Cette semaine j'ai comme une folle envie de vous parler de lingerie fine. Petit fripon, je suis un. Alors j'ai réfléchi pendant un long moment, histoire de trouver prétexte à une chronique un brin grivoise. J'ai même songé à publier des photos érotiques de mon épouse mais vous connaissez Charlize : elle est pudique. Et plus on est pudique plus on a, bien sûr... des dessous chics.
Je ne vous la fais pas en entier, je suppose ? Vous connaissez la chanson, son auteur mythique, son interprête culte. Sa faute de grammaire légendaire selon mon cousin François, qui en fait n'en est pas une. Selon moi. Les dessous chics, c'est la pudeur des sentiments. Tout de même ! La pudeur. Ce n'est pas un moindre mot. Cela en suggère, des choses. Des émotions. La pudeur. Je pourrais faire cinquante pages sur ce mot, et ce n'est pas par excès d'exemples. La pudeur me manque un peu, parfois. Tenez, la photo ci-dessus... il faut que je vous avoue : je ne savais pas du tout que j'allais la trouver, tout en sachant pertinemment qu'elle existait. Quelle starlette, de nos jours, n'a jamais posé à moitié voire totalement à poil ? Je ne savais pas trop si Charlize - qui en fait n'en pas vraiment ma femme... pour l'instant - avait posé en petite tenue, mais j'avais tout de même 96,7 % de chances de trouver mon bonheur racolo-illustratif. Vu que de nos jours, dès votre second premier rôle au plus tard vous êtes directement envoyé(e) chez un photographe pour poser topless. Je ne compte pas les fois, bien sûr, où vous l'avez fait avant même votre premier second rôle.
Les dessous chics, c'est la pudeur des sentiments.... ce n'est pas pour jouer les moralistes à deux balles, mais j'ai l'impression que ce n'est plus tellement d'actualité. Et puis cela voudrait dire quoi, d'abord ? Que les dessous chics, c'est mieux quand personne ne les voit ? Avouez que le raisonnement est curieux. Je dis ça, mais je n'ai jamais porté de dessous chics. Peut-être que je ne peux tout simplement pas comprendre. Chérie, si tu me lis... ne fais rien : tu sais comme j'ai horreur que l'on m'offre des caleçons. Qui y a-t-il de plus stupide, comme cadeau, qu'un caleçon ? Oui dans le fond là-bas ? Ah oui bien vu : une paire de chaussettes. L'idéal étant - nous serons tous d'accord - qu'elle soit assortie au caleçon. Ce qui a de quoi me laisser songeur, moi qui aies un mal à fou à porter des chaussettes pareillées. Vous voyez le genre du bonhomme. Pourtant paradoxalement, j'aime autant offrir des dessous que je déteste en recevoir. Je ne suis pas à une contradiction près, et à ma décharge il faut reconnaître que les designers de dessous féminins se lâchent quand même beaucoup plus que ceux qui croquent mes caleçons, boxers, slips, strings panthère... euh, non, je rigole. Pour les slips.
(quel homme de goût je fais)
(et c'est moi qui vous parle de pudeur des sentiments)
(certes)
(mais maquillés outrageusement)
(rouge sang)
Alors parfois... assez souvent, même, je reviens à la maison avec des dessous divers et variés, ce qui ravit ma femme (la vraie, pas Charlize). Néanmoins, je dois dire que cela ne se fait pas sans heurts. Au Monoprix du coin, je commence à être fiché. Quand je passe une demi-heure à regarder les dessous (pas très chics, chez eux), à tourner en rond, à penser à voix haute... je vois bien que le vigile ne me lâche pas du regard. Pourquoi ? je n'en sais rien. Craint-il que je viole sauvagement un shorty ? Faut croire. Parce que vraiment, où que je sois dans le rayon, il n'est jamais bien loin derrière moi. C'est assez stressant. Ce n'est cependant rien par rapport au regard des autres femmes... enfin je veux dire : des femmes, quoi. Celles qui au même moment se promènent dans le rayon, regardent ce qui leur plaît, ou du moins le voudraient bien car lorsque je suis là, je vois bien qu'elles n'osent pas. Elles me jettent des œillades en coin, et pas vraiment du genre aguicheur. Plutôt irritées - voire carrément méchantes. Comme si d'une certaine manière je violais leur intimité en risquant d'apercevoir l'ensemble qu'elles achètent. Dans quel monde grandissent nos enfants, je vous le demande, pour qu'une femme se sente indisposée par le regard d'un homme même pas sur elle - sur un bout de tissu ? Alors moi, sympa, j'essaie de me concentrer sur ce que je fais plutôt que d'être à l'affût du moindre détail m'entourant (ce qui est mon état naturel). En vain : je sens quand même leurs regards mécontents, leurs yeux fâchés, comme si j'y pouvais quelque chose et comme si j'avais volontairement ignoré une pancarte CE SECTEUR DU MAGAZIN EST RESERVE AUX FEMMES.
Notez que si j'évoque ici Monoprix, cela marche dans un grand nombre de magasins. Et pas seulement les magasins de lingerie. Car moi qui suis un garçon très cadeau, je vais aussi souvent dans les magasins de fringues pour femmes à la recherche, je vous le donne en mile : d'un cadeau. Et là, aussi incroyable que cela puisse sembler en 2010, les vendeuses me dévisageant comme, j'en suis sûr, elles ne dévisagent jamais leurs autres clientes. L'autre jour j'avais un doute sur la taille d'une robe... moi, réflexe : je me mets devant la glace et je place la robe sous mon menton. Si les numérotations de tailles peuvent induire en erreur, rien ne vaut le compa que j'ai dans l'œil pour faire une petite conversation rapide : Mme Sinaeve fait cette taille-là par rapport à moi, donc si la robe m'arrive là, c'est qu'elle lui arrivera là. Et emballez c'est pesé. Sauf que cette fois-ci, en redressant la tête j'entrevois derrière moi les deux vendeuses pipelettant, manifestement, à mon sujet. Hilares, les filles. Alors que franchement, y avait pas de quoi être fières d'elles : se faire piéger par un miroir quand on est vendeuse dans un magasin de fringues, c'est de la faute professionnelle lourde.
