, alors ok, Castle Rock peut revenir l'an prochain. Avec Sissy Spacek, hein !
13. « Enter Alexis » – Dynasty [1x17 | mars] En seize épisodes, Dynasty avait déjà largement eu le temps de démontrer qu'elle était l'une des meilleures surprise de la saison 2017-18. Un soap à la fois classique et moderne, blindé de second degré et de répliques assassines, soit l'un des rares remakebootvals de ces dernières années à avoir de l'allure. Restait à franchir la dernière marche et à ramener dans la franchise son personnage le plus iconique, sachant que Joan Collins avait depuis longtemps fait savoir qu'elle n'avait rien à carrer de ce revival et « [ne comprenait] même pas ce qu'était cette chaîne, la CW ». Ceux qui savaient qu'Alexis Carrington serait interprétée par Nicolette Sheridan trépignaient déjà d'impatience. Ceux qui – comme moi – l'ignoraient n'en frétillèrent que plus sur leur siège en assistant à son
12. « Chapter 13 » – Legion [2x05 | mai] Cet épisode est absolument dégueulasse. Je crois. Je ne sais pas car, quand j'ai compris ce dont il retournait, j'ai fermé les yeux. Et je n'ai absolument aucune idée, encore aujourd'hui, de ce qui apparaît à l'écran durant la scène clé de « Chapter 13 ». Vous pourrez trouver complètement absurde que je sélectionne cet épisode malgré cela, ou au contraire y discerner une absolue logique. D'une part parce qu'il n'est pas pas besoin d'avoir vu la scène dégueulasse de service pour savoir que l'épisode, de par sa construction et son atmosphère, est d'excellente facture... et d'autre part, bien entendu, parce que le fait que je me sois senti obligé de fermer les yeux démontre que la volonté de créer le malaise a parfaitement porté ses fruits. Non parce qu'en vrai, vous savez quoi ? Je ne suis même pas sûr que la scène dégueulasse que j'aie voulu éviter l'ait été tant que ça, dégueulasse. C'est juste que sa seule idée, la seule connaissance de supplice d'Amy m'était totalement insupportable. Ce serait pas ça qu'on appelle la force de suggestion, des fois ?
11. « Diprotodon » – Baron noir [2x07 | février] Il manquait jusqu'ici à Baron noir et à son fascinant héros un épisode référence, un vrai morceau de bravoure qui achèverait de poser le personnage (au propre comme au figuré). Ce n'était pas le tout de nous répéter que Philippe Rickwaert était un stratège, pardon un génie, pardon : un Machiavel. Il était temps de nous le montrer à l’œuvre, et si la saison entière a paru construite sur cette volonté, cet avant-dernier épisode en est le parfait accomplissement. Dans « Diprotodon », Rickwaert "nique" tout le monde, pour reprendre le terme qui lui est cher. Avec panache, avec insolence et avec un humour d'autant plus jouissif qu'il est totalement décalé par rapport à la situation. La scène où il est en voiture avec Kalhenberg, l'empêche de prendre les coups de fils de la Présidente et le traîne littéralement par la peau des oreilles est sans conteste l'une des plus cools de l'année.
10. « Day 450 » – The Good Fight [2x07 | avril] Il est toujours difficile de situer The Good Fight par rapport à d'autres séries. En 2018 comme en 2017, on n'en a pas dit que du bien (loin de là), et si l'impression globale est que cette seconde saison fut meilleure que la première, on a malgré tout du mal à la qualifier de plus aboutie ou maîtrisée. Mais précisément parce que The Good Fight semble destinée à continuellement souffler le chaud et le froid, il paraît nécessaire de mettre en valeur les performances réussies, et cet épisode, probablement le meilleur de la série à ce jour, en fait partie. Si la montagne qu'il constitue n'avait pas accouché d'une souris (parce que c'est The Good Fight), il aurait pu prétendre se classer plus haut tant tout, du pitch sur l'impeachment de Trump à l'hilarante chanson finale, y est absolument par-fait. Reste donc le problème de réellement lancer l'intrigue principale d'une saison à quelques épisodes de la fin de celle-ci – il serait peut-être temps que quelqu'un se décide à prévenir les King qu'ils n'ont plus neuf mois devant eux comme du temps de The Good Wife.
