[Article précédemment publié sur Interlignage] Le trop-plein de folk de l'an passé a eu un dommage collatéral aussi prévisible que désagréable : désormais, on n'a plus envie de se jeter sur les nouvelles production du genre. Ça va cinq minutes, les guitares acoustiques. C'est joli et ça fait des belles ballades, mais y a quand même pas que ça dans la vie. Idem concernant les voix de canards unijambistes ou de chèvres dépressives, les histoires d'amour qui finissent forcément mal sur des accords forcément mineurs, et les poses torturées et solitaires. Le revival des dernières années a été si lourdingue, à signer n'importe quel(le) bellâtre avec une guitare sèche, qu'on n'a pas pu s'empêcher de noter que les plus grands folkeux en activité en avaient eux-mêmes eu marre, et s'étaient empressés de publier des albums s'éloignant du genre : Akron/Family a viré plus psyché que jamais, Chesnutt a plongé les deux pieds dans le grand bain jazzy, Ryan Adams s'apprête à publier un opus de stoner-rock... même Dylan, avec un dernier album mineur mais loin d'être aussi mauvais qu'on a voulu le dire, a préféré faire autre chose que de la folk traditionnelle.
Ironie de l'histoire, ils laissaient ce faisant sans le savoir le champ libre à Jens Kristian Mattsson, aka The Tallest Man On Earth, pour publier l'un des plus beaux albums de classic-folk qu'on ait entendus depuis des années. Un The Wild Hunt nous débarquant, comme de juste, de Suède : c'est l'une des constantes de ces dernières années que de voir les meilleurs disques de folklore américain être produits par des Européens (Français, Anglais ou Scandinaves). Et celui-ci vient de placer la barre très haut.
D'abord, il y a bien sûr une voix. Quelque part entre Dylan et Langhorne Slim quand c'était encore bien. Un peu fêlée, un peu nasillarde. Totalement charmante. Une voix qu'il pose - ou plutôt laisse glisser - sur des compositions presque toutes remarquables, épurées mais jamais cheap, produites avec intelligence et pourvues d'un sens mélodique comme le folk revival ne nous en a pas offert des masses depuis deux ans. Il y a quelques semaines, une lectrice nous écrivait une longue missive pour nous reprocher notre (supposée) extrême sévérité à l'égard de l'album de The Rodeo. Nous ne saurions que trop lui recommander, si elle repasse par ici, de jeter une oreille à The Wild Hunt. Les différences sont criantes dès le premier morceau (The Wild Hunt, justement).
Pas un titre qui ne soit marqué par une personnalité forte et immédiatement reconnaissable, par une singularité comme l'on en croise peu dans un genre aussi balisé que celui-ci. A aucun moment The Tallest Man On Earth ne donne l'impression de se laisser aller à des figures imposées, comme c'était par exemple le cas d'Alela Diane sur son dernier opus. Du premier au dernier titre, il est dans son univers, cohérent, simple, sans fioritures quoique non sans folie ("King of Spain"). Il n'y pas ici que du charme et/ou de la sincérité ; il y a un talent insolent, rappelant par instants le Ryan Adams des débuts (celui du magnifique Heartbreaker) : même nonchalance, même air de ne pas y toucher, même coolitude dans la manière de tresser des comptines faussement légères et profondément touchantes ("Burden of Tomorrow", "Troubles Will Be Gone" et bien sûr la géniale "You're Going Back"). Le tout saupoudré d'une pincée de Simon Finn pour la manière de laisser basculer les chansons de manière totalement inattendue ("Love Is All").
Si son premier opus, Shallow Grave, est passé relativement inaperçu malgré d'indéniables qualités, il serait choquant que The Wild Hunt connaisse le même sort. Croyez-le ou non, on tient là à n'en pas douter l'un des albums de l'année.
The Wild Hunt, de The Tallest Man On Earth (2010)
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Ironie de l'histoire, ils laissaient ce faisant sans le savoir le champ libre à Jens Kristian Mattsson, aka The Tallest Man On Earth, pour publier l'un des plus beaux albums de classic-folk qu'on ait entendus depuis des années. Un The Wild Hunt nous débarquant, comme de juste, de Suède : c'est l'une des constantes de ces dernières années que de voir les meilleurs disques de folklore américain être produits par des Européens (Français, Anglais ou Scandinaves). Et celui-ci vient de placer la barre très haut.
