2009 fut une grande année folk. 2010 sera-t-elle pour sa part une grande année pop ? On peut d'ores et déjà se poser la question. Avec un excellent Woodpigeon à paraître fin avril et un retour en grâce du déjanté Adam Green, sans oublier EWITFRN, dont nous parlions dimanche... elle en prend en tout cas la direction. Et ce n'est certainement pas la sortie de l'étonnant second album de Nom de Guerre qui va infléchir cette tendance.
Étonnant, étonnant... c'est peut-être beaucoup dire. Mais notons que Love Thy Neighbour partage avec les deux albums susnommés un côté tout à la fois dense, foutraque, barge... en un mot : réjouissant. Comme si la pop, cette année, avait revêtu ses apparats les plus colorés et baroques. Vivifiante, la musique de Nom de Guerre a quelque chose d'excessif la rendant très addictive, parce que cet excès, cette folie manque trop souvent aux productions pop contemporaines. Le groupe ne cherche pas à plaire, semble ne se fixer aucune limite, se joue du bon goût... On ignore le genre d'herbe qui pousse dans le Comté de Stockholm pour qu'il nous expédie un trio aussi secoué, mais elle doit être sacrément hallucinogène. Et à l'écoute du patchwork mélodie qu'est Love Thy Neighbour, avouons qu'on se risquerait bien à une taf ou deux. Pas trop non plus, hein.
Car paradoxalement, en matière d'excès, tout est une question de dosage. Et Nom de Guerre l'a bien compris. Pour jouer en première division de branquignolitude, il faut savoir maîtriser l'art délicat du too much. On peut écrire un morceau épique et kitsh à la Coldplay, lui donner le même titre qu'une des plus fameuses chansons des affreux Muse ("Stockholm Syndrome")... ça ne marche qu'une fois par album (sauf bien sûr à vouloir être un crétin ordinaire). De même on peut loucher du côté du mainstream en signant quelques titres très, très catchy... mais point trop n'en faut cependant.
C'est cet équilibre intenable pour beaucoup de groupes que Nom de Guerre parvient à trouver et à maintenir jusqu'à la fin de son disque. Entre des chansons qui feraient des heureux sur les dancefloors ("Run, Run, Run" - qui n'a rien à voir avec le Velvet - et "Drama Queen" - qui a beaucoup à voir avec Abba), d'une efficacité remarquable d'ailleurs, et des choses plus raffinées histoire de ne pas se mettre à dos l'esthète pop (qui en a vu d'autres, depuis les Beatles, et ne s'en laisse pas compter par le premier Mika venu). Contrat rempli là aussi, par l'imparable 'Everybody Knows', l'entêtante 'Get Another Gun' (qui envoie Franz Ferdinand se rhabiller pour longtemps) ou l'étonnamment touchante 'Ballad of Harry'. La recette fait assez facilement ses preuves, surtout si l'on y ajoute - le cas échéant - un concept abracadabrant (un whodunit haut en couleurs), plutôt bien écrit au demeurant.
Dès lors, l'album peut se laisser aller et étaler toute la grandeur de sa démesure. Il est possible que vous y arriviez par hasard, par curiosité et que vous le preniez comme un de ces amusants OVNI qu'on croise chaque année une ou deux fois. Néanmoins ne vous y trompez pas : le dosage est trop subtil pour vous laisser en réchapper. Une fois qu'on a mis un doigt dans Love Thy Neighbour, il est trop tard. On est pris dans le même genre d'engrenage que celui dépeint par son scénario. La différence, c'est qu'on n'a pas spécialement hâte d'en sortir.
Love Thy Neighbour, de Nom de Guerre (2010)
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Étonnant, étonnant... c'est peut-être beaucoup dire. Mais notons que Love Thy Neighbour partage avec les deux albums susnommés un côté tout à la fois dense, foutraque, barge... en un mot : réjouissant. Comme si la pop, cette année, avait revêtu ses apparats les plus colorés et baroques. Vivifiante, la musique de Nom de Guerre a quelque chose d'excessif la rendant très addictive, parce que cet excès, cette folie manque trop souvent aux productions pop contemporaines. Le groupe ne cherche pas à plaire, semble ne se fixer aucune limite, se joue du bon goût... On ignore le genre d'herbe qui pousse dans le Comté de Stockholm pour qu'il nous expédie un trio aussi secoué, mais elle doit être sacrément hallucinogène. Et à l'écoute du patchwork mélodie qu'est Love Thy Neighbour, avouons qu'on se risquerait bien à une taf ou deux. Pas trop non plus, hein.
Car paradoxalement, en matière d'excès, tout est une question de dosage. Et Nom de Guerre l'a bien compris. Pour jouer en première division de branquignolitude, il faut savoir maîtriser l'art délicat du too much. On peut écrire un morceau épique et kitsh à la Coldplay, lui donner le même titre qu'une des plus fameuses chansons des affreux Muse ("Stockholm Syndrome")... ça ne marche qu'une fois par album (sauf bien sûr à vouloir être un crétin ordinaire). De même on peut loucher du côté du mainstream en signant quelques titres très, très catchy... mais point trop n'en faut cependant.