Qu'ont-elles pensé, ça, nous ne le saurons jamais. Cependant, il est assez facile d'imaginer que soit elles me trouvaient ridicule (hypothèse la plus sympathique), soit elles se sont dit que j'étais un mec se travestissant la nuit (= un pervers, comme si c'était si grave de se travestir). Cela laisse tout de même songeur quant à l'époque soi-disant libérée dans laquelle nous vivons. Comme tenez : l'autre fois. Chez Casino. D'accord, Casino n'est pas l'endroit le plus romantique qui soit pour acheter des dessous chics. Mais que voulez-vous ? Je suis un garçon impulsif. Ma vie entière n'est qu'une immense impulsion. Alors quand en sortant du rayon pâté je tombe sur un superbe ensemble... impossible de résister. Il était vraiment très beau, le truc. Tellement beau que j'étais je l'avoue assez surpris de le voir chez Casino. En plus pas trop... disons : pas si cher. Je n'ai pas pu résister. Je sais, j'aurais dû. Ne fût-ce que par égard pour mon compte en banque. Ou pour ma femme, qui à la longue finira par avoir plus d'ensembles qu'il y a de jours dans une année et sera obligée, chaque midi, de changer de dessous afin de rentabiliser l'investissement. Toujours est-il que j'ai ajouté l'ensemble à mon panier, entre les rillettes et le jus de fruit multivitaminé (ma drogue, vous le savez tous), et que rien que de faire ça, j'avais un peu honte. Si si. Je suis prêt à le reconnaître. D'ailleurs plutôt que de passer à la caisse automatique, ce qui m'aurait obligé à aller voir la jeune hôtesse secrètement amoureuse de moi pour lui demander gentiment d'ôter l'antivol, j'ai préféré passer à la caisse normale - comptant sur la masse de mes courses pour que ce (bel) ensemble de lingerie fine passe inaperçu.
Autant dire les choses franchement : ce fut l'un des échecs les plus cuisants de mon existence. Non seulement l'ensemble ne passa pas inaperçu, mais en plus eus-je la nette impression que tout le monde ne voyait que lui. C'est vrai aussi que, pas de bol, je me suis retrouvé à la caisse uniquement entouré de femmes quadragénaires me foudroyant du regard, reproduisant ainsi bien malgré moi l'Expérience Monoprix à la puissance dix. J'ai failli mourir étouffé par ces yeux me dévorants, partagés entre consternation et mépris. Alors que je faisais quoi, moi ? Sinon gâter mon épouse ? Notez qu'elles me méprisaient peut-être pour oser acheter de la lingerie au Casino du coin. J'aurais pu le comprendre, moi-même je me trouvais moyennement classe sur ce coup. J'aurais pu leur dire hé, oh ! quand même : regardez le prix ! c'est pas parce que j'achète ça chez Casino que je me moque de ma femme ! mais allez comprendre pourquoi, je n'ai pas osé. Ni ça ni autre chose d'ailleurs : je me suis contenté de me concentrer sur mon paquet de rillettes et de prier pour que la caissière ne rencontre pas de difficulté au moment de retirer l'antivol.
Je vous ai dit que les prières ça ne marchait jamais ? Bien entendu, la pauvre fille a eu un mal de chien à retirer le truc, elle a tiré comme une malade sur le soutif et moi, je n'ai eu d'autre choix que de redresser la tête. Un peu plus et c'était mon dernier geste héroïque : en moins d'une seconde j'étais criblé de balles en forme de regard de femmes mécontentes, l'agonie commençait mais héroïque comme à mon habitude... j'étais prêt à mener cette bataille jusqu'au bout. A grimper sur la caisse, à crier... à clamer haut et fort : ET ALORS ? OUI ! Oui, j'achète de la lingerie fine à ma femme ! Oui ! Chez Casino ! J'assume ! Je le fais souvent, et je le fais non parce que je suis un pervers, un vulgaire chien obsédé par l'odeur du sexe... non, je le fais au nom de l'égalité des sexes, mesdames ! Je le fais POUR VOUS ! Je le fais parce qu'en 2010, j'estime que j'ai autant le droit d'acheter de la lingerie chez Casino à ma femme que ma femme... elle... à moi... des caleçons chez Intermachés. Si j'étais une femme, hein ? Non... je ne dis pas que je voudrais être une femme, Madame, je ne suis pas un travesti. Mais si j'étais une femme, hein ? Si j'achetais un slip à mon mari ? Oseriez-vous me regardez comme ça ? C'est quoi votre problème ? Les hommes ou le sexy ?... à ce moment là ma voix s'est éteinte et les deux trous rouges à mon côté ont commencé à me faire souffrir. Je suis tombé au champ d'honneur, et le pire, c'est que j'avais déjà payé. C'est ce qu'on appelle une mort stupide.
Alors franchement, la pudeur des sentiments je ne sais pas trop... mais la fausse pudeur, ça va cinq minutes. Elle a tué bien assez d'hommes amoureux, bien assez de braves gars comme les autres, héros ordinaires, pécheurs peut-être, mais quel était leur crime sinon d'avoir aimé et désiré leurs épouses hors-Saint-Valentin ?
...
Je ne vous la fais pas en entier, je suppose ? Vous connaissez la chanson, son auteur mythique, son interprête culte. Sa faute de grammaire légendaire selon mon cousin François, qui en fait n'en est pas une. Selon moi. Les dessous chics, c'est la pudeur des sentiments. Tout de même ! La pudeur. Ce n'est pas un moindre mot. Cela en suggère, des choses. Des émotions. La pudeur. Je pourrais faire cinquante pages sur ce mot, et ce n'est pas par excès d'exemples. La pudeur me manque un peu, parfois. Tenez, la photo ci-dessus... il faut que je vous avoue : je ne savais pas du tout que j'allais la trouver, tout en sachant pertinemment qu'elle existait. Quelle starlette, de nos jours, n'a jamais posé à moitié voire totalement à poil ? Je ne savais pas trop si Charlize - qui en fait n'en pas vraiment ma femme... pour l'instant - avait posé en petite tenue, mais j'avais tout de même 96,7 % de chances de trouver mon bonheur racolo-illustratif. Vu que de nos jours, dès votre second premier rôle au plus tard vous êtes directement envoyé(e) chez un photographe pour poser topless. Je ne compte pas les fois, bien sûr, où vous l'avez fait avant même votre premier second rôle.
Les dessous chics, c'est la pudeur des sentiments.... ce n'est pas pour jouer les moralistes à deux balles, mais j'ai l'impression que ce n'est plus tellement d'actualité. Et puis cela voudrait dire quoi, d'abord ? Que les dessous chics, c'est mieux quand personne ne les voit ? Avouez que le raisonnement est curieux. Je dis ça, mais je n'ai jamais porté de dessous chics. Peut-être que je ne peux tout simplement pas comprendre. Chérie, si tu me lis... ne fais rien : tu sais comme j'ai horreur que l'on m'offre des caleçons. Qui y a-t-il de plus stupide, comme cadeau, qu'un caleçon ? Oui dans le fond là-bas ? Ah oui bien vu : une paire de chaussettes. L'idéal étant - nous serons tous d'accord - qu'elle soit assortie au caleçon. Ce qui a de quoi me laisser songeur, moi qui aies un mal à fou à porter des chaussettes pareillées. Vous voyez le genre du bonhomme. Pourtant paradoxalement, j'aime autant offrir des dessous que je déteste en recevoir. Je ne suis pas à une contradiction près, et à ma décharge il faut reconnaître que les designers de dessous féminins se lâchent quand même beaucoup plus que ceux qui croquent mes caleçons, boxers, slips, strings panthère... euh, non, je rigole. Pour les slips.