D'abord, il y a bien sûr une voix. Quelque part entre Dylan et Langhorne Slim quand c'était encore bien. Un peu fêlée, un peu nasillarde. Totalement charmante. Une voix qu'il pose - ou plutôt laisse glisser - sur des compositions presque toutes remarquables, épurées mais jamais cheap, produites avec intelligence et pourvues d'un sens mélodique comme le folk revival ne nous en a pas offert des masses depuis deux ans. Il y a quelques semaines, une lectrice nous écrivait une longue missive pour nous reprocher notre (supposée) extrême sévérité à l'égard de l'album de The Rodeo. Nous ne saurions que trop lui recommander, si elle repasse par ici, de jeter une oreille à The Wild Hunt. Les différences sont criantes dès le premier morceau (The Wild Hunt, justement).
Pas un titre qui ne soit marqué par une personnalité forte et immédiatement reconnaissable, par une singularité comme l'on en croise peu dans un genre aussi balisé que celui-ci. A aucun moment The Tallest Man On Earth ne donne l'impression de se laisser aller à des figures imposées, comme c'était par exemple le cas d'Alela Diane sur son dernier opus. Du premier au dernier titre, il est dans son univers, cohérent, simple, sans fioritures quoique non sans folie ("King of Spain"). Il n'y pas ici que du charme et/ou de la sincérité ; il y a un talent insolent, rappelant par instants le Ryan Adams des débuts (celui du magnifique Heartbreaker) : même nonchalance, même air de ne pas y toucher, même coolitude dans la manière de tresser des comptines faussement légères et profondément touchantes ("Burden of Tomorrow", "Troubles Will Be Gone" et bien sûr la géniale "You're Going Back"). Le tout saupoudré d'une pincée de Simon Finn pour la manière de laisser basculer les chansons de manière totalement inattendue ("Love Is All").
Si son premier opus, Shallow Grave, est passé relativement inaperçu malgré d'indéniables qualités, il serait choquant que The Wild Hunt connaisse le même sort. Croyez-le ou non, on tient là à n'en pas douter l'un des albums de l'année.
The Wild Hunt, de The Tallest Man On Earth (2010)
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Wowowo, mes petits cheveux en ont pris pour leur grade ! ;)
RépondreSupprimerTrès bonne chanson (et très bon article, mais cela, tu le sais déjà ;), cela donne envie d'en entendre plus.
RépondreSupprimerCf mon commentaire sur l'ébouriffant interlignage ^^
RépondreSupprimerAh ! Je vois que Black Prairie a aterri sur ta platine !
RépondreSupprimerVraiment c'est un régal à écouter. La Suède, l'autre pays du folk ? ;-)
RépondreSupprimerTout en restant fort courtois pour le dire, je persiste à penser qu'il est un peu superfétatoire d'ensevelir sous les fleurs un ouvrage aussi conventionnel et déjà vu. Quel que soit le niveau de qualité, que je souligne volontiers...
RépondreSupprimer;-)
Thierry >>> on dit "merci Thierry" ;-)
RépondreSupprimerMmarsu >>> en même temps à ce tarif-là on n'écoute plus de folk. Jouer de la folk ou de la country, c'est s'inscrire dans un héritage, une lignée, une "tradition". Marcher dans les pas de ses aînés, pour parler de manière un peu ronflante. L'originalité n'a pas grand-chose à y voir, sinon à ce moment-là, 90 % de la discographie de Vic Chesnutt ne mérite pas de louanges (pour prendre un exemple au hasard). Dylan lui-même (que tu cites dans ton billet) ne faisait pas autre chose à ses débuts que s'inscrire dans l'héritage de Woody Guthrie et de Pete Seeger...
(et de toute façon si on pense en effet à Dylan en écoutant TTMOE... le réduire à un sous-Dylan me semble être, comment dire ?... bah réducteur, justement)
(enfin, merci d'apporter un peu de souffre, je sais pas ce qu'ils ont les lecteurs du Golb en ce moment... je les trouve un peu amorphes ^^)
TTMOE fait du papier calque.
