vendredi 26 novembre 2010

The Piney Gir Country Roadshow - Twee Folk

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La rigolote Piney Gir n'est pas tout à fait une inconnue pour qui s'intéresse aux tréfonds de la scène americana, mais il convient sans doute à son sujet de reprendre les choses à zéro, la demoiselle n'étant pas (ou plus ?) signée à l'heure actuelle. Honnêtement, ce n'est pas la panacée, d'autant qu'elle n'est pas le genre d'artiste que l'on capte en trois morceaux sur myspace. Risquons nous à supposer qu'elle est un peu fêlée, aime autant Patsy Cline que Blondie et est en mesure, à défaut de déchaîner le succès de masse, de développer une aura relativement culte, quelques fans fervents glanés au gré de disques variés et délirants, et de prestations scéniques devant des foules de trente personnes. On exagère à peine.

A la décharge du public, des labels, des critiques ou des radios, Piney Gir est assez difficile à suivre. Démarrée sous l'égide de l'electronica, sa carrière l'a vue se métamorphoser en apologue d'une country plutôt alt dès le second album, tâter d'un punk aux accents rockab' avec les bien nommées Schla La La's Are Dead, pour enfin revenir aujourd'hui sous une nouvelle incarnation et signer un nouveau disque extrêmement varié et mangeant la laine sur le dos de quasiment tous les sous-courants folk du siècle passé.


Où l'on découvre donc que Jésus a pleuré, qu'avoir de la chance n'est pas toujours un bonheur et que le Kansas habite en chacun de ses enfants, peu importe que comme Piney ils aient décidés de s'exiler à Londres. Loretta Lynn n'est jamais loin, mais on est surtout stupéfait par l'aisance avec laquelle le Piney Gir Country Roadshow embrasse les styles les plus improbables, allant jusqu'à sonner - l'influence de l'environnement anglais ? - comme une espèce de mélange d'alt-country et de twee-pop... ce qui n'est pas forcément absurde en soi (par bien des côté les deux sont équivalents, dans leurs contrées respectives), mais a quelque chose d'assez intrigant (particulièrement sur des morceaux comme "40 Days & Night" ou "Lucky Me"). Difficile de ne pas avoir une pensée pour Ryan Adams, qui dans ses grandes heures s'y entendait comme personne pour mettre un tigre power-pop dans son moteur folk. "The Sheriff of San Miguel" nous entraîne immanquablement dans cette direction, avec un petit côté Calexico meets Replacements pas dégueu du tout.
 

Il y a bien quelques défauts par endroit, comme ce morceau vers la fin qui sonne odieusement country FM et donne une illustration assez stupéfiante de comment un artiste de valeur peut, sans même s'en apercevoir, passer du côté obscur de la force. Mais dans l'ensemble, Jesus Wept s'en tire franchement haut la main, tantôt bluegrass tantôt pure americana, très pop mais jamais lisse, et dévoilant un univers tout à fait personnel et reconnaissable. C'est déjà plus que chez beaucoup.


Jesus Wept, de The Piney Gir Country Roadshow (2010)


8 commentaires:

  1. Bon, j'ai trouvé cet album par des biais honteux et je dois dire que c'est assez chouette. Barré comme il faut, bien produit, mélodies assez fines. Pas révolutionnaire mais y a une vraie personnalité. Merci pour la découverte, Thom!

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  2. Bah oui mais c'est ce qui arrive, quand on parle de groupes totalement inconnus ;)

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  3. Faut que j'arrête de fréquenter Lyle, il déteint sur moi et les commentaires de ce blog s'en ressentent :-))

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  4. Ah, les mauvaises fréquentations, où ça peut vous emmener...

    Bizarrement Piney Gir est une des rares artistes associée au label Truck qui ne m'a jamais accroché. Nettement plus connue chez nos amis britishs que chez nous par ailleurs...

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  5. On notera avec quelle finesse tu soulignes être le seul de mes lecteurs à savoir qui est Piney Gir. Tout est dit :-)

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  6. Dois-je me sentir flatter ou insulter :-)

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