[Article précédemment publié sur Culturofil] Troy Van Leeuwen est vraiment un type sympathique. Comme il sait bien que son nom est pour le moins difficile à prononcer pour bon nombre de ses fans, il a préféré monter un nouveau groupe plutôt que de sortir un album solo. Mais de la part d'un gars restant depuis des années sagement dans l'ombre du génie Josh Homme, alors même qu'il est l'un des plus grands guitaristes de sa génération… cet accès de coolitude n'a rien de surprenant. Tout comme, tenez : cette idée de passer le micro à Serrina Sims, poupée plus ou moins connue (elle faisait les chœurs sur le dernier opus des QOTSA) et plus ou moins sexy chargée on l'imagine d'assurer vocaux et spectacle. Il comme est ça, Troy : il connaît trop bien l'histoire du rock'n'roll pour tomber dans l'écueil du guitar-hero qui voudrait prouver qu'il sait écrire, composer, chanter et tout faire comme le leader qu'il ne sera jamais. Non : Troy n'a pas ce genre d'ambitions. C'est ce qui rend Sweethead si sympathique.
Sympathique... mais efficace et sacrément bien fichu, surtout. Reconnaissable au premier riff (en l'occurrence celui, assez excellent, de "The Sting"), le maestro assure toujours autant dans le registre rock graisseux mais cool, nerveux mais dégoulinant de groove. Certains trouveront sans doute que les deux premiers titres sonnent comme du Queens Of The Stone Age chanté par une nana, ce qui n'est pas faux. "P.I.G." fait cependant plus penser à du T-Rex trash (ou du Nine Inch Nails organique, ce qui revient presque au même (je rigole… enfin ceci dit le break fait vraiment penser à "March of the Pigs" )) et Serrina, malgré des accents à la Courtney Love qui peuvent parfois surprendre, est plutôt convaincante sur le vénéneux "Amazing Vanishing Conquest". À ce stade du disque on se dit qu'il manque juste un tube en puissance pour convaincre…
… ah mais tenez : le voilà ! "Skinhole International" pointe le bout de son nez, aussi speedé que hanté par le fantôme de Josh Homme. En fait l'album semble zig-zaguer, s'éloignant sans cesse du joug des Queens pour mieux filer dans leur giron cinq minutes plus tard. Mais il est vrai que comme la section rythmique (Block et Napi) est celle du Mark Lanegan Band chaque membre de Sweethead a donc, à différents niveaux, joué avec une voire toutes les Queens à plusieurs reprises. En ce sens l'ami Troy se veut le garant d'un son au travers duquel chacun est libre de projeter ses obsessions – et Sweethead de s'inscrire dans une ligne où il croise les albums des Eagles Of Death Metal, le Bubblegum de Lanegan… des disques différents bien sûrs, mais dont les points communs sont à vrai dire innombrables. Au point que relever les similitudes (ou les divergences) entre (en l'occurrence) Sweethead et les QOTSA relève du faux procès. Reprocherait-on à un individu de partager des traits familiers avec ses frères et ses sœurs ? Le groupe de ce cher vieux Troy a d'autres défauts, notamment – c'est souvent le cas avec les combos misant tout sur la tension – une tendance à voir son énergie s'étioler lorsque les tempos retombent. Comprendre par-là qu'une fois passé un nirvanesque et redoutable "Remote Control Boys", l'album se perd dans une séries de titres se voulant lents mais s'avérant surtout un brin barbants - d'autant qu'ils sont tous curieusement entassés en fin de disque. Peu nombreux cependant au regard des six ou sept titres ébouriffants qui les précédent… Disons que l'on pardonnera à Sweethead, qui en dépit du CV de ses auteurs n'en est qu'à ses débuts en tant que collectif.
D'ailleurs, cette (petite) faiblesse mise à part, Sweethead (le disque) a quelque chose d'assez fun et enthousiasmant. Sans effleurer peut-être la perfection des Queens Of The Stone Age. Soit. Mais avec une morgue communicative qui, à tout prendre, ne séduit pas moins dans le genre heavy vintage que le très hype et surestimé (pléonasme) dernier opus de Wolfmother. Chez Sweethead il y a moins de gras, donc plus de nerf. Et puis la chanteuse est plus jolie. Et ça, c'est un facteur essentiel (moui bon… en fait cette Serrina n'est pas trop mon genre, mais comme dirait The Civil Servant, chaque détail compte...).
