Billy Corgan a fait beaucoup de trucs improbables dans sa vie. Il a produit un nombre déraisonnable de concept-albums imbitables, viré puis repris tous les membres de son groupe, été en couple avec Courtney Love, ouvert un salon de thé, commenté des matches de baseball, déclaré que Siamese Dream était un disque parodique, soutenu Donald Trump, été touring-member de New Order, investi comme un fou furieux dans le catch, versé dans le complotisme, re-été en couple avec Courtney Love, popularisé le pesco-végétarisme, comparé les progressistes au Ku Klux Klan, prénommé son fils Augustus Juppiter, et été une dernière fois en couple Courtney Love. Ce qu'on appelle de coutume une vie bien remplie. Mais si tout cela était certainement improbable à un niveau ou un autre, a fortiori en cumulé, était-ce si inattendu de la part d'un personnage aussi mégalo, farfelu et haut en couleur ? Sans doute pas. Zwan, si. Zwan était totalement improbable et reste vingt ans après le truc le plus improbable qu'ait jamais fait un artiste pourtant rarement suspecté d'excès de pragmatisme ni de rationalité. Improbable, Zwan l'était déjà par essence : qui irait plaquer l'un des plus grands groupes du monde, sur lequel il a une main-mise quasi absolue, pour simplement en monter un autre sur lequel il a une main-mise toute aussi absolue ? Zwan n'obéissait à aucune logique discographique, encore moins commerciale. Le pourquoi du comment de sa formation s'étant perdu depuis longtemps dans les limbes, on ne saura probablement jamais comment Billy et l'inévitable Jimmy Chamberlin se sont dit que ce pouvait être une bonne idée de réunir des ex-membres de Chavez, Slint ou A Perfect Circle pour produire un unique album au titre aussi improbable que le reste : Mary Star of the Sea (avant que vous ne posiez la question : oui, il s'agit bien d'une référence à la Vierge)
Cette improbabilité existentielle, loin de s'atténuer avec le temps, n'a fait que progressivement s'amplifier. Corgan a produit beaucoup... beaucoup de choses par la suite, dans tous les registres possibles et imaginables. Nombre d'entre elles macéraient dès cette époque, et si CYR, en 2020, aura pu hérisser les poils de quelques fans dans le mauvais sens du terme, ce trip synth-pop à la production étouffante et aux mélodies souffreteuses n'était jamais que la suite logique des titres les plus new wave de MACHINA, de l'excellent soundtrack de Stigmata ou du (médiocre) premier album solo de 2005. Mary Star of the Sea, pour sa part, n'a quasiment aucun avant et extrêmement peu d'après dans l’œuvre foisonnante de ses auteurs. OVNI à l'époque, il l'est encore plus à la lumière de tout ce qui l'a suivi, au point que s'il n'avait été relégué aux oubliettes de l'histoire du rock des années 2000, à contre-courant de laquelle il joue quasiment de la première à la dernière note, il pourrait sans doute prétendre au titre de Corgan préféré des gens détestant Corgan.
Entendons-nous rapidement sur ce point : ce n'est pas tant qu'il s'agisse ici de se départir du reste d'un point de vue stylistique. Mary Star of the Sea est un disque écrit quasiment de A à Z par Billy Corgan. Tous ses gimmicks y sont, sa voix y est plus nasillarde que jamais, aucune des chansons ne dépareillerait réellement dans une set-list live ou une quelconque compilation. Ce qui est différent sur Mary Star of the Sea, c'est Billy Corgan lui-même. L'éléphant commençant à prendre beaucoup de place au milieu de la pièce, nommons-le une fois pour toutes : Mary Star of the Sea est un disque à l'image de sa pochette (laquelle contenait, croyez-le ou non : des autocollants !) Joyeux. Lumineux, voire un brin naïf. Son auteur y chante la Foi, l'Espoir, la Paix, l’Été, la Stabilité, l'Amitié et les Fleurs sauvages (j'exagère à peine). Principalement influencé par Dieu et John Lennon, il plante le décor dès le titre introductif ("Here comes my faith / To carry me on [...] For I give my strength / I give my heart / Take these chains / And hold them as ours") avant de se lancer dans une quinzaine de titres power-pop interpellant l'Un (dans les paroles) et l'Autre (dans les arrangements), sans jamais paraître vouloir être chose qu'un dialogue à sens unique. Dans une ambiance sixties d'autant plus inattendue qu'aucun de ses membres ne s'était