RépondreSupprimerTrès très bien, certes, mais, pour moi, y a pas photo, ceux qui cherchent auront toujours les notes fortes, celles qui encouragent à la découverte!!!
Mais j'écoute avec plaisir TTMOE, ceci dit...
Mon soufre est très très relatif!
;-D
Puis, de toute façon, donner son avis divergent à des gens qui ne vont pas hurler pour la cause, no problemo et je sais que c'est le cas ici...
RépondreSupprimer;-)
Ouais enfin j'ai quand même un peu tiqué en lisant "TTMOE fait du papier calque."... parce que pour moi (mais de toute façon je l'écris dans l'article), c'est juste totalement faux. Maintenant je veux bien qu'on me démontre le contraire, qu'on me dise quel morceau de TTMOE ressemble à quel morceau d'un autre... mais je doute fort que quiconque y parvienne. Je ne nie pas qu'on puisse penser à plein de trucs, hein. Moi-même j'ai senti à la première écoute un truc familier... mais je n'ai jamais réussi à dire "ça ressemble à ça" ou "ça" (dire "ça ressemble à Dylan" me paraît un peu facile et pas si exact que ça, en dépit d'une voix qui peut l'évoquer par instants). A côté de ça tu mets 9 à Stanley Brinks, mais il invente quoi, Stanley Brinks ?
RépondreSupprimer(je cherche je cherche... mais c'est pour t'encourager dans ton soufre, je vois bien que tu manques de confiance en lui ;-)
Bonsoir à tous,
RépondreSupprimerJe m'intercale dans la discussion, alors que je n'ai même pas écouté l'album, mais je trouve que votre petit "débat" soulève des choses, disons, intéressantes. Faut-il privilégier d'office "ceux qui cherchent", "parce qu'ils cherchent". Cela n'est pas si anodin que cela en a l'air, c'est au cœur de la création depuis des siècles, cette question.
J'ai toujours été assez partagé sur ce débat. Dans l'idéal, je serais de l'avis de Mmarsupilami. D'un autre côté, faut-il se priver de Neil Young, parce qu'il n'a pas inventé le folk-rock ? Faut-il préférer les Beatles, au détriment des Stones, parce que ces derniers n'ont faits, lorsque l'on s'y attarde, que du "revival rythm & blues" ? Le rock, le folk, se sont bâtis sur des "revivals", des recyclages. Certains artistes sont dans la recherche, d'autres se contentent de faire "de bonnes chansons" (cela a l'air d'être le cas, ici), les uns sont-ils meilleurs que les autres, sont-ils comparables, ne vaut-il mieux pas se contenter d'écrire de bonnes chansons, que se perdre dans des expérimentations ratées ? Pour quelqu'un de ma génération (je suis assez vieux pour avoir acheté les premiers 45 tours des Beatles à leur sortie), la question est encore plus intéressantes. Je suis le premier, souvent, à critiquer le "déjà entendu", dans les productions "pop" d'aujourd'hui...
Le sujet mérite d'être abordé plus longuement. Allez Thomas, un petit édito !
:-)
BBB.
J'allais juste dire que j'aime ce disque mais là je vois le débat, j'aurais l'air conne avec mon petit commentaire :)
RépondreSupprimerQu'est-ce qui est nouveau et qu'est qui ne l'est pas ? vaste débat...certains pensent que KID A c'est le disque le plus novateur de la décennie. Moi qui écoute Throbbing Gristle et Robert Wyatt depuis des années je n'ai jamais eu cette impression. Certains trouvent qu'Animal Collective est un groupe révolutionnaire mais moi, je trouve ça juste chiant et prétentieux. Je crois qu'un artiste pop rock ou folk doit avant tout se positionner par rapport à sa personnalité et point barre. J'en ai un peu soupé des groupes de rock indés vendus par une presse et des bloggers incultes comme la nouvelle révolution musicale alors qu'à côté de ce qu'on peut entendre dans la musique contemporaine ou le jazz on dirait des enfants sortis de la crèche. Excusez-moi messieurs, je trouve le débat presque ringard. Surtout appliqué à un artiste comme TTMOE qui joue un genre de musique qui en gros n'a pas évolué depuis les années 60 :D C'est mon seul point d'accord avec les remarques de Thomas (et des autres !!) : si on veut écouter de l'original et voir de la recherche créative faut pas s'orienter vers du folk, c'est certain ;)
Tu vois qu'on n'est pas si amorphes Thominou!