09. « Midnight at the Concord » – The Marvelous Mrs. Maisel [2x05 | décembre] La plupart des gens avec qui j'en ai discuté m'ont dit qu'ils l'avaient vu venir à dix kilomètres. Moi, pas du tout, et je m'auto-conforte en me disant que cette plupart des gens se limite à deux personnes (sur trois au total). Je ne m'attendais pas à ce qu'Abe découvre la vocation de sa fille de la sorte, à ce moment précis, et je m'attendais encore moins à la réaction de celle-ci. Même en n'étant pas fan d'humour dit « embarrassant », la longue scène concluant cet épisode est absolument formidable – à vous faire transpirer de rire. Pour un peu, on en oublierait presque que cet épisode charnière qui lance réellement la seconde saison de Mrs. Maisel était excellent de bout en bout et que les passages présentant le premier rendez-vous entre Midge et Benjamin suffisaient déjà en eux-mêmes à le faire sélectionner dans ce top de fin d'année.
08. « Twice Upon a Time » – Doctor Who [Christmas Special 2017] La première fois que cette sélection a été ouverte au mois de décembre de l'année précédente, il s'agissait surtout d'un choix logique, presque mathématique (impossible de savoir à l'époque que Vikings allait se fendre d'un des meilleurs épisodes de séries de ces dernières années un 28 décembre). « Twice Upon a Time » est un cas différent : celui d'un épisode qui, le temps faisant son œuvre, a été peu à peu revu à la hausse par la plupart des personnes l'ayant vu au moment de sa diffusion. Peter Capaldi s'y voit offrir la plus belle scène de régénération de la version moderne de Doctor Who mais, comme d'autres, je ne l'ai peut-être pas tout à fait appréciée à sa juste valeur sur le coup. Au moment de rédiger cet article, le choix s'est en revanche imposé tout naturellement. Alors oui, bien sûr, depuis, le Doctor est devenu une femme. On s'en est félicité ici, tout en expliquant à plusieurs reprises à quel point cela relevait dans le fond du non-évènement. Peut-être, si la saison 11 avait été un peu plus consistante, le pot de départ live de Steven Moffat aurait-il été relégué dans notre mémoire. Peut-être que le prochain Christmas Special se hissera lui aussi dans le Top de son année d'après. Ce qui est certain, c'est que celui-ci n'est pas près d'être oublié.
07. « Info Wars » – Law & Order : SVU [19x12 | janvier] Si l'excellent Raúl Esparza ne quitte officiellement la série que la semaine suivante, cet épisode bouffi d'ambigüités est assurément son chant du cygne. Du SVU comme on l'aime (point de départ surfant sur l'actu, intrigue insaisissable et touffue, personnages perdus dans leurs contradictions morales et large part accordée à l'aspect judiciaire de l'affaire), mais encore un peu mieux, puisque offrant un dernier tour de piste royal au meilleur personnage de l'époque contemporaine d'une série qui fêtera bientôt son vingtième anniversaire. Rafael Barba était un peu plus qu'un excellent procureur (le premier à s'imposer durablement dans le show depuis des lustres) : introduit au début de la saison 14, il était peu à peu devenu le symbole du SVU post-Christopher Meloni. D'une série qui après des années de déclin puis de tâtonnement avait peu à peu retrouvé si ce n'est tout, du moins beaucoup de sa superbe. Barba apparaît encore à l'épisode suivant mais « Info Wars » marque sa dernière vraie longue plaidoirie, et l'une de ses meilleures. « Do you just love free speech? Well, you get what you pay for. »
06. « Living with the Enemy » – YOU [1x05, octobre] « Beck, you have stalker ». En une phrase et quelques minutes, YOU est passée du statut de série intéressante dont on ne sait trop quoi penser à truc totalement addictif dont on n'arrive jamais totalement à s'extirper. Ce n'était certes pas la première fois que l'humour noir du show faisait mouche, mais la manière dont, tout au long de cet épisode, Joe analyse à la perfection... en la percevant chez quelqu'un d'autre... cela ajoutait une grosse dose d'ironie tragique à laquelle il était fort difficile de résister, et laissait supposer, comme la suite le démontra, que YOU était une série beaucoup plus intelligente que ses dehors un brin lisses le laissaient supposer. La suite, ce sera l'an prochain sur Netflix, qui a immédiatement racheté le show après son injuste annulation.
