Si d'ordinaire ce n'est que du bout du clavier que je sacrifie au rituel malsain de la critique de best of (en fait il m'arrive de le faire... mais presque toujours pour cracher sur les best of, dire que ça ne sert à rien, etc.) il est certains cas dans lesquels une entorse au règlement peut s'avérer bienvenue voire carrément obligatoire.
Celui des Jayhawks (présenté plutôt - à raison - comme une anthologie) est évidemment de ceux-là. Pas vraiment un double-album publié par des rockstars sur le retour avides de payer leur troisième tiers ; plutôt une rétrospective intelligemment construite réalisée par deux vieux amis de la famille histoire de consolider leurs récentes retrouvailles - j'ai dit ailleurs tout le bien que je pensais que l'album commun de Mark Olson et Gary Louris (tout simplement l'Album Golbissime de l'année 2008). Avec cette compilation, les deux lascars donnent un peu l'impression d'être un couple s'étant retrouvé au lit le temps d'une nuit arrosée qui, au matin venu, espère prendre un nouveau départ et doit pour se faire affronter les fantômes du passé (et quel passé !). S'ils nous avaient joué le numéro des ancêtres se reformant pour une tournée sold-out la question se poserait sans doute en d'autres termes. Mais dans le genre come-back, on peut difficilement faire plus beau et plus digne que Ready for the Flood. Et entre nous, ce n'est pas pour la poignée d'exemplaires à laquelle se vendra Music from the North Country qu'on pourra les accuser de vouloir tirer profit de nos maigres économies.
Car soyons réalistes : si les Jayhawks sont peut être le plus populaire des grands groupes inconnus des années quatre-vingt-dix, ils n'en demeurent pas moins très (trop !) confidentiels. Tandis que Ryan Adams et Whiskeytown décrochaient la queue du Mickey, Olson et Louris végétaient un peu, une véritable infamie lorsqu'on écoute cette compile uniquement constituée de tubes folk en puissance. "Martin's Song", "Settle Down Like Rain", sans oublier tous les classiques du chef-d'oeuvre Tomorrow the Green Grass ("Blue", "I'd Run Away")... pas un titre ici qui justifie l'ignorance dans laquelle le grand-public vécut des années durant. S'ils sortaient aujourd'hui en plein revival folk, ces "Miss William's Guitar" ou" I'm Gonna Make You Love Me" à la fois luxuriants et désarmants de simplicité défraieraient la chronique. Du folk-rock on ne peut plus traditionnel (limite traditionaliste vers la fin), soit, sous perfusion Buffalo Springfield - Parsons- Byrds. Mais que de qualités dans l'écriture, dans les harmonies vocales ou la prise de son. Que de chansons mémorables (pour ne pas dire que des chansons mémorables), que de limpidité dans les orchestrations et de fragilité non-feinte... il y a chez les Jayhawks un côté trésor caché les rendant encore plus attachants que s'ils étaient devenus des superstars.
Intelligente, la compilation en elle-même s'adonne à l'habituel travail de ménageage de chèvre et de chou et de remise à niveau plus ou moins probante. Trois, quatre titres de chaque album sauf des deux premiers (dont ne reste que le bluesy "Ain't Not the End"), le meilleur des albums récents (les trois enregistrés sans Olson, parti en 1996)... cela tient la route et constitue une porte d'entrée tout à fait intelligente à un univers n'en n'ayant jamais vraiment nécessité. A moins de tomber sur quelqu'un de totalement réfractaire à la folk on reste dans un domaine très facile d'accès, souvent immédiat et peut-être même idéal pour quelqu'un souhaitant s'initier au genre. L'édition limitée contient bien entendu son lot de faces B et de démos mais ça, je sais bien que cela n'intéresse que moi...
