"Les gentils y sont gentils ergo un peu concon sur les bords (ils sont affublés de prénoms ultra-classiques et interchangeables). Les méchants y sont méchants, égocentriques, intelligents et manipulateurs – c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît – et portent des patronymes facilement mémorisables, à défaut d’être mémorables (Quinn King, fallait la valider celle-là quand même…). Les Noirs sont noirs et c’est déjà beaucoup (ils portent des prénoms de chanteurs de featuring r’n’b – en vrac on a quand même droit à Chantal, Darius et Roméo pour 3 persos entre 25 et 30 ans), les autres minorités sont … ah non tiens elles ne sont pas. Faut pas pousser mémé non plus.

Enfin si, parce que sans utilité aucune pour l’intrigue, on nous serine assez lourdement que les 2 personnes étiquetées « juives » se ressemblent quand même incroyablement (absolue seule concordance entre les deux, une chevelure brune, comme environ 80% du casting). Je vous le donne en mille, elles s’appellent Rachel et Yaël. Oui oui. Un peu plus et ils nous collaient un mec prénommé Salomon avec une longue perruque brune juste pour le kif de dire que « trop lolilol, tout le monde te confond avec Shiri Appleby hihihih» pendant 5 épisodes.

On a peut-être échappé au pire, ça a dû se branler la nouille sévère en réu pour ne pas être « trop obvious dans l’aspect un peu méta du shôôôw».

Mais ce n’est pas fini, que nenni. Tu pensais avoir touché le fond après la scène d’errance narrative scato du sushi pimenté où une candidate se chie littéralement dessus (la juive, rappelez-vous, attaquée par l’autre méchante juive), mais non jeune noob.

Ivres, ils décidèrent ensuite d’apporter profondeur et discours engagé à leur show (après avoir pissé allègrement sur leur propre tentative de critique des inégalités raciales pendant ½ saison) et s’attaquèrent … aux troubles mentaux.

Finauds les marauds ! Et là, c’est festival tout y passe. En fait, si l’héroïne est si paumée, ce n’est pas parce qu’une partie de son système de valeurs est bafoué en permanence par la cruauté sinistre du monde dans lequel elle évolue et dont elle se délecte sans arriver à l’accepter totalement pour autant. Ce n’est pas lié à la lutte interne qui oppose ce qu’elle voudrait être et est cependant ; ce n’est pas parce qu’elle apprécie autant qu’elle craint les mauvais penchants qui l’animent, en opposition totale avec l’idée qu’elle se fait de quelqu’un de bien, pas parce qu’elle ne parvient plus à vivre avec sa mauvaise conscience face aux choix plus ou moins imposés à elle par un milieu totalement néfaste.

Du tout du tout, t’as déconné José. Elle est belle, intelligente et ambitieuse, et elle voudrait être QUELQU’UN DE BIEN ? Tu déconnes Simone, c’est parce qu’elle est MALADE. En fait, tu vois, soit t’es gentil, con et une grosse lavette soit t’es intelligent, audacieux et méchant, bah Rachel est un peu des deux à la fois, du coup elle est … *roulement de tambour*… BIPOLAIRE. Donc elle chiale en boule sur son tapis, dort, fait des sourires venimeux pas du tout grillés quand elle fait un coup de pute, fume, puis repleure. La pauvre a tous les vices.

Nan mais attendez les mecs, ça a pas de sens, pourquoi elle serait bipolaire, ça arrive pas comme ça à n’importe qui quand même c’est pas particulièrement contagieux, si ?

Nan mais t’inquiète, c’est parce qu’elle a été VIOLÉE étant enfant, par un patient de sa mère qui est psy. (Comb-comb-combo : va voir un psy = troubles mentaux = grand taré qui fait des choses méchantes. A des enfants innocents, on ne se refait pas).

Aaaaah wé okayyyyy je vois mieux ! Mais alors, si t’as pas été violée, mal aimée par ton père, négligée par ta mère, tu vas forcément bien, enfin je veux dire, impossible d’avoir des troubles toussa toussa t’es normal quoi ?

Mais oui Jean-Mi !

Ouuuuf, tu m’as fait flipper André, pendant une seconde j’ai vu pleins de formes, pleins de couleurs entre les tons de noir et de blanc, y’avait même… Hop hop hop qu’est-ce que tu racontes toi là ? Pas de ça ici. T’as déraillé Jipé, je pense que tu devrais consulter …