Nous sommes en 2010 et le Net est plus que jamais la source de tous les maux de la Terre. C'est pas moi qui l'ai dit, c'est Jean-François Copé. Ou Frédéric Lefebvre - je ne sais plus. Peut-être les deux. Et une quinzaine d'autres aussi, que bien entendu Le Golb emmerde.
Car c'est pourtant bien le Net canal historique (Thierry, quoi... comme souvent pour ce genre de musique) qui aura permis à votre serviteur de découvrir cette petite perle qu'est le troisième album de Richard McGraw, perle dont on peut légitimement se demander comment on aurait pu la découvrir sinon - vu qu'elle est publiée par un (quasi) inconnu sur un microscopique label et bien évidemment pas en France. On peut d'ailleurs se demander pourquoi, à une époque où l'on nous arrose d'albums folk mielleux et/ou indigents, et où n'importe quel artiste chantant ses maux de coeurs à renfort de guitares acoustiques et d'accords mineurs est signé dans la semaine. Peu importe. Burying the Dead est remarquable. Tragiquement ironique, aussi, avec un titre pareil et une publication le jour de la mort de Vic Chesnutt, par l'un de ses plus dignes héritiers. Pas bien joyeux, également - mais ça on pouvait s'y attendre.
Aucune révolution et pas grande innovation tout au long de ses douze plages. Ce n'est pas vraiment le propos. Richard McGraw évolue dans un registre intemporel, celui d'une folk élégante et racée, discrètement country, un peu alternative parfois mais résolument hors-modes - ambition parfaitement restituée par une atmosphère feutrée de rigueur. C'est séduisant dès la première note, à fleur de peau quoique sans tralala ni esbroufe. Le second morceau ("My Life") est parfait - on n'a pas encore atteint les cinq minutes que déjà on se demande si Burying the Dead n'est pas ce qu'on a entendu de mieux en ce début 2010. Une impression largement confirmée par la suite d'un album quasiment irréprochable de bout en bout, varié mais cohérent, langoureux mais néanmoins enlevé. Même la relecture potentiellement polémique (si du moins McGraw était connu) du "Chelsea Hotel" de Cohen est inattaquable. Une double performance, car si reprendre le Poète n'est pas à la portée du premier venu le reprendre de la sorte, avec montée en puissance et lyrisme, a tout de l'exercice kamikaze. Mais McGraw s'en sort avec les honneurs, son lyrisme étant fort et sans pathos. Pudique. Distingué, même, sur une majorité de titres pour la plupart excellents ("Hurting Heart, "On Your Knees"...), du genre que n'aurait pas renié Sufjan Stevens il y a quelques années (par contre, maintenant... peut-être).
Évidemment il je n'ai pas trouvé d'extraits sur le Net (finalement il est peut-être la source de tous les maux du chroniqueur...), mais il y en a quelques sur son space. Foncez-y.
Burying the Dead, de Richard McGraw (2009)
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Car c'est pourtant bien le Net canal historique (Thierry, quoi... comme souvent pour ce genre de musique) qui aura permis à votre serviteur de découvrir cette petite perle qu'est le troisième album de Richard McGraw, perle dont on peut légitimement se demander comment on aurait pu la découvrir sinon - vu qu'elle est publiée par un (quasi) inconnu sur un microscopique label et bien évidemment pas en France. On peut d'ailleurs se demander pourquoi, à une époque où l'on nous arrose d'albums folk mielleux et/ou indigents, et où n'importe quel artiste chantant ses maux de coeurs à renfort de guitares acoustiques et d'accords mineurs est signé dans la semaine. Peu importe. Burying the Dead est remarquable. Tragiquement ironique, aussi, avec un titre pareil et une publication le jour de la mort de Vic Chesnutt, par l'un de ses plus dignes héritiers. Pas bien joyeux, également - mais ça on pouvait s'y attendre.