05. « Episode 1 » – Bodyguard [1x01, août] Nous touchons aux limites de cette sélection annuelle. Impossible de garantir le podium à une série qui, si elle fut de qualité, ne fut pas non plus exempte de reproches sur la longueur (nous en avions parlé ICI). Cela devrait ne rien enlever à la qualité de son ouverture, exceptionnelle, mais il est impossible à l'heure des bilans de ne pas avoir à l'esprit que Bodyguard n'a pas tenu toutes ses promesses et a même plutôt déçu. Restent donc vingt minutes inaugurales ahurissantes, hallucinantes, stupéfiantes, scotchantes et tout ce que vous voudrez de surperlatifs en -antes, suspendant le temps et le souffle du spectateur comme très peu auront su le faire en 2018. Notre respiration retrouvée, il était difficile de ne pas se demander si nous n'étions pas en train de regarder la meilleure série de l'année. J'ignore si la puissance de ces vingt premières minutes fera qu'on se souviendra longtemps d'une série qu'on aurait peut-être oublié sans elles, ou si au contraire, le côté plus convenu de leur suite contribuera à les effacer. Ce qui est certain c'est que si le podium était interdit, il était impossible de descendre beaucoup plus bas.
04. « 101 » – Who Is America? [1x01 | juillet] On a beau savoir que les États-Unis comptent un sacré paquet d'illuminés du flingue et autres priapiques de la gâchette, on ne peut malgré tout s'empêcher d’écarquiller les yeux devant le pilote de Who Is America?, et plus particulièrement le passage consacré à Philip Van Cleave. Cible facile ? Enfonçage de porte-ouverte ? Peut-être, oui, si cela vous fait plaisir. Mais moment le plus surréaliste et aumaxdutrop de l'année, assurément. Quand la réalité dépasse... merde, on va vraiment écrire cette connerie ? On y songe, oui.
03. « R-E-S-P-E-C-T » – Black-ish [4x14 | mars] La question n'est plus depuis longtemps de savoir si Black-ish figurera dans la sélection annuelle, ni même à quel endroit elle se classera. La seule question qui puisse prêter à la controverse repose sur l'épisode choisi, 2018 n'ayant pas fait exception à l'habitude en proposant une palanquée de scènes mémorables, dans des registres et pour des raisons souvent très différentes les unes des autres. D'ailleurs, pour l'anecdote, un article spécial sélectionnant les meilleurs épisodes de la série est prévu sur Le Golb depuis six mois mais se voit éternellement repoussé face aux problèmes posés par son concept : sélectionner les vingt meilleurs épisodes de la meilleure série des cinq dernières années est quasiment impossible. Alors un seul, vous pensez bien qu'on est dans la subjectivité la plus totale. Pour 2018, cela aurait pu être « Things Were Different Then » (4x16), « Purple Rain » (5x04), « Stand up, Fall Down » (5x06) voire « Don't You Be My Neighbor » (5x02) ou les trois derniers épisodes de la saison 4 ("l'arc du divorce", pour les intimes), qui à défaut d'être extraordinaires auront marqué l'année à leur manière. Ce sera « R-E-S-P-E-C-T », pour sa triple gâchette et sa manière de partir d'une situation de sitcom familial archi classique (un des enfants – en l’occurrence Junior – a perdu sa virginité et les parents flippent) pour réussir à enchaîner les vannes de top niveau tout en disant des choses plus que pertinentes sur (en vrac) la paternité, les relations femmes/hommes, la virile camaraderie (hum...), etc. Et qui réussit encore son dérapage contrôlé final avec un retournement de situation assez prévisible mais extrêmement bien écrit que je vous laisserai découvrir.