particulièrement illustré jusque-là dans le registre flower-power1, Zwan enquille les titres tout à fait singuliers ("Declaration of Faith", "El Sol"), avec toujours ici ou là des relents de Smashing Pumpkins ("Endless Summer"), mais dénués de l'élément le plus constitutif de ces dernières : la douleur. Dans ses meilleurs moments (il n'en manque pas), le disque fonctionne comme un fascinant négatif à l'écriture habituelle de Corgan, rarement aussi inspiré que lorsqu'il s'agit d'ajouter un nouveau terme au Petit Dictionnaire de la Souffrance. Mary Star of the Sea, on s'est bien compris, n'est pas qu'un disque heureux : c'est aussi un disque léger, du moins à l'échelle d'un artiste ayant toujours eu un penchant certain pour le rock pompier. Matt Sweeney claque des soli aériens à la John Frusciante, le fidèle Bjorn Thorsrud vous colle des harmonies chatoyantes un peu partout, les trois (!) guitares se lancent dans de chaleureuses discussions de comptoir, Corgan met des points d'exclamation dans les titres des chansons... autant dire que le fan de goth-grunge élevé à coup de "Zero" a de quoi se demander ce qu'il fiche ici, entre une œillade complice à T-Rex ("Ride a Black Swan"), une tape amicale à blur ("Baby Let's Rock!") et un final s'ouvrant sur une fort joviale ligne... d'harmonica. Je vous ai dit que ce disque était improbable ? Il l'est aussi, et surtout, parce qu'il fonctionne au-delà de toutes les limites qu'imposerait un simple exercice de style : Corgan chante l'Amour de son prochain avec la même conviction et la même intensité qu'il en braillait autrefois le Dégoût. Mary Star of the Sea est peut-être le seul album de son auteur à être dénué de postures, à le présenter à nu, sans grands artifices de production, sans concept fumeux derrière lequel se planquer – si ce n'est le groupe Zwan lui-même, dont la raison d'être tient probablement à un besoin de conserver une barrière de sécurité, fût-elle factice. En résultent quelques unes des plus grandes chansons jamais écrites par William Patrick C. ("Honestly", "Of a Broken Heart"), qui ont qui plus est pour elles d'avoir été moins usées que d'autres, puisque sans jamais être tout à fait reniées, elles furent plus ou moins laissées en plan par la suite, cette période étant la seule à ne pas avoir eu droit à des rééditions copieuses ou des chars (à voiles) entiers d'inédits balancés sur le Net. En 2022, lorsque Billy Corgan daigne se rappeler de leur existence (c'est arrivé en début d'année au court d'un showcase solo), c'est presque un évènement en soi tant Zwan occupe une place particulière dans le cœur des fans – loin des stades, de l'emphase, des mythologies abscons et des albums super-produits dont même les titres de morceaux paraissent vouloir vous écraser de toute leur balourde majesté.
Plutôt très bien reçu à l'époque, l'album fut assez vite oublié et le split du groupe dans l'année qui suivit ne l'aida pas réellement à imprimer les mémoires. Ce fut pourtant, peut-être, le dernier vrai grand disque publié par Corgan – et paradoxalement le premier où, tout à sa crise de Foi, il passa de type gentiment perché à illuminé de premier ordre. S'en suivra une douzaine de disques où il renouera avec ses démons, au sens figuré comme malheureusement aussi au sens propre (il a beau y avoir "new" dans l'expression New Born Christian, la joie du Baptême finit toujours plus ou moins en Face de Carême). A l'exception d'une face B de temps à autre (la très – trop – beatlesienne "Splangled", par exemple), il ne retrouvera plus jamais la vibe californienne et insouciante de cette période – lorsqu'il ne donnera pas carrément l'impression de s'en défier. De manière très occasionnelle (on pense aux titres les plus aérés du pachydermique Zeitgeist), on entre-apercevra cette candeur mélodique, mais dans l'ensemble, Mary Star of the Sea demeure une énigme d'autant plus entêtante que Corgan, qui n'est pas exactement ce que l'on appelle un mec discret, passera les deux décennies suivante à faire l'Exégèse de son œuvre à chaque fois qu'on lui tendra un micro. Il semble que Zwan soit juste cette partie de sa vie dont il n'a pas très envie de parler – on le respecte, on en a tous une, pas vrai ? Le truc c'est que pour les gens normaux, il s'agit rarement de la plus cool et heureuse.