(quel homme de goût je fais)
(et c'est moi qui vous parle de pudeur des sentiments)
(certes)
(mais maquillés outrageusement)
(rouge sang)
Alors parfois... assez souvent, même, je reviens à la maison avec des dessous divers et variés, ce qui ravit ma femme (la vraie, pas Charlize). Néanmoins, je dois dire que cela ne se fait pas sans heurts. Au Monoprix du coin, je commence à être fiché. Quand je passe une demi-heure à regarder les dessous (pas très chics, chez eux), à tourner en rond, à penser à voix haute... je vois bien que le vigile ne me lâche pas du regard. Pourquoi ? je n'en sais rien. Craint-il que je viole sauvagement un shorty ? Faut croire. Parce que vraiment, où que je sois dans le rayon, il n'est jamais bien loin derrière moi. C'est assez stressant. Ce n'est cependant rien par rapport au regard des autres femmes... enfin je veux dire : des femmes, quoi. Celles qui au même moment se promènent dans le rayon, regardent ce qui leur plaît, ou du moins le voudraient bien car lorsque je suis là, je vois bien qu'elles n'osent pas. Elles me jettent des œillades en coin, et pas vraiment du genre aguicheur. Plutôt irritées - voire carrément méchantes. Comme si d'une certaine manière je violais leur intimité en risquant d'apercevoir l'ensemble qu'elles achètent. Dans quel monde grandissent nos enfants, je vous le demande, pour qu'une femme se sente indisposée par le regard d'un homme même pas sur elle - sur un bout de tissu ? Alors moi, sympa, j'essaie de me concentrer sur ce que je fais plutôt que d'être à l'affût du moindre détail m'entourant (ce qui est mon état naturel). En vain : je sens quand même leurs regards mécontents, leurs yeux fâchés, comme si j'y pouvais quelque chose et comme si j'avais volontairement ignoré une pancarte CE SECTEUR DU MAGAZIN EST RESERVE AUX FEMMES.
Notez que si j'évoque ici Monoprix, cela marche dans un grand nombre de magasins. Et pas seulement les magasins de lingerie. Car moi qui suis un garçon très cadeau, je vais aussi souvent dans les magasins de fringues pour femmes à la recherche, je vous le donne en mile : d'un cadeau. Et là, aussi incroyable que cela puisse sembler en 2010, les vendeuses me dévisageant comme, j'en suis sûr, elles ne dévisagent jamais leurs autres clientes. L'autre jour j'avais un doute sur la taille d'une robe... moi, réflexe : je me mets devant la glace et je place la robe sous mon menton. Si les numérotations de tailles peuvent induire en erreur, rien ne vaut le compa que j'ai dans l'œil pour faire une petite conversation rapide : Mme Sinaeve fait cette taille-là par rapport à moi, donc si la robe m'arrive là, c'est qu'elle lui arrivera là. Et emballez c'est pesé. Sauf que cette fois-ci, en redressant la tête j'entrevois derrière moi les deux vendeuses pipelettant, manifestement, à mon sujet. Hilares, les filles. Alors que franchement, y avait pas de quoi être fières d'elles : se faire piéger par un miroir quand on est vendeuse dans un magasin de fringues, c'est de la faute professionnelle lourde.
Qu'ont-elles pensé, ça, nous ne le saurons jamais. Cependant, il est assez facile d'imaginer que soit elles me trouvaient ridicule (hypothèse la plus sympathique), soit elles se sont dit que j'étais un mec se travestissant la nuit (= un pervers, comme si c'était si grave de se travestir). Cela laisse tout de même songeur quant à l'époque soi-disant libérée dans laquelle nous vivons. Comme tenez : l'autre fois. Chez Casino. D'accord, Casino n'est pas l'endroit le plus romantique qui soit pour acheter des dessous chics. Mais que voulez-vous ? Je suis un garçon impulsif. Ma vie entière n'est qu'une immense impulsion. Alors quand en sortant du rayon pâté je tombe sur un superbe ensemble... impossible de résister. Il était vraiment très beau, le truc. Tellement beau que j'étais je l'avoue assez surpris de le voir chez Casino. En plus pas trop... disons : pas si cher. Je n'ai pas pu résister. Je sais, j'aurais dû. Ne fût-ce que par égard pour mon compte en banque. Ou pour ma femme, qui à la longue finira par avoir plus d'ensembles qu'il y a de jours dans une année et sera obligée, chaque midi, de changer de dessous afin de rentabiliser l'investissement. Toujours est-il que j'ai ajouté l'ensemble à mon panier, entre les rillettes et le jus de fruit multivitaminé (ma drogue, vous le savez tous), et que rien que de faire ça, j'avais un peu honte. Si si. Je suis prêt à le reconnaître. D'ailleurs plutôt que de passer à la caisse automatique, ce qui m'aurait obligé à aller voir la jeune hôtesse secrètement amoureuse de moi pour lui demander gentiment d'ôter l'antivol, j'ai préféré passer à la caisse normale - comptant sur la masse de mes courses pour que ce (bel) ensemble de lingerie fine passe inaperçu.
Autant dire les choses franchement : ce fut l'un des échecs les plus cuisants de mon existence. Non seulement l'ensemble ne passa pas inaperçu, mais en plus eus-je la nette impression que tout le monde ne voyait que lui. C'est vrai aussi que, pas de bol, je me suis retrouvé à la caisse uniquement entouré de femmes quadragénaires me foudroyant du regard, reproduisant ainsi bien malgré moi l'Expérience Monoprix à la puissance dix. J'ai failli mourir étouffé par ces yeux me dévorants, partagés entre consternation et mépris. Alors que je faisais quoi, moi ? Sinon gâter mon épouse ? Notez qu'elles me méprisaient peut-être pour oser acheter de la lingerie au Casino du coin. J'aurais pu le comprendre, moi-même je me trouvais moyennement classe sur ce coup. J'aurais pu leur dire hé, oh ! quand même : regardez le prix ! c'est pas parce que j'achète ça chez Casino que je me moque de ma femme ! mais allez comprendre pourquoi, je n'ai pas osé. Ni ça ni autre chose d'ailleurs : je me suis contenté de me concentrer sur mon paquet de rillettes et de prier pour que la caissière ne rencontre pas de difficulté au moment de retirer l'antivol.