02. « Hang the DJ » – Black Mirror [4x04, décembre 2017] Quand Black Mirror délaisse pour une heure les twists épileptiques et la morale rance, cela donne une petite merveille de délicatesse qui climaxe dans ses dernières secondes (et pas qu'à cause des Smiths, même si ça peut toujours aider). Parce qu'au-delà de la satire, dans ces quelques secondes en lévitation, Black Mirror transmet un peu plus qu'un message unilatéral et réactionnaire : l'incertitude d'une rencontre, l'infinité des possibles... c'est tout simplement magnifique et l'ensemble de l'épisode fonctionne d'autant plus à double tranchant : finalement, app ou pas app, simulation ou pas simulation, nos vies sentimentales ne sont-elles pas DÉJÀ qu'un enchaînement de relations plus ou moins vivantes, de petit bout de chemins faits ensemble, jusqu'à ce genre d'instant où le temps se suspens ?
01. « Jennings, Elizabeth » – The Americans [6x09, mai] La série aurait (presque) pu s'arrêter là. Sur un suspens insoutenable que l'on aurait peut-être su soutenir. Sur une succession de faces à faces à la tension exacerbée. Sur la cavale et les Jennings, séparés de fait. La série ne s'est pas arrêtée là, et au vu de la qualité du final (qui pouvait concourir à cette sélection, au même titre que l'épisode "Harvest" [6x07]... ou que la plupart des épisodes de cette saison 6), impossible de le regretter. Reste un avant-dernier épisode à la puissance incroyable, où tous les éléments d'intrigue éparpillés depuis six ans se rejoignent d'une manière qu'on n'attendait pas si naturelle, où certains personnages se rencontrent enfin et où, après huit épisodes, tout explose – mais pas du tout comme et où on l'attendait. Impossible de choisir entre la discussion d'ascenseur entre Stan et Aderholt nous faisant comprendre avec stupeur que jusqu'au bout, Stan ne serait pas la plus grande menace pesant sur les Jennings... ou bien le solde de tous comptes entre Claudia et Elizabeth... ou tout simplement ce face-à-face à couteaux tirés entre l’anti-héroïne de la série et sa fille, ce moment en apnée où Elizabeth comprend enfin ce que le spectateur sait – et anticipe – depuis toujours : quels que soient ses engagements ou ses motivations, qu'elle le conceptualise ou le veuille même ou non... Paige est une Américaine, une vraie, avec tout ce que cela entraîne d'impensé culturel, de tabous sociaux, d'appréhension du monde. Il est extrêmement rare qu'une série s'achève sur sa meilleure saison. The Americans a réussi au-delà de toutes les espérances, parvenant à proposer un ultime chapitre très largement meilleur que la totalité de ce que l'a précédé. Si comme beaucoup trop de gens vous ne l'avez pas encore regardée ou vous êtes arrêtés en cours de route, il n'est jamais trop tard pour vous y remettre – vous trouverez difficilement mieux dans les mois à venir et ne vous priverez probablement d'aucune nouveauté notable qui soit susceptible de rivaliser avec ce qui fut sans conteste l'une des toutes meilleures séries dramatiques de ces dernières années.
Mais où est-ce que j'étais cette année ? Je n'en ai vu que 4 des 20 !
RépondreSupprimerLa question est surtout "que regardais-tu ?", plus que l'endroit où tu étais (même si l'endroit où tu étais a peut-être joué, je n'en sais rien ^^)
SupprimerThe Americans... Évidemment. Cette série a surclassé tout le monde en 2018, même si je sais que c'est une sélection d'épisodes et pas le top des meilleures séries de l'année, sa présence en tête n'est que justice.