Mary Star of the Sea
Zwan | Reprise, 2003
1. Il faut vraiment fouiller dans les tréfonds des faces C des Pumpkins pour s'assurer que Corgan avait bien entendu parler des Beatles avant 2003.
Je suis écœuré par cet article qui m'apprend qu'il y avait DES AUTOCOLLANTS avec le disque!! J'ai jamais eu d'autocollants moi. J'ai eu les chansons toutes pourries mais pas les autocollants, ça fout trop les nerfs même 20 ans plus tard.
RépondreSupprimerPerso je les ai encore, bien nichés derrière le second CD (DVD même je crois? Je peux pas vérifier il est chez ma sœur)
SupprimerNananère.
Moi aussi je les ai toujours... collés sur le boitier sur des CD-R sur lequel j'ai conservé l'album avant de le revendre. C'est d'ailleurs probablement la seule raison pour laquelle je me rappelle qu'il y avait des autocollants dedans.
SupprimerJe confirme que le deuxième CD était un DVD semi-live acoustique sur lequel le groupe jouait une grosse dizaine de titres inédits (dont l'éponyme) qu'on n'a quasiment jamais retrouvés ailleurs par la suite (et qui, n'en doutons pas, seront sur l'édition 20ème anniversaire l'an prochain. Oui parce que j'ai pris un peu d'avance mais dans la mesure où Corgan ne pourra jamais faire mieux pour les 25 ans d'Adore que ce qu'il a fait pour les 20, je suppute que Zwan sera son joker 2023 pour payer son troisième tiers).
J'ai une énorme tendresse pour cet album (largement plus que pour les disques l'entourant - tu sais bien que moi, la new wave...), même si, bon, il est un peu trop long, avouons le. Et oui, sa luminosité en fait une anomalie, mais une si bonne anomalie!
RépondreSupprimerSinon, ça me surprend que tu ne l'évoques pas, mais pour moi il y a un titre (un seul certes) qui fait le pont entre Zwan et le reste de l'oeuvre Corganiesque, et c'est Untitled. Certes c'est un inédit, publié a postériori du split des Pumpkins, donc pas impossible que ce soit en fait une démo de Zwan refourguée à la maison de disques pour le best of, mais ce seul titre m'avait suffi, à l'époque, à accueillir "Honestly" en me disant seulement "ah, ok, maintenant on est là, d'accord".
(Et sinon j'ai du mal à me moquer du nom de son fils. Que j'ai découvert il y a peu. Le choc.)
Je n'avais pas du tout pensé à "Untitled", mais c'est une bonne remarque, d'autant que c'est réellement (en tout cas selon la légende entretenue par Corgan) le tout dernier morceau enregistré par les Pumpkins première période, alors qu'ils étaient déjà plus ou moins séparés.
SupprimerCela dit il y a quand même quelques autres morceaux mineurs avec des accents similaires dans la discographie du groupe (je n'ai pas les titres en tête mais de mémoire on les trouve principalement dans les chutes de Mellon Collie)... le truc, c'est que ce sont souvent des morceaux de... James, qui pour sa part n'a jamais caché son amour pour les Beatles et les Beach Boys. Et quand on sait comment les morceaux de James ont été traités par Corgan durant des années, c'est presque encore plus improbable que toute l'improbabilité générale de Zwan...
Je précise que même si ok j'en ai pas dit trop de mal dans le Rékapituléidoscope publié il y a 4000 ans sur ce site, je n'ai absolument aucune tendresse pour The Future Embrace, qui avec le recul est vraiment une grosse daube (seul Oceania rivalise avec lui pour le titre de pire disque de Corgan). Je crois qu'il n'y a qu'un titre que j'aime encore dessus (une espèce de slow brumeux qui sonne un peu comme une face B de MACHINA, dont le titre m'échappe présentement)
(sa fille a un nom légèrement farfelu également mais à côté, Philomena Clementine, ça va quoi, tu sens qu'entre temps les parents se sont dit qu'ils y étaient peut-être allés un peu fort avec l'aîné ^^)
SupprimerQu'après avoir donné comme second prénom à l'ainé "Jupiter", il ait pas choisi "Saturnine" pour la seconde, ça me dépasse.