Je vous ai dit que les prières ça ne marchait jamais ? Bien entendu, la pauvre fille a eu un mal de chien à retirer le truc, elle a tiré comme une malade sur le soutif et moi, je n'ai eu d'autre choix que de redresser la tête. Un peu plus et c'était mon dernier geste héroïque : en moins d'une seconde j'étais criblé de balles en forme de regard de femmes mécontentes, l'agonie commençait mais héroïque comme à mon habitude... j'étais prêt à mener cette bataille jusqu'au bout. A grimper sur la caisse, à crier... à clamer haut et fort : ET ALORS ? OUI ! Oui, j'achète de la lingerie fine à ma femme ! Oui ! Chez Casino ! J'assume ! Je le fais souvent, et je le fais non parce que je suis un pervers, un vulgaire chien obsédé par l'odeur du sexe... non, je le fais au nom de l'égalité des sexes, mesdames ! Je le fais POUR VOUS ! Je le fais parce qu'en 2010, j'estime que j'ai autant le droit d'acheter de la lingerie chez Casino à ma femme que ma femme... elle... à moi... des caleçons chez Intermachés. Si j'étais une femme, hein ? Non... je ne dis pas que je voudrais être une femme, Madame, je ne suis pas un travesti. Mais si j'étais une femme, hein ? Si j'achetais un slip à mon mari ? Oseriez-vous me regardez comme ça ? C'est quoi votre problème ? Les hommes ou le sexy ?... à ce moment là ma voix s'est éteinte et les deux trous rouges à mon côté ont commencé à me faire souffrir. Je suis tombé au champ d'honneur, et le pire, c'est que j'avais déjà payé. C'est ce qu'on appelle une mort stupide.
Alors franchement, la pudeur des sentiments je ne sais pas trop... mais la fausse pudeur, ça va cinq minutes. Elle a tué bien assez d'hommes amoureux, bien assez de braves gars comme les autres, héros ordinaires, pécheurs peut-être, mais quel était leur crime sinon d'avoir aimé et désiré leurs épouses hors-Saint-Valentin ?
...
Ouf ! après la chronique un peu bizarre de la dernière fois tu as retrouvé la forme ;)
RépondreSupprimer"Qui y a-t-il de plus stupide, comme cadeau, qu'un caleçon ? Oui dans le fond là-bas ? Ah oui bien vu : une paire de chaussettes."
RépondreSupprimerJ'espère que ma femme lira ton billet...
Sinon, tu as essayé le rayon lingerie des grands magasins. C'est bien aussi (mais c'est plus cher)...
Tant d'efforts pour enfin mettre la photo de Charlize sur Le Golb :D
RépondreSupprimerAprès quatre ans d'attente, quand même ! ;)
Mais est-ce que le problème ne vient pas aussi des "dessous chics" eux-mêmes ? Une paire de chaussettes ou de culottes de couleur unie, ça passerait peut-être mieux ?
RépondreSupprimerAllons allons... ces petits désagréments sont, je suppose, très largement compensés par la suite (je dis je suppose car c'est malheureusement une expérience qui ne m'arrive jamais...)
RépondreSupprimer"Cela laisse tout de même songeur quant à l'époque soi-disant libérée dans laquelle nous vivons."
c'est tellement vrai. Pour faire des blagues lourdes, envoyer des pps ou des photos ou évoquer sifredi, y'a du monde, mais dès qu'on aborde le sujet de manière sérieuse ou personnelle, les tabous sont incroyables...
pour rebondir sur ce que dit Xavier - et aussi 'éclairer' un peu le dessin pr ceux qui n'auraient pas suivi "l'affaire Saez" > à lire chez lou : 'Damien Saez : « Faut apprendre à lire, Messieurs, faut aller à l’école »' (http://www.libellus-libellus.fr/)
RépondreSupprimerTout ceci est tellement drôle. Et - je crois - vrai. Notre monde est si riche en absurdité (le fameux "n'importe quoi", dont vous parliez il y a peu), vous pourriez en écrire des comme cela chaque semaine. Je ne dis pas cela pour vous pousser au vice...
RépondreSupprimer;-)
BBB.
Tant d'efforts pour enfin évoquer (in petto ! sans le nommer !) Saez sur Le Golb :D
RépondreSupprimerAprès quatre ans d'attente, quand même ! ;)
:D
RépondreSupprimerLa vie est injuste. Mais très drôle :)
RépondreSupprimerExcellent !
RépondreSupprimerJe ne sais pas où vous avez trouvé la photo de Charlize, Monsieur Sinaeve.
J'ai cherché, cherché, jusqu'à en arriver à un site porno qui d'après Google était de toute confiance et promettait des photos du mannequin dénudé - au passage, bonjour le respect de la femme sur le machin en question où on entre en cliquant sur "j'ai plus de 18 ans", ce qu'un gamin de 4 ou 5 ans peut faire s'il a une souris et pas d'arthrose.
En complément, un magnifique article, déjà complété par Alf et qui pourrait bien avoir prochainement un super-bonus, avec votre photo de fumeuse et votre consentement et le dessin d'Alf qui me revenait de droit - cela dit sans jalousie, bien entendu :)
Si vous pouviez glisser un module genre "newsletter", on passerait plus souvent.
[Alf nous informe de vos parutions et vous informe des nôtres, mais les aller-retour... avec la taxe carbone...]
Ah oui ! le chef-d'oeuvre, c'est ici
http://www.libellus-libellus.fr/article-damien-saez-faut-apprendre-a-lire-messieurs-faut-aller-a-l-ecole-46388998.html
Excellente chronique.
RépondreSupprimerSous couvert d'amuser la galerie avec une anecdote savoureuse, tu dis des choses très justes (et tristes) sur notre époque.
Bravo !
En fait, en lisant l'article, je me suis dit que moi aussi, je serais peut-être un peu gênée de flâner dans le rayon lingerie à côté d'un homme. Cela soigne, tu crois ? ;)
RépondreSupprimerHé ! Par contre, pour les autres aspects de la chronique, pas moi, hein ! ;)
RépondreSupprimeret quand tu passes seul à la caisse avec des boîtes de tampons/serviettes, elles te regardent comment les femmes de la file?
RépondreSupprimer:-)
oui oui c'est une vraie question :-)
D'après mon expérience, tu passes pour le mari sympa qui fait des courses pour sa petite femme indisposée, donc pas de problèmes.
RépondreSupprimerVaut mieux ça que des préservatifs...
Du coup je me demande ce que peut donner la combinaison lingerie + préservatifs au supermarché du coin...
Serious Moon >>> ça va mieux, oui ^^
RépondreSupprimerLyle >>> ce n'est même pas une question de prix... tu sais comme je suis misanthrope. Deux kilomètres de chez moi et je commence à avoir des palpitations...
