C'est l'album dont personne n'a parlé, celui dont tout le monde se branle. Faut dire que paru en toute fin d'année 2008 il semblait se destiner lui-même au casse-pipe, ce qui n'étonnera que ceux ignorant que son auteur n'aime rien tant que se faire hara-kiri. L'accroche promotionnelle était pourtant des plus faciles : Vous avez détesté le dernier weezer ? Vous adorerez le dernier Cuomo !
Résumons : The Red Album, paru au printemps dernier, louchait vers le mainstream, était surproduit et comettait surtout le péché mortel de ne dégager que très peu d'émotions (surtout pour un disque de weezer). Ne cherchons pas plus loin pour définir Alone II : il est exactement l'inverse de tout ça. Rugueux et dissonant (logique : il a été fait maison), peu confortable pour la ménagère, et régulièrement poignant. L'album qu'on avait cessé d'espérer de weezer depuis 2002 (au moins). Dans la droite lignée des deux premiers opus du groupe : le plus grand songwriter de sa génération (pesons les mots...) y dévoile son âme torturée de nerd enfermé dans sa cave à jouer de la musique, et cela donne quelques unes des plus belles chansons qu'il ait jamais enregistrées : "Can't Stop Partying", "I Don't Want to Let You" (le choix est vaste).
Son seul véritable tort ? Son titre : Alone II, comme la suite d'Alone : The Home Recordings of Rivers Cuomo, qu'il n'est absolument jamais. Le premier était une collection de démos à dominante acoustique compilées à la va-comme-je-te-pousse, bricolant des vieux trucs de weezer que beaucoup connaissaient déjà et pourvue d'un son si roots qu'elle en était parfois repoussante. Alone II, lui, évolue dans une autre catégorie, bien plus proche de l'album solo annoncé depuis des lustres et dont personne ne comprenait vraiment l'utilité (weezer étant déjà une carrière solo en soi). Là-dessus au moins nous voilà éclairés : si en fait d'opus solo Rivers Cuomo n'a jamais lâché que des compiles de démos, c'est précisément parce que c'est à cela qu'il ressemble lorsqu'il est seul et se met à nu. A un gamin à la voix aérienne et fracassée ("Walt Disney"), obsédé par ses idoles jusqu'à la compulsion (il pousse le vice jusqu'à reprendre "Don't Worry Baby" façon Pixies, soit donc trois minutes sonnant comme un parfait résumé de son oeuvre) et adressant successivement des prières aux cieux (qui l'ont rendu si moche) et à la fille idéale (qui l'a rendu si triste). Ce pourrait être niais ; c'est naïf et parfois incroyable de pureté ("My Day Is Coming"). Et lorsque résonnent les titres les plus électriques du lot ("Paper Face", "Cold & Damp") on se surprenant à se dire que dans le genre c'est bien mieux que ce que weezer a pondu sur ses trois derniers albums réunis. Inconditionnels du Blue Album et de Pinkerton, unissez-vous : le temps est désormais venu où les démos traficotées par Cuomo dans sa chambre sont plus excitantes que sa carrière officielle. Jetez-vous dessus !
Résumons : The Red Album, paru au printemps dernier, louchait vers le mainstream, était surproduit et comettait surtout le péché mortel de ne dégager que très peu d'émotions (surtout pour un disque de weezer). Ne cherchons pas plus loin pour définir Alone II : il est exactement l'inverse de tout ça. Rugueux et dissonant (logique : il a été fait maison), peu confortable pour la ménagère, et régulièrement poignant. L'album qu'on avait cessé d'espérer de weezer depuis 2002 (au moins). Dans la droite lignée des deux premiers opus du groupe : le plus grand songwriter de sa génération (pesons les mots...) y dévoile son âme torturée de nerd enfermé dans sa cave à jouer de la musique, et cela donne quelques unes des plus belles chansons qu'il ait jamais enregistrées : "Can't Stop Partying", "I Don't Want to Let You" (le choix est vaste).