RépondreSupprimerPar contre si j'ai vu la plupart des choses dont tu parles, je suis un peu surprise de la manière dont tu les a organisées. 12 Monkeys, c'était beaucoup mieux que plein de choses qui la précèdent (même si on raisonne en terme d'épisodes). Pareil pour Daredevil, jusqu'au bout tu auras été avec cette série d'une exigence disproportionnée par rapport à d'autres (je trouve).
Par contre (2) très sympa d'avoir pensé à The Originals. C'est vrai que c'était une fin très émouvante, pour une série qui a été plus souvent nulle que géniale.
Non, cet épisode particulier de 12 Monkeys ne me paraît pas meilleur que ceux que j'ai mis plus haut. Pareil pour Daredevil. Tu exagères, je m'en suis expliqué dans le texte :-)
SupprimerComme tu le dis toi-même, il s'agit d'épisodes, pas de séries dans leur ensemble, sans quoi jamais Black Mirror n'aurait été numéro 2. A l'inverse il y a des séries qui pour moi étaient incontournables en 2018, comme Impulse ou I'm Dying up Here par exemple, qui ne figurent pas dans cet article car je n'ai pas trouvé un épisode qui se serait vraiment détaché du lot à mes yeux (ce qui n'enlève rien à leurs qualités d'ensemble). C'est de toute façon totalement subjectif, je n'ai pas cherché à faire un "vrai" classement... c'est déjà bien d'y figurer ^^
Peu importe qu'on apprécie ou non les choix, j'aime bien cette rétrospective annuelle. Je la prends comme telle et non comme un classement digne de ce nom.
SupprimerVoilà quelqu'un qui a tout compris ! ;-)
SupprimerJ'aurais, personnellement, été tenté de laisser un blanc, entre The Americans et ses poursuivantes. Histoire de souligner l'écart de niveau.
RépondreSupprimer(Mais je suis sentimental)
Autre possibilité, placer les épisodes 7, 9 et 10 de The Americans sur le podium.
Bon dimanche et bonnes fêtes !
J'aime beaucoup la seconde option, qui aurait avantageusement pu être complétée en mettant dix-sept épisodes de Black-ish derrière. Bon, j'ai opté pour un peu plus de diversité, j'espère que tu me pardonneras ;-)
SupprimerJe valide.
SupprimerTu peux donc recommencer ton article.
;)
Euh...
SupprimerJ'ai beaucoup aimé la saison 2 de Baron noir mais je m'aperçois que je ne m'en rappelle que très peu.
RépondreSupprimerJ'aurais plutôt pris le dernier épisode pour The Americans, enfin ce n'est pas très important. Cette saison était vraiment exceptionnelle, dommage qu'il ait fallu tant d'années pour atteindre ce niveau, au risque de perdre pas mal de gens en route.
J'ai parfois été critique avec The Americans (plus que d'autres), mais dans l'ensemble c'était tout de même d'un haut niveau. Les saisons 2 et 3 étaient vraiment très bonnes (et les suivantes n'avaient pas à rougir de la comparaison avec leurs contemporaines). C'est vrai que la série a parfois un peu traîné, qu'elle a parfois été frappée du syndrome de l'auto-spin-off, que dans les saisons 4 et 5 je m'ennuyais un peu devant tout ce qui ne concernait pas directement les Jennings... mais ce n'est pas quelque chose que j'aurais envie de retenir contre elle à l'heure des comptes. Je l'ai souvent dit, j'ai une affection particulière pour les œuvres imparfaites. Et le fait que je ne m'attendais à ce que cette ultime saison soit si géniale n'a fait que décupler le plaisir que j'ai pris chaque semaine.
SupprimerEn ce qui concerne Baron noir, autant j'ai un souvenir assez précis de cet épisode, autant j'ai moi aussi un peu oublié le reste. Il faut dire que l'intrigue était assez touffue et que c'était en tout début d'année.