Lil' & Christophe >>> dites les choses franchement : tant d'effort pour enfin parler de choses sexy sur Le Golb ;-)
EL-JAM >>> non, je pense pas...
Xavier >>> on pourrait résumer en disant que le sexe est partout mais la sexualité nulle part...
BBB. >>> j'y ai songé l'espace d'une minute, sérieusement... mais non, je n'ai plus l'énergie pour.
le passant qui portait un loup >>> très bonne question ! je viens de chercher et en effet, impossible de retrouver cette photo...
Pour la newsletter c'est impossible sur blogger. Mais un mot de toi et je t'ajoute à la liste de diffusion top secrète, et tu recevras tout dans ta boite.
Bloom >>> merci.
Laiezza >>> je ne sais pas trop si ça se soigne...
Arbobo >>> oui, pareil que Lyle. Quant au mix capotes + dessous chics hum hum hum... ça doit être pire j'imagine, genre on doit se sentir obligé d'acheter plein d'autres trucs pour se donner une contenance ! :-)
Sérieusement, l'achat de capotes, quand j'étais jeune, c'était quelque chose qui me stressait particulièrement...
Personnellement, je ne suis pas un grand amateur de dessous (pour les femmes, hein, pour moi, c'est... enfin, c'est ma vie privée, bordel, ça ne vous regarde pas !) Les femmes, je les préfère... nues. Je n'ai jamais vraiment compris tout ce foin que l'on fait autour de la lingerie... tout cet "érotisme du dessous", ces fantasmes autour de la lingerie, ça ne me parle pas... je trouve les strings vulgaires, je ne supporte pas les porte-jarretelles (enfin, pour les femmes, hein, moi... bon, c'est pas pareil, c'est que je suis un garçon frileux, et là, c'est l'hiver, on se les pèle, faut bien que je me tienne chaud comme je peux !) Bref... la nudité d'une femme est pour moi bien plus "sexy" que les dessous, même les plus chics et pseudo-affriolants...
RépondreSupprimer(à part ça... excellente chronique, comme d'hab, merci pour ces fous-rires nocturnes^^)
Pareil que GT, la lingerie ne m'intéresse pas particulièrement, hommes ou femmes d'ailleurs. je suis davantage dans la suggestion, l'entrebaillement (ou le moulage) et le processus dynamiquement de dessapage (pas le strip, trop vulgos).
RépondreSupprimerReste la question fondamentale de l'apparente incompatibilité masculine dans les rayons de schmattès féminins.
Pour y répondre, je propose un premier détour discursif sur une question posée par Arbobo : Thominou (question qui s'adresse aux autres mecs itou), te sentirais-tu aussi mal à ta place si tu commandais une boîte de tampax dans une pharmacie à une heure de grande présence dans l'officine ? (je force un peu le questionnement).
Plus globalement, une part importante de la fracture hommes / femmes est dans le refus que la femme soit un corps fonctionnant, avec toutes ses sécrétions, alors que très paradoxalement on dévoile avec avidité sur ouèbe et 4x3 ce corps jusqu'aux orifices sécrétoires.
La lingerie, première façade de la séduction mais d'abord dernier rempart de l'intime physiologique :
- Le mythe Aubade : au rayon lingerie, l'homme baguenaudant se voit comme un copartageur de l'appareil de séduction : il flâne pour choisir les outils les plus adaptés.
- La réalité Sloggi : au rayon lingerie, l'homme ne voit pas que ces artifices et colifichets de toute beauté ont aussi des fonctions physiologiques (maintien du corps, protection face aux intrusions extérieures) comme l'est également son gros slip kangourou gris et noir qui lui retient les roubignolles et masque les légères traces sanguines d'une désagréable hémorroïde.
Aussi, rôdant dans les allées des sous-vêtements, le mâle s'étonne du malaise qu'il provoque (et qu'il provoque pour lui, notamment) parce qu' IL NE VOIT PAS qu'il est aussi dans une sphère du dénudement d'une intimité physiologique plus que sexuelle. Les femmes ici présentes sont en outillage d'appareils qui ne servent pas uniquement qu'à la séduction.
Alors, question : un mec peut-il traîner dans ces rayons sans paraître déplacé ? oui, je le crois, s'il s'assume comme copartageur des fonctions physiologiques autant que séductrices, . Regarde-t-il un soutif aussi pour le maintien de la poitrine en fonction de comment l'attache va boudiner ou serrer selon qu'on doit se la garder 10 heures appuyée sur un siège de bureau ou que c'est pour aller marcher en ville ? Adapte les choix de la culotte au bonnes protections du bon moment (taille, texture, capacité de lavages et tenue à de réguliers 60 ou 90°, etc.), parce que ce slip brésilien sympa n'est peut-être pas le plus adapté pour les serviettes qu'elle utilise du 2e au 4e jour ? etc.
je ne te crois pas un gros pervers mon Thominou (bah, ton choix de la photo de Charlize est mignon et il révèle une très normale attirance pour un beau corps). Il me semble seulement que tu n'as pas analysé à sa véritable mesure ce malaise partagé que tu as décrit dans ce billet marrant, et le fait que tu n'aies pas compris que tu es également ici dans un rayon protège foune et porte nibard, pas qu'un étendage d'attrape quéquettes froufroutants.
Et je te repose donc cette question de la demande d'une boîte de tampax dans la pharmacie bondée.
PS : ne s'étonne-t-on pas outre mesure que les personnes qui torchent les gosses et les vieux sont des femmes ? ah les sécrétions... toutes ne sont pas aussi glamour qu'une bonne éjac faciale.
RépondreSupprimerDifficile d'en faire un roman, un film, une chanson...