Music from the North Country - The Jayhawks Anthology, des Jayhawks (2009)
Celui des Jayhawks (présenté plutôt - à raison - comme une anthologie) est évidemment de ceux-là. Pas vraiment un double-album publié par des rockstars sur le retour avides de payer leur troisième tiers ; plutôt une rétrospective intelligemment construite réalisée par deux vieux amis de la famille histoire de consolider leurs récentes retrouvailles - j'ai dit ailleurs tout le bien que je pensais que l'album commun de Mark Olson et Gary Louris (tout simplement l'Album Golbissime de l'année 2008). Avec cette compilation, les deux lascars donnent un peu l'impression d'être un couple s'étant retrouvé au lit le temps d'une nuit arrosée qui, au matin venu, espère prendre un nouveau départ et doit pour se faire affronter les fantômes du passé (et quel passé !). S'ils nous avaient joué le numéro des ancêtres se reformant pour une tournée sold-out la question se poserait sans doute en d'autres termes. Mais dans le genre come-back, on peut difficilement faire plus beau et plus digne que Ready for the Flood. Et entre nous, ce n'est pas pour la poignée d'exemplaires à laquelle se vendra Music from the North Country qu'on pourra les accuser de vouloir tirer profit de nos maigres économies.
Car soyons réalistes : si les Jayhawks sont peut être le plus populaire des grands groupes inconnus des années quatre-vingt-dix, ils n'en demeurent pas moins très (trop !) confidentiels. Tandis que Ryan Adams et Whiskeytown décrochaient la queue du Mickey, Olson et Louris végétaient un peu, une véritable infamie lorsqu'on écoute cette compile uniquement constituée de tubes folk en puissance. "Martin's Song", "Settle Down Like Rain", sans oublier tous les classiques du chef-d'oeuvre Tomorrow the Green Grass ("Blue", "I'd Run Away")... pas un titre ici qui justifie l'ignorance dans laquelle le grand-public vécut des années durant. S'ils sortaient aujourd'hui en plein revival folk, ces "Miss William's Guitar" ou" I'm Gonna Make You Love Me" à la fois luxuriants et désarmants de simplicité défraieraient la chronique. Du folk-rock on ne peut plus traditionnel (limite traditionaliste vers la fin), soit, sous perfusion Buffalo Springfield - Parsons- Byrds. Mais que de qualités dans l'écriture, dans les harmonies vocales ou la prise de son. Que de chansons mémorables (pour ne pas dire que des chansons mémorables), que de limpidité dans les orchestrations et de fragilité non-feinte... il y a chez les Jayhawks un côté trésor caché les rendant encore plus attachants que s'ils étaient devenus des superstars.
Intelligente, la compilation en elle-même s'adonne à l'habituel travail de ménageage de chèvre et de chou et de remise à niveau plus ou moins probante. Trois, quatre titres de chaque album sauf des deux premiers (dont ne reste que le bluesy "Ain't Not the End"), le meilleur des albums récents (les trois enregistrés sans Olson, parti en 1996)... cela tient la route et constitue une porte d'entrée tout à fait intelligente à un univers n'en n'ayant jamais vraiment nécessité. A moins de tomber sur quelqu'un de totalement réfractaire à la folk on reste dans un domaine très facile d'accès, souvent immédiat et peut-être même idéal pour quelqu'un souhaitant s'initier au genre. L'édition limitée contient bien entendu son lot de faces B et de démos mais ça, je sais bien que cela n'intéresse que moi...
Découvrez la playlist JAYHAWKS avec The Jayhawks
Music from the North Country - The Jayhawks Anthology, des Jayhawks (2009)
Je n'aurais pas pensé aux Jayhawks comme "introduction au folk-rock", mais en effet, ce n'est pas idiot.
RépondreSupprimerBel hommage.
BBB.
Je connais de nom, pas plus, mais ça a l'air pas mal...
RépondreSupprimerQu'entends-tu par "remise à niveau plus ou moins probante" ? Tu fais allusion aux albums sans Olson ? Tu ne les aimes pas ?
RépondreSupprimerYes ! Très bon groupe...que je n'écoute jamais, je ne sais pas pourquoi :(
RépondreSupprimerEmily >>> je les aime bien, si... mais un peu moins.
RépondreSupprimerTiens, les Jayhawks, ca fait un bail que je ne les ai plus écouté. Et pourtant, à une époque, j'ai eu une grosse période avec ce groupe. 'Rainy Day Music' était 'achement bien (pas écouté depuis un bail ceci dit). Vais pas forcément écouter ce disque là mais je vais me refaire une petite session tiens.
RépondreSupprimer(et effectivement, belle porte d'entrée, bien vu)
Bonne sessions, alors !
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