SupprimerVoir SVU aussi haut dans ce classement me donne des frissons. Tu es fou, je crois. Ou alors tu es d'une intégrité incroyable, ce site devant être le dernier à proposer des avis circonstanciés sur un procedural aussi ancien ;)
RépondreSupprimerIl doit bien y avoir un site quelque part parlant de Criminal Minds ^^
SupprimerSVU, il faut savoir que je la regarde réellement depuis la diffusion du premier épisode en France, donc plus de 18 ans. Cela la rend très particulière à mes yeux puisque c'est évidemment la série que je suis depuis le plus longtemps, et très probablement la série que j'aurais suivi le plus longtemps dans toute ma vie, vu le faible pourcentage de chances pour qu'on revoie un jour des séries d'une telle longévité (444 épisodes à ce jour, tout de même). Le jour où elle finira par être annulée, je ne pense pas que je fondrai en larmes mais elle laissera un immense vide, pour le coup l'expression "fin d'une époque" sera approprié.
Mais pour répondre un peu plus précisément à ta remarque, je crois que le secret de la longévité d'une série réside précisément là-dedans. On abandonne souvent dans les premières saisons, mais une fois qu'on esr resté durant 6, 7, 8 ans... il est très difficile, je crois, d'arrêter une série.
Allez, même questions que tous les ans : (tu devrais directement mettre ces réponses dans les articles pour gagner du temps)
RépondreSupprimer- combien de séries vues en 2018?
- combien de séries tu recommandes qui ne figurent pas dans cet article?
- et combien des ces épisodes ont été évoqués dans la rubrique habituelle au moment de leur diffusion?
Au boulot.
- 219 (avec une marge d'erreur de 4-5 car j'ai compté vite).
Supprimer- aucune idée. Beaucoup. Heureusement pour moi je regarde tout de même une majorité de bonnes séries !
- 6, ceux de Black-ish, Who Is America?, YOU, DW, The Good Fight et FTWD. Ce qui comme tous les ans ne veut absolument rien dire puisque je délaie volontairement au fil des semaines dans la rubrique "régulière". Le meilleur exemple est The Americans, dont j'aurais pu parler quasiment à chaque fois durant dix semaines mais, outre que je ne fais pas de G.E.S. toutes les semaines, j'ai préféré attendre d'avoir une vue d'ensemble et n'en ai donc parlé, si ma mémoire est bonne, qu'au début et à la fin de la saison (ce qui est en réalité ce que je fais pour la plupart des séries... même les séries de Network étalées de septembre à juin, j'en parle au final rarement plus de trois fois en quelques 40 semaines en moyenne...)
Je trouve qu'il y a un peu à boire et à manger cette année, mais pourquoi pas, ça change.
RépondreSupprimerTu as quand même bien du courage d'être allé au bout de The Originals. Personnellement j'ai totalement lâché au début de la saison 4.
Je trouve aussi qu'il y a à boire et à manger. C'est plus le "cette année" qui m'étonne... ce n'est pas le cas, d'habitude ?
SupprimerSalut Thom, je te souhaite de bonnes fêtes de fin d'années !
RépondreSupprimertoujours rien à dire sur les séries, mis à part qu'une fois n'est aps coutume j'en ai commandé au Père Noel, à savoir les premières saison de Black Mirror. On verra !
sinon, feras-tu un Top Disques 2019 ? Ca m'intéresse évidemment, et je suis très curieux de voir si tu y inclueras le splendide album d'un artiste que j'ai découvert cette année, et que tu dois bien connaitre.