Dis donc mon p'tit pote, ça fait quand même une ou deux fois que je me farcis un recadrage sentencieux visant à m'expliquer que je n'avais rien compris au sujet que j'avais moi-même décidé d'aborder sous l'angle que je voulais... faudrait pas que ça devienne une mauvaise habitude, il me semble ;-)
RépondreSupprimerLa questions des tampax est stupide. Je l'ai fait des milliers de fois et cela ne m'a jamais posé de problème. Ni à personne m'entourant dans le rayon, pourtant on peut pas dire que faisant cela je ne sois pas au plus près de la femme = corps sécrétant, de la fonction physiologique et de tout ce bazar dont je n'avais pas spécialement envie de causer, non que je n'y accorde aucune importance, mais parce que là, pour le coup, on est réellement dans le registre de l'intime. C'est bien ce qui me fait dire qu'il y a une part incommensurable de fausse pudeur dans ces regards en coin. Si j'achète cinq boite de tampons, cela ne dérange personne, et si tu penses le contraire... bah je te conseille de déménager, tu vis dans un drôle d'endroit ^^
Du reste, ta longue digression, si elle m'a amusé et intéressé est assez... fausse. Tu te laisses complètement promener par l'appellation "dessous chics" (comme EL-JAM plus haut, d'ailleurs, ou comme GT, qui m'excusera de le mêler à ma réponse), en imaginant par définition les tenues les plus affriolantes, les strings, porte-jarretelle, que sais-je... et en considérant qu'il est implicite que seul l'aspect esthétique, glamour, pour ne pas dire la couche superficielle m'intéresse. Mais qui a parlé de cela ? Moi ? Non, non. Moi je n'ai cité aucun exemple. J'ai parlé dans l'absolu et l'on pourrait imaginer, à voir les noms de magasins cités, que je ne me promène pas chez des professionnels de la dentelle (qui d'ailleurs, si l'on suit ton raisonnement, sont quasiment des sex-shop... cela explique sans doute que dans ce genre de magasins - de lingerie, pas les sex-hop ! ^^ - je ne me souvienne pas d'avoir essuyé le moindre regard désobligeant.
Bref, il est amusant de voir ce que les propres obsessions du lecteur (au sens large) peuvent projeter dans un texte. Entre ta digression et GT qui, à mot couvert, associe tout de suite cela à la vulgarité (au fait faut que je précise tout de même que le string ce n'est vraiment plus du tout la mode, les amis ^^)... il y a de quoi se poser des questions, mais pas que sur le texte :-D
> des professionnels de la dentelle (qui d'ailleurs, si l'on suit ton raisonnement, sont quasiment des sex-shop
RépondreSupprimerExcellent ;D
Et vrai hélas.
J'ai un peu de mal à suivre où veut en venir Christophe et en fait, je crois que ça m'énerverait de le savoir, alors je vais retourner manger un croissant ;)
Pourquoi ?
RépondreSupprimerPourquoi je mange un croissant ? ^_^
RépondreSupprimerBon, tu m'as bien latté parce que tu as cru que je te recadrais sentencieusement, ce qui était peut-être inconscient mais à me relire, OK, je concède que ça en a l'air.
RépondreSupprimerC'est vrai, tu as raison j'ai trop personnalisé sur toi, mais mon tutoiement était dans mon esprit un tutoiement générique (je l'ai ouvert une ou deux fois dans mon comm, mais pas assez).
Par ailleurs, avant de reprendre sur le fond, je souligne que tu caricatures mes références de la séduction : je ne pensais pas à des rayons de sex shop mais grosso modo à des rayons de magasins du type nouvelles galeries de province ou monop', pour ne pas dire Galeries lafayette -Printemps, et les slips brésiliens ne sont pas que des strings depuis longtemps mon loulou.
Mais bon, allons au cœur : Tu dis En vain : je sens quand même leurs regards mécontents, leurs yeux fâchés, comme si j'y pouvais quelque chose et comme si j'avais volontairement ignoré une pancarte CE SECTEUR DU MAGASIN EST RESERVE AUX FEMMES.
Je dis juste une chose : ce n'est pas parce que l'homme qui se promène dans l'antre de la féminité comme un mâle séducteur (ou pervers pépère) qui pose principalement problème mais c'est le fait qu'il se trimballe dans ce lieu d'intimité physiologique.
Je persiste à confirmer qu'hommes et femmes n'acceptent pas cette intrusion d'un homme dans un rayon d'intimité féminine (la lingerie tout comme les tampax, quoi que tu en dises) alors que le contraire l'est.
Plus généralement, il n'est pas conçu dans notre société que les hommes puissent se coltiner les affaires des sécrétions (à part le foutre, bien entendu !), de la lingerie à l'assistance aux indigents.
L'homme n'y est pas imaginé, pas accepté, pas représenté dans l'imaginaire et dans le possible des uns et des autres.
C'est largement partagé par les hommes et les femmes, et je m'excuse si tu ne l'as pris que pour toi.
Brefle, je précisai que, dans ce billet marrant, tu mets le malaise au centre de ta narration, et tu en laisses entendre que la raison essentielle est liée à la sexualité (séduction, perversion, etc.).
Ce que je tenais à préciser, c'est que ce malaise relève à mon avis également d'un autre registre, et que la sexualité n'est peut-être pas la seule explication.
Non-sentencieusement vôtre
Ton dévoué
Kiki le panti.
Oula... ça chauffe par ici... tu t'es levé de mauvais poil, Thom ? (ce qui est d'autant plus emmerdant que je m'apprêtais à poster un commentaire, sous un autre article, où je suis pas mal en désaccord avec toi) Parce qu'il n'y a rien de particulièrement "sentencieux", je trouve, dans le message de Christophe (certes, il te titille un peu, mais s'il ne le faisait pas, ce ne serait pas Christophe) il dérive juste sur un truc qui l'interpelle.
RépondreSupprimerJe ne pense pas qu'on projette nos fantasmes, plutôt qu'on digresse sur ce que nous évoque la lingerie, ce qui n'est pas tout à fait la même chose...
Je n'associe pas du tout "tout cela" ou la lingerie en générale à la vulgarité, je parle juste du string à cet endroit...
ouille-ouille, le débat est tendu... comme un string ;-!
RépondreSupprimerMerde Thomas, je pensais pas que tu étais le genre de personnes qui pouvait acheter de la lingerie dans un Casino. C'est moche, c'est comme acheter le dernier Muse à Auchan...
RépondreSupprimerPour ce qui est de ton expérience avec les deux vendeuses, je m'interroge. Etant passionné de fringues (et de cadeaux), j'arpente aisément les magasins féminins et je me retrouve régulièrement dans la même situation que toi avec la robe. En revanche les retours sont plutôt positifs de la part des vendeuses. Elles ont l'air de trouver ça plutôt touchant que des mecs prennent encore le temps de choisir Le cadeau pour leur amie. Ce qui m'amène à la question suivante : Est-ce qu'au delà du complot social, ce ne serait pas ton attitude qui pourrait laisser transparaitre un côté "transformiste" ? :p (Note qu'il n'y aurait pas de mal à ça, je fais souvent gay sans le vouloir).
Bon sinon y a un autre point que tu n'abordes pas, c'est la réaction et la "pudeur" de la conjointe. Si Mme Sinaeve apprécie ce type de cadeau, je pense que ce n'est pas le cas de toutes les filles. Je l'ai tenté comme premier cadeau il n'y a pas si longtemps que ça avec une fille avec qui je sortais depuis une semaine, et ma foi ce n'est pas passé du tout :)
Bon blagues mises à part, et parce que le plus important dans les commentaires c'est de faire sa pub, je pense qu'avec Christophe vous devriez continuer ce débat sur Débattons-Nous !!! :)
pareil que Benjamin. sauf que moi, je ne fais pas gay et que ma tentative de cadeau, c'était il y a déjà un moment (ben ouais, je fais partie d'un vieux couple maintenant....)