Ouais oh hé ! Ca veut dire quoi "je sais pas ce qu'ils ont les lecteurs du Golb en ce moment... je les trouve un peu amorphes" ? Que Marsu est le chouchou ? Je vais te lui passer le goudron et les plumes moi, tu vas voir (en plus ça ira bien avec le pelage)
RépondreSupprimerBon sinon j'ai pas d'avis mais comme Lil, je trouve un peu zarbi d'avoir ce genre de débat à propos d'un disque folk. J'ai envie de dire que tout est dans le nom du style. A mon avis on frôle le contresens surtout que comme le dit sans le dire 3B les plus grands de la musique folk n'étaient pas des révolutionnaires expérimentant à tout va. A ce moment là on dit à de rares exceptions j'aime pas la musique folk et pis voilà. Enfin je dis ça, en fait je m'en fous un peu, c'était juste pour faire mon intéressant et redevenir le chouchou :)
Hé ! Le Golb ! il est où mon commentaire ?
RépondreSupprimerAh ! il est là. De plus en plus bizarres, les commentaires ici...
RépondreSupprimerAh ah... je ne vais pas répondre à tout le monde dans le détail (je n'ai pas le temps... encore moins d'écrire un édito sur le sujet), mais sachez que vos efforts pour mettre de l'ambiance on été appréciés à leur juste valeur ;-)
RépondreSupprimerMon point de vue sur ce débat il est vrai ancestral est assez simple... je m'en fous. Je veux dire par-là que pour moi, en matière d'art en général (cela vaut pour la musique comme la littérature, le cinéma... etc.), l'originalité n'est pas un critère de valeur. Et heureusement ! J'écoute entre 200 et 300 disques par an depuis au moins dix ans, et je ne crois pas avoir entendu plus de 50 disques sur le total que j'aie réellement trouvé "originaux". Ce que je recherche, c'est une forme d'authenticité, un univers fort... la "recherche", je ne la rejette pas, je suis le premier à l'encenser lorsqu'elle est là... à condition bien sûr qu'elle débouche sur quelque chose et ne soit pas gratuite. Ce qui, malheureusement, me semble être de plus en plus rares de nos jours (surtout en matière d'indie-rock et assimilés - et Animal Collective est un parfait exemple).
... c'est évidemment encore plus vrai de la folk, ce que GT avait d'ailleurs parfaitement synthétisé dans un article il y a quelques mois : "En même temps, le folk n'a pas pour vocation à chercher la nouveauté à tout prix. Comme le blues, c'est un genre qui tient à ses racines et ne les sacrifierait pas pour quelques dollars de plus." La fonction des folkeux, de tous temps (dans la seconde moitié du XXe bien sûr, pour la période la plus connue... mais la folk-music anglo-saxonne est bien plus ancienne que cela), a toujours été de raconter des histoires issues du peuple et pour le peuple, absolument pas de "faire avancer la musique". Elle se situait même à l'exact opposé de cette idée. En somme ce qui est une qualité dans un style peut être un défaut dans un autre, et inversement. Ceci explique d'ailleurs que malgré les générations, les mouvements, les revivals... etc., la référence ABSOLUE en la matière soit toujours demeurée Guthrie (qui en gros a commencé sa carrière dans les années 30). Ceci explique également ce que dit Serious quand il parle de "contresens". Il est vrai que déjà en 1970, le premier album d'Emmylou Harris n'était pas spécialement un disque défrichant et expérimentant de nouveaux territoires. Idem d'ailleurs pour la quasi totalité de ses contemporains (Parsons, Baez, Drake...). Les folkeux des années 60/70, idolâtrés par les amateurs d'indie-rock d'aujourd'hui, on oublie assez souvent de préciser que déjà, à l'époque, on appelait leur courant "folk revival".