Longue vie au Golb !
un top 10 2018, bien sur :)
SupprimerBien sûr, comme tous les ans. J'ai pris un peu de retard d'écoute ces derniers mois mais je serais comme chaque année fidèle au poste vers la fin janvier :-)
SupprimerUn artiste que je dois bien connaître mais que tu ne connaissais pas ? Hum, tu ne parles du nouveau Pumkins je suppose ^^
(que je n'ai bien évidemment pas eu le temps d'écouter, même si j'ai entendu le single à la radio l'autre jour et qu'il ne m'a pas fallu plus de quatre secondes pour savoir ce que j'étais en train d'écouter) (je ne sais pas si c'est un compliment ou une critique... sans doute un peu les deux)
Et donc sinon quand tu décides de te mettre à une série, tu choisis une des têtes de turc favorites du Golb ? Quel provocateur ! :-)
SupprimerFin Janvier, je vais m'armer de patience... je citerai le disque en question dans mon récapitulatif de l'année, sans doute trouveras tu duquel il s'agit....
SupprimerPour les Pumpkins, je viens de le chroniquer sur mon blog. Ca te spoilera un poil si tu ne l'as pas encore écouté, mais sans doute vaut il mieux être prévenu de certaines choses...
Pour Black Mirror, je ne savais pas que tu n'aimais pas. Je l'ai vu en deuxième position de l'article, ca m'a fait penser à le citer dans mon commentaire, mais il est vrai qu'en relisant tu ne sembles pas très fan :) - ce n'est pas si étonnant, c'est la série que tout le monde m'a conseillé quand j'ai dit que je n'aimais pas les séries :) (cela dit je n'en ai entendu que du positif, au moins les 2 premières saisons)
J'en avais parlé un peu longuement lorsque Netflix avait relancé la série il y a deux ans. Je pense que mon point de vue tient dans la dernière phrase, c'est une série trop "occupée à se regarder être culte". Elle est parfois brillante, c'est incontestable, mais aussi bien souvent très superficielle et faussement originale.
SupprimerJe viens de voir en effet que les Pumpkins avaient pris cher. Je n'ai pas trop suivi les détails de cette reformation, quelque part je m'en fous un peu, je ne crois pas qu'il y ait grand-chose à attendre de Corgan pour les 20 prochaines années ^^
J'ai beau réfléchir je ne vois pas du tout de quel artiste tu parles, quelqu'un que je connaîtrais bien mais que tu n'aurais jamais écouté (ou apprécié) jusqu'à 2018, si je comprends bien ?... bon, vu que tu posteras ton classement avant moi, j'imagine que j'aurai la surprise ;-)
Merci pour le lien, je lirai ca attentivement. je n'ai pas du tout ton recul sur les séries, donc un truc cliché peut très bien me sembler original, et je suis plutôt dans l'immédiateté que dans l'analyse (je ne vais pas tiquer sur une série dont le fond serait un peu réac par exemple, si c'est pas trop flagrant et bien fait par ailleurs). Mais bon c'est toujours utile de voir une série en connaissance de cause. De toutes manières Père Noel a préféré m'offrir l'intégrale de Kaamelot en 21 DVD, donc je suis pas prêt de voir autre chose :)
RépondreSupprimerJ'aurai pu désespérer de Corgan s'il n'avait sorti Ogilala... le pire c'est que le premier titre empeche toute tentative de critique au dernier Pumpkins. sinon il aurait pu faire un EP assez sympathique... (un peu à la mode des derniers Pixies...)
tu as bien compris. j'espère ne pas m'etre trop avancé... si ca se trouve tu as écouté le disque en question et tu l'as trouvé tout pourri ! (ou alors tu ne connais pas le gars, mais j'en serais surpris)
Toujours pas de Drawas :’(
RépondreSupprimerBonne année à tous malgré tout!
Toi aussi tu rafraîchis la page toutes les demi-heures ? ;-)
SupprimerJ'ai bien peur qu'il ne vous faille attendre quelques jours encore, ça avance, mais lentement, j'ai très peu de temps à ma disposition pour m'en occuper. Il faut savoir se faire désirer, dit-on... ;-)
SupprimerNon mais j'imagine que c'est la faute de tous les petits malins qui se chauffent à faire des bulletins de 12 pages. Tu devrais même pas les accepter.
SupprimerCourage hombre !
On patiente, on patiente...
RépondreSupprimerVoir ci-dessus ^^
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