RépondreSupprimerSinon, je ne suis pas d'accord avec Christophe sur la grande question... des tampax et serviettes... je pense que les femmes, en général, ne voient pas d'un mauvais oeil un homme qui en achète pour sa compagne, ça montre qu'il est plutôt "moderne", qu'il considère ces trucs-là comme naturels, pas des choses honteuses ou rebutantes en faisant comme si elles n'existaient pas... "cachez ces règles que je ne saurais voir" était la norme avant...
RépondreSupprimerPar contre, je suis plutôt d'accord avec lui sur le regard des femmes sur les hommes qui achètent de la lingerie (et même des vêtements) pour leurs femmes... je pense que là, pas mal de femmes pourraient avoir l'impression que le type qui le fait "objectifie" la femme, l'habille comme on habille une poupée, pense à ce qui va lui plaire, lui, voire l'exciter, avant de penser à ce qui conviendrait le mieux pour elle...
Le rapport aux fringues n'est pas "égalitaire" dans nos sociétés... le vêtement revêt une importance toujours bien plus importante pour les femmes, il marque plus fortement leur identité que la nôtre...
Un homme peut très bien dire "moi, les fringues, je m'en tape, c'est ma femme qui me les achète". Ca montre que t'es un mec, un vrai, pas une chochotte qui fait les boutiques pour se trouver le dernier truc à la mode ou un petit pull particulièrement bien assorti à ton futal... mais une femme qui dit "mes fringues, c'est mon mec qui me les achète", ça passe plus difficilement, elle pourra donner l'impression de manquer de personnalité, de se laisser "définir" par son homme...
Même si les choses ont évolué pour les hommes, même s'ils semblent attacher plus d'importance à leurs fringues actuellement... ce ne sont toujours pas les mêmes choses qui se jouent...
Une fois, j'ai acheté un haut pour ma compagne dans un supermarché, parce que je le trouvais particulièrement joli et pensais qu'il lui irait bien... et la caissière m'a regardé vraiment étonnée, en me disant "c'est pas banal, un homme qui achète un vêtement pour sa femme..."
Elle l'a trouvé pas mal, mais bon, si elle veut en cadeau un vêtement, maintenant, elle me donne les références précises de la boutique et du vêtement, je ne prendrais pas vraiment le risque de lui acheter un truc qui pourrait ne pas lui plaire...
@GT : En parlant de modernité, je crois que c'est vraiment un énorme cliché de penser que t'es potentiellement une chochotte parce que tu kiffes les fringues. A mes yeux un "moi, les fringues, je m'en tape, c'est ma femme qui me les achète", ça veut dire au pire que tu ressembles à Kurt Cobain au mieux que ta femme t'habille comme un mari idéal dans Desperate Housewife. Ouais super salut. Ca me ferait mal au cul que quelqu'un décide à ma place de mon identité visuelle (d'autant plus quand on sait l'impact que ton apparence peut malheureusement avoir dans tes relations sociales et professionnelles). Non sérieux, pendant qu'on y est nos femmes pourraient aussi décider de ce qu'on lit, comme ça on serait des vrais mecs seulement bon à mater le foot en buvant des bières !
RépondreSupprimerPour ce qui est du truc de pas acheter de vêtements à sa femme, j'ai envie de dire que c'est vraiment une problématique propre à chacun. Si tu ("tu" générique hein) t'y connais absolument pas ou/et que t'as des goûts de chiotte, effectivement le mieux est de rester en retrait. Mais bon, encore une fois, ce n'est pas plus surprenant que si ta femme te disait qu'elle ne t'achète plus de disque parce qu'elle n'y connait rien. Perso, à partir du moment qu'une typologie de cadeau peut potentiellement lui faire plaisir, je m'efforce de m'y intéresser et de trouver le cadeau qui tue. Il faut dire que j'ai le sens de la symbolique et que je ne considère pas comme cadeau un cadeau choisi par l'intéressé. C'est vraiment comme si tu sortais ton chéquier et que tu disais "démerde toi" :)
Bon je veux bien qu'on dise du mal de mes groupes préférés mais pas des fringues :p
"Magasin" avec un "Z", on aura tout vu !!
RépondreSupprimerJe ne vois vraiment pas où il y aurait polémique, en quoi je serais de mauvais poil (pas plus qu'un autre jour, disons, ma configuration de base étant d'être ronchon) ni quoique ce soit. Vous êtes que des gros machos qui dès que je ne suis pas contente me rétorquent "bah quoi ? t'as tes ragnagnas ?" :-D
RépondreSupprimerJ'ai trouvé que le commentaire de Christophe, s'il n'était peut-être pas un recadrage sentencieux, faisait quand même très paternaliste, "attends mon p'tit bonhomme j'vais t'expliquer un truc sur les femmes", j'ai répondu... point barre. Il me titille, je le titille. C'est tout. Il n'y a pas d'animosité ni de mauvaise humeur ni de grief quelconque.
Christophe >>> Je suis déjà un peu plus d'accord, mais tu as tort de croire que je ne place le malaise qu'au niveau de la sexualité (je n'assimile pas automatiquement la lingerie à la sexualité, mais à l'habillement, l'esthétique et, par extension, l'intimité, mais ce n'est pas un hasard si je parle aussi d'une robe) ; je le place au niveau de l'intimité, de la pudeur de son acceptation la plus large. D'ailleurs j'aurais parfaitement pu écrire que j'avais l'impression, en me promenant dans ces rayons, d'attenter à la pudeur des femmes qui s'y trouvent. Ce qui a pu m'énerver dans ton commentaire, c'est que d'une certaine manière tu laissais entendre que les femmes en question étaient victimes de mon inconséquence et de mon incapacité à prendre le problème de manière plus générale... or moi j'y vois beaucoup plus le reflet d'une certaine hypocrisie de la société.
Benjamin >>> pour une fois je suis d'accord avec toi à 200 % (même si, moi-même, je ne suis "pas très fringues", mais c'est surtout par radinerie, j'ai plutôt bon goût sinon). Quant à la question de la lingerie comme premier cadeau... que les choses soient claires : je n'ai jamais fait ça comme premier cadeau, je trouverais ça bien trop glissant. C'est le genre de cadeau que l'on ne peut faire, selon moi, qu'après un certain temps et qu'avec une certaine connaissance de la personne concernée.