Aussi si en matière de rock, je peux régulièrement considérer comme problématique que tel ou tel album de 2010 ait pu être enregistré en 70... en matière de folk, les choses sont différentes, ce n'est en aucun cas un genre répondant aux mêmes critères esthétiques (ni aux mêmes ambitions). D'ailleurs quand les folkeux veulent "rechercher" de nouvelles choses, immanquablement ils finissent par déserter la folk-music. Ce n'est pas un hasard.
Pour en revenir à TTMOE, s'il fallait vraiment dégoiser dessus, ce serait à mon avis plutôt sur le fait qu'un suédois puise dans un héritage folk qui, par définition, n'est pas le sien. Cela dit quelque chose de notre époque, et de la manière dont la musique US a totalement gagné la partie. Très peu d'européen s'inspirent, à l'instar d'un Matt Elliott, de la véritable musique folklorique européenne. J'ignore si c'est un bien ou un mal, mais le constat est évident après deux ans de revival folk assez chargés : l'imaginaire folklorique américain semble désormais appartenir à tout le monde, européens inclus. Sans doute l'authenticité peut-elle parfois en pâtir un peu...
(sur ce si vous voulez continuer à débattre entre vous... allez-y ;-)
Bien d'accord, Dylan s'inscrivait dans l'héritage des grands du genre. Mais quand Dylan est apparu, tu te disais : ce dylan -que je reconnais de suite- il apporte quelque chose de nouveau. Ca s'appelle avoir de la personnalité.
RépondreSupprimerJ'écoute TMOE et je me dis : Tiens, un (de plus) bon avatar de Dylan.
Y a-t-il une fatalité pour le style country et/ou folk, figé dans la gadoue jusqu'à la fin des temps? Horreur, non, bien entendu! Faut pas aller loin de la Suède pour un exemple posthume. Le regretté norvégien St Thomas, plus traditionnel que ça, c'était difficile. Mais il avait une personnalité! On écoutait trente secondes, on savait que c'était lui...
Je dis ça, je dis rien, hein!
;-)
Parler de Stanley Brinks, c'est tendre le bâton pour se faire battre...
On aime, on aime pas, mais on écoute quinze secondes de Stanley Brinks et on sait que c'est lui. Ca s'appelle avoir de la personnalité...
"Parler de Stanley Brinks, c'est tendre le bâton pour se faire battre..."
RépondreSupprimerNon, je crois que c'est plutôt toi qui tend le bâton, là...
En effet tu refuses à TTMOE une personnalité qu'il a bel et bien. On ne peut pas le confondre, lui non plus.
Je note d'ailleurs que tu n'as pas répondu à ma petite provocation, celle qui consistait à me dire quel titre ressemble à quel titre de quel autre artiste... tu parles d'avatar de Dylan... dis-moi à quels morceaux de Dylan tu penses ? Moi je ne sais pas. J'écoute, je réfléchis, en toute bonne foi je ne vois pas. Je ne trouve pas que TTMOE ressemble spécialement à Dylan et je trouve assez injuste de dire cela.
Il me semble que tu fais d'une impression diffuse (surtout due une accointance vocale) un vaste et injuste procès (enfin, vaste...) :-)
Je ne trouve pas qu'il ait plus ou moins de personnalité que St Thomas ou Brinks, franchement on nage dans les tréfonds de la subjectivité et de la mauvaise foi, là ;-)
Faudrait peut être faire des dégustations à l'aveugle...
RépondreSupprimerTu prends quatre chansons : Brinks, St Thomas, Dylan et TTMOE et tu demandes après si, d'après l'auditeur, y en a deux qui ont été faites par le même artiste.
Ce serait révélateur et pas du tout subjectif!
En plus, je suis très satisfait de l'absolue mauvaise foi de cette proposition!
;-)
Ceci dit, pourquoi répondre à une question/provocation qui n'a pas lieu d'être? Je n'ai jamais dit qu'il avait copié une chanson de Dylan. Il a décalqué le style Dylan. A mes oreilles, sans y ajouter grande personnalité...
