EDIT : une vieille critique recyclée ? Effectivement, très vieille, même, puisqu'elle remonte à 2005 environ. Il faut bien faire le ménage, des fois !
Il aura suffit que je dise quelques semaines plus tôt que depuis quelques années Paul Auster était en baisse pour que je tombe sur une merveille ! Comme si une puissance supérieure avait voulu me montrer à quel point j'avais tort et avait délibérément placé ce livre d'occase sur ma route, ce livre sorti en 2002 - c'est à dire précisément au moment où j'avais décidé que j'avais accordé bien assez d'attention à des textes très moyens comme Tombouctou ou Sophie Calle...
A la mort de son épouse et de son fils, David Zimmer s'est réfugié dans l'écriture, rédigeant l'unique étude sur le cinéaste Hector Mann (sorte de Chaplin transcendé par l'imaginaire austeresque). Vers la fin des années 30, après une poignée de comédies à succès, Mann a tout plaqué, s'est littéralement volatilisé... David, qui s'est rapidement laissé fasciner par le mystère entourant le personnage, a fait de son étude un ouvrage référence doublée d'un mini succès... puis a tenté de trouver d'autres dérivatifs à sa douleur.
Il en est à ce point de sa vie lorsque débute le roman, sur un étrange courrier : une femme prétend en effet être l'épouse de Mann, qui serait toujours en vie mais à l'agonie. Pis encore : elle lui demande expressément de les rejoindre, elle et son époux, au Nouveau Mexique...
Difficile de sortir du livre... plusieurs heures après on est toujours tout remué, tout confus... assailli par un mélange de sensations bizarres... c'est assurément le meilleur livre d'Auster depuis Music of Chance. On y retrouve un élément qui, à mon sens, avait disparu de ses livres ces dernières années : le côté "histoire extraordinaire vécue par des gens ordinaires". Une sorte de "auster's touch" (totalement sublimée par exemple dans Mr Vertigo).
Mais s'il est évident qu'il a conservé sa marque de fabrique, il introduit aussi des éléments nouveaux et inattendus... à commencer par le cinéma, comme par hasard (puisque pour ceux qui ne le savaient pas Auster a pas mal bossé pour le 7eme art depuis une dizaine d'années). Les premières pages, lorsque le narrateur évoque ses rapports avec cet art, sont superbes. C'est assez paradoxal, car le cinéma n'est absolument pas au cœur de l'œuvre... pas plus en tout cas que la littérature - ou n'importe quel autre art.
Autre élément totalement nouveau, la construction du texte, bâti comme une tragédie antique. Ce qui le rend difficile à résumer, chaque détail étant capital (même les passages où Zimmer essaie de traduire Chateaubriand) pour amener au dénouement final, prévisible au moins cent pages à l'avance mais pas moins douloureux pour autant.
Une œuvre-somme, en fait. Car certains des éléments utilisés par l'auteur étaient déjà présents en filligranes dans Leviathan ou The Locked Room.
The Book of Illusion, de Paul Auster (2002)
...
2005 ? Vous étiez déjà né ?
RépondreSupprimer:-)
Bon article, mais pourquoi cette exhumation ?
BBB.
C'est ma prochaine lecturs dès que j'ai terminé American Darling - c'est-à-dire ce soir ou demain. Donc je ne lis pas ton billet mais cinq diodes, je suis ravie :-)
RépondreSupprimerBBB. >>> je me suis dit que maintenant que j'étais propriétaire de mon nom de domaine il était temps de recentraliser toutes mes chroniques. Mais comme j'ai la flemme de le faire, j'y vais au coup par coup.
RépondreSupprimerEmma >>> six, tu veux dire ?
Très bon livre en effet ...je l'ai relu il y a quelques semaines.
RépondreSupprimerLà j'attaque la Saga Hypérion ...mais bon en même temps c'est pas Confidences sur l'oreiller ici.
BOn ok je sors ...
Le dernier (très) bon livre de Paul Auster...
RépondreSupprimerC'est celui que j'ai préféré de Auster jusqu'à maintenant (en même temps j'en ai lu que 3).
RépondreSupprimerPas surkiffé La Trilogie New-Yorkaise et Brooklyn Follies prend encore la poussière sur mes étagères en train de craquer à cause du poids... Donc pas pressé de lire ça, malgré ton excellente critique!
RépondreSupprimerSysT
Dis donc Lily, tu croyais que je n'allais pas voir les horreurs que tu dis sur le génial Paulo ? ;)
RépondreSupprimerOh là... je sens la bagarre de filles poindre à l'horizon :-)
RépondreSupprimerJ'aime pas Paul Auster mais s'il y a un combat de filles je suis partant ! :D
RépondreSupprimerPourquoi ? T'es une fille ? ;-)
RépondreSupprimerAh ah.