SupprimerSinon oui je vois de quels morceaux tu parles, le premier me venant en tête étant "Believe".
Il aurait même pu l'appeler Satur9, comme ça on aurait su qu'il était en fait la véritable Avril Lavigne.
SupprimerJe pensais même à des trucs encore plus obscurs que "Believe" (qui est quand même sur le best of ^^), genre "... Said Sadly" ou d'autres dont je suis incapable de sortir les titres qu'on trouve sur la Super Deluxe Edition de Mellon Collie. Cela dit le commentaire de MIKA plus bas me fait un peu réfléchir, il n'a pas complètement tort et si on va par-là, sur Machina II, "Real Love", "Let Me Give the World to You" ou la version alternative de "Try, Try, Try" sont déjà assez nettement dans cette veine. Enfin Machina II, c'est un peu de la Face C. aussi, quelque part...
le seul commentaire que j'ai à faire sur Zwan, c'est qu'est ce que David Pajo est allé faire dans cette galère ? (vraie question d'ailleurs, vu de loin il a absolument rien en commun avec Corgan).
RépondreSupprimerje n'ai jamais aimé ce disque, mais comme je l'ai pas écouté depuis des décennies je suis prêt à lui donner une autre chance, après tout c'était la première fois que Corgan me décevait vraiment, depuis il s'en est passé des choses...
Tu me fais de la peine, vieux. Je te donne une occasion d'agiter ta Golb Card dans tous les sens et limite tu me la jettes au visage :-/
SupprimerC'est marrant car je n'ai pas du tout vécu cet album comme une déception à sa sortie. Un truc mineur, oui, que j'ai réévalué avec le temps, mais je l'avais tout de suite beaucoup aimé. Et franchement, je le recommande sans problème. Comme le dit GUIC, l'album est un peu trop long, on pourrait facilement l'alléger de deux-trois titres et virer l'énorme gloubiboulga de 14 minutes vers la fin (que je n'écoute tellement jamais que je n'y fais même pas allusion dans l'article, alors que le machin pèse son poids...) Mais ça reste du très bon Corgan, voire de l'excellent par endroit. La rupture s'est faite beaucoup plus tard en ce qui me concerne (et à vrai dire je ne sais pas si elle s'est jamais faite et si je saurais la dater... j'ai plus été gagné par une forme de lassitude au fil du temps, des déceptions parfois plus d'ordre moral qu'artistique (je ne parle pas de ses convictions politiques aussi fluctuantes que douteuses, mais bien de l'orientation générale de sa carrière... dans le fond, la reformation des Pumpkins en 2007, c'était déjà une déception pour moi même si Zeitgeist a bien résisté à l'épreuve du temps. La période sans aucun membre originel également. Tout comme le fait de rappeler les membres originels pour faire plus ou moins pareil qu'avec les membres-pas-originels... bref, je ne vais pas redire des choses dont on a déjà discuté cent fois au moins :-)))
ca fait bizarre de réécouter cet album dans un contexte complètement différent ! mon titre préféré c'est "Lyric", après j'ai bien aimé "Of a Broken Heart" et "Yeah!" par exemple. le reste n'est généralement pas foncièrement mauvais mais je trouve qu'il y a pas mal de trucs lourdingue quand même (style "Endless Summer" par exemple). Comme je le disais à l'époque c'était la première fois que j'étais majoritairement pas emballé par les chansons de Corgan. j'avais été déjà un peu décu par Machina, où il y avait une partie des chansons que je trouvais lourdingues ("the Crying Tree of Mercury", affreuse, ou "Try Try Try" vraiment pas terrible etc...) mais elles restaient minoritaires.
SupprimerEn plus j'avais trouvé ce groupe Zwan bizarre, un assemblage improbable qui faisait pas vrai groupe: il y avait une partie de cette impression qui était surement subjective, du fait que ca suivait directement les Pumpkins...
bref, tout ceci fait que j'ai plutôt vis à vis de ce disque un sentiment inverse à Guic qui évoque de la tendresse (je vois très bien de quoi il parle).
