Le premier roman de Faulkner est généralement considéré comme un "roman anti-guerre", pure absurdité terminologique : Le terme le plus approprié serait "anti-roman de guerre" - sacrée nuance.
Car si dans Soldier's Pay la guerre est présente à chaque page, ce n'est que par évocations, flashbacks, sous-entendus... et pour cause : elle est terminée depuis plusieurs années. Au lendemain de la Grande Guerre, les "héros" américains reviennent au bercail, où plus personne ne les attendait. Mais comment recommencer à vivre normalement après des années sur le front européen ? Comment se reconstruire, pour tous ces personnages, et notamment Mahon, l'adolescent rêvant d'héroïsme devenu un homme blasé, défiguré et indifférent au monde qui l'entoure ? Et ce haut gradé, habitué à ce que tout le monde lui obéisse, qui se voit de retour chez ses parents ! Et Gilligan, bien sûr, qui après avoir tremblé dans l'intensité des batailles peine à s'enthousiasmer (à bander, littéralement) pour le petit univers bourgeois qui constituait sa vie d'avant.
Pour ce premier roman, Faulkner fait, cas unique dans son œuvre, dans la simplicité: il décrit un monde bipolaire - les ex-combattants et les civils, ceux qui savent et ceux qui imaginent, éternellement séparés, sans doute, par un mur d'incompréhension. Le style est accrocheur et nerveux (loin des phrases à rallonge qui deviendront plus tard la marque de fabrique de William F.), les personnages profonds. Tout n'y est peut-être pas parfait (l'œuvre de Faulkner mériterait véritablement le titre d'œuvre "progressive"), tout n'y est sans doute pas encore, et bien sûr Faulkner fera dix fois mieux par la suite... mais ce qui y est, est, à n'en pas douter, passionnant. Un petit livre un peu méconnu qu'on ne peut que chaudement vous recommander de (re)découvrir
Soldier's Pay, de William Faulkner (1926)
Plus chez AMANDA
Car si dans Soldier's Pay la guerre est présente à chaque page, ce n'est que par évocations, flashbacks, sous-entendus... et pour cause : elle est terminée depuis plusieurs années. Au lendemain de la Grande Guerre, les "héros" américains reviennent au bercail, où plus personne ne les attendait. Mais comment recommencer à vivre normalement après des années sur le front européen ? Comment se reconstruire, pour tous ces personnages, et notamment Mahon, l'adolescent rêvant d'héroïsme devenu un homme blasé, défiguré et indifférent au monde qui l'entoure ? Et ce haut gradé, habitué à ce que tout le monde lui obéisse, qui se voit de retour chez ses parents ! Et Gilligan, bien sûr, qui après avoir tremblé dans l'intensité des batailles peine à s'enthousiasmer (à bander, littéralement) pour le petit univers bourgeois qui constituait sa vie d'avant.
Pour ce premier roman, Faulkner fait, cas unique dans son œuvre, dans la simplicité: il décrit un monde bipolaire - les ex-combattants et les civils, ceux qui savent et ceux qui imaginent, éternellement séparés, sans doute, par un mur d'incompréhension. Le style est accrocheur et nerveux (loin des phrases à rallonge qui deviendront plus tard la marque de fabrique de William F.), les personnages profonds. Tout n'y est peut-être pas parfait (l'œuvre de Faulkner mériterait véritablement le titre d'œuvre "progressive"), tout n'y est sans doute pas encore, et bien sûr Faulkner fera dix fois mieux par la suite... mais ce qui y est, est, à n'en pas douter, passionnant. Un petit livre un peu méconnu qu'on ne peut que chaudement vous recommander de (re)découvrir
Soldier's Pay, de William Faulkner (1926)
Plus chez AMANDA
Hé, c'est le grand ménage de printemps ou quoi ?
RépondreSupprimerHum non, plutôt "période de recentrage"...
RépondreSupprimerLes Chats sont fermés, Culturofil est fermé... alors je réunis progressivement les archives. On parlerait de petit bouquins anecdotiques, je ne dis pas. Mais là quand même... c'est le plus grand écrivain de tous les temps ^^
(mais c'est vrai que celle-ci date vraiment... je me demande même si ce n'est pas ma toute première critique publiée sur le Net (même si elle a été pas mal liftée))
RépondreSupprimerJe n'ai pas vraiment de souvenir de ce Faulkner-ci. De là à dire qu'il ne mérite pas que l'on s'en souvienne, il y a bien sûr une marge. Je vais peut-être le relire, tenez. Pour voir.
RépondreSupprimerBBB.
dès qu'on connait la vie de faulkner, envisager qu'il ait pu être "anti-guerre" devient absurde comme tu le dis.
RépondreSupprimerIl était tellement frustré de ne pas avoir fait 14-18 (la guerre s'est terminée pendant son entrainement dans l'aviation canadienne) qu'il a arboré un uniforme et s'est inventé de toute pièce une blessure le faisant claudiquer.
un grand malade, mais mon auteur préféré ^^
Donald Mahon, premier d'une longue lignée de grands personnages faulknériens. Je me souviens de ce livre comme si c'était hier, et j'ai du mal à croire que BBB. ait pu l'oublier ! H.
RépondreSupprimerEt la critique d'Amanda est très bien.
RépondreSupprimerBBB. >>> moi non plus je ne comprends pas bien comment vous avez pu l'oublier !
RépondreSupprimerArbobo >>> oui, d'ailleurs pas besoin de trop forcer dans la psychologie de comptoir pour déceler dans Solider's Pay une part de fantasme.
H.V. >>> je l'ai découverte ce matin un peu par hasard... et effectivement est elle est très bien.
Et alleeeez... encore un livre sans images... tu veux nous tuer le neurone ou quoi ?
RépondreSupprimerSi ça peut te consoler je vais sans doute bientôt parler d'un livre plein d'images ! :-)
RépondreSupprimerMartine à la BNF ?
RépondreSupprimerOui-oui chez les décadents.
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