Nouvelle année à Dillon, Texas. Nouvelle saison de football. Nouveaux enjeux. Nouvelles têtes. Pour le Coach Taylor comme pour le spectateur, cette nouvelle fournée de Friday Night Light est placée sous le signe du changement, avec tout ce que celui-ci peut avoir de déstabilisant, de douloureux aussi, parfois. On ne saurait dire avec certitude si la série amorce réellement un tournant ou si elle ne fait, dans le fond, que suivre la logique des saisons précédentes, avançant vers toujours plus de radicalité (dans le fond comme dans la forme), s'attachant à des thèmes de plus en plus délicats et prenant de moins en moins de gants dans son portrait de l'Amérique profonde. Une chose est sûre : Friday Night Light parvient encore, au bout de quatre saisons, à surprendre. Et accessoirement à maintenir un niveau de qualité tout à fait impressionnant.
Passons sur la manière un peu brutale avec laquelle la zone d'East Dillon se matérialise sous nos yeux. On sait ce qu'il en est : la très sombre dernière image de la saison trois, où le Coach Taylor et son épouse découvraient le stade en ruines destiné à accueillir leurs prochaines pérégrinations, était initialement conçue pour être la dernière de la série. S'il est évidemment assez ardu d'avaler la pilule que représente cette autre partie de Dillon totalement invisible durant trois ans et opportunément sortie du chapeau, on ne peut s'empêcher de se dire que cela ne fait que rapprocher le spectateur du héros, qui lui aussi découvre en posant ses cartons dans ce nouveau lycée un monde dont il soupçonnait à peine l'existence. Un monde pauvre, un quasi ghetto en fait, principalement peuplé de noirs, de pauvres et de dealers (voire les trois à la fois). Le cocon des Panthers explose : voici Coach Taylor parachuté en plein Baltimore, tentant vainement de construire une équipe de football avec des jeunes ayant des préoccupations bien plus graves que le sport, et de l'implanter dans un environnement où contrairement à tout ce qu'il a connu auparavant le foot n'est guère une priorité. Inutile de préciser que cela ne fera que titiller un peu plus l'assistant social qui sommeille en lui, qui croit dur comme fer que le foot est plus qu'une simple discipline sportive : un facteur d'union, voire d'intégration. Plus que jamais, Friday Night Light s'intéresse à l'apprentissage de la vie en communauté, de la solidarité. Avouons-le, ce n'est pas toujours traité avec la même finesse que celle à laquelle la série nous avait habitués. Peut-être parce qu'elle s'éloigne en partie de ses bases : le regard tendre, lucide, parfois sévère mais toujours juste, sur la "vraie" Amérique profonde, celle des cul-terreux, des White Trash, celle qui maintint Bush si longtemps ou pouvoir.
Il y a peut-être un peu plus de clichés, ou disons de stéréotypes, qu'à l'accoutumée, aussi, notamment dans l'intrigue entourant l'attachant Vince Howard. Mais cela est largement compensé par une superbe seconde moitié de saison n'hésitant pas à s'attaquer au thème de l'avortement avec une remaquable habileté, compte-tenu des crispations que continu de provoquer ce sujets aux Etats-Unis, et que Friday Night Light met en abyme avec une intelligence assez bluffante. Rien que pour cela, cette nouvelle saison mérite le détour. Mais ce serait lui faire injure que d'oublier de mentionner la qualité de son casting (cette série est décidément un intarrisable réservoir à excellents jeunes comédiens), la beauté de ses décors ou la sobriété de sa mise en scène. Même avec un arc d'épisodes un poil moins extraordinaires, et même au terme d'une saison que l'on peut supposer de transition, Friday Night Lights reste à ce point au-dessus de la mêlée que c'en est écoeurant pour les autres. On a hâte de voir la suite, attendue pour l'automne.