Bon, si on parlait de choses sérieuses. Je regardais ton classement : heureusement, on a tout de même quelques émotions communes et, oui, je suis un fan des Smashing et de Machina. C'est probablement un des groupes que je regrette de ne pas avoir connu assez tôt pour les voir dans une petite salle!
:-D
Bonne journée.
Ah oui, les choses sérieuses.
RépondreSupprimerTiens, tu as écouté le nouvel EP des Pumpkins (qui en fait le premier fragment de l'album, puisqu'il sortira en plusieurs EPs) ?
Comment ça il n'est pas sorti officiellement ? ;-)
Non, pas encore!
RépondreSupprimerJe suis très légaliste...
:-DDDDDDDDDDDDDD
:-D
RépondreSupprimerEn même temps le groupe distribue les morceaux gratuitement. C'est l'EP en tant qu'objet qui ne sort que fin mai...
Vous vous en sortirez pas les mecs sur ce débat, tout simplement parce qu'il n'y pas de débat. Le truc de dire "je n'aime pas parce que ça ressemble trop à machin", ce n'est qu'une manière que nous avons tous d'exprimer que cela ne nous touche pas, ne provoque aucune excitation. Mais au fond nous nous cachons derrière cette idée de copie dans l'unique but de trouver des arguments à un ressenti qui ne s'explique pas. C'est juste un artifice rhétorique. Enfin sinon c'est vrai que ça ressemble beaucoup à Dylan tout ça :p lol.
RépondreSupprimerCe n'est pas pour "troller", mais à quand remonte vos dernières écoutes de Bob Dylan ? Je ne suis, vraiment, pas d'accord avec cette affirmation, péremptoire. Même lorsque Thomas dit que la voix a des "accointances", je ne suis pas d'accord, cela est simplement faux. Je n'ai pas trop aimé ce que j'ai écouté, mais je ne vois aucune espèce d'intérêt à inventer un imaginaire "plagiat" de Dylan, il y aurait bien d'autres reproches à faire, par exemple la faiblesse de certains textes...
RépondreSupprimerBBB.
"Très peu d'européens s'inspirent, à l'instar d'un Matt Elliott, de la véritable musique folklorique européenne."
RépondreSupprimerJe pense qu'il y a une confusion ici entre "folk" et "musique folklorique", que je préfère nommer "musique traditionnelle".
Il y a des artistes européens qui s'en inspirent mais ils restent dans le domaine traditionnel, ne donnent pas ce côté qui peut plaire au public "pop-rock" et du coup, ça reste dans les milieux "musique du monde-trad".
Pour l'Espagne par exemple, la musique traditionnelle serait le flamenco. Donc on sort de la lignée Woody Guthrie / Bob Dylan.
Benjamin >>> et sinon... cet EP des Pumpkins ? ;-)
RépondreSupprimerBBB. >>> sale troll ;-)
Sunalee >>> mais justement, ce que tu dis là en essayant de me contredire illustre parfaitement ce que je disais. Car la "folk" (et la country) SONT la musique folklorique américaine. D'où leur nom, dis donc ^^
En réalité, si l'on schématisait, la country-folk française, ce serait le musette. C'est bien pourquoi je disais que la musique américaine avait "gagné la partie". Tu joues de la country même en était une musicienne française, on te met dans les bac pop. Tu joues du musette... on ne te mets nulle part, la super-médiatisation des vingt/vingt-cinq dernières années a totalement tué le musette (comme une grosse partie de la soi-disant exception culturelle, qui est tout de même assez risible dans une époque où il s'agit de donner un coup de pouce à des français chantant en anglais de la musique typiquement anglo-saxaonne...).
Et si je prenais l'exemple de Matt Elliott, ce n'était pas par hasard. Car précisément, on ne peut pas dire qu'il joue de la "musique traditionnelle". Il joue de la musique folk, mais puise dans son héritage propre, en l'occurrence la musique tzigane et tout le folklore d'Europe central... et pour autant on le verrait mal rangé dans des bacs world-music (et si tu ne connais pas Matt Elliott... fonce ! ;-)
Si si, j'ai déjà écouté du Matt Elliott sans trop accrocher à ce côté balkanique qui est utilisé à tort et à travers pour le moment dans beaucoup de musiques européennes.
