A force de se rêver en Springsteen (avec qui il avait d'ailleurs enregistré un duo sur son précédent album, Glitter in the Gutter), on se doutait bien que le discret et attachant Jesse Malin finirait un jour par embaucher son E-Street Band personnel. C'est chose faite avec les St. Marks Social, et il faut bien reconnaître que c'est à peu près la seule nouveauté proposée par Love It to Life par rapport à ses trois prédécesseurs. Pour le reste, on est en terrain balisé - et lui en terrain conquis. Tant mieux.
Il y a des artistes auxquels, un peu injustes finalement, on réclame sans cesse d'évoluer et de se remettre en question. L'ex-frontman de D-Generation fait partie de ceux que l'on espère surtout ne jamais voir changer. Certes, c'est au prix d'une saine indifférence en dehors de son pays d'origine (je dois être en fait le seul fan français de Jesse Malin), mais on n'aurait vraiment pas envie de le voir prendre une autre direction, qu'il s'éloigne de ses petits contes New-yorkais et change de ton. Encore moins de son, car s'il reste bien entendu aussi critiquable qu'un autre, Jesse a ce rare mérite de ne ressembler à personne, tant musicalement - sa touche est reconnaissable entre mille - que dans le personnage touchant, façon Johnny Thunders moderne, qu'il compose depuis déjà deux décennies. Dès les premières notes de "Burning the Bowery" on le retrouve comme l'on retrouve un vieux copain, à peine vieilli et toujours aussi fan de Steve Earle. La voix est toujours aussi particulière (considérons qu'elle appartient à celles que l'on adore ou exècre), le côté power-pop encore un peu plus prononcé que sur Glitter in the Gutter, le bonhomme chante encore et toujours la Grosse Pomme et les couchers de soleils sur St Mark's Place... bref, le genre de truc totalement invendable par chez nous, puisque cumulant toutes les tares : storytelling + classic-rock. D'ailleurs, que personne ne panique : cet album ne sort évidemment pas chez nous. N'ayez crainte.
Eh bien vous savez quoi ? Tant pis. On laissera nos compatriotes incapables de comprendre ce style de musique et l'on ira se dégoter quelque copain ricain, qui aura tous les albums de Paul Westerberg et qui saura, lui, que Jesse Malin c'est the real thing (ce sont ses mots, à mon copain ricain - pas les miens). On passera des soirées avec lui à disserter sur les titres de ce nouvel album, sur le côté un poil déjà entendu de "Disco Ghetto" et la morgue de "Black Boombox". Il me dira que j'aurais pu lui mettre une meilleure note, je lui répondrai "Ah mais oui mais je peux pas, j'ai pris la résolution de noter sec cette année", il s'esclaffera "Fuck les bonnes résolutions, puis il dira "And in your view : what are les future standards sur ce disque ?" et moi je ferai ""All the Way from Moscow", à coup sûr le "Scars of Love" de ce disque-là..." Et même que lui, il comprendra de quoi je lui parle. Ah... avoir un bon copain...
Love It to Life, de Jesse Malin & The St. Marks Social (2010)
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Il y a des artistes auxquels, un peu injustes finalement, on réclame sans cesse d'évoluer et de se remettre en question. L'ex-frontman de D-Generation fait partie de ceux que l'on espère surtout ne jamais voir changer. Certes, c'est au prix d'une saine indifférence en dehors de son pays d'origine (je dois être en fait le seul fan français de Jesse Malin), mais on n'aurait vraiment pas envie de le voir prendre une autre direction, qu'il s'éloigne de ses petits contes New-yorkais et change de ton. Encore moins de son, car s'il reste bien entendu aussi critiquable qu'un autre, Jesse a ce rare mérite de ne ressembler à personne, tant musicalement - sa touche est reconnaissable entre mille - que dans le personnage touchant, façon Johnny Thunders moderne, qu'il compose depuis déjà deux décennies. Dès les premières notes de "Burning the Bowery" on le retrouve comme l'on retrouve un vieux copain, à peine vieilli et toujours aussi fan de Steve Earle. La voix est toujours aussi particulière (considérons qu'elle appartient à celles que l'on adore ou exècre), le côté power-pop encore un peu plus prononcé que sur Glitter in the Gutter, le bonhomme chante encore et toujours la Grosse Pomme et les couchers de soleils sur St Mark's Place... bref, le genre de truc totalement invendable par chez nous, puisque cumulant toutes les tares : storytelling + classic-rock. D'ailleurs, que personne ne panique : cet album ne sort évidemment pas chez nous. N'ayez crainte.
Eh bien vous savez quoi ? Tant pis. On laissera nos compatriotes incapables de comprendre ce style de musique et l'on ira se dégoter quelque copain ricain, qui aura tous les albums de Paul Westerberg et qui saura, lui, que Jesse Malin c'est the real thing (ce sont ses mots, à mon copain ricain - pas les miens). On passera des soirées avec lui à disserter sur les titres de ce nouvel album, sur le côté un poil déjà entendu de "Disco Ghetto" et la morgue de "Black Boombox". Il me dira que j'aurais pu lui mettre une meilleure note, je lui répondrai "Ah mais oui mais je peux pas, j'ai pris la résolution de noter sec cette année", il s'esclaffera "Fuck les bonnes résolutions, puis il dira "And in your view : what are les future standards sur ce disque ?" et moi je ferai ""All the Way from Moscow", à coup sûr le "Scars of Love" de ce disque-là..." Et même que lui, il comprendra de quoi je lui parle. Ah... avoir un bon copain...
Love It to Life, de Jesse Malin & The St. Marks Social (2010)
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Yes, j'ai vu un fly l'autre jour quand j'étais riding on the subway ;)
RépondreSupprimerJe savais pas que ça sortait pas en France? Ici c'est pas une superstar mais c'est assez connu quand même, dans le milieu rock.
J'ai très rapidement passé mon tour. Et pourtant à chaque fois, j'essaie, plein d'espoir. Mais non, rien à faire, ça ne passe pas. J'apprécie néanmoins énormément l'ami Westerberg :-)
RépondreSupprimerpour moi il passe bien le Malin !
RépondreSupprimerSerious >>> Apparemment les albums de Malin sortent de manière très irrégulière en France. Le premier est paru chez nous, pas le second, le troisième oui, mais pas le live qui a suivi, ni celui-ci.
RépondreSupprimerThierry >>> tu devrais peut-être jeter une oreille au live Mercury Retrograde, sorti il y a deux ans. C'est plus dépouillé, donc peut-être plus à ton goût.
Monzoeil >>> cool !
Merci pour le tuyau. Je partirai à sa recherche dès que possible.
RépondreSupprimerj'adore Jesse Malin, comme quoi... "the heat" est d'ailleurs mon préféré puisque tu évoques "scars of love". Celui là je l'ai acheté sur internet et je l'attends avec impatience ;)
RépondreSupprimerJ'aurais du mal à dire si je préfère The Heat ou The Fine Art...
RépondreSupprimerEn tout cas j'espère que tu vas te régaler avec ce nouvel album !