Aucune révolution et pas grande innovation tout au long de ses douze plages. Ce n'est pas vraiment le propos. Richard McGraw évolue dans un registre intemporel, celui d'une folk élégante et racée, discrètement country, un peu alternative parfois mais résolument hors-modes - ambition parfaitement restituée par une atmosphère feutrée de rigueur. C'est séduisant dès la première note, à fleur de peau quoique sans tralala ni esbroufe. Le second morceau ("My Life") est parfait - on n'a pas encore atteint les cinq minutes que déjà on se demande si Burying the Dead n'est pas ce qu'on a entendu de mieux en ce début 2010. Une impression largement confirmée par la suite d'un album quasiment irréprochable de bout en bout, varié mais cohérent, langoureux mais néanmoins enlevé. Même la relecture potentiellement polémique (si du moins McGraw était connu) du "Chelsea Hotel" de Cohen est inattaquable. Une double performance, car si reprendre le Poète n'est pas à la portée du premier venu le reprendre de la sorte, avec montée en puissance et lyrisme, a tout de l'exercice kamikaze. Mais McGraw s'en sort avec les honneurs, son lyrisme étant fort et sans pathos. Pudique. Distingué, même, sur une majorité de titres pour la plupart excellents ("Hurting Heart, "On Your Knees"...), du genre que n'aurait pas renié Sufjan Stevens il y a quelques années (par contre, maintenant... peut-être).
Évidemment il je n'ai pas trouvé d'extraits sur le Net (finalement il est peut-être la source de tous les maux du chroniqueur...), mais il y en a quelques sur son space. Foncez-y.
Burying the Dead, de Richard McGraw (2009)
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Je n'ai écouté que brièvement le myspace, mais c'est très plaisant.
RépondreSupprimerBBB.
P.S. : il y a pourtant bien des vidéos youtube, sur son site !
J'aimais bien la pub d'Ali Mc Graw pour le savon Oil of Olaz.
RépondreSupprimerPS : très bon le sous-titre du blog !
Nice :)
RépondreSupprimerBravo pour ta réactivité !
RépondreSupprimerUn très beau disque folk, effectivement.
Pour ma part, je le mettrai dans les "classements 2010", même s'il est sorti un funeste jour de fin 2009. De toutes façons, est-il vraiment sorti ?
Désormais, plutôt que de demander "je m'appelle ?" à chaque fois que ...., je signerai "NCH Titi". Enfin, on verra !
Allez, je réécoute Chelsea Hotel avant la reprise !
C'est doux !
RépondreSupprimerBelle découverte, merci Thomas (et Thierry !)
BBB. >>> oui mais pour cet album.
RépondreSupprimerChristophe >>> je trouve aussi ^^
Thierry >>> ce fut un flash comme j'en ai finalement assez peu souvent. Et bien sûr qu'il compte pour 2010... il est sorti le 25 décembre ;-)
Après l'écoute du Myspace, rien à rajouter à l'article. Donc pareil que Serious Moon: Nice ;)
RépondreSupprimerEffectivement, le My Space me donne une certitude ; je vais aller plus loin.
RépondreSupprimerLes ressources du catalogue inconnu américain sont très grandes en la matière (folk par un isolé dans le trou du cul du monde). En un peu plus doux, il a fallu un an pour que Strand of Oak (http://mmarsup.blogspot.com/2010/01/strand-of-oaks-leave-ruin-7410.html) arrive à mes oreilles avec son album au titre tout aussi rigolo (Leave Ruin). Et j'aurais pu quasiment écrire la même chronique...
;-)
J'ai rendu un petit hommage à Tue-Loup, par ailleurs...
Je viens de voir ton hommage, oui... merci pour eux !
RépondreSupprimer(je vais aller écouter Stand Of Oak mais je sais pas pourquoi, je préfère attendre, je ne sens pas un truc idéal à écouter à 9h12 :-)
Dans le même genre, Eric Bachmann (il est distribué - "non utopian" dit le myspace de McGraw :-)) est plus connu mais encore dans l'anonymat...
RépondreSupprimeril mérite aussi un peu d'éclairage...
www.myspace.com/ericbachmann
Ouais, j'ai vu le "non utopian" aussi... mais j'ai jamais trouvé même un myspace pour ce label... je crois qu'en fait c'est lui le propriétaire :-)
RépondreSupprimerces 2 précédents albums sont écoutables sur spotify soit à richard mcgraw, soit à song&void vol 1 et her sacred status, his militant needs.
RépondreSupprimerj.
Merci pour l'info ! Je fais filer dessus de suite.
RépondreSupprimerEt un nouvel album, un !
RépondreSupprimerhttp://music.aol.com/new-releases-full-cds/spinner#/16
You Rules ;-)
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