RépondreSupprimerJe préfère un projet comme The Imagined Village (et là on en revient au folk - anglais cette fois-ci - et non le folk n'est pas que américain !) où des gens comme Tunng ou Sheila Chandra reprennent des traditionnels anglais en compagnie de ceux qui les ont interprétés lors du revival folk comme Martin Carthy.
Voici leur myspace: http://www.myspace.com/theimaginedvillage mais je n'ai pas encore eu l'occasion d'écouter leur nouvel album.
Quant au musette... des musiciens comme Jean Corti ou Les Primitifs du Futur (avec Robert Crumb) en font de belles versions aujourd'hui ! Non le musette n'est pas mort ;-)
Bien entendu la folk-music américaine est... anglaise, et même plus largement celte, puisqu'elle est arrivée là-bas avec les immigrés du XVIIIe ^^
RépondreSupprimerJe vais écouter The Imagined Village.
Pour le musette quand je parlais de "tuer" c'était sans doute excessif. Mais disons qu'il n'a pas vraiment la place qu'il mérite.
Je vois parler des Pumpkins... Euh, je me permets de fixer les choses.
RépondreSupprimerSi, il est sorti légalement: les 4 titres sont en téléchargement gratuit et légal sur le site officiel du groupe, titre par titre.
Les EP qui vont sortir de façon "physique" sont juste là pour satisfaire les collectionneurs.
Pour rappel, le concept de "Teargarden by Kaleydyscope" (c'est le nom du nouvel album, c'est 44 titres, qui seront publiés sur le site du groupe en téléchargement gratuit et légal (Corgan a insisté dessus, précisant "Gratuit, c'est gratuit, on vous demande rien en échange, pas même une adresse mail et vous pourrez télécharger les titres autant de fois que vous voulez"), au fur et à mesure de leur enregistrement / mixage, qui se fait donc au titre par titre.
Physiquement, ça sortira, pour plaire aux fans, sous forme de 11 EP contenant chacun un CD 4 Titres, un 10", et un objet spécial (pour le premier c'est "un obélisque gravé main"), dans un coffret "luxe", le tout, à chaque fois, en édition limitée.
Voilà, j'espère avoir apporté ma pierre à l'édifice - plus d'infos sur le site officiel.
Voilà!
Euh... tu es bien aimable avec cette précision, mais que croyais-tu que je voulais dire par : " C'est l'EP en tant qu'objet qui ne sort que fin mai... " De fait, il sort le 25. Tu ne croyais quand même pas que Corgan allait se priver du plaisir de publier les disques séparément avant de lâcher un mega coffret ? On parle quand même d'un gars qui a splitté son groupe "parce qu'il n'avait plus assez de succès" et qui l'a reformé parce que ses autres projets n'en avaient, eux, pas du tout ;-)
RépondreSupprimerPermettez moi une digression.
RépondreSupprimerCe sont des époques que nous ne pouvons plus connaître, mais, si je ne me trompe, à l'époque où les cheveux se portaient très longs, l'appellation "folk" couvrait au sens large tout ce qui se nourrissait de culture locale, y compris sur nos vieilles terres européennes.
On l'oublie aujourd'hui, mais à l'époque, "notre" Folk était vivace et englobait donc des groupes comme Malicorne, L'Echo du Bayou, toute la mouvance bretonne, Rum (groupe flamand), etc, etc. La question n'est pas de savoir si on aimait ou si on détestait, mais de constater que ça existait.
Et on peut se permettre de regretter que, bouffé par le monde anglo-saxon, ce folk-là de chez nous, vivant, a disparu. Il nous reste des groupes folkloriques qui dansent la gigue en sabots sur des parquets de bois. Mais nous n'avons plus de folk vivant...
Quand on veut bien y réfléchir, quelle misère!!!
Je renforce le conseil pour The Imagined Village. Et puis, dans les gens qui ont réellement revisité le folk anglais et qui sont évoqués par Sunalee (Tunng), j'ajouterais King Creosote et ses premiers albums. Et un truc tout récent, les écossais de Meursault qui réussissent à faire du folk-noisy-electro...
Ben zut, j'avais fait une longue bafouille...