Son seul véritable tort ? Son titre : Alone II, comme la suite d'Alone : The Home Recordings of Rivers Cuomo, qu'il n'est absolument jamais. Le premier était une collection de démos à dominante acoustique compilées à la va-comme-je-te-pousse, bricolant des vieux trucs de weezer que beaucoup connaissaient déjà et pourvue d'un son si roots qu'elle en était parfois repoussante. Alone II, lui, évolue dans une autre catégorie, bien plus proche de l'album solo annoncé depuis des lustres et dont personne ne comprenait vraiment l'utilité (weezer étant déjà une carrière solo en soi). Là-dessus au moins nous voilà éclairés : si en fait d'opus solo Rivers Cuomo n'a jamais lâché que des compiles de démos, c'est précisément parce que c'est à cela qu'il ressemble lorsqu'il est seul et se met à nu. A un gamin à la voix aérienne et fracassée ("Walt Disney"), obsédé par ses idoles jusqu'à la compulsion (il pousse le vice jusqu'à reprendre "Don't Worry Baby" façon Pixies, soit donc trois minutes sonnant comme un parfait résumé de son oeuvre) et adressant successivement des prières aux cieux (qui l'ont rendu si moche) et à la fille idéale (qui l'a rendu si triste). Ce pourrait être niais ; c'est naïf et parfois incroyable de pureté ("My Day Is Coming"). Et lorsque résonnent les titres les plus électriques du lot ("Paper Face", "Cold & Damp") on se surprenant à se dire que dans le genre c'est bien mieux que ce que weezer a pondu sur ses trois derniers albums réunis. Inconditionnels du Blue Album et de Pinkerton, unissez-vous : le temps est désormais venu où les démos traficotées par Cuomo dans sa chambre sont plus excitantes que sa carrière officielle. Jetez-vous dessus !
👍👍 Alone II
Rivers Cuomo | Geffen, 2008
J'ignorais l'existence de ce disque; merci du tuyau !
RépondreSupprimerEn lisant "Vous avez détesté le dernier weezer ? Vous adorerez le dernier Cuomo !", je me suis dit... c'est pour moi... le problème, c'est que je n'ai pas seulement détesté le dernier weezer, je déteste tout ce que fait Weezer^^
RépondreSupprimerEnfin, je vais tout de même y jeter une oreille, l'album est en intégralité sur deezer : http://www.deezer.com/#music/album/255923
Marion >>> pour servir :-)
RépondreSupprimerG.T. >>> c'est parce que tu n'as jamais été petit et enfermé dans des casiers au collège...
Mais non, Thom, tout le monde ne s'en branle pas ;-)
RépondreSupprimerIl est dans ma sélection de début d'année et, c'est vrai qu'il est parfaitement remarquable, à des années lumières de la platitude (désolé !) des derniers Weezer !
J'ai vu ça (en fait l'article a été écrit il y a un bon mois, ce qui explique que je ne t'y ai pas cité :-). Nous sommes donc au moins trois, avec Jérôme Soligny, qui en a fait une chronique quasi dithyrambique dans R&F (c'est d'ailleurs comme ça que j'en ai entendu parler... car le moins qu'on puisse dire est que la presse ne s'est pas jetée dessus).
RépondreSupprimer@Thom
RépondreSupprimerhttp://lireouimaisquoi.over-blog.com/article-28448668-6.html#comment38281993 / de tout cœur !
En fait, c'est quasiment... le meilleur Weezer depuis ...Maladroit (en fait ils se battent entre eux...)
RépondreSupprimerAlone II a le désavantage qu'on en a pas fait un clip avec les Muppets.
Ca me fait vraiment mal de le dire mais il y en a qui ne sont vraiment pas foulés pour la Tagalou :-) Heureusement...
RépondreSupprimerhttp://lireouimaisquoi.over-blog.com/article-28448668-6.html#comment38281993 Ca me fait vraiment mal de le dire, mais il y en a qui ne sont pas foulés pour la Tagalou ! Heureusement... http://art-rock.over-blog.com/article-28308936-6.html#comment38392038
RépondreSupprimerGuic' >>> en fait moi j'aime quand même beaucoup Make Believe, même si c'est venu à la longue.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé Raditude, et bien aimé le Red Album (faut dire que c'est le premier Weezer que j'ai écouté, même si avec le recul c'est loin d'être le meilleur). J'avais tenté le premier Alone, mais le son démo m'avait un peu refroidi.
RépondreSupprimerCelui-là me fait envie, je tenterai.
Je suis assez d'accord, le premier faisait vraiment trop démos. Celui-ci nettement moins (quoique cela reste des démos, certes).
RépondreSupprimerAu fait, l'histoire du casier, c'est du vécu?
RépondreSupprimerOh non, j'étais traumatisé mais tout de même trop robuste pour qu'on m'enferme dans un casier ;-)
RépondreSupprimer