Sweethead, de Sweethead (2009)
Sympathique... mais efficace et sacrément bien fichu, surtout. Reconnaissable au premier riff (en l'occurrence celui, assez excellent, de "The Sting"), le maestro assure toujours autant dans le registre rock graisseux mais cool, nerveux mais dégoulinant de groove. Certains trouveront sans doute que les deux premiers titres sonnent comme du Queens Of The Stone Age chanté par une nana, ce qui n'est pas faux. "P.I.G." fait cependant plus penser à du T-Rex trash (ou du Nine Inch Nails organique, ce qui revient presque au même (je rigole… enfin ceci dit le break fait vraiment penser à "March of the Pigs" )) et Serrina, malgré des accents à la Courtney Love qui peuvent parfois surprendre, est plutôt convaincante sur le vénéneux "Amazing Vanishing Conquest". À ce stade du disque on se dit qu'il manque juste un tube en puissance pour convaincre…
… ah mais tenez : le voilà ! "Skinhole International" pointe le bout de son nez, aussi speedé que hanté par le fantôme de Josh Homme. En fait l'album semble zig-zaguer, s'éloignant sans cesse du joug des Queens pour mieux filer dans leur giron cinq minutes plus tard. Mais il est vrai que comme la section rythmique (Block et Napi) est celle du Mark Lanegan Band chaque membre de Sweethead a donc, à différents niveaux, joué avec une voire toutes les Queens à plusieurs reprises. En ce sens l'ami Troy se veut le garant d'un son au travers duquel chacun est libre de projeter ses obsessions – et Sweethead de s'inscrire dans une ligne où il croise les albums des Eagles Of Death Metal, le Bubblegum de Lanegan… des disques différents bien sûrs, mais dont les points communs sont à vrai dire innombrables. Au point que relever les similitudes (ou les divergences) entre (en l'occurrence) Sweethead et les QOTSA relève du faux procès. Reprocherait-on à un individu de partager des traits familiers avec ses frères et ses sœurs ? Le groupe de ce cher vieux Troy a d'autres défauts, notamment – c'est souvent le cas avec les combos misant tout sur la tension – une tendance à voir son énergie s'étioler lorsque les tempos retombent. Comprendre par-là qu'une fois passé un nirvanesque et redoutable "Remote Control Boys", l'album se perd dans une séries de titres se voulant lents mais s'avérant surtout un brin barbants - d'autant qu'ils sont tous curieusement entassés en fin de disque. Peu nombreux cependant au regard des six ou sept titres ébouriffants qui les précédent… Disons que l'on pardonnera à Sweethead, qui en dépit du CV de ses auteurs n'en est qu'à ses débuts en tant que collectif.
D'ailleurs, cette (petite) faiblesse mise à part, Sweethead (le disque) a quelque chose d'assez fun et enthousiasmant. Sans effleurer peut-être la perfection des Queens Of The Stone Age. Soit. Mais avec une morgue communicative qui, à tout prendre, ne séduit pas moins dans le genre heavy vintage que le très hype et surestimé (pléonasme) dernier opus de Wolfmother. Chez Sweethead il y a moins de gras, donc plus de nerf. Et puis la chanteuse est plus jolie. Et ça, c'est un facteur essentiel (moui bon… en fait cette Serrina n'est pas trop mon genre, mais comme dirait The Civil Servant, chaque détail compte...).
Sweethead, de Sweethead (2009)
Bien cool en effet.
RépondreSupprimerJe me suis arrêtée et j'ai écouté parce qu'au départ, j'ai cru que c'était Debbie Harry sur la pochette. Je ne regrette pas, c'est très bon!
RépondreSupprimerM'ouais...
RépondreSupprimerBon, j'ai réécouté sans regarder la vidéo, c'est meilleur. mais le fait d'avoir vu ce clip has been et poseur avec l'autre clone de madonna (même les gestes ! aaaargh !) est davantage rédhibitoire qu'encourageant en ce qui me concerne.
Sur la musique, donc, je n'est pas été emballé par ce morceau, mais il y a effectivement du QOTSA à plus d'un titre, et notamment cette petite note aiguë derrière que je ne sais jamais si c'est du piano ou les cordes de la guitare grattée au niveau des clés après le chevalet en bout de manche.
Je t'accorde absolument tout ça. Ce clip est nul, et même le morceau est un des moins bons de l'album. Remercie deezer de ma part : j'avais choisi un autre titre, mais ce matin au moment de publier l'article... le lecteur exportable plantait. Du coup j'ai improvisé (mais tu auras compris que l'album entier est sur deezer, et il vaut mieux que le single).
RépondreSupprimerça se prononce vanne (sans prononcer le e) léw (w comme dans kiwi) en (pas enne, juste en, comme le e de petit suivi de n).
RépondreSupprimerpas facile de se démarquer de la nébuleuse qotsa, en plus le groupe tourne avec them crooked vultures.
RépondreSupprimersauf qu'on imagine plus sweethead dans les lumières de los angeles que la poussière du desert, c'est l'apport de miss sims surement ...
Miss >>> merci ^^ (et dire que je disais "venliouen"...)
RépondreSupprimerKlak >>> oui, y a un petit côté Vegas en fait...