Desperate Housewives - Plus Tex Avery qu'Amour, Gloire & Beauté

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Ce fut l'une des plus étonnantes surprises de l'année. On n'ira pas affirmer qu'elle fut bonne ; cela dit on s'y attendait si peu que ce ne pouvait être qu'agréable : or donc, figurez-vous que Desperate Housewives n'est pas encore à jeter à la poubelle. Qu'à l'inverse de tout ce que laissait présager une saison 5 très moyenne, cette sixième n'est pas encore la fameuse saison de trop que connaissent à peu près toutes les séries mainstream a un moment ou l'autre de leur carrière.

Ce n'est pas faire du sopranisme primaire que de dire que Drea de Matteo, qui rejoint le casting cette année, n'y est pas pour rien. Dès les premières minutes du season premiere, elle pique la vedette aux quatre stars botoxées et ne la leur rend que lorsque vraiment le scénario l'impose. Son rôle n'a certes rien d'extraordinaire en soi. Mais elle est si affolante de présence et si... crédible qu'elle nous rappelle de manière brutale à quel point cette série donnait l'impression depuis la saison 2 de se dérouler dans un monde parallèle. C'est un peu le problème avec les bonnes actrices : elles sont douées. On sait enfin pourquoi Marc Cherry a recruté Terri Hatcher.

On taquine on taquine, mais le fait est que Desperate Housewives, à défaut d'avoir retrouvé de la fraîcheur (les scenarii sont toujours aussi prévisibles et les rebondissements platounets), a renoué avec une certaine vigueur, redevenant ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être - un bon divertissement pour les longues soirées d'hiver. Et soyons honnêtes : ce n'est pas "que" grâce à Drea de Matteo (même si sa prestation haute en couleur pèse de tout son poids dans la balance). Force est de reconnaître que les scénaristes ont mis la main à la patte ; l'intrigue principale pseudo-mystérieuse est aussi tarte et fastoche que d'habitude, mais les situations sont bien plus marrantes que dans la saison cinq et surtout... incroyable mais vrai : les héroïnes sont redevenues intéressantes. Toutes ? Non, que personne ne panique : Susan Mayer résiste encore et toujours à l'envahisseur QI. En revanche Lynette-la-moralisatrice-bon-teint est bien mieux exploitée que par le passé ; Gabi n'a sans doute jamais été aussi complexe et touchante... quant à Bree... c'est Bree. Soit donc - on a eu tendance à oublier de le rappeler tant les dernières saisons étaient emmerdantes - l'un des personnages de séries les plus fascinants de ces dernières années, de ceux qui n'en finissent jamais de surprendre et de se révéler.

Bien entendu, on ne trouvera rien de plus ici que ce qu'il faut attendre d'un bon vieux divertissement des familles. Marc Cherry a renoncé depuis bien longtemps à l'aspect satirique qui fit en 2004 (autant dire il y a une éternité) de sa série une référence. Mais cette années les couleurs - toujours aussi flashy - de son cartoon auront été plus agréables que les précédentes, et l'on aura ri, et l'on aura eu envie de voir la suite. Fallait-il en attendre plus ?


Desperate Housewives (saison 6), créée par Marc Cherry (ABC, 2009-2010)



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