RépondreSupprimerPerdue?
C'est con, je n'ai plus le temps de rebondir... mais en gros je suis plutôt d'accord.
RépondreSupprimerPour les commentaires il y a souvent un petit temps d'affichage, mais ils sont bien là.
Ouais c'est relou ce truc des commentaires, il y a souvent un temps de latence en ce moment sur tous les blogs avec la version embed des com...
RépondreSupprimer"Il nous reste des groupes folkloriques qui dansent la gigue en sabots sur des parquets de bois."
RépondreSupprimeryep, il y en a même trop !
Sinon aussi Eliza Carthy et Bellowhead...
et six organs of admittance là-dedans, et le folkmetal
RépondreSupprimercfr jolie photo de troubadours du nord
http://www.bloodstock.uk.com/cpg/albums/userpics/10001/Eluveitie-metal-Band.gif
http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_folk_metal_bands
et les bert jansch et stimmhorn et ...
Ce que disent Marsupilami et Thomas me semble très vrai.
RépondreSupprimerIl y a aussi une question de "politique culturelle", derrière cela. On a beaucoup appris aux français que cette "culture traditionnelle" était ringarde, tout juste bonne pour les paysans, et quelques intégristes. Lorsque je travaillais encore, j'étais frappé de voir, chez mes étudiants, par exemple, que beaucoup se passionnaient pour les musiques traditionnelles, de tous les pays, sauf du leur, qu'ils semblaient connaître fort mal, à cet égard. Tout cela leur semblait, de toute évidence, très ringard.
La comparaison avec les États-Unis, parle d'elle-même : dans ce vaste pays, à l'histoire récente, fait de brassage, pourtant, il y a une glorification des musiques country et folk, qui va de paire avec une certaine idée du "patriotisme", parfaitement transversale, au-delà des clivages. L'Amérique valorise cette part de son identité, qui ne va pas "contre" le métissage, la musique folk Américaine étant, à la base, un grand melting-pot
(et cela ne s'est pas fait sans heurts)
En France, comme il est mal venu, ou mal perçu, d'être "patriote", si l'on n'est pas étiqueté à droite, toute cette part d'identité est figée, "ghettoisée", ou simplement méprisée par les élites. Cela joue également.
C'est en partie cela, aussi, qui explique que les Américains aient Springsteen, et nous, Johnny...
BBB.
heureusement qu'il ne vient pas d'Islande, il aurait foutu un sacré bordel ! En tout cas belle découverte pour ma part et je vais suivre ce nanard non boîteux avec attention
RépondreSupprimerLa musique folk, proprement dite, n'a pas survécu dans les sphères qui nous concernent. Pour ce qu'on en connait, on ne peut parler que de la chanson. Or, dès qu'on fait de l'expression une priorité, dès qu'il s'agit avant tout de raconter des histoires, l'innovation musicale passe aux arrières-postes (ou alors elle n'est pas intentionnelle). Kurt Vile jouait sur son premier disque une musique folk rénovée, à base de drones, mais ce n'est pas toujours aussi efficace qu'une bonne vieille chanson folk sans fioritures. Ecoutez the Dutchess and the Duke, par exemple.
RépondreSupprimerDiane >>> je ne connais que Stille Volk... mais je suis charmé par tous ces beaux costumes !
RépondreSupprimerBBB. >>> une question de politique culturelle ? En même temps on n'a pas éradiqué les normands comme les indiens d'Amérique ;-)
Monzoeil >>> ça l'a pas empêché de recouvrir Le Golb de fumée noire ! ;-)
Matador >>> bien entendu je suis tout à fait d'accord... et j'adore Dutchess & The Duke.
Atterri ici via Mmarsup', et la vue est plutôt belle. Je soutiens totalement ton point de vue sur ce magnifique album. La critique que j'en ai rédigée va dans un sens comparable (mais ne sera probablement pas visible en ligne avant un petit moment) et tente de répondre en partie à cette question du folklore et de sa persistance. À la revoyure !
RépondreSupprimerEh bien j'attends ça avec impatience, alors !
RépondreSupprimer(et en parlant de "belle vue", très classe la page "2010" qui reprend pochettes et notes...)