C'est cet équilibre intenable pour beaucoup de groupes que Nom de Guerre parvient à trouver et à maintenir jusqu'à la fin de son disque. Entre des chansons qui feraient des heureux sur les dancefloors ("Run, Run, Run" - qui n'a rien à voir avec le Velvet - et "Drama Queen" - qui a beaucoup à voir avec Abba), d'une efficacité remarquable d'ailleurs, et des choses plus raffinées histoire de ne pas se mettre à dos l'esthète pop (qui en a vu d'autres, depuis les Beatles, et ne s'en laisse pas compter par le premier Mika venu). Contrat rempli là aussi, par l'imparable 'Everybody Knows', l'entêtante 'Get Another Gun' (qui envoie Franz Ferdinand se rhabiller pour longtemps) ou l'étonnamment touchante 'Ballad of Harry'. La recette fait assez facilement ses preuves, surtout si l'on y ajoute - le cas échéant - un concept abracadabrant (un whodunit haut en couleurs), plutôt bien écrit au demeurant.
Dès lors, l'album peut se laisser aller et étaler toute la grandeur de sa démesure. Il est possible que vous y arriviez par hasard, par curiosité et que vous le preniez comme un de ces amusants OVNI qu'on croise chaque année une ou deux fois. Néanmoins ne vous y trompez pas : le dosage est trop subtil pour vous laisser en réchapper. Une fois qu'on a mis un doigt dans Love Thy Neighbour, il est trop tard. On est pris dans le même genre d'engrenage que celui dépeint par son scénario. La différence, c'est qu'on n'a pas spécialement hâte d'en sortir.
Love Thy Neighbour, de Nom de Guerre (2010)
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Décidément, tu ne parles que de trucs que je ne connais pas, en ce moment !
RépondreSupprimerJ'aime bien la couverture qui ressemble un peu au travail d'un artiste dont-je-ne-me-rapelle-pas-le-nom qui fait des portraits contemporains génials... sinon, ça pourrait me plaire, j'aime le catchy, et pour reprendre la comparaison Muse, le titre que tu a posté contiens quelques éléments Queenesque discret bien fait et non grotesque, ce que Muse n'a pas su faire... C'est marrant ce tendence de chanter des paroles pas gai sur des airs très heureux. Merci pour le découvert.
RépondreSupprimerEffectivement c'est assez grotesque. Au sens du "mouvement grotesque" pas au sens de "ridicule" !
RépondreSupprimerDe rien, mb. :-)
RépondreSupprimerCeci dit je reste étonnée que tu aimes cet album. Car comme le dit mb c'est parfois vachement Queen or si je ne me trompe tu détestes ce groupe ! ;)
RépondreSupprimer"Crédit Agricole d'Ile de France" ???
RépondreSupprimerLaiezza >>> c'est la saison ^^
RépondreSupprimerMB >>> il y a des titres encore plus queenesques en fait :-)
Lil' >>> non, je ne déteste pas vraiment Queen, on ne peut pas dire ça. Et quant à aimer Nom de Guerre... écoute j'y peux rien, j'aime le second degré, l'outrance, l'exagération... quand c'est bien fait. Et là ça l'est.
Crédit Agricole d'IDF >>> je plussoie MB, j'ajoute même un point d'interrogation supplémentaire : "????" :-D
Je reste persuadé que 4 diodes pour ce disque, c'est une bonne blague du Père Thomas ^^
RépondreSupprimerArf la purge, impossible d'arriver jusqu'au bout du disque. Je crois qu'avec Thomas, on fait un concours de qui se craque le plus en ce moment :)
RépondreSupprimerHeureusement qu'il nous reste Fear Factory ;-)
RépondreSupprimer(Shut moins fort, GT pourrait entendre...)
RépondreSupprimerOMG. C'est horrible, lol. Je suis sur myspace mais je pars en courant. tout-ce que je n'aime pas aux années 80. Avec le recul, Abba et Bee Gees sont pas si mal... c'est quoi alors la bonne blague de Credit Agricole ? Je ne suis pas blonde mais je suis une nana, ceci explique peutetre celà...
RépondreSupprimertu as dit "merci pour le découvert" au lieu de la découverte.
RépondreSupprimerc'est une bonne blague pourtant...
Lol ! Merci Xav, la beauté de la langue française ! :) (je n'ai pas menti quand j'ai dit que j'étais anglophone !)
RépondreSupprimerJ'ai compris après coup ^^
RépondreSupprimerMais qui est-ce qui l'a faire, c'te blague ?
je dirai le Doc...
RépondreSupprimerje ne sais pas pour toi, thom,
RépondreSupprimermais dans mon cas, je crois que le fait de parler souvent d'artistes inconnus n'est pas que du snobisme (le fantasme du blogueur avant-gardiste, oui oui je parle toujours de moi là, cf début de mon comm ^^),
c'est aussi une "réaction" ou une défense face au flot de promos et sollicitations qui nous parviennent.
Histoire, même si on entretient de bonnes relations avec les agences de promo et labels, de ne pas être qu'une courroie de transmmission, mais de conserver aussi une capacité de découverte par soi-même.
:-)
"Mais qui est-ce qui l'a faire..."
RépondreSupprimerToi. :P XD
Arbobo >>> j'aimerais approuver mais en fait... je ne me pose même pas la question. J'écris vraiment au feeling, ce qui m'amène parfois à évoque des trucs dont - le cas échéant - je ne suis même pas sûr qu'ils sortent un jour en France. Je crois que les attachés de presse en ont pris leur parti depuis un bail : Le Golb n'en fait qu'à sa tête, un vrai sale gosse ^^
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