Friday Night Light (saison 4), créée par Brian Grazer, David Nevins et Peter Berg, d'après le film de ce dernier (Direct TV, 2009-10)
Passons sur la manière un peu brutale avec laquelle la zone d'East Dillon se matérialise sous nos yeux. On sait ce qu'il en est : la très sombre dernière image de la saison trois, où le Coach Taylor et son épouse découvraient le stade en ruines destiné à accueillir leurs prochaines pérégrinations, était initialement conçue pour être la dernière de la série. S'il est évidemment assez ardu d'avaler la pilule que représente cette autre partie de Dillon totalement invisible durant trois ans et opportunément sortie du chapeau, on ne peut s'empêcher de se dire que cela ne fait que rapprocher le spectateur du héros, qui lui aussi découvre en posant ses cartons dans ce nouveau lycée un monde dont il soupçonnait à peine l'existence. Un monde pauvre, un quasi ghetto en fait, principalement peuplé de noirs, de pauvres et de dealers (voire les trois à la fois). Le cocon des Panthers explose : voici Coach Taylor parachuté en plein Baltimore, tentant vainement de construire une équipe de football avec des jeunes ayant des préoccupations bien plus graves que le sport, et de l'implanter dans un environnement où contrairement à tout ce qu'il a connu auparavant le foot n'est guère une priorité. Inutile de préciser que cela ne fera que titiller un peu plus l'assistant social qui sommeille en lui, qui croit dur comme fer que le foot est plus qu'une simple discipline sportive : un facteur d'union, voire d'intégration. Plus que jamais, Friday Night Light s'intéresse à l'apprentissage de la vie en communauté, de la solidarité. Avouons-le, ce n'est pas toujours traité avec la même finesse que celle à laquelle la série nous avait habitués. Peut-être parce qu'elle s'éloigne en partie de ses bases : le regard tendre, lucide, parfois sévère mais toujours juste, sur la "vraie" Amérique profonde, celle des cul-terreux, des White Trash, celle qui maintint Bush si longtemps ou pouvoir.
Il y a peut-être un peu plus de clichés, ou disons de stéréotypes, qu'à l'accoutumée, aussi, notamment dans l'intrigue entourant l'attachant Vince Howard. Mais cela est largement compensé par une superbe seconde moitié de saison n'hésitant pas à s'attaquer au thème de l'avortement avec une remaquable habileté, compte-tenu des crispations que continu de provoquer ce sujets aux Etats-Unis, et que Friday Night Light met en abyme avec une intelligence assez bluffante. Rien que pour cela, cette nouvelle saison mérite le détour. Mais ce serait lui faire injure que d'oublier de mentionner la qualité de son casting (cette série est décidément un intarrisable réservoir à excellents jeunes comédiens), la beauté de ses décors ou la sobriété de sa mise en scène. Même avec un arc d'épisodes un poil moins extraordinaires, et même au terme d'une saison que l'on peut supposer de transition, Friday Night Lights reste à ce point au-dessus de la mêlée que c'en est écoeurant pour les autres. On a hâte de voir la suite, attendue pour l'automne.
Friday Night Light (saison 4), créée par Brian Grazer, David Nevins et Peter Berg, d'après le film de ce dernier (Direct TV, 2009-10)
Ca devient du matraquage ;)
RépondreSupprimerBon, ben, je sais ce qu'il me reste à faire ... ^^
RépondreSupprimerNous sommes relativement d'accord, finalement.
RépondreSupprimerLil' >>> quand on aime...
RépondreSupprimerThierry >>> c'est vrai que tu ne l'as toujours pas vue... grand fou ! ^^
Leïa >>> si tu le dis...
Cela ne saurait tarder. Je viens de charger la clé pour ce soir ...
RépondreSupprimerAh ah ! C'est bon ça, la photo. Le coach dans sa position préférée :D
RépondreSupprimerAssez d'accord sur les quelques clichés. Tu pourrais citer aussi la manière dont Coach transforme le plomb en or (on croirait du Ken Loach). Mais c'est toujours une très bonne série et Tami n'y est pas pour rien. Vraiment un super perso féminin, quand on pense que Connie Britten a végété dans des rôles de potiches pendant tellement d'années!
RépondreSupprimerConnie Britton, pardon !
RépondreSupprimerSerious >>> pas faux :-)
RépondreSupprimerAzazel >>> j'ai toujours eu je l'avoue un faible pour Connie Britton...
je suis en train de manger la saison 4, apres avoir dévoré les 3 premieres en 10 jours ^^
RépondreSupprimerje trouve extraordinaire le couple tami-eric. ils ont une maniere geniale de gérer leur couple et leur fille. Maintes fois j'ai eu envie de les baffer à travers l'écran, pour leurs attitudes au choix retrograde/injuste/butée et à chaque fois, la raison reprend le dessus. C'est un couple modèle, en fait ^^
Absolument. Au milieu de cette ville aux situations familiales complexes et parfois tordues, ils forment une espèce de couple parfait et idéal.
RépondreSupprimerPlus que 3 épisodes à mater. Vraiment très très bien !
RépondreSupprimerTu vois ! Je te l'avais dit :-)
RépondreSupprimerMoi j'ai un peu buté sur les premiers (et encore : il y a de très beaux moments), et la seconde moitié de la saison... c'est peut-être encore mieux que d'habitude ^^
Tiens d'ailleurs c'est vrai que dans cette saisons ils "reforment" le duo de The Wire D'Angelo/Wallace ?
RépondreSupprimerOn ne peut pas vraiment dire ça. Effectivement Michael B. Jordan (qui jouait Wallace) est un des héros de la saison 4 de FNL. Mais Larry Gillard Jr (Dee), lui, ne fait qu'une brève apparition.
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