RépondreSupprimerje viens de terminer "invisible" son dernier en date pas encore traduit (mais ça ne saurait tarder je pense)... très étrange ce nouveau Paul Auster. Vraiment. Je ne sais pas comment je vais faire mon billet d'ailleurs !
RépondreSupprimerMais je devrais relire "the book of illusions", un de ceux dont je n'ai aucun souvenir (à tel point que je me demande si je l'ai lu...)
Je ne savais pas qu'il était sorti... mais je dois dire qu'ayant beaucoup moins aimé les derniers Auster, à force, je ne me jette plus tellement sur les nouveaux...
RépondreSupprimerDe Paul Auster, me restera toujours Moon Palace, le seul bouquin lu pour la Fac qui ne m'a pas emmerdé.
RépondreSupprimerOuais, j'étais un étudiant rebelle ^^
J'ai également bien aimé The music of chance (et son adaptation ciné avec Buscemi, je crois), The Book of Illusions, 2 / 3 de la Trilogie NY et Vertigo.
Je ne me suis jamais remis de la lecture de l'Invention de la Solitude + le Voyage d'Anna Blume :-(
Et je dois avouer prendre plaisir, de temps en temps, à visionner le chouette nanar qu'est Lulu on the bridge... Pour Mira Sorvino, bien entendu !
Ses dernières productions ne m'ont pas emballé du tout. Il y en a même que je n'ai pas achevées. Ne me demande pas les titres. Je zappe très vite !
C'est plus compliqué pourtant, de mettre des livres à la corbeille ;-)
RépondreSupprimerBien vu ^^ (Bientôt, peut-être...)
RépondreSupprimerJe n'aurais jamais osé, les livres appartiennent à ma chère commune !
Bon, je vais donner une deuxième chance à Colin Chloé. Mais à la première écoute, si les ambiances musicales (la 2ème chanson, il l'a pas piquée à Harvest ? ^^) sont très chouettes, la voix et les mots français me crispent toujours autant. C'est grave, Docteur ?
Je sais pas. C'est presque du racisme, non ? :-)
RépondreSupprimerJe vais finir par le croire.
RépondreSupprimerPourtant, je fais des efforts, promis ...
Entre "les envies de retourner dans ses draps, sa femme qui est morte, qu'il est libre, qu'il va pouvoir boire tout son soul mais qu'il n'a pas le sou, ...", je tiens bon, je résiste, mais c'est plus une épreuve qu'un plaisir. Alors, c'est très certainement un bon disque. Mais pas pour moi. Je le regretterai certainement. Pour la musique ...
Bon, ben, je vais recopier tout ça sur Interlignage, moi ^^
@Lily : je ne vais pas t'écharper, j'aimerais juste bien que tu m'expliques pourquoi ces livres seraient mauvais..
RépondreSupprimerCa y est? Le combat de filles commence??
RépondreSupprimerMais euh.
RépondreSupprimerLaiezza > pour faire court et simple, je trouve qu'Auster a perdu toute substance depuis Book Of Illusions. Brooklyn Follies était pas mal mais sans personnalité (il singeait Philip Roth!), les deux suivants sont artifciels, la forme est belle mais le fond est creux. Paul Auster était un super écrivain autrefois mais maintenant ce n'est plus qu'un poseur qui n'a rien de neuf à dire mais le dit quand même lourdement.
RépondreSupprimer"Brooklyn" est décevant, c'est un fait. Mais "Dans le scriptorium" est un très bon livre. J'en avais parlé sur mon blog (http://l115thdream.canalblog.com/archives/2008/02/20/8012426.html), si tu veux, on peut aller en parler là-bas, plutôt que de flooder ici...
RépondreSupprimerJe te remercie de l'invitation mais je n'ai pas spécialement envie d'en discuter plus :)
RépondreSupprimerOn a le droit de dire qu'une merde est une merde, tu sais ;-)
Je te confirme qu'il est légal (et même, il paraît, formidable) que tout le monde puisse dire n'importe quoi, sur n'importe quel sujet. La preuve ;)
RépondreSupprimerMais c'est qu'elle mordrait ! :)
RépondreSupprimerBon. Quand est-ce que vous vous roulez dans la boue ?
RépondreSupprimerOh oui oh oui ! ^^
RépondreSupprimerAh les mecs...
RépondreSupprimerCa a été mon premier Auster. Une révélation.
RépondreSupprimerLe premier Auster, c'est un peu comme le premier Lynch, le premier rail de co... euh. Qu'est-ce que je raconte là ? :-)
RépondreSupprimerJe te rappelle pour Lynch et pour la coke alors.
RépondreSupprimerT'as qu'à essayer les deux en même temps, paraît que ça marche bien :-D
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