Il y a deux ans et alors que l'on n'attendait plus forcément grand-chose d'eux, les Tindersticks nous étaient revenus dans une forme olympique et publiaient avec le superbe The Hungry Saw leur meilleur album des années deux mille - et rétrospectivement l'un des plus remarquables de 2008. C'était étonnament chaud, étonnamment lumineux... étonnamment réussi et étonnamment prometteur pour la suite.Deux ans plus tard cependant, l'humeur a quelque peu changé. Avec Falling Down a Mountain, les anglais renouent avec le smog (la brume, pas le groupe), la lounge et la contemplation... pour être franc à la première écoute on ne s'en réjouit pas vraiment. C'est qu'on l'aimait bien nous, le Tindersticks plus posé, aux mélodies limpides et à la luxuriance discrète. Alors le titre éponyme de ce huitième album... autant dire qu'il en fout un coup, avec son ambiance de matinée hivernale, sa torpeur et ses cuivres distordus. Il s'agit pourtant d'une excellente introduction à un très bon album, sans doute pas aussi réussi que The Hungry Saw mais tout aussi estimable si l'on considère qu'après dix-sept ans de carrière le groupe pourrait se contenter de décliner Curtains ad vitam aeternam sans qu'on puisse vraiment lui en vouloir (on se contenterait de ne plus en parler), plutôt que de chercher encore à étendre son univers.
Alors oui : il est estimable, ce Falling Down a Mountain, autant pour sa classe folle (ces gens-là sont incapables de mauvais goût... et pourtant Dieu sait que leur musique est pompière au possible !) que pour son côté retorse, énervant. Pas évident. Il faut plusieurs écoutes pour qu'il accepte de se livrer - et ses mélodies de marquer l'esprit. Le temps doit faire son oeuvre, dévoiler les moments de grâce que l'ouvrage recèle en toute discrétion. Ce "Factory Girls" déchirant. Cet entêtant "Black Smoke" (ah bon ? il est noir en fait, le smog ?). Ou "Harmony Around My Table", ballade en apparence insignifiante qui au bout de quelques semaines ne veut plus quitter la platine. Peu à peu on se laisse conquérir, et on ne peut s'empêcher de se dire, contrit, que si Falling Down a Mountain était sorti à une autre période de l'année - en mai ou à l'automne - on l'aurait peut-être expédié un peu vite pour mieux se concentrer sur d'autres sorties plus rutilantes, bruyantes ou faciles. Avec une parution en janvier, Tindersticks devient sans problème l'un des musts du moment - en plus de signer un opus idéal pour la saison.
Falling Down a Mountain, de Tindersticks (2010)
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Je ne le trouve, personnellement, pas "moins bon" que le précédent. A peu près pareil, donc très agréable, sans atteindre le niveau de "Curtains", ou "Simple Pleasure".
RépondreSupprimerBBB.
Effectivement, un disque de très bon goût, intéressant, agréable, mais pas très excitant.
RépondreSupprimerJe serai donc un chouïa plus sévère que toi, trouvant qu'il n'améne pas grand chose à la disco des Tindersticks et devrait donc effectivement être rapidement oublié pour aller porter les oreilles vers des choix plus rutilants (c'est d'ailleurs déjà un peu beaucoup fait pour ma part ;-)).
Bref, pas mauvais, plutôt bon, voire très bon, mais pas indispensable pour deux sous. Je n'ai pas, au contraire de toi, trouvé de morceaux passant en boucle sur le D:/
Hé ben, t'es le premier à en dire du bien de ce disque. J'en étais presque résigné à le foutre à la poubelle. Et puis non, un Thom, un golb et c'est reparti. Je suis presque rassuré, j'avoue.
RépondreSupprimerBBB. >>> vous êtes un peu trop généreux...
RépondreSupprimerThierry >>> tu es un peu trop sévère...