Après c'est vrai que quand on le replace dans la discographie actuelle de Corgan, là où il était largement en queue en 2003, il est plutôt dans la bonne moitié aujourd'hui. Avoir écouté des disques où il n'y a que quelques chansons qui accrochent, et quantité de mauvaises compos (je ne pense pas qu'il y en ait sur le Zwan, d'ailleurs j'aime assez le boulgi boulga moi) fait relativiser la qualité de MSOTS. Mais c'est pas pour ca que je le réécouterais dans le futur.
par contre faut que je réécoute Zeitgest maintenant. A sa sortie je n'avais pas été très emballé mais je l'avais recu beaucoup moins sévèrement que le Zwan. Pas réécouté depuis des lustres aussi, on va voir ce que ca donne...
Mon point de vue sur Zeitgeist est sans doute un peu biaisé. Il l'était déjà sur le moment d'ailleurs. Je n'aimais pas le contexte de cette (fausse) reformation clairement pour le pognon, même pas une décennie après le split, et pour faire une musique assez racoleuse (au sens où Corgan essayait clairement revenir à une formule que le (vrai) groupe avait déjà abandonnée depuis longtemps au moment de son split). Mais paradoxalement, plein de facteurs extérieurs m'ont fait le réévaluer, notamment ce qui a suivi. Non pas tant en terme de qualité (même si aussi, forcément) mais parce d'une part, ma crainte de voir Corgan s'enfermer dans un trip rétro-grunge n'a finalement pas été avérée (il aurait peut-être mieux valu mais c'est un autre débat ^^), et d'autre part, s'est en suivi la plus longue période de sa carrière sans album (je sais qu'il y a eu quelques EPs inégaux entre temps mais ce n'est pas pareil), ce qui fait que Zeigeist a sûrement été le dernier que j'ai vraiment écouté et réécouté en boucle bien après sa sortie. Au 13 octobre 2022, je crois pouvoir dire que c'est un bon album, très bien produit (merci Terry Date), qui a plutôt bien tenu dans le temps et qui partage sans doute avec Zwan une certaine forme d'immédiateté souvent absente de la suite. Tout n'est pas bon dessus mais presque rien n'y est ridicule, ce qui en fait sans doute le meilleur des disques Pumpkins post-MACHINA.
Supprimerc'est quand même fou de devoir se dire aujourd'hui d'un disque de Corgan qu'il est plutôt bon parce qu'il n'y a rien de ridicule dessus ! mais j'avoue que c'est un argument valable pour le Zwan. pour Zeitgest, on verra...
SupprimerJe n'y avais pas pensé en l'écrivant mais que j'avoue que c'est assez terrible.
SupprimerSurtout que j'ai dit "presque" :-D
Album très attachant d'un type qui l'est pas du tout, je suis d'accord.
RépondreSupprimerPar contre je comprends pas bien certains aspects de l'article (et de la discussion). Enfin je suis pas aussi spécialiste du groupe que d'autres mais pour moi Zwan ne marquait pas à l'époque une rupture énorme avec le reste. Lire qu'il n'a ni avant ni après me paraît carrément exagéré, il y a pas que de la new wave sur Machina mais plein de chansons assez "lumineuses" qui sont dans la même lignée avec juste un son moins. Et tout le monde semble oublier que Corgan est aussi auteur de Celebrity skin et Malibu qui sont sûrement deux des pop songs les plus cool des 90s! Pareil pour l'après je connais pas bien mais j'ai souvenir de trucs quand même bien Strawberry Fields dans la période Teagarden Truc (mauvais Strawberry Fields mais Strawberry Fields quand même ^^)
Par contre oui album qui gagne à être redécouvert certainement. Je crois me rappeler que le côté groupe était plus prononcé que dans les Smashing de la fin et que c'est d'ailleurs pour ça que ça a pas marché...
C'est difficile d'argumenter car comme je l'écris dans l'article, il s'agit plus d'une vibe que véritablement d'un son. Tu as raison pour MACHINA, il n'y a fondamentalement pas des kilomètres entre "The Sacred and Profane"/"Age of Innocence"/"With Every Lights" voire même "Stand Inside Your Love" et les chansons de Zwan. Mais la production est tellement autre, tellement brumeuse et emphatique, que le rendu me paraît primer sur l'écriture elle-même. Idem, je vois très bien à quoi tu penses quand tu cites Strawberry Fields ("Splangled" est l'un des ces morceaux), mais en terme de feeling, ce n'est pas du tout la même chose. Si on va par-là, les Pumpkins à leurs débuts avaient un côté très psyché, or ne peut pas vraiment comparer Mary Star of the Sea à Gish (je rigole en l'écrivant car je suis à peu près certain d'avoir lu une interview de Corgan où il ne se privait pas de le faire. Sacré Billy.) Leur version du rock psyché était beaucoup plus 70's, américaine et heavy, pour ne pas dire que certains titres frisaient le stoner. Rien à voir avec Zwan.