RépondreSupprimerGT >>> "je pense que là, pas mal de femmes pourraient avoir l'impression que le type qui le fait "objectifie" la femme, l'habille comme on habille une poupée, pense à ce qui va lui plaire, lui, voire l'exciter, avant de penser à ce qui conviendrait le mieux pour elle..." Sans aucun doute. Mais c'est d'autant plus stupide et hypocrite. Je n'ai jamais - je dis bien jamais - fait un cadeau à ma femme (lingerie... ou autre) qui ne lui ai pas plu. Je suis même réputé pour mon bon goût en la matière, et je connais des tas d'hommes qui sont dans ce cas et ne devraient pas avoir à ressentir ce genre de malaise, à ne pas se sentir à leur place dans un cas comme ça. Alors bien sûr, je peux tout à fait comprendre qu'il y ait des hommes qui ne s'en sentent pas capables. Il y a aussi des femmes qui n'achètent jamais de lingerie, voire jamais de fringues. Ça ne change pas grand-chose aux faits, j'en ai peur :-/
Idlewoodarian >>> où ça ?
@ Benjamin : A mes yeux un "moi, les fringues, je m'en tape, c'est ma femme qui me les achète", ça veut dire au pire que tu ressembles à Kurt Cobain au mieux que ta femme t'habille comme un mari idéal dans Desperate Housewife
RépondreSupprimerTu veux dire que les femmes n'ont pas plus de goût que cela pour trouver des fringues à leurs mecs ? :-) Ou pour saisir ce qui correspondrait à leur identité visuelle, à leur style ?
Je n'ai bien sûr pas dit que "les mecs qui kiffent les fringues sont potentiellement des chochottes", d'ailleurs, les fringues ont beaucoup d'importance aussi pour pas mal de jeunes de banlieues qui, pourtant, surjouent la virilité... Mais tout dépend des milieux, et, il reste toujours beaucoup d'hommes qui considèrent que se soucier trop de son apparence, d'être fana de fringues, ça fait un peu gay...
Et puis... va dans un supermarché au début des soldes, tu verras des tas de femmes dans les rayons vêtements masculins, qui achètent des fringues pour leurs maris... et, dans les boutiques de vêtements masculins, tu verras souvent des femmes qui accompagnent leurs mecs, qui les conseillent, leur disent que tel truc leur irait bien etc... tu verras sans doute beaucoup moins de mecs accompagner leurs femmes dans les boutiques de vêtements féminins pour leur dire ce qui leur irait le mieux et les conseiller...
@Tous : "Ce qui a pu m'énerver dans ton commentaire, c'est que d'une certaine manière tu laissais entendre que les femmes en question étaient victimes de mon inconséquence et de mon incapacité à prendre le problème de manière plus générale... nous dit Thomas (enfin ME dit...)
RépondreSupprimerHopopop ! Je disais seulement que cet "attentat à la pudeur" (comme tu le qualifies presque) :
1° Est davantage une question d'irruption d'un homme dans une intimité qui dépasse davantage la question sexuelle (même si les freudiens me rétorqueront que tout est sexuel...). l'homme au rayon lingerie, c'est moins une question d'une grosse quéquette chez les tits minous qu'une confrontation de l'homme à l'intimité dégoulinante des femmes (les hommes entre eux se supportent dans les douches en grande partie par fierté de petits coqs en rut, cocoricooooo!).
2° cet "attentat à la pudeur" n'est pas un problème de femmes par rapport aux hommes, bien au contraire, il s'agit d'une opinion largement partagée dans la société que les hommes ont abandonné aux femmes cette part sombre de l'humanité, à savoir tout ce qui est sale et qui sort du corps.
Je crois qu'ici c'est toi (ici je parle directement à Thom) qui es victime de cette pression sociale, je ne te considères pas comme coupable.
Je crois que l'ambiguïté devait finalement venir de là : je ne te mets pas en question Thomas, loin de là. Ce que je pointe, c'est que la pudeur (puisque c'est le thème principal de ce billet) est une peur, peur d'un aspect non assumé dans nos sociétés que l'homme peut être partie prenante de ces choses sécrétoires et de leur préservation.
Maintenant, je parle en tant que mec, uniquement. je suis intimement persuadé que les hommes dans notre société se cantonnent à des sphères éloignées de la domesticité et de l'intime (les couches des bébés, les couches des incontinents, les protections / règles...), et c'est une responsabilité des hommes de contribuer à réinvestir ces sphères
Certes, les femmes peuvent également contribuer à éloigner de ces sphères de l'intime, pour certaines afin de se préserver, pour d'autres par reproduction des schémas phallocrates de la société... je crois néanmoins qu'elles y contribuent moins par leur refus que les hommes y entrent que par la non volonté des hommes d'y rentrer.
Sinon pourquoi les femmes achètent plus les slips de tous les jours des hommes que les hommes n'achètent les culottes de tous les jours des femmes (je laisse de côté les cadeaux de lingerie) ?
@ Thom : en fait, tu as cru que je te titillai alors que j'approfondissai simplement la question que tu avais soulevée en te mettant en scène dans une petite saynète qui pouvait éventuellement te retomber dessus. J'ai l'impression que tu l'as plus fait tombée tout seul que je n'y ai volontairement contribué (sauf pour l'incartade sur les tampax en pharmacie, également adressée aux autres mecs fréquentant ce blog d'ailleurs).
"les hommes dans notre société se cantonnent à des sphères éloignées de la domesticité et de l'intime: les couches des bébés"
RépondreSupprimerQuoi?? on m'aurait menti???
Oui, c'est à peu près ce que je me disais aussi :-)
RépondreSupprimerMais que veux-tu ? Nous sommes des visionnaires ! Les hommes de demain, ni plus, ni moins ;-)
:oD
RépondreSupprimerJe note, quand même, que ce sont surtout les garçons que cela travaille, et qui se lancent dans de longues réflexions sur le sujet :D
RépondreSupprimerSobre, efficace et piquante.
RépondreSupprimerTu nous manquais ;-)
Eh les mecs, sortez de votre bulle de mecs qui partagent les tâches du couple. Regardez plus loin qu'autour de vous, et vous verrez que le partage des couches, des courses, du ménage, de la sortie de l'école, des salaires à compétences égales et des contrats à temps plein n'est pas une réalité pour la majorité de la société.
RépondreSupprimerHappy few va ! ^^
Tu noteras que par égard pour ton grand âge nous ne te traitons tout de même pas de vestige d'une époque disparue. Tu fus un précurseur, nous en sommes conscients et nous te devons tout :-D
RépondreSupprimerN'empêche que c'est encore moi qui t'ai essuyé le derche quand on s'est vu la dernière fois. tu diras à ta meuf de t'acheter des confiances maxi XL.
RépondreSupprimerAllons tonton, tu oublies que tu avais tellement bu que j'ai dû te ramener sur mes épaules...
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