Twist >>> ah bon ? Je n'ai lu que deux critiques pour l'instant (dmure et Gonzaï), et elles étaient toutes les deux très bonnes...
dmute, pardon !
RépondreSupprimerBen, c'est bête, mais je préfère découvrir 100 inconnus peut-être moins talentueux et intéressants qu'un "grand nom", mais qui me donnent l'impression de M' apporter du "neuf", plutôt qu'avoir l'impression d'une "redite", certes très bonne, de ce même grand nom.
RépondreSupprimerDéformation professionnelle ?
Je le trouve plutôt pas mal ce Tindersticks, moi qui n'ai jamais vraiment écouté ce groupe, celui-ci me plait bien et me donne envie de me plonger un peu plus dans leur discographie passé.
RépondreSupprimerPas en chronique, plus des réactions sur différents forums et avis d'amis. Je commencerai mon après-midi par çui là tiens.
RépondreSupprimerComme pour le Eels de la semaine dernière, je suis frappé de voir que non seulement Thomas, qui écoute à peu près 3.827 albums par jour, mais aussi les autres commentateurs ont déjà écouté l'album avant même la date de sortie officielle.
RépondreSupprimerVous avez même eu le temps de vous faire un avis (Thomas nous balance, en toute discrétion, un "au bout de quelques semaines", pour nous faire comprendre qui c'est, le boss), c'est plutôt impressionnant pour un petit garçon comme moi qui vous regarde avec admiration, du style "t'as vu comme ils sont forts ?"…
Pour en revenir au Tindersticks, j'avoue que j'en suis resté aux 2 premiers albums. J'ai décroché avec "curtains", ce qui doit être mauvais signe…
En même temps, cher Fabrice, c'est à la portée de n'importe qui, de nos jours, de jeter une oreille à un album avant sa sortie (même un petit garçon, je vous le jure).
RépondreSupprimer:-)
BBB.
Oui, c'est dur de se pencher sur le 8ème album d'un groupe que l'on suit depuis plus de 15 ans, mais parfois, je trouve que ça vaut vraiment la peine... et je trouve ce dernier opus meilleur même que Hungry Saw.
RépondreSupprimerComme quoi.
Sinon, il sort aujourd'hui en version physique.
:)
Cher BBB, vous ne m'empêcherez pas de trouver remarquable (dans son sens premier) que les piliers de ce bar sont nombreux à écouter les cd avant leur sortie, à voir des saisons entières de séries avant leur diffusion officielle…
RépondreSupprimerMême si la recherche de ces séries et de ces albums pourrait être à la portée d'un petit garçon (là dessus, je vous fais confiance), c'est la démarche qui est révélatrice (révélatrice de quoi, je ne sais pas…).
Hum... déjà deux instrumentaux inutiles sur 10 morceaux... passons... une première face, en dehors du premier morceau avec cette trompette superbe, sans grand intérêt... heureusement rattrapée par un enchaînement Black smoke/no place so alone/ Factory girl mais ça fait peu pour un album. Aurait pu faire un excellent EP au lieu d'un album moyen. Dommage.
RépondreSupprimerPour répondre à Fabrice ... bah je ne sais pas trop quoi te répondre :-)
RépondreSupprimerbon moi je suis content, je découvre juste qu'il y a un nouveau Tindersticks qui sort...il faudra un jour que je sorte de ma caverne...heuresement que le golb est là pour m'informer...mais il est sorti officielement ou pas ?
RépondreSupprimerAujourd'hui, oui.
RépondreSupprimerKMS n'a pas tort, mais les Tinderstoicks ne sont pas les champions des albums denses.
RépondreSupprimerj'aime bien ce disque.
toute considération de genrs mises à part, je le trouve nettement plus réussi que le dernier sonic youth, pour parler de groupes importants dont on n'attend guère de nouveaux coup de génie
Ils ont dix ans (et combien d'albums) de moins au compteur, aussi ^^ C'est comme s'ils en étaient à A Thousand Leaves ;-)
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