SupprimerBon, impossible en revanche de te contredire pour ce qu'il a fait avec Hole. Mais quelle est la réelle part de Corgan sur ces morceaux, qui sont tous co-signés par Love et Erlandson ? Sur d'autres titres de l'album, sa patte est immédiatement reconnaissable, mais ces deux-là n'en font clairement pas partie et je ne suis pas certain qu'ils auraient la même aura si tu leur enlevais les textes sarcastiques et l'interprétation remarquable de Courtney Love.
Alors pas vraiment d’accord avec ce que tu dis sur la contribution de Corgan sur Celebrity Skin. Sa patte se sent sur les morceaux où il est crédité. Typiquement: le pont de Malibu, finalement très proche de 1979. Ça sonne Corgan à des kilomètres.
SupprimerHum. Oui. Si tu veux mais là on va chercher un peu loin, on n'en est même plus à citer des morceaux mais des bouts de morceaux...
SupprimerJe trouve personnellement qu'on en fait parfois un peu beaucoup sur l'apport de Corgan à cet album (ce qui participe de l'habituelle manière de discréditer Courtney Love), alors qu'il est plutôt à mettre à son crédit, à mon sens, d'avoir su se fondre dans le truc et de ne justement pas avoir fait des trucs qui sonnent trop Corgan. Le pont de "Malibu" si ça te fait plaisir, ok, mais la vérité est que le pont de "Malibu" sonne comme plein d'autres trucs aussi, et que c'est bien l'atmosphère pernicieuse de la chanson qui en a fait un tube puis un classique, pas son pont...
Bref pour moi Celebrity Skin doit être tenu à l'écart de cette réflexion, Corgan quoi qu'il y fasse précisément se met au service d'un groupe, l'album est clairement la vision de Love, les influences sont clairement les siennes, pas impossibles d'ailleurs que ce soit elle qui ait initié Corgan à ce son très californien dont il semblait n'avoir rien à foutre auparavant.
"du rock des années 2000, à contre-courant de laquelle il joue quasiment de la première à la dernière note"
RépondreSupprimerc'est marrant parce que j'écoutais le disque en bagnole en allant à la répète et mon guitariste (qui déteste la voix de Corgan et connais donc assez mal ses disques) a dit exactement ca: "le son est vachement moderne, ca date de quand ?" et "ah ouais c'était osé de faire ca 2003 plus personne ne faisait ca"...
Eh bien merci à ton guitariste, qui est un homme de bon sens (à défaut d'être un homme de goût, donc :-D)
Supprimerc'est plutôt un homme de "trop bons gouts", si tu vois ce que je veux dire. Avec mon passif de fan des Guns, Pumpkins, Placebo et autres j'en chie pas mal :)
Supprimermais comme il a été mon principal éducateur musical pendant des années et que c'est un excellent songwitter je ne lui en veux pas
Arf, j'ai presque failli bien l'aimer, mais les gens qui n'ont pas quelques cadavres musicaux dans leur placard, c'est un peu comme ceux qui ne picolent jamais : ça ne m'inspire pas confiance. Je sans le mec à embrouilles qui va se lancer dans plein de side-projects voire commencer à avoir des ambitions solo. Méfiance :-)
SupprimerJ'ai écris "je sans" ? Je voulais bien sûr écrire "je sang" ^^
SupprimerJe suis assez d'accord d'une manière générale mais Damien c'est un peu l'exception. Pas de cadavres à ma connaissance, malheureusement pour moi, (tout au plus a t il tendance à défendre au delà du raisonnable ses artistes cultes des 90's dans leurs errances recentes) mais chez lui ce n'est pas une pose. Quant au side project x' est effectivement le cas mais c'est avec moi donc ça va (et là on est en surchauffe côté vie perso donc la carrière solo c'est pas pour maintenant)
RépondreSupprimerHum, attention, la production récente de certaines groupes 90's peut facilement faire office de cadavre dans le placard :-)
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